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(vidéo) La Région Sud va soutenir l’IHU Méditerranée Infection du professeur Raoult

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Le Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur va apporter un soutien financier de 189 000 € à l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) de Marseille dans le cadre de la mise en place d’une cellule de suivi des patients atteints de Covid-19. L’établissement dirigé par le professeur Didier Raoult a déjà testé plus de 50 000 patients et en a soigné plus de 4 000. Le suivi de ces derniers, au moment où l’intensité de l’épidémie décroît, semble devenir un enjeu majeur, alors que les inconnues restent nombreuses quant aux séquelles de l’infection au Covid-19.

« Nous voulons assurer une prise en charge complète de tous les patients que nous avons diagnostiqués et traités lors de la crise épidémique, insiste Didier Raoult. C’est à ce titre que nous avons sollicité l’aide de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur qui est un soutien majeur de l’IHU Méditerranée Infection depuis sa création. »

« Un pôle d’excellence de dimension mondiale. »

Pour cela, l’unité de recherche Vitrome du professeur Philippe Parola de l’IHU s’est associée à l’Observatoire régional de santé afin de mettre en place une cellule pluridisciplinaire dédiée au suivi des personnes testées positives. Le tout soutenu par la Région qui considère que durant cette pandémie, « Marseille et la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur auront constitué un pôle d’excellence de dimension mondiale, à la fois en termes de recherche, de dépistage et de soins. »

Les objectifs de la cellule seront d’apporter un soutien technique et une expertise épidémiologique pour décrire l’évolution clinique des patients infectés, identifier les facteurs prédictifs de la survenue de séquelles post-infection et analyser les données cliniques et biologiques des patients traités au sein de l’IHU.

« Depuis le début de la crise, l’IHU du Professeur Raoult a montré sa capacité à tester, isoler et soigner les malades de la région, explique Renaud Muselier, président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Il était essentiel que la Région, partenaire institutionnel depuis sa création en 2011, soit aux côtés de l’IHU pour le suivi de ces patients. »

« Après les pieds nickelés, les Marx brothers. »

Par ailleurs, dans une nouvelle vidéo, le professeur Raoult fait le point sur l’étude Recovery. Après la pantalonnade de la publication dans la revue scientifique médicale britannique ‘The Lancet’ remettant en cause le recours à l’hydroxychloroquine dont les auteurs ont été qualifiés de pieds nickelés par le patron de l’IHU, c’est au tour des conclusions préliminaires de l’essai européen Recovery de passer à la ‘moulinette’ de l’infectiologue phocéen. Ce dernier s’étonne que, dans ces statistiques, puisse apparaître un certain nombre de personnes malades qui n’ont pas été testés préalablement. « Du coup, ils étaient malades mais on ne savait pas ce qu’ils avaient. Au final, on ne sait pas combien étaient réellement atteints par le Covid-19 ! »

En conclusion, « l’arbitre de toutes ces polémiques sera de savoir où il y aura eu le plus de morts. Et pour l’instant, il semblerait que ce soit dans les pays les plus riches, où l’on était obsédé de faire des essais thérapeutiques avant même de connaître la maladie, que la mortalité est la plus élevée. »

« Dès le 20 mars, notre priorité a été de soigner les malades, pas de faire de la recherche. »

Dans le même temps, le professeur Philippe Brouqui, directeur du pôle des maladies infectieuses et tropicales à l’AP-HM (Assistance publique – Hôpitaux de Marseille) est revenu (dans cette vidéo) sur le fait que l’IHU n’a pas mené une étude randomisé*.

« Il s’agit d’essais lourds qui ne donnent pas de résultat avant la fin de l’épidémie. Par ailleurs, cela n’est pas adapté à une réponse scientifique rapide lors d’une situation d’urgence liée à une épidémie. Cela nous posait également un problème éthique de ne pas traiter une partie des patients. »

Une urgence où il est apparu « plus raisonnable de regarder dans les médicaments déjà disponibles que d’essayer de développer de nouveaux médicaments, poursuit Philippe Brouqui. Nous avons observé ce que les Chinois avaient publié et il a semblé que l’hydroxychloroquine pouvait être efficace. »

S’appuyant notamment sur des groupes ‘contrôle’ (ndlr : dans les hôpitaux d’Avignon et de Nice) où le traitement n’avait pas été donné sur des patients infectés auparavant, l’IHU a pu comparer avec ses patients traités ensuite à hydroxychloroquine notamment.

« Dès le 20 mars, nous avons décidé qu’il n’y avait plus lieu de faire de la recherche thérapeutique mais qu’il fallait passer à une phase de traitement car à cette date notre priorité a été de soigner les malades, pas de faire de la recherche. »

*Une étude randomisée est un protocole expérimental ayant pour but d’évaluer l’efficacité d’une thérapie. Elle compare un groupe expérimental, choisi de manière aléatoire, à qui l’on administre le traitement et un groupe témoin suivant un traitement standard ou prenant un placebo.

 

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