25 avril 2024 | (Vidéo) Nicolas Bedos, deus ex-machina d’un film machiavélique : Mascarade

Ecrit par Andrée Brunetti le 31 octobre 2022

(Vidéo) Nicolas Bedos, deus ex-machina d’un film machiavélique : Mascarade

« Mascarade », le dernier film baroque de Nicolas Bedos en avant-première au Pontet avant sa sortie en salles le 1er novembre. Une distribution 5 étoiles entre yachts et palaces pour des personnages sans foi ni loi sous le soleil brûlant et noir de la Côte d’Azur.

Nice, le Négresco, les palmiers, la Promenade des Anglais, le paradis en toile de fond. Mais aussi l’envers du décor : un gigolo (Pierre Niney) manipulé par une arnaqueuse flamboyante (Marine Vacth), une ancienne gloire du cinéma décadente (Isabelle Adjani) entre strass et stress et un promoteur immobilier véreux et touchant (François Cluzet) au cœur d’une fresque cruelle…

La trame
Voilà la trame de ce film présenté « Hors compétition » lors du dernier Festival de Cannes qui a provoqué l’adhésion du public et une longue ‘standing ovation’. Nicolas Bedos est venu à la Mirande samedi soir, avant la projection publique au cinéma Capitole du Pontet. « Je voulais tourner en dérision le monde de l’argent-roi à travers une pèriode assez navrante de ma vie, vers l’âge de 23 ans, quand je me noyais dans l’oisiveté et le fric des autres. Comme je suis un écrivain raté, j’en ai fait un livre que j’ai tenté d’écrire pendant un an et j’ai fini par l’adapter au cinéma » confie-t-il. « Et c’est un film d’horreur où j’ai remplacé les coups de couteau par les coups de coeur ».

Nicolas Bedos

Un florilège de trahisons
Et dans ce florilège de trahisons et cette farandole d’arnaques machiavéliques, cette ambiance délétère de lutte de classes, de conflits hommes-femmes, de rapports tendus jeunes-vieux, Nicolas Bedos réussit à extraire une forme d’empathie, d’humanité, de mansuétude pour les personnages. Il met en valeur deux figures de l’éternel féminin: la prédatrice aux lèvres rouge-baiser, une star déchue, Isabelle Adjani et la bombe sexy, jeune, solaire et diabolique, Marine Vacth. « Le talent et le courage d’Isabelle ont été de jouer une actrice aux antipodes d’elle-même tout en sachant que le public s’amuserait à les confondre. Quant à Marine, j’ai découvert sa profondeur, sa folie, son implication totale lors de essais. Elle ne joue rien, elle vit et elle porte en elle 200 vies ».

Pierre Niney et Isabelle Adjani

Une distribution 5 étoiles
Côté acteurs, Nicolas Bedos ne lésine pas sur les qualificatifs non plus. « François Cluzet, comme Isabelle m’avait fait savoir qu’il aimerait travailler avec moi… Dans ‘L’enfer’  de Claude Chabrol il s’est hissé au rang des plus belles performances d’acteur, d’un Gene Hackman d’un Dustin Hoffman. C’est un vrai animal, consumé par la scène, d’un intensité unique dans le cinéma français ». Quant à Pierre Niney, j’ai un rapport fraternel avec lui, je l’ai connu très jeune quand il était l’élève préféré de mon père au Conservatoire. C’est un garçon complexe et secret. Dans le film c’est quelqu’un de désespéré, cabossé, résiliant, un ancien danseur dont le rêve s’est fracassé après un accident de moto. »

La Riviera
La Côte d’Azur, la Riviera est aussi un personnage essentiel du film. « Pour y passer désormais une grande partie de l’année je connais bien cette région, son histoire étincelante et sombre, celle d’artistes majeurs qui y ont vécu, Picasso, Chagall, Matisse, Nicolas de Staël, mais aussi celle de la corruption, où grenouillent oligarques russes et maffieux. C’est la satire d’un monde perverti par le fric dont je me moque mais que j’aime, même s’il est toxique ».

Les infos pratiques
« Mascarade » à l’affiche le 1er novembre. Capitole studios. Tarif 11,30€, 6€ le matin. 161, avenue de Saint-Tronquet au Pontet. Toutes les infos sur le film ici.

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