2 octobre 2025 | Un train peut en cacher un autre

Ecrit par Didier Bailleux le 2 octobre 2025

Un train peut en cacher un autre

Lancé à grand renfort de publicité le retour des trains de nuit n’aura pas fait long feu. Quelques mois après leur mise en service, les trains nocturnes desservant Vienne et Berlin ne circuleront plus à compter du 14 décembre prochain. Mais n’y-a-t-il pas plus important dans le chaos actuel que le maintien de ces trains de nuit ?

Remettre en place des trains de nuit était une belle idée : prendre le temps de voyager et réduire l’empreinte carbone du transport aérien, voir routier (on a aussi un Paris Nice en train de nuit qui existe encore). Pour la liaison Berlin et Vienne plusieurs compagnies ferroviaires européennes s’y sont engagées sous une impulsion politique que l’on devine forte et déterminée… Mais quelques mois après la mise en service et malgré un taux de remplissage de 70 % c’est machine arrière. A-t-on vraiment étudié le marché ? Les propositions étaient-elles à la hauteur des attentes ou des capacités des candidats à ce mode de transport ? A-t-on suffisamment et bien communiqué ? Les décisions n’ont-elles pas été prises dans l’urgence et ne faut-il pas laisser le temps à ce service de s’installer ? Quid des investissements effectués et des moyens mobilisés ? C’est l’incompréhension. Une fois de plus ça sent l’opération de com. Un projet lancé sans vraie réflexion comme pour satisfaire à la lubie du greenwashing.

Le « gouverner c’est prévoir » a fait la place aujourd’hui au « gouverner c’est communiquer ».

Le « gouverner c’est prévoir » a fait la place aujourd’hui au « gouverner c’est communiquer ». Et peu importe si les choses se font ou pas, l’important c’est de s’exprimer pour exister et se maintenir. Il y a belle lurette que communication a pris le pas sur l’action. On ne serait faire affront aux exécutifs successifs que de rappeler toutes ces volontés exprimées, tous ces engagements pris sans que grand-chose ne bouge. « On se moque de nous » disent aujourd’hui une grande majorité de français. Le désamour de nos concitoyens pour les politiques s’est transformé en rejet total. Comme un point de non-retour. La parole n’a plus aucune valeur et n’engage plus. C’est la confiance qui se délite et sans elle c’est le début des emmerdes.

Il devrait en être des politiques comme des trains : être sur les bons rails…

Certes cette histoire de trains qui partent et ne partent plus ne pèse pas grand-chose au regard du marasme actuel. Mais elle a un côté symbolique dont les correspondances ne sauraient nous échapper. Le train c’est l’exemple même du respect des promesses : un parcours, des horaires, des arrêts… Un engagement nécessaire et utile à tous. Il devrait en être des politiques comme des trains : être sur les bons rails…

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