Patrice Brun vient d’être réélu, à l’unanimité, à la tête de la Safer PACA. Ce sera donc le dernier mandat pour cet agriculteur à Reillanne (04) qui entend poursuivre les efforts de la Safer durant les quatre prochaines années tout en apportant de l’innovation. « La période est difficile, elle appelle à un renforcement de notre action », a-t-il déclaré.
La réélection de Patrice Brun s’est accompagnée de la nomination de Jérémy Lieutier, jeune agriculteur installé entre Moustiers-Sainte-Marie et Sisteron, au poste de vice-président. De son côté, il souhaite renforcer l’ouverture, améliorer la pédagogie autour des missions de la Safer, et assurer une meilleure diffusion des informations afin de favoriser l’adhésion de tous les porteurs de projets.
Le président a aussi renouvelé sa confiance au directeur général délégué Laurent Vinciguerra, nommé en 2022 mais au sein de la Safer PACA depuis 2008, soulignant la qualité de son engagement et de son pilotage opérationnel.
Parmi les priorités de la Safer PACA, il y a la poursuite du Projet Pluriannuel d’Activité Stratégique 2022-2028, qui se concentre notamment sur la transmission des exploitations, le repérage et la remise en cultures de friches, ainsi que la lutte contre les détournements d’usage des terres agricoles, mais aussi le pilotage économique affiné en temps de crise.
« Une déclaration d’amour à la terre et aux paysans. » C’est ainsi que la présidente du Département qualifie le salon en plein air Terroirs en Fête, qui aura lieu les samedi 14 et dimanche 15 juin sur les 4 hectares boisés de l’Arbousière à Châteauneuf-de-Gadagne.
Pas moins de 140 exposants, artisan charcutier, producteurs de miel, huile d’olive, de fraises, pistaches, grenades, melons, cerises, céréales, bières, vins comme Château Pesquié à Mormoiron, Château Mongin à Orange, le Domaine du Chat Blanc à Saint-Didier, Le Jas des Papes à Courthézon, les Vignerons du Mont-Ventoux et leur cuvée de rosé ‘Organdi’ à Bedoin, La Distillerie du Midi à Cavaillon ou Les Chineurs de Malt, créateurs de whisky au Thor.
« C’est une fête gourmande, familiale et gratuite au cours de laquelle nous mettons à l’honneur nos agriculteurs et vignerons, insiste Dominique Santoni. Et le Vaucluse, c’est un patrimoine vivant avec 115 000 hectares de terres agricoles cultivées. Le Département vote chaque année 6M€ pour les différents filières, le pastoralisme, l’irrigation, les circuits courts. » Christian Mounier, vice-président en charge de l’agriculture salue à son tour « le savoir-faire, l’engagement, la qualité et l’authenticité de notre patrimoine agricole qui constituent notre identité. »
Avec la Chambre des Métiers et de l’Artisanat de Vaucluse, il y aura une ambiance guinguette à l’Arbousière, avec démonstration d’un boulanger Meilleur Ouvrier de France. Grâce aux éleveurs de Monteux et Vedène notamment, la ferme pédagogique abritera plus de 150 chèvres, moutons, brebis, agneaux et cochons élevés en pleine nature. Les Disciples d’Escoffier feront des démonstrations culinaires, Pierrick Maurir sera là avec son food-truck La Broche à Pilou, le traiteur David Auran également avec ses caillettes de La Boucherie de l’Étable.
Après le chef multi-étoilé Pierre Gagnaire l’an dernier, c’est au tour de Danny Khezzar, révélé par Top Chef, qui sera le parrain de cette 8e édition, lui dont les parents habitent à Saint-Saturnin-les-Apt. Il vient souvent les voir et faire son marché dans le Luberon . « Vous êtes gâtés dans le Vaucluse avec tous ces beaux produits du terroir, les truffes, les tomates, les asperges. »
La présidente de l’exécutif vauclusien a conclu : « Terroirs en Fête, c’est plus qu’une fête, une mise en avant de l’excellence de nos paysans, d’une culture, d’un patrimoine, d’un art de vivre, d’une gastronomie, du bien manger, du bien boire, c’est nous ! On vous attend ici, les 14 et 15 juin. »
Patrice Brun réélu président de la Safer PACA
Né en 1965, le Marché d’intérêt national (MIN) de Cavaillon fêtera ses 60 ans avec le public et les professionnels les vendredi 13 et samedi 14 juin. Intronisations de personnalités, exposition sur l’origine du MIN, ateliers de cuisine, barbecue géant et bien d’autres animations sont prévus pour cet anniversaire.
