Site icon

J’ai la tong scotchée au mur !

Affiche de l'édition 2023 du Festival Off d'Avignon créée par Camille Bricout, étudiante en première année à l’École supérieure d’Art d’Avignon.

Partager cet article

L’affiche 2023 du festival off se veut insolite et impertinente. « Coucou, c’est moi je suis le off et je suis par nature créatif et forcément anticonformiste ! ». L’affiche du off de cette année fait plus que le job … Elle est aussi un clin d’œil au travail du plasticien Maurizio Cattelan, cet artiste italien qui exposait des bananes scotchées sur les murs des salons d’art contemporain. Une démarche artistique, une affiche et… une pierre de plus dans l’éternel débat sur l’art et son rôle dans la société.

A début on se dit : « tiens, une nouvelle polémique serait-elle en train de naître ? ». C’est vrai que certaines peintures murales ou certaines affiches ont à plusieurs reprises fait l’actualité dans la cité papale. On se souvient du scandale lancé l’an dernier, par quelques « intégristes du bon goût » à propos de l’affiche du festival in. On y voyait des femmes dénudées derrières les clés de la ville. La polémique était telle qu’elle a conduit Olivier Py, le directeur de l’époque, à s’exprimer et à défendre les choix de l’artiste Kubra Khadeni qui avait dessiné cette magnifique affiche.

Alors, faut-il créer la polémique pour qu’on parle de vous ?

Il y eu aussi les peintures murales du parking des italiens avec l’actuel Président de la République et plus récemment des affiches toujours à son effigie… Bref on se dit : « tiens, Avignon s’est inventé une nouvelle spécialité dans les arts graphiques ».

La provocation, et en particulier dans le domaine de l’art, a souvent été utilisée par les artistes pour se faire connaitre. On se souvient des excentricités de Salvador Dali, du homard géant et gonflable de Jeff Koons, installé dans la galerie des glaces du château de Versailles, ou encore de l’urinoir renversé de Marcel Duchamp. Ils ont certainement plus marqué les esprits que les travaux de Gerhard Richter ou Nicolas de Staël. Il est à craindre qu’il faille toujours faire la polémique pour qu’on parle de vous.

La Banane de Maurizio Cattelan

Mais revenons à notre tong avignonnaise. Si dans un premier temps l’affiche accroche le regard, elle évoque immanquablement les fameuses bananes de Maurizio Cattelan. Mais, s’agit-il d’un clin d’œil ou d’un pied de nez ? Hommage ou dézingage ? Au fond, c’est peut-être là tout l’intérêt de cette affiche créée par Camille Bricout, étudiante en première année à l’École supérieure d’Art d’Avignon. Chacun peut y voir ce qu’il a envie d’y voir. L’artiste ne dicte pas son point de vue. On applaudi. C’est l’art qui interroge plus qu’il n’impose. On se souviendra alors du sort réservé aux bananes de notre artiste italien. A deux reprises elles ont été mangées par des visiteurs. On est bien peu de chose !

Quitter la version mobile