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Les municipales à Marseille, un avant-goût de la présidentielle ?

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C’est peut-être pas un hasard si Marseille est la ville « de cœur » du Président de la République. Elle a valeur de test politique. L’affrontement électoral qui s’annonce pour les prochaines municipales ressemble furieusement à celui attendu pour la présidentielle de 2027. Les mêmes protagonistes, les mêmes enjeux, les mêmes thèmes…

Aujourd’hui dirigée par une alliance de gauche conduite pas Benoît Payan, le futur électoral de la cité phocéenne est aujourd’hui ouvert à un grand suspens. Comme pour la présidentielle, tout est possible et la pression monte. Tout d’abord le collectif du Printemps marseillais qui réunit toutes les forces de gauche est menacé par une possible candidature solo de LFI. Tout comme au plan national. De leur côté la droite et le centre, aujourd’hui unis, se voient également menacés par le RN qui pourrait jouer les arbitres de cette élection. Tout comme au plan national.

« Pour gagner il faut s’unir », mais personne ne veut concéder à l’autre

Côté stratégie on y retrouve les mêmes recettes. Benoît Payan érige le RN en unique adversaire histoire de simplifier la donne. Moi ou le chaos, ça ne vous rappelle rien ? Cette volonté de marginaliser LFI n’est pas du tout du goût de Sébastien Delogu, son candidat. Ce dernier riposte en jouant, pour l’instant, la carte de l’union. « Si Payan ne propose pas la fusion des listes de gauche il provoque la bascule à l’extrême droite » assure-t-on chez les Insoumis. Des deux côtés on dit au fond la même chose : « pour gagner il faut s’unir », mais personne ne veut concéder à l’autre. Une affaire d’ego ? Encore une similitude.

Laissant sous-entendre qu’un accord avec le RN était possible, c’est aujourd’hui chacun dans son camp

Pour ce qui est de la droite locale, c’est aussi copie conforme avec le sulfureux débat sur l’union des droites. La droite avec ou contre l’extrême droite ? Martine Vassal, Présidente DVD de la Métropole Aix-Marseille-Provence et Franck Allisio, député RN sont sur le ring. Bien que Martine Vassal ait malencontreusement dit « qu’on verrait pour le deuxième tour », laissant sous-entendre qu’un accord avec le RN était possible, c’est aujourd’hui chacun dans son camp. Mais les thèmes sécuritaires sont communs. Ils sont même au cœur des débats, alimenté en cela par l’actualité et en particulier l’assassinat de Mehdi Kessaci, le militant qui luttait contre les narcotrafiquants. Un récent sondage réalisé par l’IFOP pour le compte du quotidien La Provence, donnait le candidat du RN en tête (mais que légèrement). Tout comme les enquêtes d’opinion pour la présidentielle qui donne Jordan Bardella vainqueur au premier tour.

Plus que jamais Marseille doit être regardé avec attention, ce qui risque de s’y produire en mars prochain pourrait bien être une répétition de ce qui pourrait se passer un an plus tard au plan national.

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