19 avril 2024 | Salles cherchent désespérément spectateurs

Ecrit par Didier Bailleux le 24 octobre 2022

Salles cherchent désespérément spectateurs

Dans la rubrique « ça pourrait aller mieux », particulièrement chargée en ce moment, on pourrait également y ajouter le secteur de la culture. Déjà sérieusement secoué avec la gestion de la crise sanitaire, la culture est aujourd’hui aussi victime du retour de l’inflation, qui impacte sérieusement le pouvoir d’achat. On ne peut que réfléchir à deux fois avant d’aller au cinéma ou au spectacle. Surtout si, pour moins cher, on peut le faire de chez soi. Faut-il s’y résigner ?

Le 3 aout dernier, conférence de presse de clôture du festival d’Avignon. Présentation du bilan de l’année 2022. Côté Off, les responsables annoncent un recul de la fréquentation de 10 %. Ce qui en soit n’est pas dramatique. Côté salles obscures la potion est plus amère. Les entrées accusent une baisse de 34%. Un mauvais film.

Pour le spectacle vivant, la situation est plus contrastée avec d’un côté les têtes d’affiches, les stars, qui continuent à faire le plein de spectateurs. De l’autre, les artistes moins en vue qui peinent à remplir leurs salles. C’est un peu comme pour le cinéma il n’y a que les blockbuster qui marchent, laissant ainsi peu ou pas de place à l’ambitieux, au différent, à l’alternatif. Une négation même de ce que devrait être la culture : ouvrir de nouveaux horizons, élargir le champs des possibles, casser les codes… L’expérience culturelle doit savoir s’enrichir de différences, de nouveaux talents. Elle doit surprendre, interroger et nous aider à grandir. Que deviendra-t-elle si elle se standardise, s’homogénéise, se globalise ? On ne peut se résoudre à voir la culture n’être plus qu’un simple bien de consommation.

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Osons nous faire du bien
Je fais partie de ces gens qui pensent que la culture et l’éducation devraient, plus que jamais, conduire le destin de ce monde devenu fou. Alors donnons-nous toutes les chances et chacun de notre côté faisons l’effort de retrouver le chemin des salles. Et ici en Provence, l’offre est plus qu’abondante, mais jusqu’à quand ? Les théâtres sont nombreux, les initiatives plurielles, chacun peut y trouver ce qui le fera vibrer. Osons nous faire du bien. C’est un acte limitant. La culture doit être à notre image : diverse et originale avec une bonne dose de folie et d’irrévérence.

Je fais tout à la maison
Si avec la crise sanitaire les restrictions de circulation ont incité à la pratique du « je fais tout à la maison », la flambée actuelle des coûts de la vie pourrait aujourd’hui en généraliser l’utilisation. Soyons vigilent et ne laissons pas le numérique s’accaparer de tout, car en définitive il s’agit de nous, de notre liberté.

Ancien directeur général et directeur de la rédaction de Mirabelle TV (télévision régionale en Lorraine), Didier Bailleux a été auparavant consultant dans l’audiovisuel et à travaillé sur plusieurs projets : TNT, SVOD, services en ligne, création de TV locales. En tant que directeur marketing, il a participé, dans les années 1990 et 2000, à la création de plusieurs chaînes thématiques : Canal J, Voyage et Pathé-Sport. Aujourd’hui, il vit en Vaucluse et travaille sur la production de documentaires consacrés aux terroirs.

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