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Edgar Grospiron un « bosseur » hors norme, invité de la Fête de l’Entrepreneur à Avignon

©Réseau Entreprendre Rhône-Durance

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À 56 ans, il a toujours sa petite houpette, une silhouette mince et un large sourire. Triple médaille d’or aux championnats du monde de ski bosses (1989, 1991, 1995), double champion olympique à Albertville (1992) et Lillehammer (1994), le champion savoyard Edgar Grospiron est venu dire aux membres du Réseau entreprendre Rhône-Durance que « Entreprendre, c’est du sport ! »

Edgar Grospiron, qui a quitté l’école à 16 ans, « vu mes carnets de notes », pour intégrer l’équipe de France de ski, a fait le parallèle entre les deux mondes, celui du sport et celui de l’entreprise. « Rester au sommet, ce n’est pas rien », résume-t-il, avant de lister les qualités nécessaires. « Un jeune athlète ne peut s’accomplir sans être aidé, conseillé, soutenu, accompagné par un manager, un entraîneur expérimenté et compétent. Moi, c’était Nano Pourtier, un leader charismatique, pour gagner, je lui ai confié ma vie. Il m’avait prévenu ‘Gagner ne suffit pas, il faut réussir, une victoire c’est un jour, la réussite c’est toujours. Ce n’est pas parce que tu gagnes une fois que tu es un grand champion et a contrario, ce n’est pas parce que tu perds que tu es un moins que rien’.« 

Edgar Grospiron cite des anecdotes de sa vie, explique comment ses parents lui ont inculqué de vraies valeurs. « Un jour, je suis revenu à la maison avec ma médaille d’or autour du cou, j’ai jeté mon sac de sport par terre et j’ai demandé ce qu’on allait manger. Ma mère, même si elle était fière de mon titre, m’a dit d’aller d’abord ranger mes affaires et de mettre la table. Il y a des règles. »

« Ce sport te flingue le squelette, mais malgré les blessures, je skie encore à mon âge ». Il est vrai que dévaler à tout berzingue une descente parsemée de bosses et absorber tous ces chocs, toutes ces trépidations, peut provoquer lésions des ménisques, tendinites, arthroses et ruptures des ligaments. Mais ce ‘Zébulon’ est monté sur ressort et fonce, rien ne l’arrête malgré de nombreux séjours à l’hôpital.

Champion et entrepreneur

Il continue : « Être champion, c’est d’abord un état d’esprit avant d’être un job. Le projet, c’est de voir son rêve se réaliser, se donner les moyens de l’atteindre, c’est une vision mais aussi une manière de faire. On crée sa boîte, on la développe, mais passer de 10 à 100 salariés, manager le personnel, gérer, ce n’est pas le même métier. Et si tu es nul en comptabilité, laisse tomber, confie-la à quelqu’un de qualifié, délègue. »

Pour lui, « il faut embarquer son manager dans son projet, communiquer avec les médias pour se faire connaître et attirer des sponsors prêts à miser sur vous. Donc en plus du travail, du talent, il faut une méthode et de la motivation, ce n’est pas forcément le plus fort qui gagne, mais le plus motivé et la chance ne suffit pas ». Edgar Grospiron ajoute : « Il faut savoir pourquoi on se lève le matin, quelle trace on a envie de laisser à sa femme, ses enfants, ses proches et ses collaborateurs. Il faut donner du sens à son engagement. On a besoin d’énergie, d’ambition, or elles fluctuent. On doit avoir des exigences et les mettre au service de nos points forts, nos forces, nos qualités, nous demander comment aller plus haut mais pas nous la péter, nous reposer sur nos lauriers, rester humbles. »

« C’est un travail constant. On ne naît pas champion olympique, on le devient. Entrepreneur, c’est pareil. Nous devons nous remettre en question, respecter des valeurs, progresser, nous améliorer, mettre la barre toujours plus haut. Gagner, c’est bien, réussir c’est mieux », conclut le champion qui, depuis le début de l’année, préside le Comité des Jeux Olympiques et Paralympiques des Alpes Françaises en 2030, chez nous, de Serre-Chevalier à Isola 2 000 et Montgenèvre, mais aussi Courchevel et Val d’Isère.

Une soirée du Réseau Entreprendre Rhône-Durance

Au cours de la soirée au Confidentiel d’Avignon-Nord, le président du Réseau Entreprendre Rhône-Durance, Emmanuel Sertain a précisé que c’était la dernière année de son mandat et a rappelé l’ADN de cette association qui rassemble une centaine de patrons : aider et soutenir avec bienveillance les repreneurs et créateurs d’entreprises, les faire bénéficier de leur expérience et de leur carnet d’adresses, les accompagner pour obtenir un prêt d’honneur à taux zéro pour se développer et créer des emplois. Brigitte Borel, la directrice, a longuement remercié les partenaires et mécènes. Parmi les lauréats 2025, Amandine Revelin et Sébastien Montaud, producteurs artisanaux de lavande, savons, huiles essentielles à Vaison-la-Romaine et Laetitia et Laurent Desbordes qui ont repris AMC, une entreprise spécialisée dans l’aménagement d’espaces pro en menuiserie à Sarrians.

Contact : rhone-durance@reseau-entreprendre.org / 04 90 86 45 59

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