14 décembre 2025 |

Ecrit par le 14 décembre 2025

47e Assemblée Générale des Vignerons Indépendants : « se réinventer pour rebondir »

C’est au Palais des Princes à Orange qu’elle s’est tenue, face à plus de 400 vignerons et professionnels du vin de Vaucluse. Une Fédération créée il y a près de 50 ans (en 1976) pour prendre en main leur avenir et valoriser leur travail.

Forte de ses 350 adhérents qui représentent 450 domaines vitivinicoles dans le département, 11 000 hectares de vignobles, 450 000 hectolitres les bonnes années de récolte, elle gère aussi le Palais du Vin, vitrine de 300 m² de l’excellence de ses producteurs à la sortie d’Orange-Sud.

Dans son mot d’accueil, le maire Yann Bompard, a une fois de plus, dénoncé « les charges, les normes et les taxes qui assassinent la filière. La consommation de vin baisse, votre pouvoir d’achat aussi, mais vous, contrairement, aux députés et sénateurs vous ne votez pas une auto-augmentation de vos revenus de 300€ à 700€ par mois. Qu’on nous lâche la grappe sur la fiscalité », conclut-il.

C’est ensuite Florence Corre, directrice des Salons et de la Communication, qui a pris la parole pour rappeler que la Confédération des Vignerons Indépendants participe à 13 salons par an, auxquels assistent environ 400 000 visiteurs. « En octobre 2025, va être lancé le 1er Salon de Hambourg avec 75 exposants. Tout cela a un coût pour les vignerons. En plus, dans les grandes villes, les panneaux d’affichage sont en net retrait, donc nous devons miser sur le digital à 100% pour nos messages d’authenticité. D’ailleurs nous avons fait campagne entre le 28 novembre dernier et le 31 décembre et 4 millions de personnes ont cliqué sur notre site internet, c’est ça, l’avenir pour notre marque. »

Tour à tour la députée RN Marie-France Lorho et le sénateur PS Lucien Stanzione sont montés sur scène. L’une pour rappeler son total soutien au monde paysan, « pour que l’agriculture et ses terres soient sanctuarisées. Pour que la France conforte une alimentation souveraine, et selon le slogan des manifestants de l’an dernier, pour que votre faim ne soit pas notre fin ». L’autre pour se féliciter que « le marathon parlementaire de dizaines et dizaines d’heures de débats ait finalement accouché d’une Loi d’Orientation Agricole avec 236 votes pour et 103 contre. » Même si aucune garantie de revenus pour les paysans ne figure dans ce texte. Autre soutien, celui du département de Vaucluse par la voix de Christian Mounier qui a rappelé que « dès samedi, le Stand de Vaucluse et ses 200 m² sera le plus grand des collectivités locales, Porte de Versailles, lors du Salon International de l’Agriculture. »

Le président Thierry Vaute a évoqué l’année chaotique qui vient de se dérouler. « Des manifestants en colère qui se sont battus pour prouver l’utilité de l’agriculture, la nécessité d’une souveraineté alimentaire et patatras ! Une dissolution-surprise en plein été qui fait perdre encore des mois de vacance du pouvoir. La perception de dégradation de nos conditions est passée de 7,1 / 10 à 6,5 / 10. 44% des vignerons ont des problèmes de trésorerie. Heureusement le remboursement des PGE (Prêts garantis par l’Etat) a été rallongé de 6 à 10 ans, c’est une bouée, plus un boulet. Après le Covid, les Gilets jaunes, la guerre en Ukraine, la baisse de consommation de l’alcool, nous nous sommes adaptés, nous avons fait preuve d’agilité pour survivre en segmentant nos gammes de vins. Finalement, les cours qui avaient chuté se sont raffermis et les stocks ont baissé. » Il a conclu en annonçant à l’auditoire que c’est une femme qui allait lui succéder à la présidence en 2026, Céline Barnier. Quant à lui, il gardera tous ses mandats nationaux.

