6 mai 2024 | IFC, Le groupe qui monte, qui monte…

Ecrit par Mireille Hurlin le 18 avril 2023

IFC, Le groupe qui monte, qui monte…

Le groupe IFC, spécialisé dans la formation supérieure –du BTS à Bac +5-, connaît depuis plusieurs décennies une belle progression qui, outre, de constituer une solide entreprise, travaille très concrètement à l’accession du plus grand nombre aux études et au monde du travail. Les clefs de son succès ? Innovation, ingénierie et méthodologie. Le résultat ? Plus de 3 600 étudiants, 85% de taux de réussite, 41 formations dans 11 filières et 25M€ de chiffre d’affaires.

Direction le quartier Confluence à Avignon où nous rencontrons Eric Dupressoire président du groupe IFC Formation 63 ans, Mathieu Dupressoire, directeur-général, 30 ans, Antoine Maugeais, responsable communication, 34 ans. Mission ? Tout apprendre de cette entreprise pas comme les autres qui forge le destin, depuis plus de 33 ans, de futurs cadres sur leurs propres bassins de vie.

L’IFC 
Le groupe IFC dispose de 9 centres de formation : à Clermont-Ferrand –Ecole supérieure de commerce et de management Wesford- depuis février 2023 avec 570 étudiants ; Saint-Etienne depuis 2011 avec 370 étudiants ; Valence depuis 2008 avec 250 étudiants ; Alès et Montpellier depuis 2003 avec, respectivement, 160 et 350 étudiants ; Marseille depuis 2000 avec 210 étudiants ; Nîmes et Perpignan depuis 1996 avec respectivement 330 et 430 étudiants ; Avignon depuis 1990 avec 930 élèves.

Les sites exercent trois activités
«Tous nos sites exercent trois activités, déroule Eric Dupressoire, Etablissements privés d’enseignement technique supérieur hors contrat (de l’Etat) ; Centre de formation des apprentis et organismes de formation pouvant accueillir notamment les contrats professionnels et les autres types de formation. Si la majeure partie des élèves étudient en alternance, les étudiants sont également très présents, notamment dans la formule ‘Déclic’. »

Opus academy ou la formation professionnelle selon IFC
Opus academy, la formation professionnelle, se décline selon trois axes, relate Antoine Maugeais avec des parcours sur mesure pour des salariés-dirigeants d’entreprise sur les métiers tels que le management, la gestion, la communication, les ressources humaines ; ainsi que la mise en place de parcours sur-mesure, selon la demande. Également, les demandes pour la VAE -Validation des acquis de l’expérience-, sont de plus en plus nombreuses. Notre force ? Nous dispensons un très large spectre de formations des métiers du tertiaire à destination des étudiants et des entreprises locales.»

Eric Dupressoire, le dirigeant d’IFC

L’ADN du groupe IFC 
Notre ADN ? Créer une synergie avec les étudiants, les entreprises et un territoire donné, et cette demande s’accentue d’année en année souligne Eric Dupressoire. Notre déploiement sur le territoire se fait ainsi différemment, sur chaque bassin d’emploi, pour faire se rencontrer formations, futurs cadres et sociétés. C’est sur cette vision très précise d’un tissage essentiel mêlant études, talents et entreprises que se bâtit le groupe IFC. »

Comment tout a commencé
«Je viens d’un tout autre univers que la formation puisque je dirigeais des sociétés et groupes de transport et logistique. Durant 30 ans, j’ai redressé des entreprises en difficulté. J’abordais la cinquantaine et avais envie de changement. Tout à fait incidemment, par le biais du Châteauneuf-du-pape-Orange Ruby-Club, j’ai rencontré l’un des partenaires mécènes qui était Denis Mathieu -et ancien propriétaire d’IFC- qui avait développé le centre de formation durant une quinzaine d’années. Nous avions tous les deux une vie professionnelle bien remplie, fait la connaissance personnes qui nous étaient communes et avions le même regard sur les sujets les plus divers. Lui aussi avait envie de changer d’espace professionnel, moi je cherchais un nouveau souffle, nous nous sommes tout de suite retrouvés.»

Un homme pugnace
«J’ai tourné 18 mois autour du projet de rachat, avant de tomber dans le cliché : ‘je ne suis pas du milieu ; je ne suis pas du métier ; je n’y ai aucune expérience’. Très clairement ? Aucune banque ne m’a suivi pour le financement. L’IFC avait déjà de la valeur, donc ce n’était pas une question d’argent. Il y avait, à l’époque 1 200 étudiants et l’entreprise réalisait 6M€ de chiffre d’affaires. C’était déjà une belle entreprise exploitant plusieurs sites. Mais sans financement c’était un peu désespérant. Alors nous avons fait le choix de nous approcher d’un petit fonds d’investissement de région qui s’appelait à l’époque ‘Connect’, puis nous avons réussi à monter le rachat d’IFC. Eux ont eu confiance en moi. Ce qui m’interroge ? Pourquoi les banques, dont c’est le boulot, ne soutiennent pas l’entrepreneuriat ?»

