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(Vidéo) Gordes Magistral ! Exposition des œuvres de Victor Vasarely, le père de l’art optique

Portrait de Vasarely

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La Fondation Vasarely célèbre les 50 ans de sa reconnaissance d’utilité publique –intervenue en septembre 1971- par une double exposition dans deux lieux emblématiques : le château Renaissance de Gordes avec l’exposition intitulée : ‘Gordes magistral ! du 3 juillet au 31 octobre puis au Centre architectonique d’Aix-en-Provence avec ‘L’art sera trésor commun ou ne sera pas’ du 10 novembre au 8 mai. L’inauguration de l’exposition Gordes a lieu ce vendredi 2 juillet au Château à 18h30.

En 1947, l’artiste hongrois Vasarely découvre le village de Gordes. C’est un choc graphique et sensoriel décisif qui le poussera à faire évoluer son art du figuratif vers l’abstraction. Il occupe un temps le château en haut du village, qu’il commence à restaurer en 1966, pour y installer la fondation gardienne de ses œuvres. Dès 1970, le lieu abritera son Musée didactique, jusqu’à sa fermeture en 1996 et la migration des œuvres pour le Centre Architectonique d’Aix en Provence, dédié depuis 1976 au maître de l’Op art.

Création du Musée didactique

L’exposition de Gordes rappellera, à travers un riche ensemble de documents d’archives, d’œuvres originales, textes et photographies, les circonstances de la création du Musée Didactique de Gordes en 1971. Elle rappellera plus particulièrement la période artistique dite ‘Gordes Cristal’ et le tournant majeur que constitua la rencontre avec le village dans le parcours du peintre vers l’abstraction. Enfin, elle illustrera un aspect plus personnel de sa vie et de son atelier des Devens à Gordes, partie intégrante du Projet scientifique et culturel de sa fondation.

Qui était-il ?

Vasarely ? Ses œuvres des années 1970 évoquent couleurs et ‘illusions’ géométriques avec la révolution optique ‘l’Op art’ et la démocratisation de l’art moderne. Son destin ? Il le bâtira comme graphiste dans des agences de publicité, tout d’abord dans son pays, en Hongrie, plus précisément à Budapest, puis en France. Comment ? En s’initiant à son art par le biais professionnel pour ensuite le faire vivre et grandir en tant qu’artiste, après la guerre, notamment avec le thème du damier déformé expérimenté entre 1950 et 1960 où il travaille particulièrement le noir et le blanc, le positif et le négatif. L’homme est aussi le premier à militer pour une démocratisation de l’art contemporain : ‘L’art doit-être la nourriture de tout le monde’.

Zèbres A, 1938

L’abstraction

Il travaille alors sur l’abstraction, par le biais de photos prises au microscope dont il fera des collages. A la fin des années 1960, avec son alphabet plastique ‘une forme géométrique de couleur –carré, rond, triangle- enchâssée dans un carré d’une autre couleur, Vasarely entrevoit la mondialisation et la science cybernétique naissante, travaillant même avec IBM au projet d’un logiciel capable de reproduire ses œuvres, opération qui, finalement, n’aboutira pas.

L’homme qui décrivait l’avenir

Il créera, au début des années 1970, avec son fils Yvaral, le logo de la régie Renault, lors de la sortie de la R5, la voiture la plus produite du monde de l’automobile. Ce travail de design met au jour des lignes angulaires dynamiques reposant sur la forme d’un diamant. Dans ces mêmes années, il propose la décoration des façades d’immeubles contemporains, comme la Maison de la radio, nourrissant son projet de ‘société polychrome du bonheur’.

Penser plus loin

Vasarely est aussi l’homme qui pense plus loin, dès la fin des années 1930, il a un peu plus de 30 ans,  passionné de science-fiction, de cosmos, d’astrophysique il traduit cet intérêt, dès la fin des années 1960, par des toiles d’où surgissent des vortex, des trous cosmiques et où le visiteur tout entier se sent happé par des ronds ou des carrés mis en scène par des dégradés très subtils de couleur ou encore bousculé par des bulles grillagées cosmiques surgissant dans l’espace.

Dans ses pas

L’histoire s’inscrit ainsi profondément dans le temps, sans que l’on s’en aperçoive au premier abord et c’est au Château de Gordes empreint de la présence de Victor Vasarely (1906-1997), que des œuvres du père de l’art optique, viendront rayonner. Une initiative de la Fondation Vasarely pour l’exposition ‘Vasarely 50 ans de futur’ célébrant ses 50 ans de reconnaissance d’utilité publique. Pourquoi le château de Gordes ? Parce que le célèbre plasticien en était tombé amoureux le restaurant sur ses fonds propres pour y installer son Musée didactique.

Et aussi à Aix-en-Provence

Cet été également, la Fondation installée à Aix-en-Provence présentera l’exposition Sud-Est consacrée à l’art optico-cinétique, en partenariat avec le Centre Pompidou -qui avait due être interrompue à peine inaugurée  par le confinement- dorénavant prolongée jusqu’au 12 septembre. Le second volet de l’exposition mettra en lumière, du 10 novembre au 8 mai 2022, l’histoire de son œuvre architectonique avec sa Cité polychrome du bonheur à Aix-en-Provence. 

Une autre vision de l’art

Victor Vasarely est un des grands artistes qui aura marqué le XXe siècle se distinguant de tous par son approche scientifique de l’art optique, l’art abstrait, du constructivisme, bref, d’un art profondément engagé dans les métamorphoses de la société et du futur avec le désir de le rendre accessible à tous. Chose rare, l’artiste avant-gardiste hongrois connaîtra même la renommée et succès de son vivant. dans le détail ? A 24 ans, il est engagé comme dessinateur chez Havas, l’agence de publicité, chez le célèbre imprimeur Draeger puis chez Dawambez où il conjugue art graphique et esthétisme ce qui lui permet, parallèlement, à s’adonner à son art. A partir de 1935 et jusqu’en 1947, à partir de 29 ans, il se rapproche de la peinture.

Réseaux linéaires et formes ondulatoires

Il séjourne alors entre Belle-Ile et Gordes. Sa période cinétique noir-blanc intervient entre 1954 et 1960, il a 48 ans et travaille sur les réseaux linéaires, les déformations ondulatoires. Son travail sur la suggestion du mouvement –sans jamais le réaliser véritablement- et les couleurs s’inscrit dès 1965, il a 59 ans. A partir de 1968, il travaille sur la déformation des lignes traduisant des formes qui s’échappent du plan formant de spectaculaires volumes. Les œuvres de Vasarely réclament du temps pour les saisir et bougent tout en restant statiques questionnant, symboliquement, notre perception de la réalité de ce que nous voyons et vivons.

Château de Gordes. Inauguration vendredi 2 juillet à 18h30. Exposition du 3 juillet au 31 octobre. Fondation Vasarely 1, avenue Marcel Pagnol à Aix-en-Provence 04 42 20 01 09. Tous les jours de 10h à 18h.

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