12 novembre 2025 | Cérémonie du 11 Novembre à Avignon : distinction pour les 4 policiers de Carpentras qui ont révélé l’affaire Pelicot

Ecrit par Andrée Brunetti le 12 novembre 2025

Cérémonie du 11 Novembre à Avignon : distinction pour les 4 policiers de Carpentras qui ont révélé l’affaire Pelicot

C’est au pied de ‘L’Astrolabe’, l’œuvre de l’artiste-plasticien Jean-Michel Othoniel, sur le parvis du Palais des Papes, qu’a été célébré le 107e anniversaire de l’Armistice de la 1ère Guerre Mondiale.

Plus de fréquentation que d’habitude, enfants, parents, anciens, peut-être en raison de la célébration des 10 ans des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, au Stade de France, sur les terrasses du restaurant Petit Cambodge et de la brasserie Café Bonne Bière et au Bataclan, qui avaient fait 130 morts et 413 blessés. Un acte de guerre qui a laissé des cicatrices béantes auprès de chacun.

En présence du Préfet de Vaucluse Thierry Suquet, du Délégué Militaire Départemental, le Général de Brigade Aérienne Jean-Luc Daroux, de la Maire d’Avignon, Cécile Helle, du député Raphaël Arnault, du conseiller régional Michel Bissière, du patron des pompiers de Vaucluse le colonel Christophe Richoux et du successeur de Cédric Garence à la tête du Groupement des gendarmes de Vaucluse, le colonel William Mialon.

©Andrée Brunetti / L’Echo du Mardi

Des médailles décernées

Plusieurs médailles ont été remises à des militaires de la Base Aérienne 115 d’Orange et du 2e Régiment Etranger de Génie de Saint-Christol d’Albion pour des actes de courage et dévouement en Bosnie, au Tchad, en Jordanise, en Côte d’Ivoire, au Moyen-Orient, dans les Balkans, en Afghanistan.

Et la médaille de ‘La Sécurité intérieure’ décernée à quatre policiers du commissariat de Carpentras : Thierry Oudard, Pierre Nadal, Olivier Maurin et Laurent Perret. Dès septembre 2020, c’est lui qui a remarqué le manège de Dominique Pelicot qui filmait sous les jupes des clientes du supermarché Leclerc. Il l’a arrêté, l’a placé en garde à vue, puis avec ses camarades, il a perquisitionné son domicile. C’est là qu’ils ont découvert 3 800 photos et vidéos du viols de son épouse, Gisèle Pelicot, droguée et inerte. Ce qui a permis d’identifier et d’arrêter 51 accusés qui sont tous passés par la Cour Criminelle d’Avignon, entre le 2 septembre et le 19 décembre 2024, soit 108 jours et qui ont tous été condamnés. Un procès retentissant, cette « Affaire des viols de Mazan » suivie par les journalistes du le monde entier, qui, grâce au courage de Gisèle Pelicot qui a refusé le huis clos, a fait changer la honte de camp.

« Si ces policiers n’avaient pas eu le flair, l’intuition, la persévérance d’aller plus loin, rien ne se serait passé », explique, admiratif, Emmanuel Desjars de Keranrouë, le Directeur Interdépartemental de la Police Nationale 84. « Ils ont décidé d’enquêter, d’aller plus loin, de chercher des preuves et ils ont sorti une affaire désormais connue de la planète entière. »

Laurent Perret, Olivier Maurin, Pierre Nadal, et Thierry Oudard. ©Andrée Brunetti / L’Echo du Mardi

Une commémoration

Le Préfet de Vaucluse a ensuite lu le long message du 11 novembre de la Ministre des Armées et des Anciens Combattants, Catherine Vautrin et de la Ministre Déléguée, Alice Rufo (qui n’est autre que la fille du célèbre pédopsychiatre toulonnais Marcel Rufo).

« Chaque 11 novembre, la France écoute battre son cœur, elle se recueille devant les noms de tous ceux qui ont donné leur vie pour que nous vivions libres. Elle se rassemble pour commémorer la victoire et célébrer la paix. C’était il y a 107 ans. 1 400 000 soldats ont été tués au champ d’honneur, 4 millions ont été blessés, mutilés. La République a donné à chaque combattant mort pour la France, aussi anonyme soit-il, d’être honoré à la place la plus élevée, celle qu’occupe la tombe du Soldat inconnu, sous l’Arc de Triomphe. En lui, s’incarne le sacrifice de tous les morts, en Indochine, en Algérie, dans les Balkans, en Afrique, en Afghanistan, au Levant. Ceux des tirailleurs sénégalais, des harkis, ceux tombés à Verdun, sur les plages de Provence, ceux des francs-tireurs,  partisans, résistants. De tous ces combattants venus d’Afrique, du Pacifique, d’Asie. »

©Andrée Brunetti / L’Echo du Mardi

La lecture du message continue, par la voix de Thierry Suquet. « Il y a 100 ans, en 1925, était organisée aux Invalides à Paris, le 1er atelier de confection du ‘Bleuet de France’, symbole de la solidarité avec le monde combattant. Cette petite fleur qui poussait dans les tranchées, malgré les tirs d’obus. Elle témoigne de la force d’âme de la nation. Celle qu’ont rappelée les commémorations du Débarquement, de la Libération, de la Victoire dans une époque, la nôtre, où nous réapprenons que la guerre est possible ». L’argent versé aux Bleuets, symbole de mémoire et de solidarité envers les anciens combattants, les mutilés de guerre, leurs veuves, leurs descendants, permet de financer les œuvres sociales, les orphelins, pupilles de la Nation avec pour slogan : « Aider ceux qui restent. »

A la fin de la cérémonie sur la Place du Palais des Papes, les autorités civiles et militaires, les associations d’anciens combattants, les représentants de la Légion d’honneur et de l’Ordre National du Mérite, sont montés au Rocher des Doms pour déposer des gerbes au pied du Monument aux Morts avant que soit ranimée la flamme du souvenir et que soit entonnée La Marseillaise, notamment par les musiciens de l’Orchestre d’Harmonie de Montfavet et par les enfants des écoles d’Avignon.

Raymonde d’Isernia, 92 ans, la doyenne des associations du souvenir. ©Andrée Brunetti / L’Echo du Mardi

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