A l’angle de la rue Alexandre Blanc à Avignon, une vingtaine de personnes étaient réunies ce samedi 15 novembre, au lendemain des cérémonies officielles du 11 novembre.
Depuis une quinzaine d’année, à l’appel de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH), de la Libre Pensée et de l’association républicaine des anciens combattants (ARAC), des rassemblements dans la France entière demande la réhabilitation des « fusillés pour l’exemple. » A Avignon, ce rassemblement a lieu à l’angle de la rue Alexandre Blanc, instituteur et député du Vaucluse (1874- 1924) qui dénonça courageusement la guerre « la guerre n’a jamais tué la guerre… Peuples qu’on ruine et qu’on tue, debout contre la guerre ! »
L’association républicaine des anciens combattants (ARAC) fondée en 1917 a rappelé les faits
Le 11 novembre 1918, la guerre de 1914-1918, appelée aussi La Grande Guerre, cessait. Ce conflit fit 9 millions de morts en Europe dont 1 350 000 français, 740 000 invalides, 3millions de blessés et 20 millions de morts dans les 70 pays qui y participèrent. Tout au long de ces combats, les soldats des deux camps ont montré leur colère, leurs refus de cette guerre. Le gouvernement de l’époque a convoqué des conseils de guerre qui condamnèrent 2500 soldats français à être fusillés pour l’exemple, 639 furent fusillés, les autres déportés.
639 soldats fusillés pour l’exemple toujours non réhabilités
Malgré les réhabilitations de l’après-guerre, 639 poilus n’ont pas pu voir leur procès révisé faute de témoins ou d’éléments nouveaux. Une loi a pourtant été adoptée en première lecture le 13 janvier 2022 à l’Assemblée Nationale mais a été rejetée en 2023 par le Sénat. La question de la réhabilitation est toujours d’une actualité brûlante. Ainsi Jacques Fassié de la Libre Pensée a rappelé que de nos jours, des milliers de Russes, Ukrainiens, Israéliens refusent également de porter des armes et certains ont déserté. André Mathieu de La Ligue des Droits de l’Homme (LDH) s’interroge aussi sur la position d’un militaire qui refuserait des ordres injustes et absurdes ? L’ARAC veut léguer aux générations futures un monde de paix et de justice.
Refus absolu des guerres
« Au delà de cette juste réhabilitation, il s’agit également de faire toute la lumière sur certains points insuffisamment connus de la Première Guerre Mondiale : les victimes de la mutinerie de 1917, les recrutements forcés, la mort de dizaine de milliers d’indigènes coloniaux » précise André Mathieu de la Ligue des Droits de l’Homme 84. Pour l’ARAC, en commémorant le 11 novembre mais surtout en demandant la reconnaissance des fusillés pour l’exemple, « c’est d’abord agir pour la paix, pour que cessent les conflits et les guerres. » Jacques Fassié de la Libre Pensée précise que partout dans le monde, la guerre aggrave la misère, tue l’éducation, détruit les infrastructures d’un pays.


