La production viticole mondiale a atteint en 2024 son niveau le plus bas depuis 1961. Estimée à un peu moins de 226 millions d’hectolitres par l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV), soit une baisse de 4,8 % par rapport à 2023, la production de vin mondiale a ainsi été historiquement faible pour la deuxième année consécutive. L’OIV indique que des conditions climatiques extrêmes ont gravement affecté les vignobles du monde entier : de violentes sécheresses ont notamment touché une grande partie du globe, et les conditions météorologiques ont entraîné l’apparition de mildiou et d’autres maladies dans certains des principaux pays producteurs de vin, dont l’Italie, la France et l’Afrique du Sud. Après être redevenue en 2023 le premier producteur de vin au monde, la France est retombée l’année dernière derrière l’Italie, qui occupe la première place presque chaque année depuis 2007, à l’exception de 2011, 2014 et 2024.
Si la France a elle aussi connu une production viticole faible en 2024, les prédictions publiées début septembre par l’Agreste laissent espérer un léger rebond de 3 % cette année : la production devrait s’élever à 37,4 millions d’hectolitres en 2025. Ce chiffre est malgré tout largement inférieur à la moyenne des cinq dernières années (2020-2024), puisqu’il marque une diminution de 13 % de la production de vin en France. Les résultats varient fortement d’une région à l’autre. Le Jura, dont la production avait été particulièrement désastreuse en 2024 en raison du gel, devrait ainsi voir sa récolte tripler cette année, pour n’atteindre cependant qu’un niveau similaire à celui de 2023. Le Val de Loire devrait voir sa production augmenter de 26 % par rapport à 2024, et la région Bourgogne-Beaujolais de 24 %. Malgré cela, les estimations de l’Agreste placent les volumes de production de presque toutes les régions viticoles de France bien en deçà de la moyenne de 2020-2024 : -21 % dans les Charentes, -18 % en Alsace, ou encore -16 % dans le Languedoc-Roussillon, région produisant le plus de vin de l’Hexagone. Le Languedoc-Roussillon devrait ainsi produire 9,4 millions d’hectolitres de vin cette année, contre plus de 11 millions en moyenne entre 2020 et 2024. Le Bordelais devrait lui aussi voir sa production diminuer drastiquement : -15 % en 2025 comparé à la moyenne des cinq dernières années.
La production de vin en déclin au XXIe siècle
Cette année, les vendanges ont commencé à une date très précoce dans plusieurs régions françaises, hâtées par les conditions climatiques et les vagues de chaleur « Depuis trente ans on a gagné quasiment deux semaines de précocité des vendanges, ça peut aller jusqu’à vingt jours pour une année comme celle-ci », explique Bernard Farges, président du Comité national des interprofessions des vins (CNIV), interrogé fin août par Le Figaro.
Selon les estimations de l’Agreste publiées début septembre, la récolte 2025 devrait également faire partie des quatre pires en volume du XXIe siècle. Le service statistique du ministère de l’Agriculture prévoit une production de vin à 37,4 millions d’hectolitres, avec un paysage contrasté selon les régions. Si cela représente un léger rebond de +3% comparée à la récolte historiquement faible de 2024, ce niveau de production reste nettement en retrait (-13%) par rapport à la moyenne des cinq dernières années (42 millions d’hectolitres).
L’année 2024 avait été difficile dans presque tous les bassins viticoles en raison de conditions climatiques particulièrement défavorables, dont le gel au printemps, la grêle, suivis du mildiou, une maladie due aux fortes pluies. Cette année, comme l’explique l’Agreste, ce sont surtout « la canicule et la sécheresse en août qui ont impacté le potentiel de production et avancé les dates de vendange dans plusieurs vignobles ».
En France comme ailleurs dans le monde, la production de vin connaît un déclin significatif ces dernières années, en lien notamment avec la recrudescence d’événements climatiques défavorables. Par rapport à la moyenne annuelle mesurée il y a une décennie (46 millions d’hectolitres de 2010 à 2015), la production viticole française des cinq dernières années est en baisse de 9%.
De Valentine Fourreau et Tristan Gaudiaut pour Statista