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(Vidéo) Eric Dumas, Et si, avec votre soutien, on montait la librairie ‘Alias’ à Aix ?

Eric Dumas de la librairie La Crognote rieuse à Avignon cherche des investisseurs pour la future librairie généraliste Alias à Aix-en-Provence

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Eric Dumas est le libraire de la Crognote rieuse à Avignon et aussi de Lettres Vives à Tarascon. Avec deux amis également libraires : Johan Vitiello et Jérémie Curt –Le coupe-papier, librairie théâtrale parisienne de la rue de l’Odéon avec laquelle quelques libraires Avignonnais organisent la Librairie du festival d’Avignon depuis 4 ans – il décide de monter un projet. Devinez quoi ? Une librairie généraliste à Aix-en-Provence. Et là, l’histoire ne fait que commencer. Vous voulez la suite ?

Pourquoi Aix ?

«Parce qu’on connaît bien Aix, on y  a fait nos études à la faculté, on y est resté un petit moment, explique Eric Dumas pour planter le décor. Il s’y épanouit beaucoup de manifestations, de lieux culturels. N’en déplaise aux Marseillais, Aix reste la capitale culturelle de la région !»  

Pourquoi les librairies ferment ?

«Une raison plus conjoncturelle ? Les librairies d’Aix ferment les unes derrière les autres depuis plusieurs années. Pas parce qu’il manque de la clientèle. Il y a eu des départs à la retraite –Ce qui est la vie de toutes les entreprises- mais surtout parce que les loyers y sont fort chers. Or, la librairie est un commerce de faible marge. Donc les librairies, par rapport à d’autres commerces, s’y trouvent en difficulté. La dernière importante librairie qui y a fermé ? La librairie de Provence située sur le Cours Mirabeau. Pourquoi ? Parce que le loyer augmentait de façon considérable.»

Alors ?

«Alors plus que jamais nous estimons, tous les trois, qu’il manque une librairie à Aix ! Comment on le sait ? Parce que ça s’appelle ‘un chiffre d’affaires livres’. Qu’est-ce ? C’est l’estimation du chiffre d’affaires livre qu’il y a dans une ville en fonction de son nombre d’habitants. A la louche ? Chaque Français dépense, en moyenne, 100€ par an pour ses livres. Après l’on cherche où est dépensé cet argent. Est-ce en ligne, dans des zones périphériques, ailleurs ? En tout cas il y a de la clientèle à ramener en librairie en cœur de ville et à Aix.»  

Eric Dumas, deux librairies au compteur, la Crognote rieuse à Avignon, Lettres Vives à Tarascon et bientôt Alias à Aix-en-Provence ?

Wanted… emplacement

«Convaincus par Aix et le besoin en librairie, nous nous sommes mis en quête d’un local et là, on s’est effectivement aperçu que les loyers étaient chers, très chers. Pour se faire une idée ? En location c’est deux fois plus cher qu’à Avignon. Ce qui n’est pas tenable d’un point de vue économique pour une librairie. Alors, on a trouvé des murs commerciaux à vendre. Une ancienne galerie d’art refaite à neuf il y a 5 ans.»

Montage financier

«Du coup, les murs de la librairie appartiendraient à ses actionnaires et permettraient à la librairie de sortir un loyer beaucoup plus faible ce qui serait gage de pérennité, bref, un loyer normal pour un gars comme moi qui vient d’une petite ville de province.»

Là où ça coince sérieux ?

«En mai, on murit le projet à trois. En juin on trouve les locaux et nous signons le compromis de vente. De ce jour à mi-août notre banque nous accompagne, fignole le plan d’investissement, nous félicite pour notre dossier carré, bref le dossier est finalisé fin août. Nous sommes confiants puis la sentence tombe.»

Ce que la banque dit ?

«La banque dit : vous êtes sérieux, vous êtes soutenus par la profession. On pense même que votre prévisionnel est peut-être en-dessous de ce qu’on croit pouvoir estimer. Vous avez l’air d’être prudents, l’estimation est tenable.»

Et puis de oui on passe à non

«Et puis de oui la banque passe à non. Comment çà non ? ‘C’est pas votre projet, nous on y croit. On vous pense capables’. « Avec 12 ans d’expériences chacun, nous non plus n’avions pas de doute… reprend Eric Dumas. Le projet est même validé par ADELC, Centre national du livre et de l’association de développement de la librairie. C’est une association nationale qui finance environ 50 librairies par an, choisies par rapport à leur ligne éditoriale, la qualité de leur projet. Une structure accompagnante qui réalise un taux de 97% de réussite sur les projets qu’ils soutiennent. Il s’agit d’une vraie caution professionnelle. Et puis on a le Centre national du livre qui nous a dit ‘Super projet, allons-y !’ et qui nous soutiennent avec des fonds.»

Sacrée digitalisation

« Mais en fait la librairie, on va pas faire, argumente la banque, à cause de la digitalisation. On sait pas si le livre va durer et votre taux de marge est trop faible… » «Nous y revoilà !  On nous dit qu’on ne fait pas le poids face à Amazon et aussi face aux liseuses… Pourtant personne n’y croit parce qu’il n’y a aucun indice qui va dans ce sens. C’est une vieille marotte sans réalité. La peur de la banque ? L’effondrement du marché  comme cela s’est produit pour les disquaires. La banque a même évoqué les vidéoclubs ! Elle pense à un monde dématérialisé où l’objet livre disparaitrait. En 2008, lorsque j’ai repris la librairie de Tarascon, on m’avait servi ce même argument ! Sauf que le livre virtuel ne décolle pas. Dans les pays anglo-saxons où il avait décollé on observe même une régression du marché.»

Le réseau des petites et moyennes librairies a explosé son chiffre d’affaires en 2020 !

Faire le poids face à Amazon

«Ce qu’on observe face à Amazon ? Les librairies petites et moyennes prennent des parts de marché. Pourquoi ? Parce que les gens ne viennent pas chercher uniquement un livre mais faire une rencontre, discuter avec quelqu’un, prendre conseil, feuilleter le livre. Il pourra y avoir du dégât dans les commerces, mais aussi des créations, des reprises et cela dans tous les secteurs : fleuristes, épiceries, le renouvellement a vraiment lieu. Et puis 2020 a été une année extraordinaire pour le réseau des petites et moyennes librairies ! Les changements de comportement ont eu lieu. Les gens se sont rendu compte que nous étions à deux rues et que nous proposions des ateliers aux enfants, qu’on pouvait y rencontrer ses auteurs, c’est tout de même mieux qu’une livraison anonyme et impersonnelle…»

Ce qu’on propose ?

«Le local de 100m2 que nous visons est à 540 000€. Nous cherchons un petit nombre de personnes désireuses d’aider à cette création de librairie générale à Aix-en-Provence à hauteur de 25 000 ou 50 000€ sur 3 à 5 ans ou sur 15 ans. On a 2 semaines à peine pour réagir ou ce projet sera mort-né. Cela vous intéresse ? On en parle, on se voit et je vous envoie plein de documents. Alors contactez-moi, Eric Dumas au 06 72 23 90 46 et sur librairiealias.com»

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