Enfin, le préfet Thierry Suquet a évoqué toutes les difficultés que subit le monde vigneron, « structurelles, conjoncturelles, climatiques, sociales, économiques. » Il a aussi listé les aides de l’Etat : « 7M€ d’aides d’urgence pour 708 exploitants en difficulté dans le département. Des primes d’arrachage – 4000€ / hectares – pour 1017 hectares en tout en Vaucluse, une indemnisation après le gel d’avril  2024 pour 73 communes. Un guichet pour les PGE est ouvert jusqu’au 1er juillet. » Il a évoqué le SIAL qui s’ouvre samedi à Paris « C’est une fierté française, notre agriculture, malgré la pénurie en eau, la concurrence, les épizooties qui ont un impact sur le moral des paysans. » Il a rappelé que dans le Vaucluse, 50M€ vont être alloués à l’irrigation et il se félicite que la nouvelle Loi d’Orientation Agricole votée il y a quelques heures fasse avancer les choses même si elle ne règle pas tout.

En amont, Pierre Saysset, le directeur de la Fédération des Vignerons Indépendants de Vaucluse avait dressé le bilan de l’année devant les adhérents. « Au caveau du Palais des Vins, notre chiffre d’affaires a grimpé de +10% même si le volume a reculé de 21%. Nous avons quand même vendu 21 millions de capsules en 2024 et nous en avons 10 million en stock dans notre nouveau siège d’Orange Sud. » Il a aussi évoqué la force de frappe des Vignerons Indépendants. « Nous sommes 7 000 en France. Chaque vigneron a forcément, pour travailler, son fourgon, son camion qu’il change tous les 10 ans. Vous imaginez bien que les concessionnaires automobiles nous écoutent avec attention, quand on va les voir. »

Thierry Suquet (préfet de Vaucluse), Céline Barnier (future présidente des Vignerons Indépendants de la Vallée du Rhône), Thierry Vaute (actuel président des Vignerons Indépendants de la Vallée du Rhône), et Pierre Saysset (directeur des Vignerons Indépendants de la Vallée du Rhône). ©Andrée Brunetti / L’Echo du Mardi

En 2026, ce sera donc Céline Barnier qui présidera à la destinée des Vignerons Indépendants de Vaucluse. Thierry Vaute, qui passe en moyenne 90 jours par an en déplacement pour les salons, les réunions de travail, les négociations, les relations avec le Ministère de l’Agriculture à Paris et avec les députés et sénateurs locaux, va pouvoir s’occuper à temps plein de ses vignes de La Pigeade à Beaumes-de-Venise, entre femme et enfants, avec le sentiment d’une mission accomplie, dans l’intérêt général donc au service de tous.


47e Assemblée Générale des Vignerons Indépendants : « se réinventer pour rebondir »

Le gouvernement vient de prendre un décret rendant obligatoire, dans les restaurants, l’affichage de l’origine des viandes. Alors que l’origine des viandes brutes est déjà affichée dans les commerces, elle le sera désormais également dans les restaurants : les Français qui le souhaitent pourront donc privilégier des plats préparés à partir de viandes produites dans l’Hexagone. Objectif : renforcer la visibilité des produits agricoles français dans nos assiettes en favorisant la consommation des viandes présentant de très hautes garanties sanitaires et environnementales et n’ayant pas parcouru des milliers de kilomètres.

« Ce décret représente une avancée significative en matière de transparence sur l’origine des viandes, renforçant ainsi la confiance des consommateurs, insiste Annie Genevard, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire,. Il constitue également un soutien précieux pour nos producteurs locaux, tout en mettant en valeur nos pratiques d’élevage et la qualité des produits français. »

Pour le gouvernement, ce décret répond à une triple demande :

  • celle des agriculteurs, qui souhaitent pouvoir valoriser au mieux la qualité de leurs productions, en informant le consommateur que telle ou telle pièce de viande vient de France ;
  • celle des consommateurs, qui demandent à connaître l’origine de ce qu’ils mangent, les produits français étant réputés pour leur qualité et leur goût ;
  • celle des restaurateurs, qui voient dans l’origine France un gage de qualité et un atout concurrentiel.

Le décret publié ce jour étend donc aux viandes porcines, ovines et de volailles, une obligation d’affichage de l’origine qui existe depuis 2002 pour les seules viandes bovines.

