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Soulager mais pas tuer, la mort si taboue qu’on la provoque ?

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Ils étaient un peu plus d’une trentaine à s’être retrouvés, en soirée, place de l’horloge à Avignon, en ce début du mois d’avril vers 18h30. Au même moment, d’autres faisaient la même chose dans 39 autres villes.

La raison de leur présence ? Combattre l’euthanasie et le suicide assisté alors que la Convention citoyenne sur la fin de vie a remis ses conclusions au gouvernement et dont 75% des membres sont en faveur, disons, ‘d’un départ plus rapide de la vie’.

Ce que dit Soulager mais pas tuer ?
«L’euthanasie et le suicide assisté risquent de cacher un mépris de la faiblesse, de la dépendance ou de la perte de capacités, analyse Philippe Pozzo di Borgo, parrain de ‘Soulager mais pas tuer’ dont la vie a inspiré le film ‘Intouchables’. Cette loi pourrait pousser les plus fragiles à s’auto-exclure. Un droit à l’euthanasie qui déraperait vers… Un devoir. A contrario, nous sommes pour une société plus ouverte à la différence, à la place de la personne vulnérable au cœur de la société pour témoigner à quel point chaque vie est importante et a de la valeur.»

Ne pas réduire l’autre à ses fragilités
L’homme évoque «Pourtant il est des regards qui font douter de son droit à exister. Le droit à être quelqu’un, sans que soit fait le reproche d’une vie que l’on ne résume pas à la souffrance, à son aspect, à sa vulnérabilité.»

Son appel aux parlementaires
«Ne voyez-vous pas la pression, pour en pas dire l’oppression, qui monte quand une société rend éligibles à la mort les plus humiliés, les plus souffrants, les plus isolés, les plus défigurés, les moins résistants à la pitié des autres et, certains le revendiquent déjà, les plus coûteux ? Aidons-nous à vivre et non pas à mourir. Œuvrons ensemble pour les plus fragiles, construisons une société plus humaine,» souligne Philippe Pozzo di Borgio.

‘Soulager mais pas tuer’ Un collectif inter-associations
‘Soulager mais pas tuer’ rassemble plusieurs associations comme ‘100% vivants’ qui regroupe des personnes handicapées ; ‘Soigner dans la dignité’, une association de jeunes soignants ; Alliance Vita qui anime le service d’écoute SOS fin de vie ; l’Institut Européen de bioéthique et Convergence soignants-soignés pour une médecine à visage humain.
presse@soulagermaispastuer.org

Ce qu’a dit la porte-parole
Extrait.«Ne rejetez pas ceux qui sortent de la norme, au bout de leur vie, parce qu’ils vous apparaissent trop dépendants, souffrants ou défigurés et même pesants ou coûteux ! Au contraire, approchez-vous des intouchables, touchez-les, vous vous réconcilierez avec votre part de vulnérabilité, a rappelé Anne Denton, en reprenant les mots de Philippe Pozzo di Borgio.»

Une chaîne humaine
«En faisant une chaîne humaine nous constituons une humanité indivisible et affirmons que le maillon le plus faible est en réalité le plus précieux, car il détermine la solidité de toute la chaîne. Personne n’est jamais en trop, ni inutile, ni indigne de vivre.»

Le serment d’Hyppocrate
«L’interdit de tuer, avec le serment d’Hippocrate, est le fondement de la déontologie médicale depuis 2 500 ans, ne doit pas souffrir d’exception. Robert Badinter, artisans de l’abolition de la peine de mort, l’avait bien compris lui qui affirmait que dans une démocratie l’on ne tuait pas. Notre message ? Je vis, donc je suis.»

Ce que nous demandons au Président de la République
«Nous demandons au Président de la République de garantir la permanence de l’interdit de tuer au cœur des relations soignantes, le développement des unités de soins palliatifs accessibles à tous, des centres anti-douleur. Ensemble soutenons les plus vulnérables et, ensemble, faisons société, » a conclu Anne Denton au nom des sympathisants du collectif.


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