« Le MIN est un magnifique outil économique, agricole et agroalimentaire souvent méconnu du public », commence par dire Benoît Mathieu, président du Marché d’intérêt national de Cavaillon. Ainsi, les 60 ans de cette structure incontournable de la ville de Cavaillon sera l’occasion pour tous de la découvrir. Cet événement donnera aussi l’opportunité au MIN de promouvoir le bien-manger, une sensibilisation que ses équipes et ses producteurs mènent déjà au quotidien.
Durant deux jours, les professionnels et les présidents et directeurs de MIN seront accueillis à Cavaillon. Le Marché d’intérêt national ouvrira aussi ses portes aux Cavaillonnais et visiteurs pour l’occasion. Le MIN n’en est pas à son coup d’essai puisqu’il a déjà accueilli le public, notamment durant les journées de l’agriculture en 2024 avec des rendez-vous fixé dès 5h du matin. Un événement qui avait rencontré un grand succès malgré l’heure précoce.
Le vendredi 13 juin, le Marché d’intérêt national de Cavaillon commencera par accueillir les présidents et directeurs de MIN de France, jusqu’à Anger. L’occasion pour eux de découvrir les entreprises du MIN, de la startup à la multinationale, mais aussi son fonctionnement qui participe activement au dynamisme de la ville de Cavaillon.
« Aujourd’hui, il y a une quinzaine de MIN encore ouverts en France. Beaucoup ont fermé avec le développement des grandes surfaces. »
Benoît Mathieu
Les directeurs et présidents des autres MIN découvriront cet outil de développement économique qui se met au service du territoire et qui compte 22 salariés à la régie, 76 entreprises, 90 producteurs et 13 grossistes. Le MIN de Cavaillon fait partie des plus grands de France avec ses 27 ha. Depuis sa naissance il y a 60 ans, il est resté public, sans subvention de la mairie. Producteur important d’énergie verte avec 17 000m² de panneaux solaire, recyclage des déchets, élève modèle en terme de solidarité, etc. Ce Marché d’intérêt national s’impose comme l’un des plus importants du pays et fait figure d’exemple pour les autres MIN.
Un anniversaire ouvert à tous
Le vendredi 13 juin, le public pourra à son tour découvrir le MIN de Cavaillon en fin d’après-midi. Dès 17h30, des personnalités seront intronisées par la confrérie du Melon de Cavaillon pour qui cette année a une saveur particulière, le Melon de Cavaillon ayant obtenu son IGP. Un apéritif sera offert et suivi de l’inauguration de l’exposition ‘Aux origines du MIN’ à 19h30. Enfin, un dîner-spectacle ‘Sur les traces du MIN’ sera organisé. 500 personnes y seront attendues. Il est encore temps de s’y inscrire (tarif : 29€ hors boissons).
Le samedi 14 juin, le temps sera aussi à la fête. Durant la matinée, dès 9h, le public pourra visiter le carreau des grossistes, lieu emblématique de toutes les transactions (gratuit sur réservation). Les chefs Christophe Chiavola, du Prieuré à Villeneuve-lès-Avignon, et Vincenzo Regine, du Domaine des Andéols à Saint-Saturnin-lès-Apt, proposeront des ateliers de cuisine gratuits autour des fruits et légumes. Les enfants ne seront pas mis de côté lors de cet anniversaire qui proposera un atelier animé par Interfel, l’Interprofession des fruits et légumes frais. Il y aura aussi un atelier autour de la Pomme Joya, et une animation blind-test. Enfin, cet événement se terminera en beauté avec une grande tablée gourmande le midi, imaginée par le Bristrot du MIN avec des vins locaux, un barbecue géant, des burgers, et bien évidemment les produits frais du MIN.
