Fin des bouchons à Bonpas, déviation d’Orange, plan santé, déménagement des archives, Routes du Sud, pistes cyclables, LEO… la présidente du Département fait le point des grands dossiers en Vaucluse. L’occasion pour l’élue de regretter les conséquences des incertitudes politiques au niveau national ainsi que la déconnexion des réalités du terrain auxquelles sont confrontés les élus de proximité. Pour elle, un seul parti compte : celui du bon sens.
Ne cherchez plus. Nous avons trouvé le bâtiment signature de la zone d’activité d’Agroparc : Memento, le nouvel édifice qui accueille les archives départementales du Conseil départemental de Vaucluse trop à l’étroit maintenant dans leur site historique du palais des papes.
« C’est beau, c’est solide, c’est du concret », assure fièrement Dominique Santoni, présidente du Département, qui a pris l’habitude désormais d’organiser une rencontre de rentrée avec la presse dans un site emblématique du département. L’occasion pour l’élue de rappeler que ce nouveau lieu de mémoire constitue « un véritable symbole de notre feuille de route d’investir et de donner de la visibilité au département. C’est un projet phare que nous avons réussi à mener en 3 ans. Il illustre parfaitement notre volonté de nous tourner vers l’avenir. »
« Investir pour améliorer le quotidien des Vauclusiens. »
Dominique Santoni, président du Conseil départemental de Vaucluse
Investir, investir et encore investir, tel pourrait être le mantra de Dominique Santoni qui rappelle le cap qu’elle s’est fixée dans sa mandature : « améliorer les infrastructures pour améliorer, encore une fois, le quotidien des Vauclusiens ».
Après Memento, l’autre gros chantier en cours c’est le carrefour de Bonpas. « Les travaux avancent rapidement, explique-t-elle. C’est le projet de la mandature : 38M€ de dépense, dont près de 25M€ sont financés par le Conseil départemental. Mais Bonpas, c’est plus qu’un simple réaménagement de carrefour. C’est du temps gagné et la fin des bouchons afin d’améliorer le quotidien de chacun. Même chose avec le chantier de la déviation d’Orange qui se poursuit. Un investissement de 50M€ dont 42% financés par le Département. Je crois que c’est cela que les gens veulent aujourd’hui avant tout : du concret, car dans ce département, on ne fait pas de grands discours mais des grands travaux. »
Poursuite du déploiement de plan santé
Même satisfaction en ce qui concerne le déploiement du plan santé du Département. « Grâce à cette initiative, plus de 3 200 Vauclusiens ont retrouvé un médecin-traitant à ce jour. Et ce n’est pas fini puisque nous allons ouvrir prochainement un 5e centre de santé à Pernes-les-Fontaines. Nous sommes également en train de recruter 2 à 3 nouveaux médecins en plus de la dizaine que nous avons déjà embauché. Tout cela, dans un souci de proximité qui caractérise l’ADN de notre action. »
« Il faut que chaque euro dépensé serve aux Vauclusiens. »
« Mais pour mener à bien tout cela, il nous faut un budget, rappelle Dominique Santoni. Nous n’attendrons donc pas les annonces de l’Etat pour élaborer notre budget 2026 qui sera fait en décembre. Afin de jouer la prudence, nous allons travailler sur un budget qui sera similaire à celui de l’année passée. Et même si notre situation financière est plutôt saine, nous conserverons rigoureusement le même cap avec l’objectif de se désendetter parce qu’au plus on se désendette, au mieux on se porte. Nous allons donc chercher des financements et faire des économies, là où on peut les faire. Parce qu’effectivement, nous vivons une période très compliquée où, même si nous n’avons pas la planche à billets, nous avons du bon sens. Au final, il faut que chaque euro dépensé serve aux Vauclusiens. »
RSA : continuer d’accompagner les allocataires vers l’emploi
Si le Vaucluse présentait le pire taux régional de retour à l’emploi (3%) des allocataires du RSA (Revenu de solidarité active), le département affiche maintenant le meilleur score (presque 35%).
« Pour moi, le RSA ne peut pas être une situation qui perdure, confie Dominique Santoni. L’idée, c’est vraiment de retrouver du travail. Aujourd’hui, nous avons identifié trois types d’allocataires du RSA : ceux qui peuvent se tourner vers une prestation compensatoire (comme l’aide à l’autonomie, aux personnes handicapées, la retraite…) et que nous avons accompagné dans leurs démarches. Ensuite, il y en a une partie qui n’ont pas droit au RSA, parce qu’ils ne remplissent pas les conditions car ils ont une activité annexe ou d’autres revenus. Ceux-là, je trouve qu’il n’y a pas de raison qu’ils soient au RSA. Enfin, il y a ceux qui sont inscrits au RSA en étant à la recherche d’un emploi ou qui peuvent travailler. Des personnes souvent entre 20 et 55 ans que nous accompagnons pour qu’ils se réintègrent. Et cela marche bien, puisque nous sommes maintenant le meilleur département de la région dans ce domaine. »
Côté budget, ces contrôles de l’accès au RSA on permis de faire passer le coûts du versement de cette prestation pour le Département de 110M€ à 93M€ actuellement.