« Nous permettons par ce décret un cercle vertueux, qui réunit les aspirations croissantes des consommateurs et les attentes du monde agricole, complète Véronique Louwagie, ministre déléguée chargée du Commerce, de l’Artisanat, des Petites et Moyennes entreprises et de l’Economie sociale et solidaire. Afficher l’origine des viandes permettra aux clients de pouvoir opter pour une viande réputée pour sa qualité et son goût ».


47e Assemblée Générale des Vignerons Indépendants : « se réinventer pour rebondir »

« Investir dans l’agriculture c’est semer l’avenir. Pour avoir du beau et du bon dans nos assiettes, donc dans notre alimentation et pour notre santé, nous avons besoin absolument de nos agriculteurs », martèle Dominique Santoni, la présidente de l’exécutif vauclusien qui finance les 200 m² du stand installé dans le Hall 7 du Parc des Expositions Porte de Versailles à Paris, du 22 février au 2 mars.

Entre fontaine de village, frondaisons, façades ocres et rideaux de buis de chez Amélie Ricard de Montfavet, l’Épicerie de Vaucluse propose aux visiteurs 183 produits de 47 productions : vins, bières, whiskies, nougats, chocolats, miels, safran, huiles d’olive, confitures, charcuteries. Comme les Petits biscuits du Ventoux, les Fruits de Campredon mais aussi la Roumanière et ses confitures de Robion, Pilou Nature et ses rillettes de truite et caillettes aux épinards, la Balméenne et son huile d’olive, Conserverie M ses soupes et ristes ou encore le gin, le pastis et le rhum de Théo le Vadrouilleur de Sault et enfin la maison Plantin et sa truffe de Puyméras, leader européen du diamant noir.

Dans ce stand, comme chaque année, les habitués retrouveront bar, boutique, carré des producteurs mais découvriront aussi une 1ère cette année : le restaurant d’application de l’École Hôtelière des Fenaisons, sous l’égide du chef Patrice Leroy, maître-cuisinier de France. Il a formé Saïd Soumalia, le talentueux chef de 26 ans du Quai des Saveurs, nouveau restaurant bistronomique imaginé par Gilbert Marcelli, le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Vaucluse et inauguré le 19 décembre sur le parvis de la Gare d’Avignon-Centre. Grâce à ce partenariat avec la CCI, une brigade de cuisiniers poposera pendant le Salon International de l’Agriculture des plats réalisés sur place à partir de produits de saison 100% vauclusiens.

La présidente du Conseil Départemental inaugurera le stand Vaucluse le mardi 25 février. Elle reviendra sans doute sur le poids socio-économique de l’agriculture : 70% dédiées à la vigne et à l’arboriculture, où le bio représente 30% de la surface cultivée, avec 11 800 emplois et un chiffre d’affaires de plus d’1Mrd€. Dominique Santoni apporte chaque année avec les élus départementaux 6,3M€ en soutien au monde agricole local et qui participe à l’évolution de l’agriculture face aux enjeux climatiques. Après un été caniculaire en 2022 où des citernes avaient dû apporter de l’eau potable aux habitants du plateau de Sault, elle avait lancé les « États Généraux de l’Eau » le 1er décembre avec la préfète Violaine Démaret. Et elle continue avec un soutien financier de 4M€ sur la période 2023-2028 pour sécuriser, moderniser et étendre les réseaux d’eau comme le « HPR », projet Hauts de Provence Rhôdanienne et côté Durance, irriguer 2 300 hectares dans le Sud Vaucluse avec une nouvelle convention signée avec la Société du Canal de Provence pour 2025-2034.

Sans oublier non plus le soutien aux agriculteurs avec agrilocal.fr, une plateforme qui raccourcit les circuits du champ à l’assiette pour les cantines des 34 collèges publics de Vaucluse où sont servis 9 000 repas par jour avec des fruits, légumes et fromages des producteurs de chez nous.