Au dernier moment
«Au dernier moment, l’organisme bancaire qui faisait partie du fonds d’investissement, m’a demandé des cautions solidaires personnelles alors que je m’y étais, dès le début, formellement opposé. Donc j’ai continué à dire non et la banque s’est soustraite, au dernier moment, à l’accord. Elle ne voulait pas entendre que j’avais mis des dizaines d’années à mettre un toit et nombre d’éléments de côté pour préserver ma famille, mes enfants. J’étais cadre sup, dirigeant, évoluant dans une situation professionnelle ultra confortable et lorsque j’ai repris IFC, en 2011, tout a bien sûr changé.»  

Aujourd’hui, concrètement ?
«Aujourd’hui ? Nous avons fait des paris que d’autres n’ont pas faits, comme chercher des partenariats avec des confrères sur des titres RNCP (Répertoire national des certifications professionnelles). Ça n’était pas à la mode il y a 12 ans. Je venais d’un monde professionnel où les partenariats et où certains types de sous-traitance existaient. Je pensais que ce serait aussi applicable ailleurs. Nous avons eu la chance de rencontrer des gens qui pensaient comme nous. C’est ainsi que nous avons instauré certains titres RNCP de niveau 6 –équivalent Bac+3- sur nos sites, dans la gamme des Bachelor-. Le plus important ? Les diplômes délivrés chez nous sont des diplômes d’Etat, BTS, DCG (Diplôme de comptabilité et gestion), DSCG (Diplôme supérieur de comptabilité et gestion) ; ou des titres RNCP à la valeur reconnue, même européenne. L’aventure a commencé avec des hauts et des bas. Ce qui nous a permis de nous développer ? La proposition de nombreux BTS en alternance, ce qui représentait 70% de l’activité d’IFC. Nous proposions des contrats de professionnalisation et des contrats d’apprentissage.»

Qui sont nos clients ?
«Les jeunes adultes. La plupart financés par les Opco (Opérateurs de compétence dont le financement est assuré par les entreprises) lorsqu’ils sont en alternance. Le niveau de prise en charge des Opco est défini par les métiers en tension. La réforme de la formation a permis à des organismes comme nous de devenir des CFA, Centres de formation des apprentis. Ça a ouvert le marché aux établissements privés. C’est aussi ce qui fait que la France est passée de 550 000 alternants à plus 850 000, par an, pour atteindre plus d’un million, qui est l’objectif affiché de l’État, rattrapant notre retard par rapport aux autres pays européens et ça marche ! Pourquoi  ? Parce que les taux de réussite aux examens sont excellents ainsi que la transformation en embauche derrière. L’alternance a rendu possible l’accession de diplômes à des personnes qui ne pouvaient pas l’envisager dans un enseignement plus classique.»

Au chapitre financier
«Également nous ne demandons pas de prise en charge financière supplémentaires, nous nous alignons sur les prix formalisés par les Opco, ce qui n’est pas le cas partout, souligne Antoine Maugeais.» «Nous pratiquons des prix raisonnables –de 3 850€ à 5 400€ l’année quand d’autres sont au double ou au triple- précise Mathieu Dupressoire, des prix adaptés aux bassins de vie, notamment pour les 10% d’étudiants qui prennent eux-mêmes en charge le coût de leur formation.»

Notre ligne directrice ?
«D’un côté des bassins d’emplois, des entreprises ayant des besoins, de l’autre des jeunes qui ont envie de poursuivre leurs études. Nous ? Une exigence pédagogique, d’encadrement et une connaissance fine des entreprises du territoire. Tout cela nous permet de faire se rencontrer entreprises et nouveaux talents.»

Les demandes de formation en tension
«Les demandes de formations en tension ? Ça dépend des bassins, détaille Mathieu Dupressoire. Pour Avignon, elles sont nombreuses en informatique, en communication, également en ressources humaines. Ce que nous observons ? Les métiers évoluent très vite, ce qu’a sans doute accéléré le Covid avec la numérisation de toutes les activités. Les jeunes générations sont très demandées pour moderniser les structures.» «Et puis il y a des filières qui sont recherchées par les étudiants comme la RSE, la Responsabilité sociétale et environnementale, remarque Eric Dupressoire.» «La comptabilité gestion fait face à la pyramide des âges, relève Mathieu Dupressoire et l’évolution du métier, qui s’éloigne de la simple saisie des données pour évoluer vers du conseil, rend plus attractif le métier qui est très en demande d’alternants.»

