« 43 années que le bateau navigue ici, à deux pas de la Sorgue — Rue des Teinturiers et ses iconiques roues à aubes — avec ses tempêtes imaginées et ses coups de vent qui l’ont fait chavirer. » Ainsi s’exprime, dans l’édito du programme, le patron du Théâtre du Chien qui fume qui utilise la métaphore de la marine pour ce voyage imaginaire à la recherche de l’île aux trésors.
Et dès l’entrée du théâtre, on est cerné par Carolyn Carlson, la danseuse et chorégraphe californienne qui a enflammé la Cour d’Honneur du Palais des Papes cet été, autour de l’installation magique de Jean-Michel Othoniel, ses astrolabes, ses colliers, ses sphères et ses pavés multicolores en verre soufflé de Murano. Elle est là, en gros plan ou silhouette, exposée sur les murs, prise en photo en noir et blanc par Guy Delahaye en 1968 à Venise. Entre brume et nuage, en double sur la lagune, une ‘Sérénissime’ peut en cacher une autre…
Dès le mercredi 8 octobre, à l’affiche, ‘Hamlet Take Away’, une confrontation entre le héros danois de Shakespeare et le comédien italien non voyant Gianfranco Berardi. Le dimanche 12, ‘L’incantatore’ de la musicologue et dramaturge Natalia Di Bartolo qui donne la parole au théâtre, en vers de 11 pieds, sur une musique de l’Avignonnais Eric Breton qui sera au piano pour accompagner la soprano Lydia Mayo.
Le dimanche 26 octobre, place à des bons vivants, défenseurs du patrimoine, de la culture locale et de la vigne : les Chanteurs des Côtes-du-Rhône qui pousseront la chansonnette pour montrer leur amour de ce terroir, de ces vignobles avec ‘Lo Mescladis’, un joyeux mélange avec grosse caisse, trompette, accordéon, tambourin et galoubet. Des chansons à boire à 10€ l’entrée, apéro compris autour de Pierre Pappalardo, œnologue et vigneron à Laudun.
En novembre, le dimanche 9, ‘La deuxième mort de Laura Belle’, un roman noir d’Olivier Douau. Façon huis clos américain des années 50. Le dimanche 23, ‘Erre’, poésie et violon avec Paul Camus et la musicienne Véronique Bourgue. Le dimanche 7 décembre, ‘Les 3 Divas-Opus 2’, trois anciennes amies cantatrices se retrouvent et chantent leur vie de grands-mères, entre humour et autodérision, carrière et famille, opéra et opérette.
Pour entamer 2026, le 25 janvier ‘PME’ — Petites et Moyennes Entourloupes —, un texte de Jean-Jacques Devaux sur un patron magouilleur et cynique fracassé par une comptable qu’il a virée. Le 8 février, ‘Ukrainienne(S)’, un spectacle d’Oksanna Zhurvel-Ohorodnyk, née au sud-est de Kiev, écrit et mis en scène par Hugo Valat. Il y est bien sûr question de l’Ukraine qui se bat bec et ongle contre le rouleau-compresseur russe et fait la part belle à des femmes, d’hier et aujourd’hui, héroïques dans leur lutte pour la liberté.
Place à ‘Dames brunes’ le 13 février, un récital voix-piano autour de Barbara, suivi d’un buffet convivial (25€, à réserver, le nombre de places étant limité). Le 4 mars, ‘Solah, le maloya imaginaire’, un spectacle venu de La Réunion avec guitare, tabla et voix. Le 7 à partir de 10h, ‘Quels pré-textes!’, une journée dédiée à l’écriture contemporaine avec le Conservatoire à Rayonnement Régional du Grand Avignon. Pendant le 25ᵉ Festival andalou, le 20 mars, ‘Encuentro’, du flamenco délicat et mélancolique, mais aussi enlevé avec guitare, percussions, basse et violon.
Autre anniversaire, les 29 ans des ‘Escales voyageuses’ (27-29 mars), rencontres authentiques autour du voyage et de l’aventure. Enfin, pour clore cette saison 2025-2026 du Théâtre du Chien qui fume, le 12 avril, un opéra de Purcell, ‘Didon & Enée’ d’après l’Enéide du poète latin Virgile. Avec, dans la distribution, des chanteurs lyiriques, mais aussi des choristes et musiciens de la Région Sud et le claveciniste Jean-Marie Puli.

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