28 mars 2024 | Vedène, avez-vous déjà fréquenté l’Imprévue ?

Ecrit par Mireille Hurlin le 23 septembre 2021

Vedène, avez-vous déjà fréquenté l’Imprévue ?

Pierre-Emmanuel Ribes a installé sa micro-brasserie, l’Imprévue, 249, chemin de Capeau à Vedène. Dans ce hangar de presque 500 m2 il propose un espace bar, dégustation et piano, tandis qu’au fond, dans les cuves, fermentent houblon, malt, blé, petit épeautre, juste à côté de la machine à embouteiller et à étiqueter. Pierre-Emmanuel organise tous les vendredis un after-work de 16h à 21h et aussi, à la demande, des soirées musique, danse. Yeux pétillants et sourire enthousiaste, le brasseur détient un secret : Il aime les gens.

Rien ne prédestinait Pierre-Emmanuel Ribes à devenir brasseur. «J’ai fait une école de commerce et étais plutôt attiré par le marketing, relate le gérant et brasseur de l’Imprévue. J’avais bien suivi des modules sur l’entrepreneuriat mais il fallait avoir une idée, un projet que je n’avais pas à l’époque. J’ai surtout travaillé dans le commercial, avant de rejoindre la passion familiale dans le vin –père et mère ayant acquis un domaine vinicole dans le Sud-Ouest, dans le Frontonnais- et m’intéressais de près aux outils vinicoles.»

L’espace bar de l’Imprévue

Du vin à la bière

Pierre-Emmanuel approfondit ses connaissances sur la régulation de température du vin qui est aussi importante pour le vin que pour… la bière. L’idée germe alors d’en faire son métier car à l’inverse du vin où acquérir un domaine, travailler la vigne semble très vite hors de portée financièrement, la filière de la bière se montrerait plus abordable. «J’ai commencé à brasser chez moi, dans mon appartement à partir de seaux de 20L. Je faisais des stages chez les brasseurs, lors de mes vacances, suivi de formations intensives où il était question de chimie et de brassage professionnel. L’idée ? Savoir si ce que je faisais en amateur me plairait en professionnel. J’étais à l’orée de mes 30 ans et ma décision avait muri. J’en ai 35 aujourd’hui et la brasserie existe depuis 3 ans. Pourquoi avoir choisi un local si vaste ? Pour développer la production et par la suite augmenter le nombre de cuves sans changer d’endroit. Je travaille avec 4 cuves de 1 000L de fermentation. Il faut entre un et 2 mois de travail pour sortir une bière. L’idée ? Produire 4 bières différentes et, sur l’année, 500 hectolitres.»

Survivre à la Covid

«Si je produis pour les particuliers, je travaille également en B to B (Business to business) et brasse aussi de la bière pour d’autres. Côté distribution ? Au départ j’ai visé les restaurants, les bars, les cavistes. Par la suite, pendant la pandémie, j’ai développé le secteur des petites épiceries, supérettes et super marchés de taille moyenne –notamment à Auchan Cavaillon et Carrefour Vedène –avec des étiquettes spécifiques ‘Les bières de Provence ont du caractère’- pour établir un portefeuille clients de plus de 100 adresses. Je fais aussi les marchés. J’ai repéré une trentaine de brasseurs comme moi en Vaucluse. Nous mutualisons, avec certains, nos commandes de matières premières, nous nous dépannons les uns les autres, partageant également expériences et conseils. L’entente entre nous est vraiment cordiale et c’est vraiment agréable. Comment se différencier ? C’est la difficulté car toutes les bières ont déjà été créées. Moi, je travaille particulièrement les arômes. Ma bière la plus atypique ? C’est une bière blanche au Romarin, très provençale, qui fonctionne bien et que je n’ai pas vue ailleurs.»

