3 mai 2024 | L’Avignonnaise Géraldine Rauzada, professionnelle de la communication, s’interroge sur la flambée des contenus numériques en temps de Covid-19

Ecrit par Mireille Hurlin le 23 juin 2020

L’Avignonnaise Géraldine Rauzada, professionnelle de la communication, s’interroge sur la flambée des contenus numériques en temps de Covid-19

Après un Master 2 de communication obtenu à l’université d’Avignon, l’Avignonnaise Géraldine Rauzada a fait ses armes dans le cinéma et l’événementiel. La jeune trentenaire s’interroge sur le surgissement et la multiplicité des champs d’expression numérique intervenus lors de l’inédite période Covid-19. 

La communication ? C’est avant tout une intention ! 

«La Covid-19 a bousculé notre façon de penser, notre vision et comment appréhender et lire le ‘tout communication’. On a l’impression d’une immédiateté et d’un devoir de communication tout azimut, comme s’il fallait multiplier sa présence sur le champ du numérique, oublier parfois des médias que l’on utilisait avant comme les journaux, les magazines… Et c’est là tout le piège ! Car cela n’a pas de sens et les professionnels le savent bien qui s’extraient du temps court et de l’agitation pour se poser, prendre le temps de penser, dans les plus infimes détails à un plan de communication aussi stratégique –ensemble d’actions coordonnées, de manœuvres pour atteindre un but précis- que tactique -exécution des plans de la stratégie.»

Tout doit-être orchestré dans les moindres détails

«Pour eux il n’y a pas d’urgence. Le principe ? Penser à l’intention, à l’acte de communication avant sa mise en place. Parmi la pire des erreurs ? Communiquer sur tous les réseaux sociaux et oublier de les alimenter en informations pertinentes. La communication ? Ce sont des entreprises, des personnes qui s’adressent à des clients, à du public, à des communautés ciblées… Il n’empêche qu’il faut s’adapter, être proactifs et réactifs. La légende ? C’est de croire qu’une infime action peut faire un gros coup de ‘com’, car même un bad buzz est parfois réfléchi. L’autre imposture ? Que le numérique, à terme, remplacerait l’ensemble des autres supports. Cela effraie les gens, les sociétés, les personnalités.»

A chaque média sa spécificité

«Ce que j’ai envie de clamer ? Un média n’en remplace pas un autre ! D’autres courants de pensée se sont exprimés de la même manière avec le cinéma qui aurait été tué par la télé et cette dernière par Internet. Non, cela n’est pas vrai. Pendant le confinement la télé a enregistré un audimat record. Alors comment orchestrer une communication efficace ? En se posant les bonnes questions. Quelle est ‘notre’ intention ? Quelle est ‘notre’ cible ? Que veut-on dire ou plutôt raconter car la communication ce sont avant tout des histoires que l’on déroule. Est-ce de la communication interne ou externe ?»

Rester visible

«Les entreprises, durant le confinement dû au Covid-19 ont eu besoin de rester visibles, de proposer de nouveaux services et de garder et nourrir le lien avec ses publics et réseaux. Le piège ? Ce serait de rester totalement sur ce mode de communication numérique : visioconférence, télétravail et d’abandonner le lien humain, car la communication se fonde avant tout sur notre rencontre avec l’autre.»

Quelle stratégie post-Covid ?

«Cette période post-Covid est le moment de se demander qui l’on est, ce que l’on veut, bref de s’atteler au bilan et d’aller au-delà en mettant au jour ce qui a changé, s’est transformé avant puis après cette période de Covid-19. Que s’est-il passé pendant ce moment d’adaptation rapide ? Et aussi qu’est-ce que l’on fait de tout cela et en quoi notre identité a changé. Veut-on continuer à raconter la même chose ?»

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