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Hospitalisation à domicile : Soigner mieux en dépensant moins

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Alors que le budget 2026 du système de santé est en débat, un modèle discret mais de plus en plus stratégique se distingue : l’Hospitalisation à Domicile (HAD). En Vaucluse comme ailleurs, elle s’impose comme une solution efficace pour conjuguer qualité des soins, humanité dans la prise en charge, et maîtrise des dépenses. Avec une progression constante de son activité, l’HAD redessine en profondeur le paysage hospitalier français.

Et si l’hôpital venait à nous, plutôt que l’inverse ? C’est précisément ce que permet l’Hospitalisation à Domicile (HAD), une forme d’hospitalisation à part entière, souvent méconnue du grand public mais en plein essor. En Vaucluse comme dans toute la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, ce dispositif se développe à un rythme soutenu, prouvant son efficacité aussi bien médicale qu’économique.

Une prise en charge globale
Contrairement aux soins à domicile classiques, l’HAD propose une prise en charge globale, continue et coordonnée, alliant médecins, infirmiers, aides-soignants, kinésithérapeutes, psychologues ou encore assistants sociaux. Elle est prescrite par un professionnel de santé – traitant ou hospitalier – et permet d’assurer, chez le patient, des soins complexes nécessitant un suivi régulier.

HAD, des chiffres en progression constante
En 2024, les chiffres parlent d’eux-mêmes. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, 281 structures ont assuré 309 050 séjours d’HAD, soit une progression de 10,8 % par rapport à 2023. En Vaucluse, l’activité atteint 41 435 journées (+1,7 %), avec un taux de recours de 20,1 patients/jour pour 100 000 habitants, en hausse constante. Une dynamique qui reflète un changement de culture : celui du “réflexe HAD”. Plutôt que de systématiquement hospitaliser, on cherche désormais à soigner à domicile, dès que cela est possible et sécurisable.

Un modèle efficace et économe
Ce modèle a plusieurs vertus. D’abord, il répond à l’attente des patients, qui préfèrent souvent le confort de leur domicile à l’environnement anxiogène d’un établissement. Ensuite, il allège les services hospitaliers, souvent saturés, en réduisant la durée ou la nécessité des hospitalisations traditionnelles. Enfin, il offre une réponse adaptée au défi de la soutenabilité financière du système de santé : en 2024, le coût moyen d’une journée d’HAD s’élève à 255,6 € pour l’Assurance maladie, bien inférieur à celui d’un lit hospitalier classique.

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Un spectre large de soins
Au niveau national, l’HAD a permis de prendre en charge 184 526 patients pour près de 7,7 millions de journées d’hospitalisation. Un quart de ces prises en charge concernent les soins palliatifs, dont l’augmentation (+9 %) souligne aussi la pertinence de ce modèle pour accompagner avec humanité les derniers instants de vie, à domicile, dans un cadre familier. L’hospitalisation à domicile revêt plusieurs réalité comme la prise en charge ante et post-partum pour les mamans (et futures maman) ; la néonatalogie (pour les bébés prématurés), la pédiatrie, les soins de réadaptation, la post-chirurgie, l’orthopédie, l’onco-réhabilitation (handicap secondaire à un cancer ou à son traitement), la rééducation, la réhabilitation après une chirurgie cardiaque, intervention en Ehpad (Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), ou auprès de personnes fragiles, prise en charge de patients en chimiothérapie, en soins palliatifs à domicile et prise en charge de la fin de vie.

Un outil du désengorgement des établissement hospitaliers
La baisse de la durée moyenne de séjour (23,3 jours en 2024 contre 24,3 en 2023, soit -4 %) témoigne également d’une plus grande efficacité et d’une meilleure organisation des équipes. À travers toute la région, des professionnels engagés, comme ceux de l’HAD Clara Schumann à Aix, de l’Hadar à Avignon, ou encore des praticiens de l’AP-HM à Marseille, œuvrent au quotidien pour faire vivre ce modèle innovant et humain. Alors que le système de santé cherche à conjuguer rigueur budgétaire et excellence médicale, l’HAD s’impose comme une réponse de terrain, éprouvée, humaine et efficiente.
Source : Rapport d’activité 2024 de la FNEHAD (Fédération nationale des établissements d’hospitalisation à domicile).

La délégation Paca
Pierre-François Gasco-Finidori, directeur HAD Clara Schumann à Aix-en-Provence ; Pierre Guilhamat, directeur de l’Hadar (Hospitalisation à domicile Avignon et sa région) à Avignon et Didier Zanini, médecin praticien, AP-HM (Assistance publique-Hôpitaux de Paris) à Marseille.

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