Pour les 60 ans du MIN de Cavaillon, il sera possible de replonger dans l’histoire. Voyage tout droit vers le Moyen-Âge, plusieurs siècles avant la création du Marché d’intérêt national, lorsque les statuts municipaux réglementaient déjà le commerce et les marchés à Cavaillon. Les produits issus de l’agriculture était transportés par roulage à Marseille, Carcassonne, Lyon ou encore Paris. Puis les chemins de fer sont arrivés dans les année 1860, suivis du moteur au XXe siècle. Ce n’est qu’au milieu des années 1900 que naissent les Marchés d’intérêt nationaux en France. En 1959, le conseil municipal de Cavaillon votait pour la création d’un MIN, qui voyait le jour 6 ans plus tard.
« Il y a eu un énorme travail d’archives pendant 3 mois pour élaborer l’exposition des 60 ans. »
Benoît Mathieu
60 ans plus tard, le MIN revient sur ses six dernières décennies au travers de l’exposition ‘Aux origines du MIN’, élaborée grâce aux archives de la ville, et plus particulièrement grâce à Hélène Maignan, directrice des archives de Cavaillon, qui a œuvré durant plusieurs mois pour permettre la création de cette exposition. En tout, ce sont 12 panneaux verticaux, recto verso, qui retraceront l’histoire du MIN de Cavaillon, ainsi qu’un petit film.
La Communauté d’agglomération du Grand Avignon et la commune de Lauris viennent d’être distingués à l’occasion de la première édition du palmarès des paysages alimentaires. L’intercommunalité de la cité des papes et le village du Luberon figurent parmi les 48 collectivités françaises ‘engagées’ mises à l’honneur lors de cet événement organisé par l’association Un plus bio qui s’est tenu le 14 mai dernier à Angoulême. Cette distinction nationale valorise les collectivités qui s’illustrent par des actions audacieuses et structurantes en matière de politique alimentaire.
‘Pays de Cogagne’ et ‘Villages rebelles’ Dans ce cadre, le Grand Avignon a recu le titre d’ambassadeur dans la catégorie ‘Pays de cocagne’ qui regroupe les territoires qui allient qualité de vie et ambition alimentaire. Dans le même temps, la commune de Lauris a été honorée au titre ‘d’Ambassadeur des villages rebelles’ pour l’action de son cuisinier et de l’équipe de son restaurant scolaire. Parmi les lauréats figurent aussi notamment les villes de Nîmes, Marseille et Montpellier dans la catégorie ‘Les capitales de l’alimentation’ ainsi que les départements de la Drôme et du Gard dans celle des ‘Pionniers’.
Les lauréats de la première édition du Palmarès des paysages alimentaires organisé par l’association Un plus bio. Crédit : Cyril Chigot
Un modèle pour les autres collectivités « En intégrant la catégorie ‘Pays de cocagne’, le Grand Avignon rejoint un cercle de territoires exemplaires dont l’action constitue un modèle pour d’autres collectivités, se félicite l’intercommunalité vauclusienne. Cette distinction consacre l’engagement du Grand Avignon en faveur de la préservation du foncier agricole, de l’alimentation durable et de la souveraineté alimentaire locale. »
En effet, depuis plusieurs années, l’agglomération avignonnaise mène une politique active pour enrayer l’artificialisation des sols, préserver les terres agricoles et accompagner l’installation de nouveaux agriculteurs. Cette stratégie repose sur des outils innovants, parmi lesquels une veille accrue sur le foncier agricole par une convention signée avec la Safer ou encore la création de l’espace test agricole du Mas Baudoin. Cette politique a notamment permis d’identifier des secteurs agricoles prioritaires, comme la ceinture verte d’Avignon, les foins de Montfavet, la plaine d’Entraigues-sur-la-Sorgue ou encore la Plaine de l’Abbaye de Villeneuve-lès-Avignon, et de les inscrire au cœur des politiques publiques.
Cette démarche du Grand Avignon s’illustre également avec la mise en place de son Pat (Programme alimentaire territorial) retenu en 2019 par le Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. Ce programme vise quatre objectifs majeurs : préserver une agriculture locale durable et diversifiée, favoriser une alimentation saine et durable accessible à tous, améliorer les pratiques durables de la restauration collective territoriale ainsi que de réancrer les circuits d’approvisionnement alimentaires sur le territoire.
