1 mai 2025 |

Ecrit par le 1 mai 2025

« Construire l’agriculture de demain », tel est l’objectif de la nouvelle Chambre régionale d’Agriculture

Un mois après l’arrivée de Georgia Lambertin à la présidence de la Chambre régionale d’Agriculture, ses élus se sont réunis au Puy-Sainte-Réparade pour évoquer l’avenir de l’agriculture de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Entre Aix-en-Provence et La Roque d’Anthéron, au coeur d’un domaine de 200 hectares dont 120 de vignobles, voici Château La Coste. Avec un chai signé Jean Nouvel, la participation des plus grands architectes contemporains  (Franck Gehry, Jean-Michel Wilmotte, Renzo Piano) pour les différents aménagements du site comme le Pavillon de Musique, une araignée géante de Louise Bourgeois posée au-dessus d’un plan d’eau-miroir ou encore un « Mobile » d’Alexandre Calder.

C’est au milieu de ce domaine viticole huppé entre béton lisse, verre et acier que se sont réunis les élus de la nouvelle Chambre Régionale de la Région Sud, avec à sa tête, une femme, la seule en France à siéger au Bureau des Chambres d’Agriculture, la vauclusienne de Venasque, Georgia Lambertin a succédé à André Bernard le 11 mars.

Un travail collectif

Entourée des représentants des six départements (Alpes-Maritimes, Alpes-de-Haute-Provence, Hautes-Alpes, Bouches-du-Rhône, Var et Vaucluse), elle a esquissé la feuille de route de la mandature 2025-2031. « Nous sommes là pour poser notre pierre à l’édifice, partir sur de nouvelles bases, travailler collectivement avec les compétences de chacun, faire face aux enjeux climatiques, à la raréfaction de la ressource en eau dans toutes les filières, que ce soit en viticulture, maraîchage, arboriculture, oléiculture, plantes aromatiques et à parfums ou élevage. Tirer nos productions vers le haut. »

« D’ici 10 ans la moitié des agriculteurs vont partir à la retraite. »

Georgia Lambertin

Georgia Lambertin poursuit : « D’ici 10 ans la moitié des agriculteurs vont partir à la retraite, nous devons donc nous renouveler, attirer des jeunes, leur transmettre les exploitations, les former à gérer, à se mettre au courant des normes, lois, règlementations qui nous étouffent. » Elle se félicite d’avoir Bénédicte Martin, son amie, vice-présidente de la Région Sud, fille de paysans. « Avec elle, nous travaillons en bonne intelligence, main dans la main, elle connaît les difficultés du monde paysan depuis qu’elle est toute petite, elle est un réel soutien. »

Trois axes de travail

Elle évoque les trois axes de travail de la nouvelle Chambre : « Défendre la dignité du métier d’agriculteur, l’armer face à la concurrence, le défendre face au sentiment d’oppression, de harcèlement administratif et numérique, l’aider moralement. »

Les autres élus évoquent tour à tour la énième Loi Egalim. « Sur 100€ dépensés dans l’alimentaire, seulement 7€ finissent dans la poche du paysan », « Nous devons nous coordonner, nous fédérer pour peser sur les décisions », « La loi d’orientation agricole n’a toujours rien précisé sur les revenus minima », « Laissez-nous travailler sur nos tracteurs au lieu de nous em… avec des mails comminatoires et nous faire passer des nuits blanches devant l’ordinateur. »

La présidente a conclu en évoquant le rôle essentiel de la Chambre Régionale d’Agriculture. « Elle est là pour représenter et défendre les intérêts des paysans. Elle est composée d’ingénieurs, de techniciens compétents qui conseillent, forment, aident les fermiers à s’adapter à la sècheresse, à limiter l’utilisation de l’eau et des intrants, à respecter l’environnement, à participer à la souveraineté alimentaire. Elle doit continuer à  promouvoir les productions labellisées qui sont la fierté de la Provence avec ses centaines d’ AOC, AOP, Label Rouge, ses fruits et légumes qui en font la 1ère région bio de France. Et sa pôle-position pour la cerise, l’huile d’olive, le raisin de table et la lavande. »


« Construire l’agriculture de demain », tel est l’objectif de la nouvelle Chambre régionale d’Agriculture

« Investir dans l’agriculture c’est semer l’avenir. Pour avoir du beau et du bon dans nos assiettes, donc dans notre alimentation et pour notre santé, nous avons besoin absolument de nos agriculteurs », martèle Dominique Santoni, la présidente de l’exécutif vauclusien qui finance les 200 m² du stand installé dans le Hall 7 du Parc des Expositions Porte de Versailles à Paris, du 22 février au 2 mars.

