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Plantin s’associe aux acteurs de l’agriculture pour relancer la production trufficole en Vaucluse

Nicolas Rouhier (à gauche) et Christopher Poron (à droite). ©Vanessa Arnal

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L’institut de la truffe Plantin, situé à Puyméras, a décidé de s’associer au projet ‘Terroir’ porté par le Syndicat des Vignerons des Côtes du Rhône pour accompagner les viticulteurs qui le souhaitent vers une replantation de leurs terres peu rentables en terres truffières, dans le but de pallier la baisse de production de truffes en Vaucluse et plus largement en France.

À peine la porte poussée, notre sens de l’odorat est chatouillé. L’odeur de la truffe est ennivrante. Sur les étagères, le diamant noir dans son état brut dans des bocaux, des chips à la truffe d’été, de l’huile d’olive à la truffe noire, du carpaccio de truffes, des amandes salées à la truffe, et bien d’autres produits. Aucun doute possible, nous sommes bien au sein de l’institut de la truffe Plantin, à Puyméras.

C’est dans la boutique de cette entreprise qui manie l’art de la truffe depuis 1930 que Christopher Poron et Nicolas Rouhier, respectivement président et directeur général de Plantin, ont donné rendez-vous aux acteurs de l’agriculture vauclusienne, au maire de Puyméras, Roger Trappo, mais aussi à Violaine Démaret, préfète de Vaucluse, le jeudi 23 novembre pour évoquer le projet ‘Terroir’ auquel ils ont décidé de prendre part.

Donner une nouvelle vie pour les terres peu rentables

Le projet ‘Terroir’ ambitionne d’accompagner massivement les 3500 viticulteurs des Côtes du Rhône pour réorienter leur stratégie vers plus de résilience, une meilleure capacité à s’adapter aux aléas et un équilibre économique durable. Cette association au projet permettrait de transformer les terres viticoles trop peu rentables en terres truffières.

« Il est plus que temps de replanter si l’on veut continuer d’exister face à la concurrence mondiale. »

Nicolas Rouhier, directeur général de Plantin

L’objectif serait de faire progresser la Maison Plantin, qui génère aujourd’hui 38M€ de chiffre d’affaires et emploie 100 salariés, dont 75 à Puyméras et 25 au sein de ses filiales à l’étranger. « Nous souhaitons évoluer dans une région truffière, qui elle doit être préservée », explique Nicolas Rouhier. La concurrence se fait de plus en plus rude avec d’autres départements qui cultivent la truffe comme l’Indre-et-Loire, ou encore la Charente, mais aussi à l’international. « Nous voulons planter localement pour une production au plus près des ateliers, mais aussi pour continuer de participer à l’économie vauclusienne », ajoute le directeur général de Plantin.

Visite de l’institut

Afin de mieux comprendre les problématiques, mais aussi le fonctionnement, de la Maison Plantin, Christopher Poron et Nicolas Rouhier ont proposé à leurs invités une visites des ateliers. Mené par la préfète de Vaucluse, le cortège a donc pu rencontrer certains employés, observer le tri des truffes opéré par sept personnes, ou encore la mise en bocal avec l’huile.

Plantin, c’est environ 100 tonnes de truffes chaque année. « La saison devrait être meilleure que l’année dernière en quantité, s’enthousiasme Christopher Poron. Il est encore un peu tôt pour parler de qualité, mais généralement les deux vont de pair. » 50% de l’activité de Plantin va à l’export, l’entreprise compte plus de 1400 clients dans le monde. L’entreprise est donc un acteur incontournable de la truffe sur le marché mondial de nos jours. Le défi est donc de le rester.

De gauche à droite : Violaine Démaret, Chirstopher Poron, et Nicolas Rouhier. ©Vanessa Arnal

Des ateliers qui s’agrandissent

La visite des ateliers de Plantin a été l’occasion pour le président et le directeur général d’évoquer l’histoire de l’entreprises. Afin d’être en perpétuelle évolution, Plantin a opéré plusieurs changements au fil des décennies. Après sa création en 1930 par Marcel Plantin à Grignan dans la Drôme, l’entreprise a posé ses valises en 1986 à Puyméras après avoir été reprise par Hervé Poron, puis par son fils Christopher en 2009.

Les ateliers ont accueilli 1000 m² de plus en 2016. La boutique, quant à elle, a vu le jour en 2019. En 2022, un nouveau bâtiment de stockage et de production de 1200 m² est sorti de terre. Mais Plantin ne compte pas s’arrêter là. En 2024, un nouvel atelier de transformation de 1400 m², dont la construction a déjà débuté, va naître.

Un chêne truffier symbolique

Afin de célébrer l’association de Plantin au projet ‘Terroir’, l’entreprise a décidé d’offrir un chêne truffier à Violaine Démaret qui a été symboliquement planté devant la boutique de la Maison Plantin. « Nous avons besoin du soutien de l’État pour faire avancer ce dossier indispensable à l’économie vauclusienne », conclut Nicolas Rouhier.

De gauche à droite : Nicolas Rouhier, Violaine Démaret, Roger Trappo, et Christopher Poron. ©Vanessa Arnal

L’événement s’est terminé dans la boutique, où les invités ont pu échanger, et déguster quelques mignardises avec l’ingrédient phare de la journée : la truffe.

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