« Le Grand Avignon affirme son rôle de territoire nourricier. »
« Le Pat du Grand Avignon se distingue ainsi par une gouvernance ouverte, une approche territorialisée de l’alimentation du champ à l’assiette, et une articulation forte entre enjeux agricoles, environnementaux, sociaux et économiques, insiste l’agglomération. Avec cette reconnaissance, le Grand Avignon affirme son rôle de territoire nourricier, prêt à relever les défis de demain en matière de transition alimentaire et d’aménagement du territoire. » Pour rappel, avec un taux d’autonomie alimentaire de près de 8,2% l’aire urbaine d’Avignon est la plus autosuffisante des 100 premières aires urbaines de France.
Patrice Brun réélu président de la Safer PACA
La préfecture de Vaucluse annonce le déploiement par le gouvernement d’un fonds d’urgence doté de 9M€ au niveau national pour accompagner les exploitations des jeunes viticulteurs. Ces derniers ont jusqu’au lundi 2 juin pour déposer leur demande d’aide.
Le fonds d’urgence de 9M€ déployé par le gouvernement sera décliné en Vaucluse afin d’aider les exploitations du département les plus fragilisées depuis leur installation. Les jeunes agriculteurs installés entre 2020 et 2024, ayant moins de 40 ans révolus à l’installation, sont éligibles et pourront percevoir jusqu’à 20 000€ d’aide.
L’aide sera attribuée aux viticulteurs, pour la vigne de cuve (à l’exclusion du raisin double fin) :
qui connaissent des pertes de 20% minimum de chiffre d’affaires ou d’excédent brut d’exploitation supérieures à l’issue de la récolte 2024 par rapport à une année de référence (comprise en 2020 et 2023), justifiées par un document comptable (extrait de liasse fiscale, attestation comptable, déclaration TVA pour les exploitants au micro-BA).
qui connaissent des difficultés financières prévisionnelles liées à des pertes de récolte constatées supérieures ou égales à 20% dans les déclarations de récolte 2024 par comparaison au dernier millésime normal en récolte identifié (niveau départemental), compris entre 2020 et 2023.
qui ont des difficultés financières liées à des pertes de récoltes répétées au cours des cinq dernières années, dont au moins une supérieure ou égale à 20%.
Le dépôt des demandes d’aide se fait via la plateforme ‘Mes démarches simplifiées’ jusqu’au lundi 2 juin 2025 inclus. Plus d’informations sur le site de la préfecture de Vaucluse (rubrique Actions de l’État/Agriculture/Aides conjoncturelles (climatiques et économiques), par téléphone au 04 88 17 85 12 ou par mail à l’adresse ddt-iac@vaucluse.gouv.fr
Patrice Brun réélu président de la Safer PACA
Jeudi 24 avril à Cairanne, la Safer a invité partenaires, journalistes et étudiants d’Orange à son comité technique départemental. Au programme de cette journée baptisée ‘Partageons la terre’, examens authentiques des candidatures aux biens régulés par la Safer, suivis d’une mise en situation par des dossiers fictifs d’attribution de terre.
Dans la salle polyvalente du village de Cairanne, le Comité technique départemental (CTD) de la Safer (Société d’aménagement foncier et d’établissement rural) est entouré d’une quarantaine de participants. Ouvert exceptionnellement à un public invité, l’arbitrage des attributions de terres de ce jour a mis en lumière les difficultés et les débats marqués par l’empreinte humaine. Un enjeu tel que celui du foncier agricole exige des membres du comité technique patience, raisonnement, ouverture et curiosité. Par ailleurs, lorsque l’un deux est concerné de près ou de loin par un bien en arbitrage (qu’il soit lié au vendeur ou à l’acheteur), il se doit de sortir temporairement du comité le temps de réaliser l’examen afin d’éviter tout conflit d’intérêt. Ces arbitrages peuvent durer ainsi des heures et la responsabilité incombe au CTD qui doit suivre un calendrier pour qu’aucun candidat, quel que soit son projet, ne pâtisse d’un retard de la décision d’attribution.
