19 mai 2024 | La Scala reçoit des punk.e.s

Ecrit par Michèle Périn le 15 juillet 2023

La Scala reçoit des punk.e.s

« Punk.e.s ou comment nous ne sommes pas devenues célèbres » , ça pulse à la Scala !

Inspiré d’une histoire vraie

Punk.e.s ou comment nous ne sommes pas devenues célèbres est librement inspirée de l’histoire vraie des SLITS, le premier groupe de punk féminin londonien. Les SLITS se sont formées en 1976 et se sont séparées en 1979. Elles étaient quatre : Viv Albertine, Ari Up, Palmolive et Tessa Pollit. Elles avaient entre quatorze et vingt ans. Elles ont réussi l’exploit d’être le premier groupe au monde à obtenir le contrôle total de leur image auprès de leur maison de disque.

Connaissez vous le mouvement punk ?
Bien sûr il y a Patti Smith, que l’on peut considérer comme la marraine du mouvement Punk. Mais également les Clash ou les Sex Pistols. On ne connaît pas toujours les noms des autres groupes mais on reconnaît souvent les mélodies tant elles sont populaires et utilisées même dans notre vie quotidienne dans clips, pubs ou défilé de mode. Ce spectacle fait revivre et réhabilite ce mouvement qui a traversé les années 70. Il était un cri de désespoir sur fond de crise économique sans précédent avec pour slogan : No Future. Mais : « No future ne signifie pas de futur mais plutôt pas de ce futur-là. » Ari Up, la chanteuse des slits, 1976

Extrait des morceaux composés en live sur le plateau de la Scala
He Kinks, You Really Got Me.
The Beatles. I Want To Hold Your Hand.
The Rolling Stones.Tell me
The velvet Underground. Femme Fatale
The Sex Pistols. Anarchy in the UK.
Et les SliTs et bien d’autres

Un feu d’artifices de talents
Quand la metteuse en scène Justine Heynemann décide de faire un spectacle retraçant cette formidable épopée du punk, elle s’attelle aux auditions pour trouver les 4 musiciennes. Elle s’aperçoit alors, que plus de 50 ans après, la pratique instrumentale apparaît toujours comme genrée. C’est-à-dire que l’ instrument est associé au genre masculin ou féminin. Elle déniche finalement Kim Vershueren pour jouer le rôle de la jeune bassiste Tessa Pollit. Mais il ne faut pas oublier les autres toutes autant talentueuses et drôles : Camille Timmerman pour Viv Albertine ( guitare et chant) Charlotte Avias,pour la chanteuse Ari Up des Slits, Salomé Dienis Meulien pour la batteuse Palmolive.

DR

Sur scène , 6 artistes pour jouer tous les rôles

La mise en scène de Justine Heynemann est brillamment menée pour à la fois mettre en avant le groupe SLITS et brosser l’ambiance de l’époque : morosité des années démarrant les années Tchacher mais aussi explosion de fantaisies dans les coupes de cheveux, les tenues osées, les tatouages etc…On est ici dans une espèce de garage désaffecté, qui va pendant plus d’une heure recueillir les sons, les couleurs, les riff, les cris d’une époque passionnante. La co-autrice du spectacle, Rachel Arditi fait merveille dans son rôle de mère de famille dépassée ou d’ impresario blasée. On entre dans le système des maisons de disque, des plateaux TV mais on découvre aussi une énergie latente qui va traverser la planète, même si c’est fugace.

Ah j’oubliais : il y a cependant un homme ! James Borniche qui interprète tour à tour guitare, chant, jeu, Mick Jones, le contremaître de l’usine Ford, Sid Vicious, Dennis Brown, Margaret Thatcher, Léa Salamé.

Un spectacle qui donne la pêche !
Pas seulement pour la musique qui nous rassemble et nous galvanise. Il y a une énergie collective qui nous transperce. En sortant de la salle, on a envie de continuer à rêver à des projets ambitieux, privés ou collectifs. Jeune ou « vieux » on se sourit en se disant «  pourquoi pas essayer de changer nos vies à défaut du monde ? ». Dans tous les cas, une grosse envie de prendre exemple sur ces 4 « nanas » qui ont rêvé leur vie et vécu leurs rêves envers et contre tout.

« Punk.e.s ou comment nous ne sommes pas devenues célèbres ». Jusqu’au 29 juillet. 17h15. 10 à 23€. Relâche le 24. La Scala. 3 rue Pourquery de Boisserin. Avignon. 04 90 65 00 90. lascala-provence.fr

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