Entre fontaine de village, frondaisons, façades ocres et rideaux de buis de chez Amélie Ricard de Montfavet, l’Épicerie de Vaucluse propose aux visiteurs 183 produits de 47 productions : vins, bières, whiskies, nougats, chocolats, miels, safran, huiles d’olive, confitures, charcuteries. Comme les Petits biscuits du Ventoux, les Fruits de Campredon mais aussi la Roumanière et ses confitures de Robion, Pilou Nature et ses rillettes de truite et caillettes aux épinards, la Balméenne et son huile d’olive, Conserverie M ses soupes et ristes ou encore le gin, le pastis et le rhum de Théo le Vadrouilleur de Sault et enfin la maison Plantin et sa truffe de Puyméras, leader européen du diamant noir.

Dans ce stand, comme chaque année, les habitués retrouveront bar, boutique, carré des producteurs mais découvriront aussi une 1ère cette année : le restaurant d’application de l’École Hôtelière des Fenaisons, sous l’égide du chef Patrice Leroy, maître-cuisinier de France. Il a formé Saïd Soumalia, le talentueux chef de 26 ans du Quai des Saveurs, nouveau restaurant bistronomique imaginé par Gilbert Marcelli, le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Vaucluse et inauguré le 19 décembre sur le parvis de la Gare d’Avignon-Centre. Grâce à ce partenariat avec la CCI, une brigade de cuisiniers poposera pendant le Salon International de l’Agriculture des plats réalisés sur place à partir de produits de saison 100% vauclusiens.

La présidente du Conseil Départemental inaugurera le stand Vaucluse le mardi 25 février. Elle reviendra sans doute sur le poids socio-économique de l’agriculture : 70% dédiées à la vigne et à l’arboriculture, où le bio représente 30% de la surface cultivée, avec 11 800 emplois et un chiffre d’affaires de plus d’1Mrd€. Dominique Santoni apporte chaque année avec les élus départementaux 6,3M€ en soutien au monde agricole local et qui participe à l’évolution de l’agriculture face aux enjeux climatiques. Après un été caniculaire en 2022 où des citernes avaient dû apporter de l’eau potable aux habitants du plateau de Sault, elle avait lancé les « États Généraux de l’Eau » le 1er décembre avec la préfète Violaine Démaret. Et elle continue avec un soutien financier de 4M€ sur la période 2023-2028 pour sécuriser, moderniser et étendre les réseaux d’eau comme le « HPR », projet Hauts de Provence Rhôdanienne et côté Durance, irriguer 2 300 hectares dans le Sud Vaucluse avec une nouvelle convention signée avec la Société du Canal de Provence pour 2025-2034.

Sans oublier non plus le soutien aux agriculteurs avec agrilocal.fr, une plateforme qui raccourcit les circuits du champ à l’assiette pour les cantines des 34 collèges publics de Vaucluse où sont servis 9 000 repas par jour avec des fruits, légumes et fromages des producteurs de chez nous.

Le stand du Vaucluse sera situé à l’entrée du hall 7.1 et de l’espace Région Sud. ©Département de Vaucluse

« Construire l’agriculture de demain », tel est l’objectif de la nouvelle Chambre régionale d’Agriculture

Demain, vendredi 13 décembre, les agriculteurs de Vaucluse, mais aussi du Gard et de la Drôme, se mobilisent à nouveau. Cependant cette fois-ci, après les deux premières manifestations qui se sont déroulées à Avignon le lundi 18 et le mercredi 27 novembre derniers, les Jeunes agriculteurs de Vaucluse et la FDSEA 84 (Fédération départementale des syndicats d’exploitants Agricole), se sont donnés rendez-vous sur la RN7 entre Piolenc et Orange à partir de 13h30. C’est donc dans ce secteur que la circulation devrait être perturbée.