S’adapter dans les arbitrages Avec ses 3 156 déclarations de vente en 2024, notre département est le deuxième marché foncier rural de la région. Pour cette session du Comité technique départemental, les dossiers confidentiels du jour ont été révélés aux invités ; cas par cas, déployant une grande diversité de situations et de candidats. Continuité d’exploitation, installation d’une nouvelle entreprise, reprise d’une exploitation familiale, restructuration parcellaire, construction de logements pour des salariés agricoles, préservation de terrain à but environnemental, anticipation de conflits entre terres voisines traitées et non traitées, soutien d’une dotation pour agriculteur, etc… Les paramètres en jeu, s’ils répondent aux critères spécifiques demandés par la Safer, font alors l’objet d’échanges au sein du comité technique. Celui du Vaucluse est composé d’élus de la Safer, mais aussi de représentants des institutions suivantes : État, Région, Conseil départemental, Direction départementale des territoires, Chambre d’agriculture, MSA, Coordination rurale, FNSEa, Confédération paysanne, Cen Paca et Fédération départementale des chasseurs. « Lors de la consultation citoyenne, il nous a été demandé encore plus de régulation et de transparence » souligne Patrice Brun, PDG de la Safer Paca. Et d’ajouter « Toutes les formes d’agriculture peuvent cohabiter, il faut simplement être vigilants sur les grandes orientations que va nous dicter la nouvelle grande cause nationale de la souveraineté alimentaire. Cela va nous conduire à nous adapter dans nos arbitrages ».
Partager la terre Fondée en 1960 suite à la loi d’orientation agricole, la Safer se consacre à quatre missions principales : dynamiser l’agriculture et la forêt, accompagner le développement local, participer à la protection de l’environnement (paysages, biodiversité, zones humides) et assurer la transparence du marché foncier rural. Les critères d’attribution d’un bien reposent sur les capacités personnelles et professionnelles (diplôme, expérience) à mettre en œuvre le projet, sur la taille de l’exploitation requise, les critères économiques et sociaux et enfin la capacité financière. L’année dernière en Vaucluse, la moyenne était de 2,8 demandes pour un seul bien, dans les 790 candidatures reçues étudiées durant 11 examens du Comité technique départemental. « Les fermiers passent par nous pour négocier ; la Safer étant sous la tutelle des ministères de l’Agriculture et des Finances avec des missions d’intérêt général, nous restons justes sur les prix » affirme Fabrice Triep Capdeville, directeur départemental de la Safer 84. La régulation de la Safer est essentielle dans les secteurs à grosse pression financière, contenant des terrains bâtis convoités par des non-exploitants. Comme le rappelle Julien Latour, président du CTD de la Safer, « l’agriculture reste la première activité du Vaucluse : il faut aider les jeunes ». Précisant que « l’argent qu’un jeune agriculteur doit mettre dans le permis de construire ne va pas à l’exploitation ».
« L’agriculture reste la première activité du Vaucluse : il faut aider les jeunes ».
Julien Latour, président du CTD de la Safer
La mission de l’opérateur foncier est de maintenir l’usage agricole de ces biens. Et quand il s’agit d’achat pour une construction, l’argument du candidat doit rassurer sur le projet agricole en toile de fond. C’est le cas d’un dossier de rallongement de propriété, dans l’objectif d’y loger des salariés. « Ici, le bâti a une vocation d’habitation auquel on confère une fonction agricole » avance le directeur départemental de la Safer 84. Dans ce cadre, l’acquéreur doit remplir un cahier des charges agricole avec une garantie de 10 ans. Il s’agit là de protéger le foncier agricole pour ne pas dévier le bien de sa vocation initiale et exclure les intentions touristiques, assurant à la Safer le bon usage des biens qu’elle régule. Toutefois, elle ne peut pas se positionner sur des biens qui, après 5 ans, demeurent sans fonction agricole (20 ans sur le littoral). Quant aux acquisitions de terrains arborés, la Safer intervient également et exige le maintien de la parcelle boisée par une garantie décennale.
