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Weber le magnifique à la Scala Provence

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Elégant, courtois, un rien moqueur et plein d’humour
Après le prologue musical de ses 2 compagnons de scène, l’harmoniste Greg Ziap – eh oui, celui là même de Johnny Halliday – et l’accordéoniste Pascal Contet, Jacques Weber entre de suite dans le vif du sujet : le théâtre qu’il aime, qui l’accapare mais qu’il n’hésitera pas également à bousculer au cours de sa prestation.

Un spectacle autour des grands textes de la littérature et du théâtre, avec de la musique et des anecdotes
Il affectionne bien sûr particulièrement Cyrano de Bergerac joué plus de 500 fois dans le rôle titre de Cyrano et qui lui a valu en tant que De Guiche le César du meilleur second rôle dans le film de Rappeneau de 1990. Il nous propose ici la longue tirade des «  Non merci ». La sympathie du public est acquise, il peut continuer avec Ruy Blas de Victor Hugo ou Lamartine et oser la longue tirade articulée « Le nuage en pantalon » ( Maria) de Maïakowsky pas forcément facile ni à dire ni à entendre. Le fantôme de Louis Jouvet planera pendant tout le spectacle et quelques bons mots permettront sourires et respirations. Il y aura aussi le glaçant «  Le coupeur d’eau» de Marguerite Duras, la lettre de Frida Khalo et Rimbaud. Une diction et une présence qu’il mettra toujours au service de ces beaux textes que ce soit dans la tirade de Don Juan ,quand il grimace Louis de Funès ou dans ce fabuleux texte sur l’Auteur critique de Raymond Devos qu’il interprète avec malice.

Quand Jacques Weber , le breton d’adoption prend le large
Sur un texte qu’il a écrit « Le matin breton, le Ciel est à l’eau » le décor est planté :  mouette qui ressemble au corbeau, gueules burinées de marin, blanc sec à tribord, algues vertes et fest-noz. Il savoure son enfance, se souvient des chansons scout.

Même si Le Weber à vif se termine sur les mots du Pèse-nerfs d’Antonin Artaud on sent aussi quelqu’un qui a choisi de prendre son temps, de savourer l’existence, en compagnie du public et aussi d’amis choisis tels ces 2 compères musiciens qui mériteraient d’être mieux intégrés à cette création portant collective.

Weber à vif. Jusqu’au 29 juillet. Relâche les 17 et 24 juillet. 15h45. 12 et 17€. La Scala. 3 rue Pourquery de Boisserin. Avignon. 04 90 65 00 90. lascala-provence.fr

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