« Nous voulons vivre de notre travail. »

Pour l’occasion, le mouvement de contestation mettra plutôt en avant la filière viticole qui « traverse une période de crise, où les négociations sont en cours et où le négoce doit maintenir les prix face à la grande distribution, au risque de voir la filière disparaître dans la région », explique les organisateurs de la manifestation qui ont aussi reçu du Syndicat des Côtes-du-Rhône.
« Nous voulons vivre de notre travail, insistent les agriculteurs locaux. Nous voulons vivre de nos revenus et pas des aides. »


« Construire l’agriculture de demain », tel est l’objectif de la nouvelle Chambre régionale d’Agriculture


« Construire l’agriculture de demain », tel est l’objectif de la nouvelle Chambre régionale d’Agriculture

Après le rassemblement de la semaine dernière, les agriculteurs de Vaucluse se mobilisent à nouveau pour une manifestation à Avignon. La circulation risque être particulièrement difficile en début de matinée sur la route de Marseille ainsi qu’aux abords de la préfecture.

A l’appel des Jeunes agriculteurs de Vaucluse et de la FDSEA 84 (Fédération départementale des syndicats d’exploitants Agricole), ce rassemblement se déroulera ce mercredi 27 novembre devant la Chambre d’agriculture de Vaucluse située dans la zone d’activités d’Agroparc.
Attendus avec leur tracteurs et leurs bennes, les agriculteurs réclament « de stopper les sur-contraintes et la surrèglementation ».

Notre fin sera votre faim
« Nos revendications demeurent inchangées, expliquent les représentants du monde agricole locale. Des mesures conjoncturelles et de trésorerie pour soutenir les agriculteurs et les agricultrices, une simplification administrative drastique par des mesures à la main du gouvernement, légiférer pour remettre le gout d’entreprendre au cœur des politiques agricoles, stop aux incohérences européennes et mondiales : pour redonner une ambition à la souveraineté alimentaire européenne. »
Le cortège partira d’Agroparc vers 8h pour rejoindre le centre-ville et bloquer les administrations, les agences et les services de l’Etat. Au moins, deux points d’arrêt sont prévus.

Crédit : DR/Jeunes Agriculteurs de Vaucluse/FDSEA 84/Facebook

« Construire l’agriculture de demain », tel est l’objectif de la nouvelle Chambre régionale d’Agriculture


« Construire l’agriculture de demain », tel est l’objectif de la nouvelle Chambre régionale d’Agriculture

« Macron, si tu vas à Rio (pour le G 20) n’oublie pas les péquenots », a-t-on pu lire sur une banderolle, « Votre faim, pas notre fin » ou encore « On veut vous nourrir, pas mourir ». A l’aube ce lundi 18 novembre, opération escargot, une centaine d’agriculteurs partis de l’Ile Piot avec leurs tracteurs font le tour des remparts. Après une halte au pied du Pont Saint-Bénézet ils vont rallier la préfecture pour faire remonter leurs revendications.

En tout, plus de 80 manifestations de colère sont recencées en France. « Depuis la dernière mobilisation, il y a un an, on n’a pas reçu un seul centime d’euro d’aide pour notre trésorerie » dénonce Benoît, un viticulteur, membre des Jeunes Agriculteurs de Vaucluse. « Rien n’a changé, on ne nous écoute pas, on n’entend pas notre désespoir. Une machine à vendanger ça coûte cher, un tracteur aussi. On arrive pas à rembourser nos prêts ». Un autre précise : « On voudrait lutter à armes égales mais on ne le peut pas. Nos concurrents n’ont pas les mêmes obligations que nous, ils peuvent utiliser des produits interdits en France, et du coup on mange du poulet à la javel ou du boeuf aux OGM importés et ça ne va pas s’arranger si le Traité Mercosur est signé ».

« On a le moral au plus bas » reconnaît Georgia Lambertin, la présidente de la Chambre d’Agriculture de Vaucluse. « On n’arrive pas à nourrir notre propre famille, on n’a pas les mêmes normes qui nous sont imposées, les mêmes charges sociales. Il y en a qui trichent avec les étiquettes et les tampons, qui nous trompent sur la marchandise, surtout dans la grande distribution. On est étranglés ».