« Nous sommes les champions de France en révision de prix. »
Laurent Vinciguerra, directeur général délégué de la Safer Paca
Crédit : Amy Rouméjon Cros
Comment ça marche ? La Safer, en tant qu’opérateur foncier, agit dans un marché naturel connu par transparence. Elle reçoit les notifications des ventes. En Vaucluse, 83% du département, soit 125 communes, est conventionné par la Safer pour une durée de 3 ans, renouvelable. Elles collaborent avec 10 conseillers fonciers sur le terrain, en contact avec le notariat et les candidats. Proximité et sens de la négociation animent ces conseillers répartis sur les territoires définis par l’opérateur. Les ventes à l’amiable sont privilégiées, afin de réduire les cas de préemption. « Nous sommes les champions de France en révision de prix » se félicite Laurent Vinciguerra, directeur général délégué de la Safer Paca. « Car nos actions de régulation sont demandées par le monde agricole » complète Fabrice Triep Capdeville, notamment pour expliquer le soutien des jeunes agriculteurs qui nécessitent un accès facilité au foncier.À titre d’exemple, quand il s’agit d’une terre nue, l’opérateur achète un bien, puis le revend après appel à projets. Pour certains, cela permet d’entrevoir la seule possibilité d’obtenir un prêt.
« La Safer a simplifié notre projet en achetant un terrain qu’elle a stocké, dans un objectif de revente à l’ASA. Cet élément de sécurisation du foncier a été déterminant pour la confiance des financeurs » partage Frédéric Guigues, président de l’ASA Arro Asst Ecoul Eaux Violès-Sablet. Aussi, au sein de la Safer, les collaborateurs peuvent faire entendre leur voix et ainsi bénéficier de son poids dans le marché foncier. « Terre de liens a une convention avec la Safer, partenaire privilégié, puisque lorsque l’on a des porteurs de projets, la négociation passe par elle. Nous siégeons au Conseil d’administration en tant que censeurs, donc sans droit de vote, mais nous apportons notre vision citoyenne qu’il est important de faire émerger, pour ouvrir le panel des idées » explique Serge Bastet, trésorier adjoint de la Fédération Nationale de Terre de liens.
Une mise en situation aux allures de démocratie verte Une mise en situation des invités partenaires, journalistes et étudiants aux allures d’agora verte. Ce CTD fictif présentait deux rétrocessions de biens : un dossier type ‘simplifié’ avec 3 candidats, et un autre dossier, plus complexe, avec 5 candidatures, chacune ayant des forces et faiblesses équivalentes. Si le premier dossier a obtenu une grande majorité pour la première installation en agriculture biologique d’une jeune exploitante diplômée, le second dossier a quant à lui révélé quelques divergences dans le choix des candidats retenus. L’examen fictif a permis d’attribuer deux terrains répartis entre les deux demandeurs concernés, en délaissant les candidats aspirant à l’ensemble des lots en vente. Car effectivement, un CTD authentique peut attribuer un seul des deux lots à un projet, même si le demandeur souhaite acquérir le tout. Le conseiller foncier travaille en lien avec le candidat en amont, pour constituer son dossier. Si ce dernier n’est pas en mesure à ce moment-là de répondre à un critère plus favorable pour être retenu, il ne pourra cependant pas modifier son projet en cours d’examen. Quant aux choix retenus par le CTD, Laurent Vinciguerra insiste sur sa légitimité. « Je me mets à la place des conseillers fonciers qui reviennent vers les candidats non retenus, leur expliquant qui a obtenu le terrain et pourquoi. S’il y a les arguments tout ira bien, autrement cela voudrait dire que le CTD n’aurait pas fait son travail » avance le directeur général délégué de la Safer Paca. Et envisager d’utiliser l’IA pour étudier les candidatures et faciliter les examens de dossiers ? « C’est la subjectivité par le nombre qui prime, elle est inhérente au débat pour un processus démocratique. C’est la loi. Chacun a sa sensibilité et selon nous, cela enlèverait toute la richesse que l’on peut avoir si nous travaillions avec l’IA » termine-t-il en clôture de ce « petit parlement foncier ».
