19 avril 2024 | Nouveau robot dernière génération pour la clinique Rhône Durance

Ecrit par Linda Mansouri le 6 avril 2021

Nouveau robot dernière génération pour la clinique Rhône Durance

Une première dans le Vaucluse : un robot dernière génération a fait son apparition à la clinique Rhône Durance. Cet outil de très haute technologie permet de pratiquer une chirurgie mini-invasive dans différentes spécialités, principalement dans le traitement du cancer de la prostate et en urologie.

La clinique Rhône Durance à Avignon, centre médico-chirurgical privé du groupe Elsan, est le seul établissement médical du Vaucluse à disposer du robot troisième génération Da Vinci, de la société Intuitive Surgical. Ce système permet d’obtenir une assistance robotique pour réaliser des interventions chirurgicales mini-invasives (ndlr : technique chirurgicale limitant le traumatisme opératoire),dans des conditions d’ergonomie et de précision jusqu’alors inégalées.

Un robot dernier cri à 1,2M€

Pour accueillir ce robot, la clinique a dû créer un nouveau bloc dont le coût des travaux, 600 000€, s’est ajouté à l’acquisition du robot pour un montant de 1,2M€. L’achat de ce robot a permis de fédérer les chirurgiens de tout le Vaucluse (Orange-Carpentras-Cavaillon) et même du Gard (Bagnols-sur-Cèze).

« Son rôle est très important dans cette intervention qui se fait à quatre mains, souligne un chirurgien. Les bras du robot, installé entre les jambes du patient, sont dépliés, telle une araignée, à l’aplomb de la zone à opérer. La caméra et de fins instruments (ciseaux, pince de coagulation, pince de préhension, bistouri, porte-aiguille), sont placés au bout des trocarts qui sont introduits dans l’abdomen par les incisions. »

Une fois que tout est mis en place, le chirurgien s’éloigne du champ opératoire pour s’asseoir à quelques mètres de là devant une console. Il se met aux commandes pour manipuler les instruments et la caméra, avec mains et pieds. Il pose sa tête dans un système de visualisation haute performance (des milliards de pixels) et voit les images de la cible en 3D, ce qui lui permet d’apprécier parfaitement les reliefs anatomiques. « Le robot optimise les gestes du chirurgien. Ce n’est donc pas le robot qui opère », précise-t-il.

Précision d’orfèvre

Le robot Da Vinci apporte pour le chirurgien trois avantages par rapport à la cœlioscopie traditionnelle : plus de précision du fait du degré de liberté accrue des instruments, la vision en trois dimensions ainsi qu’une meilleure ergonomie de travail. « Les instruments se plient et pivotent avec plus d’aisance que la main humaine (rotation des instruments à 360° sur 7 axes) et offrent un meilleur accès au site ».

Petit à petit, les instruments manipulés par le chirurgien progressent en disséquant avec une extrême précision les tissus, avant d’arriver à la prostate, à proximité du système sphinctérien qui assure la continence urinaire et des nerfs de l’érection. « L’enjeu est fonctionnel (continence, érection) et carcinologique. L’accès à la prostate est complexe d’où l’avantage du robot » précise le chirurgien. Une fois la glande libérée, le robot est replié et le chirurgien revient auprès du patient pour extraire la prostate par une des incisions.

Quelques avantages pour le patient

Pour les patients, par rapport à la chirurgie ouverte conventionnelle, la chirurgie mini-invasive permet de raccourcir la durée d’hospitalisation (2 jours au lieu de 6). Les douleurs post-opératoires et les risques d’infection sont réduits. Le saignement étant réduit, les probabilités de transfusion sanguine sont faibles. Le temps de rétablissement et de retour à une activité normale est accéléré.

120 interventions assistées à ce jour

Depuis son arrivée à la clinique Rhône Durance, 120 interventions assistées par le robot ont été menées. En moyenne, la clinique affiche une fréquence de 4 à 5 interventions par semaine, avec un potentiel allant toutefois jusqu’à 7. Le robot nécessite une maintenance annuelle de l’ordre de 150 000€ et le surcoût est de plus de 2 000 € par rapport à une chirurgie traditionnelle. Un coût d’achat et d’entretien onéreux donc, mais justifié par une volonté des professionnels de santé de partager ce progrès médical avec le plus grand nombre et au bénéfice de tous.

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