©DR

Il y avait 1 million de paysans en France en 1988, il en reste 350 000 aujourd’hui. Ce que voient venir les agriculteurs, c’est leur extinction si on ne fait rien. Il est urgent de réagir, d’où cette révolte paysanne. Depuis un an, depuis l’inaugurations chaotique du Salon de l’Agriculture, quelques avancées avaient été réalisées par le gouvernement. Mais avec la dissolution-surprise du 9 juin, la campagne des législatives, les trois mois à patienter pour trouver un 1er ministre, puis les semaines à attendre pour former un nouveau gouvernenemt, la Loi d’Orientation Agricole est restée en suspens, faute d’interlocuteur. « Sur les 70 propositions de Gabriel Attal au printemps, seulement 36% ont été mises en application depuis, on est floués » explique Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA, « C’est totalement insuffisant. Nous en avons marre de cette Europe-passoire qui laisse entrer des produits qui ne respectent pas nos normes de traçabilité et de garantie alimentaire. Et avec le Mercosur, la mondialisation va s’intensifier, les importations aussi, au mépris de notre santé et des cours du marchés qui vont d’effondrer ».

La volonté des paysans en colère n’est pas de bloquer la France, mais de faire passer leur message avec des opérations « coup de poing » jusqu’à la mi-décembre. Pas question de compliquer la vie des consommateurs en amont des fêtes de fin d’année, quand les meilleurs produits agricoles, foie gras, truffes, cardons, poulardes, chapons, treize desserts et grands crus s’arrachent pour composer le menu de réveillons.

« Heureusement, nous avons le soutien de 80% de la population, selon un sondage », précise Georgia Lambertin, soulagée ne pas subir d’agri-bashing. « On remercie nos concitoyens pour leur soutien dans notre lutte légitime et on va tout faire pour ne pas bloquer la circulation. On veut simplement vivre dignement de notre travail, être enfin entendus par les pouvoirs publics et ne plus voir des courges payées 38 centimes d’euro au payan qui se retrouvent dans les étals de supermarchés à 3,50€. »


« Construire l’agriculture de demain », tel est l’objectif de la nouvelle Chambre régionale d’Agriculture

Avec comme parrain, après Glen Viel (Oustau et Prieuré Baumanière) l’an dernier, un autre chef d’exception : Pierre Gagnaire, surnommé « Le phénix des fourneaux » dans le journal « Le Monde. Il totalise pas moins de 13 étoiles avec tous ses restaurants gastronomiques à Aix-en-Provence, Nîmes, Londres, Tokyo, Shangai, Séoul, Dubaï et Paris et qui a longtemps officié à Gordes. « Si je viens dans le Vaucluse dimanche, c’est grâce à mon ami Christian Etienne que j’ai rencontré en 1972 et c’est là que j’ai aussi découvert l’accent d’Avignon. J’ai également tissé des liens avec les Familles Perrin et Giraud. Celle-ci m’a d’ailleurs cédé un demi-hectare de Châteauneuf-du-Pape à partager avec un autre ami, l’architecte du MUCEM à Marseille, Rudy Ricciotti.

Pierre Gagnaire ©Stéphane de Bourgies

Pour la 1ère fois sera installé dans la Salle des Fêtes du Parc de l’Arbousière, un « Salon des Vins et des Spiritueux » avec les représentants de 25 caves et 5 distilleries, dont le local du lieu, le Caveau Colombes-des-Vignes de Châteauneuf-de-Gadagne, le Château Mongin d’Orange, le Domaine de la Royère d’Oppède, celui de Xavier Vignon de Beaumes-de-Venise et la Distillerie « Spiritum » de Saint-Didier ou « Fari » de Vaison-la-Romaine. Des photos magnifiques du vigneron Guenhael Kessler (exposé par ailleurs à la nouvelle Maison des Vins de Tavel) de grains de raisins, de grappes, de ceps, de rangées de vignes, de mains usées de vignerons seront affichées. Sont prévus aussi des ateliers de dégustation et de mixologie (art de mélanger des boissons).

« Il faut le répéter, c’est en consommant local qu’on permet à nos agriculteurs et à nos artisans de vivre de leur travail » a clamé haut et fort la Présidente du Département, Dominique Santoni lors de la présentation de la manifestation. « Nous sommes aux côtés des paysans, on le dit et on le prouve. En janvier, on avait un stand de 200m2 au Salon de l’Agriculture Porte de Versailles pour les mettre en valeur. Ici, nous leur rendons un peu de ce qu’ils nous donnent toute l’année. Ce sont eux qui nous nourissent ».

