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Vilém Flusser : 2e édition des rencontres philosophiques de Robion

A l’heure du débat sur l’IA et autres ChatGPT, Vilém Flusser, qui a vécu près de 20 ans à Robion, a été, dès les années 1980, un précurseur dans la vision des rapports ‘homme-machine’. ©DR/Hocquel Alain-VPA

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Le Flusser Club et l’Université des Sciences Appliquées et des Arts de Potsdam proposent la 2e édition des rencontres philosophiques de Robion. Ce rendez-vous consacré au philosophe de la communication d’origine tchèque Vilém Flusser, robionnais d’adoption jusqu’à son décès, aura pour thème : ’Philosophie, arts, technologies et médias’.

Dans ce cadre, deux événements principaux sont organisés :

L’anti-Brésil
Vilém Flusser était un philosophe, théoricien de la communication et des technologies, écrivain et journaliste né en 1920 et décédé en 1991. Après avoir vécu pendant une longue période dans la ville de São Paulo, Robion, a été le deuxième exil du philosophe Vilém Flusser et son épouse Edith. Ils y ont vécu de 1974 à 1991, date de son accident de la circulation fatal à Prague, sa ville natale. Pour lui, le Vaucluse était une sorte ‘d’anti-Brésil’, un paradis dans une opposition étroite aux paysages ‘désertiques’ du Brésil. Ici, il a trouvé un paysage prospère où plusieurs points de sa pensée étaient liés de manière naturelle et culturelle. Il y écrira de nombreux ouvrages, certains publiés aujourd’hui en français et enseignera à l’Université d’Aix-en-Provence.
Il parlait et écrivait en quatre langues, dont le français. Il n’a pas connu le succès de son vivant en raison de son parcours inhabituel et de son approche visionnaire de la philosophie. Sa philosophie et ses théories sont aujourd’hui enseignées de par le monde dans de nombreuses universités. Les archives de Vilém Flusser ont été conservées par l’Académie des Médias de Cologne et sont actuellement abritées à l’université des arts de Berlin.

« Le propos du Festival d’Avignon doit être, à mon avis, celui de réfléchir sur la différence entre le vivant et l’artificiel, et de la rendre évidente, avant qu’elle ne s’efface. »

Vilém Flusser

Un précurseur sur l’artificialisation du monde dès le Festival d’Avignon 1984 !
Localement il a participé aussi à des travaux et expositions sur Avignon avec son ami chercheur en arts et sciences Louis Bec.
A ce titre, il interviendra lors d’une conférence intitulée ‘Vivre artificiellement’ donnée le 11 juillet 1984 dans la cité des papes dans le cadre de l’exposition ‘Le vivant et l’artificiel’ proposée à l’Hospice Saint-Louis lors de la 38e édition du Festival In.
A cette occasion, il rédigera également un texte plus complet : ‘Vivre artificiellement, vivre spontanément’ dont une partie sera publié aux éditions Sgraffite (Marseille), en 1985. Une autre version de ce texte se trouve dans un recueil collectif éponyme également publié aux éditions Sgraffite en 1984.
Précurseur des rapports ‘homme-machine’, il écrivait alors : « Les robots qui travaillent comme les hommes et les hommes qui travaillent comme les robots, les ordinateurs qui décident comme les hommes et les hommes qui décident comme les ordinateurs. »
Il prophétisait déjà aussi avec clairvoyance « L’homme futur, conscient de la structure de la pensée, pensera, décidera, jugera et agira comme une intelligence artificielle ou comme un robot, à la différence qu’il sera engagé à donner un sens à tout cela en dialogue avec tous les autres hommes et toutes les intelligences artificielles. Il sera joueur (homo ludens). Et l’art de la vie deviendra le méta-jeu de toutes les autres disciplines, y compris la science, la technique, la politique, et l’art au sens traditionnel de ce terme. »

L.G.

Plus d’informations : www.flusser.club

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