5 mai 2024 | Les Angles, 3e édition des journées du patrimoine

Ecrit par Mireille Hurlin le 29 septembre 2021

Les Angles, 3e édition des journées du patrimoine

Pour la troisième année consécutive, les Amis du Vieux Village des Angles ont partagé l’histoire du Patrimoine. La découverte du Village était émaillée d’histoires, de contes provençaux, de l’impact des chemins de fer sur le territoire et de jeux de piste pour enfants. Il s’y déroula également des concerts dans l’église, l’organisation de visites guidées et commentées des sentiers des peintres et des plantes, la fabrication de pain artisanal cuit dans le four banal complétée par une offre de petite restauration dans le jardin.

Quelques brebis, des ânes et un berger sont venus animer les rues du vieil Angles au son de la musique provençale, invitant habitants, dont certains étaient en costume, et visiteurs à entamer quelques pas de danse. Les familles furent nombreuses à profiter de ces deux jours ensoleillés pour découvrir le village perché où s’entortillent de minuscules ruelles, se cachent belles terrasses et coquets jardins avec vue imprenable sur la plaine du Rhône.

La musique provençale était bien sûr à l’honneur

10 monuments emblématiques ponctuent le vieux village des Angles.

Notre-Dame des Angles

L’absidiole méridionale est le seul vestige apparent de l’église agrandie au XIIIème siècle. L’absidiole a été transformée en pigeonnier au XVIIIème siècle. Des textes du XIème siècle la mentionnent sous le nom de Sancta Maria de Angulis (Sainte-Marie-des-Angles) dont le nom du village pourrait provenir. Angulis signifiait en latin à la fois angles et lieu isolé, reculé. L’église devint ruine probablement au XIVème siècle à la fin de la guerre de cent ans. Aujourd’hui, ce site est privé.

La tour des Mascs

L’origine de la tour des Mascs demeure incertaine. Elle serait initialement une tour de guet, devenue moulin à vent puis prison où auraient été enfermées des personnes accusées de sorcellerie. En provençal le mot «masc» signifiant sorcier.

L’ancienne mairie

Initialement, le Conseil Municipal se réunissait dans la pièce construite à cet effet au-dessus du four banal en 1781. L’ancienne mairie a été construite en 1842. Elle sera surmontée en 1875 d’un campanile équipé d’une horloge. Elle a été en service jusqu’à son transfert en 1972 dans l’hôtel de ville actuel.

Un homme surgit du passé, comme d’une faille temporelle

Le monument Pontmartin

Armand de Pontmartin (1811-1890) est un journaliste, écrivain et critique littéraire monarchiste, célèbre à son époque. Il est mort aux Angles. Il était propriétaire du château qui porte son nom. Edmond Revest, curé du village de 1905 à 1915, voulut honorer le centenaire de la naissance d’Armand de Pontmartin en lançant une souscription pour ériger ce monument.

Le four banal

Le four banal est financé par le seigneur local et son utilisation est obligatoire par les villageois, après paiement d’une taxe au seigneur. Un texte de 1586 fait référence à l’existence de ce four. En diverses occasions des bénévoles de l’association des Amis du Vieux Village des Angles remettent le four en chauffe pour cuire du pain et des mets.

Le château-fort

Il ne subsiste de ce château construit au XIIème siècle qu’une tour au nord-ouest, et des remparts au nord, à l’ouest et au sud, ceinturant une cour intérieure. Ils ont perdu leurs dispositifs de défense dont il ne reste rien. Au nord-est une tour circulaire a été bâtie au XVIème siècle pendant les guerres de religion.

L’église Notre-Dame de l’Assomption

Elle a été édifiée au XVème siècle grâce au financement d’une riche famille locale : les Calvet, après la reconstruction du village au pied du château-fort. Elle tire son nom de l’ancienne église ruinée Sancta Maria de Angulis – Notre-Dame des Angles – nom que certains religieux avaient christianisé en Sancta Maria de Angelis – Notre-Dame des Anges. Elle a été implantée sur la partie est du château-fort. En 1912, l’église et le presbytère ont été classés aux Monuments Historiques.

Ânes et brebis investissent les ruelles pour le plus grand bonheur des enfants et aussi des grands…

La porte de la Brèche

Seul vestige apparent des anciennes fortifications du village, cette porte incluse dans une tour fermait l’extrémité sud-est de la rue principale du village médiéval, aujourd’hui rue de la République. Elle a été très remaniée au XVIème siècle. Une vue du village des Angles de 1757 indique que les remparts ont disparu à cette époque.

Le lavoir

Construit vers 1845, le lavoir a été utilisé jusqu’au milieu du XXème siècle. Les femmes du village et les bugadières aimaient s’y retrouver pour la « bugade » – lessive en provençal. Il est alimenté par une source qui resurgit au pied du plateau des Angles. C’est là que s’est constitué dès le XIème siècle le premier village des Angles.

Le château de Pontmartin

Au XIème siècle, les moines bénédictins de l’abbaye Saint-André de Villeneuve-lez-Avignon construisent sur le site actuel un bâtiment comprenant une écurie, une cave et des hangars de stockage de produits agricoles. En 1733, Jean Hyacinthe de Calvet acquiert la propriété pour construire la demeure actuelle, où vécurent Armand de Pontmartin (1811-1890) qui donna son nom au château et le peintre Louis Montagné (1879-1960). Aujourd’hui, ce site est privé.

Et maintenant, musique avec l’orgue de Barbarie !

Un peu d’histoire

Les habitants des Angles ont connu pendant longtemps la vie traditionnelle d’une humble communauté de paysans et de pêcheurs ou le Rhône a joué un rôle considérable, tantôt destructeur par ses inondations, tantôt bienfaisant par les limons qui fertilisaient les terres. Le seigneur est l’abbé de Saint-André jusqu’au début du XVIIIe siècle, date à laquelle il vendit ses droits à Jean-Hyacinthe de Calvet. C’est lui qui construisit le château avec les pierres de l’ancienne chapelle située à proximité. Et c’est dans ce château que vécut l’un de ses descendants, le critique littéraire, journaliste et écrivain, Armand de Pontmartin, maire de la commune de 1858 à 1864. Au début du XXe siècle, les Angles sont liés à l’histoire du Félibrige : Frédéric Mistral et ses amis se réunissaient à l’auberge du Chêne vert. Au XIIe siècle l’église paroissiale (Sainte-Marie) et trois églises rurales appartenaient à l’abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon. Au XVIe siècle, les protestants envahirent le village, y installèrent leur garnison et fortifièrent l’église et les bâtiments annexes.

Allez tout le monde danse !

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