Sur les 4 hectares du Parc de Châteauneuf-de-Gadagne, les visiteurs pourront voir près de 150 animaux dans un espace consacré à l’élevage, (moutons, chèvres, brebis, cochons), à côté se tiendra Le Marché des Saveurs, des Producteurs et des Artisans de bouche où seront présentés miels, huiles d’olive, confitures, nougats, vins, bières, légumes, céréales, charcuteries et les Disciples d’Escoffier feront des démonstrations culinaires. Deux restaurants, deux food-trucks, deux bars à vins et neuf brasseurs assureront le service en musique puisque plusieurs groupes se succèderont pour animer la soirée de samedi.

Comme c’est un moment festif et familial, les enfants ne sont pas oubliés avec le « Village des Pitchouns », un parcours d’accrobranche, une ferme et une ruche pédagogiques, des balades à poneys, une pyramide de l’alimentation pour apprendre à bien se nourrir, des jeux pour éviter de gaspiller l’eau.

En 2023, 10 000 visiteurs avaient fréquenté « Terroirs en Fête », le week-end prochain les organisateurs espèrent en avoir encore plus, 12 voire 15 000. Même si dimanche 9 juin ont lieu les Elections Européennes. Aprés tout, l’un n’empêche pas l’autre.

Infos : terroirsenfeteenvaucluse.fr


« Construire l’agriculture de demain », tel est l’objectif de la nouvelle Chambre régionale d’Agriculture

A l’heure où le commerce en ligne triomphe et met à genou nombre de distributeurs, les MIN (Marchés d’Intérêts Nationaux) pourraient apparaitre comme une survivance du passé, voire une anomalie. Mais que nenni ! Dans notre région ils sont plusieurs à faire quotidiennement la démonstration que l’ancienne économie n’est pas morte et qu’elle a même consolidé ses positions. Qui l’eut cru ?

Crée par le Général (de Gaulle) au début des années 60, les MIN (une vingtaine en France et cinq en Provence-Alpes-Côte d’Azur*) sont un modèle d’interventionnisme de l’État original et très intéressant. Loin des modèles collectivistes et de leur planification aussi imbéciles qu’inutiles, il s’agissait au sortir de la deuxième guerre mondiale de rationaliser et moderniser les circuits de distribution alimentaire. L’enjeu était de taille, il fallait nourrir les habitants des grandes villes dont les populations se développaient à la vitesse grand V.

Une simple place de marché pour les professionnels
L’idée des MIN est simple, et c’est ce qui en fait sans aucun doute son succès. Il s’agit, dans une unité de lieu et sur un temps donné, de mettre en relation des vendeurs, en l’occurrence des producteurs, avec des acheteurs, commerçants, restaurateurs, grossistes… Une simple place de marché pour les professionnels, où on laisse justement le marché organiser son activité. Les MIN bénéficient d’un statut juridique particulier, et aujourd’hui, bien que leur autorisation d’exercice relève toujours d’un décret du Premier Ministre, les régions en sont, depuis 2004, les collectivités de tutelle. Chaque MIN a la possibilité de choisir la structure de gestion qui lui convient le mieux, souvent une régie municipale (forme de délégation de service public).

Là, la vente en ligne ne peut pas s’aligner
Grâce à ce modèle original, cet acteur économique, incontournable dans la filière des produits frais, est autonome et indépendant. Et la différence des autoroutes, ces petites pépites de notre économie nationale ne sont pas cessibles…
Certes, ce type de commerce nécessite de se lever dés poltron minet, entendez par là 3h00 du matin, quand même. Mais on peut y voir, y sentir, voire y goûter les produits proposés par les producteurs. Là, la vente en ligne ne peut pas s’aligner… Et puis il y a les rapports humains qui restent fondamentalement indispensables à toute vie en société.

Les MIN reste un canal de distribution qui compte
Mais tout n’a pas toujours été facile. Au milieu des années 70, avec le développement de la grande distribution, qui a créé ses propres filières, les MIN ont perdu beaucoup de terrain. On leur prédisait même une fin inéluctable. Mais ils ont résisté et se sont adaptés en jouant la carte de la qualité et des produits locaux.
Les MIN reste un canal de distribution qui compte, aux côtés de la grande distribution et des circuits courts. Aujourd’hui, 35 % des produits alimentaires frais y transitent, contre 80 % dans les années 60. Ils sont un contre point nécessaire aux évolutions actuelles du commerce et de la distribution. Et franchement il y a quelque chose de réconfortant dans ce modèle.

*Avignon, Cavaillon, Chateaurenard, Marseille et Nice

https://www.echodumardi.com/tag/agriculteurs/   1/1