L’espace piano et Kids pour une sortie en famille ou entre parents et avec les enfants… Pas de panique, softs proposés

Travailler la marque

«Se différencier requiert aussi de travailler sur la marque ‘L’Imprévue’ et une étiquette très graphique, asymétrique, qui fait le tour de la bouteille et dont les deux parties sont liées par une rose des vents. Elle est l’œuvre Eugénie Lichet, graphiste lyonnaise. Le symbole ? La vie est une rose des vents avec ses opportunité issues des quatre points cardinaux de votre parcours et font que les rencontres convergent toutes au centre. Les rencontres sont donc au centre de la vie. La capsule et la rose des vents représentent une couleur et indiquent la nature de la bière choisie. »

Un, deux, trois… soleil !

Les quatre bières permanentes de la gamme sont ‘La sincère Pils’ en bleu –le bleu représentant l’authenticité et la sincérité- c’est une blonde sèche et désaltérante aux saveurs florales avec une note de menthe ;
L’espiègle blanche en jaune –le jaune représentant la malice et le soleil-, est une Witbier à la belge, revisitée au Romarin aux saveurs citronnées. Elle est légère et rafraichissante et son amertume est modérée ;
La fougueuse Ipa en rouge –le rouge pour la passion- est une American Ipa, bière ambrée aux saveurs d’agrumes, de pèche avec une note de caramel, son amertume est de modérée à forte.
Et la Voluptueuse Sweet Stout en rose -le rose pour la douceur et la volupté-est une bière brune (5% noire), douce et gourmande aux saveurs de café et de cacao avec une note de noix et à l’amertume modérée.

L’espace brasserie, outil de production de l’Imprévue parfois partagé avec d’autres brasseurs

Pourquoi l’imprévue ?

«C’est la représentation de mon parcours, pas si structuré, fait d’opportunités et de rencontres, pour arriver à un projet hyper sympa. C’est aussi ce que je veux fabriquer : des bières surprenantes et des évènements qui sortent de l’ordinaire. Car ici, on déguste de la bière, on en fabrique, on fait des soirées, on peut privatiser le lieu… Pour les entreprises, les anniversaires, les réunions familiales, avec des animations Food-trucks… On a déjà fait des soirées à 200 personnes. Lors des after work les gens dégustent mes bières, prennent une planche de fromages, de charcuterie, de la tapenade et sont même autorisés à aller chercher ou à se faire livrer une pizza, ici, histoire de manger chaud et de prolonger la soirée.»

Déco récup

«Les tables sont des bobines de fibre optique récupérées chez un fournisseur de la zone artisanale. Les lampes suspendues font aussi chauffage d’appoint, le bar en inox qui cache un couloir réfrigéré provient du bon coin tout comme la tireuse en forme de phare. Les comptoirs, bibliothèques, présentoirs en palettes ont été fabriqués par le petit-frère de Pierre-Emmanuel, Joseph-Marie. Les tabourets sont d’anciens fûts bombés en noir pourvus de galettes pour s’y asseoir. Au-delà de la fabrication de la bière qui est une passion, ce que je veux, c’est de la convivialité, c’est toute la raison de cet espace d’accueil. » La maison ne reculant devant aucun sacrifice, Fleur, la compagne de Pierre-Emmanuel a même concocté un cocktail de Noël à base de crème de châtaigne, de cidre et de bière avec un soupçon de cannelle qui a fait le succès du lieu. «Ce que nous pouvons organiser ? Des soirées jeux, de la vente d’objets d’art, des pendaisons de crémaillère, des pots de départ…»

L’Imprévue, un phare à Vedène pour se retrouver à l’After-work du vendredi soir dès 16h et jusqu’à 21h

Les dates

Juillet 2018, création de la marque. Novembre 2018, installation dans le local de Vedène. Mars 2019 1er bassin à la vente. Octobre 2019 salle de brassage à 1 000 litres. Premières ventes de bières en mars 2019 et ouverture du bar en novembre 2019. Les bières en 33cl sont vendues 3 et 6€ en 75cl.

Pierre Emmanuel vu par sa sœur Marie-Estelle, passé du raisin aux fleurs de houblon

https://www.echodumardi.com/dossier/vedene-avez-vous-deja-frequente-limprevue/   1/1