28 mars 2024 | Le Vaucluse terre de cinéma depuis près d’un siècle

Ecrit par Andrée Brunetti le 25 janvier 2021

Le Vaucluse terre de cinéma depuis près d’un siècle

Malgré la crise que traversent actuellement les cinémas en raison de leur fermeture pour cause de Covid-19, le Vaucluse reste une terre de 7e art.

Le Vaucluse et ses paysages inspirent les cinéastes depuis plus d’un siècle. Dès 1910 était tournée ‘La passerelle tragique’ à l’Isle-sur-la-Sorgue, en 1918, Louis Feuillade réalisait un film muet, ‘Vendémiaire’ sur le Rhône. En 1936, Sacha Guitry filmait ‘Le roman d’un tricheur’ à Cavaillon, en 1937, Michèle Morgan et Jean Gabin étaient à Sarrians pour ‘Gueule d’Amour’ de Jean Grémillon. En 1958, c’est Louis Malle qui dirigeait Jeanne Moreau et Jean-Marc Bory dans ‘Les amants’ à Velleron. Et courant 1965, avec Anna Karina et Jean-Paul Belmondo Jean-Luc Godard s’installait à Bonpas pour ‘Pierrot le fou’… La liste est longue des chefs d’œuvre du 7ème art qui ont le Vaucluse pour décor*.

« Les tournages consolident les emplois. »

« Ce n’est sûrement pas un hasard si la Région Sud est la 2e de France pour le nombre de jours de tournage, que ce soient des courts et longs métrages, des clips, des documentaires ou des pubs » explique Anne-Cécile Celimon-Paul, chargée de mission développement Cinéma en Vaucluse pour le compte de la Commission du film Luberon-Vaucluse.

« Les tournages consolident les emplois, insiste Renaud Muselier, président de Provence-Alpes-Côte d’Azur dans le cadre du ‘Plan cinéma & audiovisuel 2020-2022’. On dénombrait, en 2018, 6 730 jours de tournage, soit 18 par jour et nous avons 12 000m2 de plateaux de tournage, sans parler des décors naturels ou de la lumière à couper le souffle. »

De l’écriture à la post-production, les métiers du cinéma et de l’audiovisuel c’est toute une palette de talents : concepteur, scénariste, dialoguiste, constructeur de décor, peintre, costume, maquillage, coiffeur, lumière, cadrage, montage, effets numériques, graphisme, images de synthèse, son. La Commission du Film, basée à Carpentras propose des décors, des intermittents du spectacle et des techniciens aux réalisateurs qui ont un projet près de chez nous.

« Il y a eu 141 jours de tournage en Vaucluse en 2019. »

En 2019, il y a eu 141 jours de tournage en Vaucluse alors que 56 techniciens, 19 artistes et 42 figurants ont été recrutés pour 35 réalisations. En 2020, Covid oblige, deux mois ont sauté au printemps à cause du confinement, mais sur une dizaine de mois, une vingtaine de projets se sont réalisés, pour 90 jours de tournage, avec 38 artistes, 12 techniciens et une quinzaine de figurants. Parmi les réalisations récentes : ‘Les choses qu’on dit et celles qu’on fait’ tourné à Malaucène, Crillon-le-Brave, dans le Comtat, aux Baux et dans la vallée du Toulourenc avec Camélia Jordana. La jeune comédienne, qui a été primé à Cannes, a aussi décroché le ‘Prix Lumière’ tout en étant pressentie pour son premier rôle aux prochains César.

‘Grand ciel’, de Noël Alpi avec Aurélien Recoing a entièrement été réalisé en Vaucluse, à Valréas et Sault. Enfin, Christophe Baratier a choisi, lui, Grambois (et forcément Aubagne) avec Mélanie Doutey, Guillaume de Tonquédec et François-Xavier Demaison pour ‘Le temps des secrets’ de Marcel Pagnol.

« Les repéreurs de films apprécient désormais le Haut-Vaucluse. »

« Le Vaucluse est connu dans le monde entier pour Le Luberon, Avignon, le Mont-Ventoux mais les repéreurs de films apprécient désormais le Haut-Vaucluse, la variété des paysages et des couleurs précise la responsable de la Commission du Film en Vaucluse. Ce décor naturel est définitivement un atout-maître. »

Si le Département verse une subvention de 30 000€ et la Région 20 000€ à cette Commission, c’est une association régie par la loi 1901. Quand 1€ est dépensé pour un tournage, il rapporte 5€ pour un documentaire, 7€ pour un long-métrage et 12€ pour une série. Ces retombées économiques ne sont pas négligeables même si tout ne peut pas être comptabilisé, mais on sait par exemple que les deux films tournés en 2019 ont rapporté 2,25M€ (emplois, hôtellerie, restauration…).

En 2018, les régions qui ont attiré le plus de dépenses directes grâce aux tournages sont l’Ile-de-France (169M€), Sud (70M€), la Nouvelle Aquitaine (66M€) et l’Occitanie (26M€) et en complément de ces dépenses, des retombées plus globales sont estimées à 132M€ par le réseau des bureaux d’accueil de tournage.

 

*Quelques films tournés en Vaucluse :

1954 – Vaison ‘Le mouton à cinq pattes’ » d’Henri Verneuil avec Fernandel

1968 – Lourmarin ‘La maison des Bories’ de Jacques Doniol-Valcroze

1972 – Avignon ‘Les fous du stade’ de Claude Zidi avec les Charlots

1983 – Gordes ‘L’été meurtrier’ de Jean Becker avec Isabelle Adjani et Alain Souchon

1986 – Vaugines ‘Jean de Florette’ de Claude Berri avec Yves Montand et Gérard Depardieu et Daniel Auteuil

1995 – Apt et Avignon ‘Gazon maudit’ de et avec Josiane Balasko

2003 – Avignon ‘L’affaire Dominici’ de Pierre Boutron avec Michel Serrault

/ Bonnieux ‘Swimming pool’ de François Ozon avec Charlotte Rampling

2005 – Base aérienne 115 Orange-Caritat ‘Les chevaliers du ciel’ de Gérard Pirès / Gordes ‘Une grande année’ de Ridley Scott avec Russell Crowe et Marion Cotillard

2012 – Oppède ‘Le prénom’ d’Alexandre de la Patelière avec Patrick Bruel

 

filmvaucluse.fr

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