Les métiers en tension
«Nous observons une vraie demande en comptabilité et gestion et diplôme supérieur de comptabilité et de gestion, rappelle Eric Dupressoire. La filière comptable sur Avignon et Perpignan se révèle très porteuse. C’est aussi vrai pour la filière transport logistique qui subit le problème des ‘marketing des métiers’. Pourquoi ? Parce que former des chefs d’équipe pour travailler sur des quais n’est pas très valorisant pour ceux qui y vont, alors que ce sont des métiers fantastiques, puisque j’ai travaillé dans cette filière 30 ans. Les quais sont informatisés et les métiers sont devenus très techniques. Nous avons un pool et des bassins logistiques autour de nous qui fourmillent d’emplois. Ça n’est pas valorisé comme il faut et nous sommes en déficit de candidats alors qu’il y a des alternances derrière.»

Mathieu Dupressoire prendra a succession de son père cette année à la tête du groupe IFC

Notre premier métier 
«Notre premier métier, c’est de renseigner les étudiants, de proposer des formations rapides en corrélation à la demande des bassins de l’emploi, insiste Mathieu Dupressoire, une réalité du terrain peu connue de l’enseignement académique. Il nous faut proposer des solutions opérationnelles et techniques qui correspondent à leurs envies et aux besoins des entreprises. Une fois que les étudiants ont compris ces opportunités, ils suivent les formations, acquièrent les diplômes ce qui les amènent à de l’emploi rapide.»

Changement de paradigme
«Les mentalités ont vraiment changé chez les parents, les entreprises et les étudiants, reprend Eric Dupressoire. Quand, auparavant, on envoyait les étudiants en alternance, pensant qu’ils ne pourraient suivre leurs cycles en université, ce qui est totalement faux puisque nous préparons aux mêmes niveaux d’études par la voie de l’alternance. Aujourd’hui, il y a une vraie reconnaissance de ce mode de formation qui mène aux mêmes diplômes.»

Le maillon manquant, l’orientation ?
«L’orientation se fait au collège puis au lycée où les organismes de formation ne sont que peu, encore, invités à venir, reprend le chef d’entreprise. Auparavant, des professeurs auront décidé de l’avenir des élèves leur indiquant un parcours plutôt technique ou des études plus étendues. Pourtant, nous avons le même taux de réussite sur un BTS avec des étudiants issus d’un bac pro que d’un bac général. Les étudiants, accompagnés de nos professeurs et engagés dans les entreprises, entrevoient un monde concret, avec une assise solide qui leur permet, même s’ils ont éprouvé des difficultés scolaires, d’obtenir le diplôme convoité. Nous avons ainsi noué d’excellentes relations avec le lycée de Cavaillon, pour la poursuite d’un bachelor (bac +3). »

Des journées portes ouvertes pour appréhender l’avenir
«C’est lors de ces journées portes ouvertes, dans les salons étudiants, que nous pouvons nous faire connaître, ajoute Eric Dupressoire. Dans beaucoup d’entreprises d’Avignon, vous retrouverez soit un élève, soit un parent d’ancien élève qui aura eu un lien avec IFC qui œuvre depuis plus de 33 ans, sur le terrain. Notre savoir-faire ? Il est quantifiable puisque nos résultats sont au-dessus des moyennes de l’enseignement académique et de nos confrères. Un niveau d’excellence en rapport direct avec notre niveau d’exigence. Nous n’avons pas vocation à former de très bons élèves mais à les amener jusqu’au bac +5 alors qu’on ne le leur avait pas proposé.»

Les nouvelles exigences des entreprises et des personnes formées ?
«L’enjeu majeur pour les entreprises est le recrutement, conserver les talents et en attirer d’autres, relate Mathieu Dupressoire. Le savoir-être est désormais plus valorisé que le savoir-faire. Il est question d’accueillir du sang neuf, des idées novatrices pour moderniser les structures. Les attentes des jeunes ? L’engagement des entreprises dans la RSE et un projet commun inscrit dans le temps qui soit partagé.»

Des enseignements facilitateurs
Concernant la formation, les jeunes tendent vers de nouvelles méthodes pédagogiques, digitales, plus synthétiques, compactes et accessibles, précise Antoine Maugeais. La mission ? Augmenter l’attention et permettre une acquisition plus rapide et efficace des compétences. Nous alternons sessions théorique puis pratique de travaux de groupe. En clair ? L’information descendante ne fonctionne plus. Nous nous sommes adaptés au télétravail, aux cours à distance, même si nous sommes pour le présentiel qui est la meilleure façon d’amener un étudiant à l’obtention de son diplôme. Nous savons utiliser cette méthode puisqu’en moins d’une semaine, lors du 1er confinement, nos 2 500 jeunes et leurs professeurs sont passés en distanciel. L’obtention des diplômes, lors du confinement pour les  BTS a été de l’ordre de 98%, parce que les élèves ont reçu 100% de leurs cours. Désormais tous les campus IFC accueillent une salle de visioconférence permettant cette hybridation de l’information, ce qui permet un confort maximum tant pour les professeurs que les élèves. Cela intervient aussi dans le cadre de l’égalité des chances, notamment pour les personnes en situation de handicap.»