Les plus belles routes du Sud en 2026 ?
Concernant les projets à venir, le Département espère lancer en 2026 ‘Les plus belles routes du Sud’. Mené en partenariat avec la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur qui en financera une partie, ce programme vise à rénover et embellir les routes, principalement départementales.
« Nous allons embellir, nous allons planter, nous allons fleurir, nous allons agrandir, nous allons installer des pistes cyclables », énumère Dominique Santoni.
« Cela concerne aussi les sentiers, les itinéraires pédestres ou bien encore les traversées de VTT, poursuit-elle. L’idée c’est de mettre en scène les voies du Vaucluse et de réaliser des gestes architecturaux comme avec la passerelle de l’Oiselet. »
Dans cet esprit, le Conseil départemental prévoit la création d’une piste cyclable en encorbellement le long du pont de Bonpas, un travail sur le pied du Ventoux ou dans les gorges de la Nesque.
« Avec cela, on combine développement, infrastructure, attractivité, mobilité douce, développement durable, transport… », se félicite à l’avance l’élue qui souhaite mettre le paquet sur les plantations d’arbres car « le Vaucluse a encore besoin d’être embelli. »
« La solution de la rocade, c’est la LEO »
Gérant près de 2 400 km de routes départementales, Dominique Santoni a aussi forcément un œil sur les difficultés de mobilité et tout particulièrement la non-réalisation de la LEO ou bien encore le projet de limiter le trafic poids lourds sur la rocade d’Avignon.
« La solution de la rocade, c’est la LEO. Je trouve vraiment dommage que l’on ait abandonné ce projet de contournement de la cité des papes alors que nous avons une vraie problématique de transport dans ce département. En plus, nous nous privons de dizaines de millions d’euros qui auraient été déversés sur le territoire. »
« Aujourd’hui, interdire les poids lourds sur la Rocade de la manière dont cela est fait cela n’a pas de sens, regrette-t-elle. Le département du Vaucluse a émis un avis défavorable, ceux du Gard et des Bouches-du-Rhône également, les professionnels du transport sont contre, le ministère des transports et le préfet de région n’y sont pas favorable et pourtant on force encore et encore. Si on fait des réunions, de conciliation, de réflexion, dans lesquelles tout est déjà décidé, à quoi cela sert ? On veut envoyer les camions ailleurs, mais pour aller où ? Vers les ponts de Rognonas et de Roquemaure qui ne pourront pas le supporter et qui sont sous surveillance technique. Le préfet de région l’a écrit, ‘un surcroît de trafic 38 tonnes semble difficile sur ces deux points’ (ndlr : en plus celui du Pont de l’Europe a été consolidé en 2014 mais ne peut pas accueillir de trafic supplémentaire, tout comme celui d’Aramon construit en 1970). »
« Et que l’on ne me dise pas que l’on fait du développement durable en faisant passer les camions à Orange pour redescendre sur Avignon. Il y aura beaucoup plus de pollution et de bruit en incitant par exemple les transporteurs à utiliser deux camions plus petits là où il en affrété un seul ou à doubler les rotations. C’est un non-sens écologique. Le tout en prenant le risque de mettre en péril une filière rail-route que l’on a patiemment construit à Champfleury. »
« Il faut arrêter de dépenser l’argent que l’on n’a pas,
« Je crois vraiment qu’il est temps de faire preuve de bon sens dans nos décisions, que ce soit au niveau local ou national, espère Dominique Santoni. Quand on écoute les gens dans la rue, 80% vous dissent la même chose, Ils veulent que, si on leur annonce des choses, on sache comment on les finance. Et que, si ce n’est pas possible, on leur dise qu’on ne va pas les faire. Je pense que les Français sont prêts à l’entendre. Il faut arrêter de dépenser l’argent que l’on n’a pas et que l’on arrête de se faire gouverner par des minorités. »
« Le non-cumul des mandats a aussi éloigné les élus nationaux des problématiques de terrains et de la réalité de ce que vivent les vrais gens. Et avec le quinquennat, ils sont perpétuellement en campagne. A un moment, on a eu le ‘quoi qu’il en coûte’ et maintenant on n’a plus rien… Je ne comprends pas pourquoi on n’arrive pas à se redresser. Je ne comprends pas que n’ayons pas le courage de faire des réformes. L’Espagne, qui est à gauche, y est arrivé, l’Italie, très à droite, y est arrivé. Alors pourquoi pas nous ? »