Amy Rouméjon Cros
Les actions de la Safer 84 en chiffres – Dossiers à l’amiable : 353 propriétaires ont accepté la vente à l’amiable sur 407 opérations d’acquisition. – Préemptions en révision : 54 acquisitions se sont déroulées suite au droit de préemption de la Safer, qui a demandé à réviser les prix de vente et que les vendeurs ont acceptés. – Dossiers abandonnés : 52 dossiers ont été abonnés, lorsque les propriétaires n’ont pas accepté l’offre de prix de la Safer, suite à quoi ils ont retiré leurs bien de la vente, selon le code rural. – Premières installations : 34 agriculteurs ont pu procéder à leur première installation en tant qu’exploitant d’un terrain agricole, ce qui représente 26% des surfaces rétrocédées. – Rétrocessions : elles sont au nombre de 461, représentant 997 ha pour une valeur globale de 61 millions d’euros de valeur. Le prix médian d’un lot rétrocédé non bâti est de 14 000€, pour une surface médiane de 8 000m². 25% de ces rétrocessions ont concerné des productions alimentaires de circuits de proximité, pour répondre à l’objectif de Programme pluriannuel d’activité de la Safer (PPAS 2022-2028). – Conventions de mise à disposition : 92 dossiers ont concerné 386 ha de terrains régis par une convention de mise à disposition. Ce peut être un propriétaire confiant son bien à la Safer, ou un terrain que la Safer consent à faire exploiter par un agriculteur via une convention. – Intermédiation locative : quelques fois la Safer se fait confier le bien d’un propriétaire en quête de locataire agricole. Ici, seul 1 dossier concernant 1 hectare a fait l’objet de ce type d’opération.
Patrice Brun réélu président de la Safer PACA
Un mois après l’arrivée de Georgia Lambertin à la présidence de la Chambre régionale d’Agriculture, ses élus se sont réunis au Puy-Sainte-Réparade pour évoquer l’avenir de l’agriculture de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Entre Aix-en-Provence et La Roque d’Anthéron, au coeur d’un domaine de 200 hectares dont 120 de vignobles, voici Château La Coste. Avec un chai signé Jean Nouvel, la participation des plus grands architectes contemporains (Franck Gehry, Jean-Michel Wilmotte, Renzo Piano) pour les différents aménagements du site comme le Pavillon de Musique, une araignée géante de Louise Bourgeois posée au-dessus d’un plan d’eau-miroir ou encore un « Mobile » d’Alexandre Calder.
C’est au milieu de ce domaine viticole huppé entre béton lisse, verre et acier que se sont réunis les élus de la nouvelle Chambre Régionale de la Région Sud, avec à sa tête, une femme, la seule en France à siéger au Bureau des Chambres d’Agriculture, la vauclusienne de Venasque, Georgia Lambertin a succédé à André Bernard le 11 mars.
Un travail collectif
Entourée des représentants des six départements (Alpes-Maritimes, Alpes-de-Haute-Provence, Hautes-Alpes, Bouches-du-Rhône, Var et Vaucluse), elle a esquissé la feuille de route de la mandature 2025-2031. « Nous sommes là pour poser notre pierre à l’édifice, partir sur de nouvelles bases, travailler collectivement avec les compétences de chacun, faire face aux enjeux climatiques, à la raréfaction de la ressource en eau dans toutes les filières, que ce soit en viticulture, maraîchage, arboriculture, oléiculture, plantes aromatiques et à parfums ou élevage. Tirer nos productions vers le haut. »
« D’ici 10 ans la moitié des agriculteurs vont partir à la retraite. »
Georgia Lambertin
Georgia Lambertin poursuit : « D’ici 10 ans la moitié des agriculteurs vont partir à la retraite, nous devons donc nous renouveler, attirer des jeunes, leur transmettre les exploitations, les former à gérer, à se mettre au courant des normes, lois, règlementations qui nous étouffent. » Elle se félicite d’avoir Bénédicte Martin, son amie, vice-présidente de la Région Sud, fille de paysans. « Avec elle, nous travaillons en bonne intelligence, main dans la main, elle connaît les difficultés du monde paysan depuis qu’elle est toute petite, elle est un réel soutien. »
Trois axes de travail
Elle évoque les trois axes de travail de la nouvelle Chambre : « Défendre la dignité du métier d’agriculteur, l’armer face à la concurrence, le défendre face au sentiment d’oppression, de harcèlement administratif et numérique, l’aider moralement. »