Les freins de développement
«Notre capacité de travail ! Sourit Eric Dupressoire. L’ambiance des campus reste familiale et nous travaillons tous de la même façon, grâce, notamment au développement de notre ERP (Entreprise resource planning), -Ndlr : outil informatique de planification des ressources d’entreprise au quotidien comme la comptabilité, les achats, la gestion des projets, la gestion de la performance ce qui assure une source unique d’information fiable- Cet outil nous a permis de redresser, en très peu de temps, le Campus de Saint-Etienne qui était en liquidation et que nous avons acheté il y a une dizaine d’années, et d’en faire en très peu de temps, le 3e campus du groupe, en nombre d’étudiants. Il n’y a pas de compétition entre les écoles car ça n’est surtout pas une volonté et parce que les bassins d’emplois et les formations ne sont pas les mêmes, d’autant plus que nous dépendons de quatre rectorats, dont chaque approche académique est différente. Nous disposons d’un siège fonctionnel, à Avignon, qui centralise toutes les fonctions support accessibles aux sites. Quant aux relations hiérarchiques, elles sont concentrées entre le président, moi-même et le directeur-général Mathieu. »

Antoine Maugais, directeur de la communication du groupe IFC

Les études en alternance
«Nous sommes dans une bonne dynamique, analyse Mathieu Dupressoire. L’image de l’alternance est bonne. Les études en alternance ont le vent en poupe et les aides sont inscrites dans la réforme de l’apprentissage. L’horizon est clair à condition de rester exigeants et malins. Nous sommes aussi dans les enjeux de recrutement. Nous renforçons les écoles localement, de l’accueil à l’encadrement, des fonctions supérieures au siège sur des postes de commerciaux et de responsable financier. Une demi-douzaine de postes est actuellement recherchée. Nous accueillons environ, toutes structures confondues, plus de 80 postes administratifs à plein temps, plus de 200 formateurs salariés et autant de formateurs prestataires, sur de courts modules.»

La structuration et l’innovation gages de succès entrepreneurial
«Mes équipes se déplacent pour les photos de classe de tous les campus, intervient Antoine Maugeais, également pour le suivi et l’accompagnement de l’activité que ce soit le service qualité, la garantie de l’enseignement prodigué, les liens avec le service des ressources humaines, le service informatique… » « Nous sommes certifiés qualité Iso depuis plus de 20 ans, et Qualiopi pour la qualité des formations et l’obligation de résultats, souligne Eric Dupressoire. Les élèves remplissent des formulaires de satisfaction. Nous sommes également capables de prendre la main d’un site sur l’autre, ou depuis le siège, en cas de besoin. Cependant si tout le monde travaille de la même façon, au cœur des process, le travail est exécuté sur place. Le siège est le garant du travail accompli et se déplace beaucoup, notamment en ce moment avec Wesford Clermont-Ferrand que nous venons d’acheter.»

Mathieu Dupressoire, nouveau dirigeant d’IFC
«En fait, je suis à l’IFC depuis 7 ans et j’y avais étudié avant le rachat, reprend Mathieu Dupressoire. Je suis parti travailler ailleurs et j’y suis revenu, en empruntant le bas de l’échelle, pour en comprendre et connaître les strates. Il y a trois ans, j’ai commencé, avec mon père, à réfléchir à la possible reprise du groupe. Est-ce que je ressens la pression ? Oui, car il y a des emplois en jeu, mais c’est déjà une belle et grande structure, il y a des responsabilités et aussi une bonne équipe jeune et dynamique. Nous sommes prêts.»

Les chiffres
«L’IFC a réalisé 25M€ de chiffre d’affaires en 2022. «Nous continuerons peut-être à faire de la croissance externe même si ça n’est pas notre obsession conclut Eric Dupressoire. Nous sommes plus sur des croissances d’opportunité. L’IFC fait maintenant partie d’une organisation dont l’actionnaire est LMD avec Media school, IPF et IFC. A tous les trois, nous sommes devenus le 10e acteur français de la formation. Un regroupement donnant lieu à des opérations capitalistiques permettant de sécuriser l’avenir d’IFC. Car en ce moment, il y a un mouvement de concentration des établissements de formation. On obtient plus de choses en se regroupant et en travaillant ensemble.»

Gérard Leaune a créé IFC, sous forme associative, en 1990 ; Denis Mathieu l’a reprise en 1998 et transformée en société pour développer l’activité, Eric Dupressoire l’a rachetée en 2011.

https://www.echodumardi.com/dossier/ifc-le-groupe-qui-monte-qui-monte/   1/1