Les autres élus évoquent tour à tour la énième Loi Egalim. « Sur 100€ dépensés dans l’alimentaire, seulement 7€ finissent dans la poche du paysan », « Nous devons nous coordonner, nous fédérer pour peser sur les décisions », « La loi d’orientation agricole n’a toujours rien précisé sur les revenus minima », « Laissez-nous travailler sur nos tracteurs au lieu de nous em… avec des mails comminatoires et nous faire passer des nuits blanches devant l’ordinateur. »
La présidente a conclu en évoquant le rôle essentiel de la Chambre Régionale d’Agriculture. « Elle est là pour représenter et défendre les intérêts des paysans. Elle est composée d’ingénieurs, de techniciens compétents qui conseillent, forment, aident les fermiers à s’adapter à la sècheresse, à limiter l’utilisation de l’eau et des intrants, à respecter l’environnement, à participer à la souveraineté alimentaire. Elle doit continuer à promouvoir les productions labellisées qui sont la fierté de la Provence avec ses centaines d’ AOC, AOP, Label Rouge, ses fruits et légumes qui en font la 1ère région bio de France. Et sa pôle-position pour la cerise, l’huile d’olive, le raisin de table et la lavande. »
Samedi 22 mars le parcours agro-touristique et artistique a été inauguré au silo Alpilles céréales en présence de l’association A3-art, de 6 artistes plasticiens, du président de la coopérative Alpilles céréales et d’élus.
Réhabiliter l’image d’un lieu qui ne faisait pas rêver, introduire la création contemporaine artistique dans la production agricole, fédérer le monde autour d’un espace unique et multisensoriel. Telles étaient, il y a 10 ans, les idées de l’association de Saint-Rémy A3-art, de la municipalité de Saint-Étienne-du-Grès, et de la coopérative Alpilles céréales propriétaire du silo concerné.
Toujours en activité, le silo situé proche de la mairie devient ainsi un nouveau patrimoine à visiter, rappelant à tous son usage principal mais aussi les possibilités créatives de réappropriation de cet espace. « Les plasticiens qui ont participé à ce projet proposent de se les approprier en les approchant », explique Leïla Voight, présidente de l’association saint-rémoise A3-art. Par la mise en place de six sculptures soulignées par des fresques murales colorées, le silo devient un chemin sensible à parcourir, où le corps est emmené dans un environnement rural, industriel, poétique et accessible.
L’entreprise de biotechnologie Koppert, dont le siège se situe à Cavaillon, ajoute deux nouveaux produits à sa gamme ‘Grandes Cultures’ : Triario et Stingray 25, qui permettent la stimulation et le développement des plantes.
L’entreprise Koppert France, qui a fêté ses 40 ans l’année dernière, élargit sa gamme de produits qui est déjà forte de plus de 250 références. Triario et Stingray 25 sont les deux nouveaux produits qui viennent enrichir la gamme ‘Grandes Cultures’. Ces deux nouveautés ont été conçues pour renforcer la résistance des cultures et de stimuler leur croissance.
Triario se veut un bouclier naturel contre les maladies du sol. C’est un fongicide de biocontrôle et un puissant colonisateur de racines basé sur le champignon Trichoderma harzianum T-22, qui présente de nombreuses caractéristiques favorables aux cultures. Il contrôle notamment les maladies du sol et permet d’obtenir une culture plus forte et plus résistante.
Stingray 25, quant à lui, est extrait d’une algue appelée « Ascophyllum nodosum. » Il permet de stimuler l’activité microbiologique autour des racines et de renforcer la vigueur, la productivité et le rendement des cultures en améliorant la structure des racines, l’absorption des nutriments et la tolérance au stress.
« De récents essais sur le terrain en France ont démontré des augmentations de rendement remarquables lorsque Stingray 25 est intégré à nos solutions telles que Triario, a déclaré Felipe Capobianco, responsable du Développement des marchés chez Koppert. En France, les producteurs ont constaté des augmentations de rendement moyens de 1,01 tonne par hectare pour le maïs, avec un retour sur investissement de 3,60€ pour chaque euro investi. »