Le stand du Vaucluse sera situé à l’entrée du hall 7.1 et de l’espace Région Sud. ©Département de Vaucluse

47e Assemblée Générale des Vignerons Indépendants : « se réinventer pour rebondir »

Le Parc naturel régional (PNR) du Mont-Ventoux et l’AOC Ventoux organisent trois rencontres ‘Les Agri-Explorateurs du climat’ le jeudi 20 janvier à Entrechaux, le mardi 4 février à Saint-Pierre-de-Vassols, et le mardi 11 février à Sault, dans le but de rompre l’isolement des exploitations agricoles et viticoles face aux défis climatiques.

Dans le cadre du programme RES-MAB, qui réunit sept Réserves de Biosphère méditerranéennes sur les questions de la résilience des territoires face au changement climatique, le PNR du Mont-Ventoux et l’AOC Ventoux organisent trois réunions intitulées « Les Agri-Explorateurs du climat » ces prochaines semaines afin d’accompagner les agriculteurs et viticulteurs face aux défis climatiques.

Ces rendez-vous « s’adressent à toutes et tous, aux curieuses, aux inquiets, aux expérimentatrices, aux pragmatiques… », affirme le Parc. L’objectif est de rompre l’isolement des exploitations agricoles et de les aider à trouver des solutions innovantes pour penser sur le long terme.

Au programme de ces formations, animées par Marie Pons-Ramells et Isabelle Fabre, avec le soutien technique de l’Université Populaire Ventoux : des moments d’échanges, des visites, des diagnostics, des formations, des Infrastructures agroécologiques financées, des tests, mais aussi des supports.

Inscription gratuite par mail à l’adresse marie.pons-ramells@parcduventoux.fr ou directement en ligne.
Jeudi 30 janvier à Entrechaux de 13h30 à 17h30.
Mardi 4 février à Saint-Pierre-de-Vassols de 13h30 à 17h30.
Mardi 11 février à Sault de 13h30 à 17h30.

©L. Pamato – PNR du Mont-Ventoux

47e Assemblée Générale des Vignerons Indépendants : « se réinventer pour rebondir »

Pour cette année 2025, Thierry Suquet, le préfet de Vaucluse, entend que l’action de l’Etat dans le département se focalise tout particulièrement sur 3 axes : la sécurité, la solidarité et la transition écologique.

« Contre la délinquance, contre ceux qui pourrissent la vie des habitants de nos villes, de nos bourgs et de nos villages, nous ne lâcherons rien », a affirmé sans ambages Thierry Suquet, préfet de Vaucluse lors de ses vœux 2025.
Faisant notamment allusion à l’incendie des véhicules de police au commissariat de Cavaillon dans la nuit du 8 au 9 octobre derniers, le plus haut représentant de l’Etat dans le département a rappelé que ce type de menace ne faisait que renforcer la détermination de l’ensemble des services de l’Etat dans sa lutte contre les narcotrafiquants.

Multiplication des fermetures administratives
« Vous pouvez compter sur moi, les services de la préfecture, les services de police et, je le sais, l’ensemble de la justice pour continuer à se mobiliser sur ce sujet, a-t-il poursuivi. A maintenir la pression sur les points de deal et mobiliser l’ensemble des leviers qui sont à notre disposition. C’est dans ce cadre-là que nous avons largement renforcé nos contrôles sur les pseudo-commerces suspectés d’être liés à ces trafics, qui font appel au travail et à l’immigration clandestine, qui permettent, probablement, le blanchiment d’argent. Nous avons multiplié les fermetures administratives et, là aussi, face à des adversaires qui connaissent les lois aussi bien que nous, nous utilisons tous les leviers en parfaite connaissance de cause. Cet enjeu de sécurité ne concerne pas que nos centres-villes. Vous le savez, la violence s’étend aussi dans les villages, elle s’ancre dans le monde rural et le Vaucluse ne fait pas exception. »

« Avoir un titre de séjour, ce n’est pas un passe-droit pour commettre des délits. »

Thierry Suquet, préfet de Vaucluse

« Enfin, en matière de sécurité, nous devons être intransigeants vis-à-vis des personnes étrangères qui viennent troubler l’ordre et la sécurité publique, prévient le préfet de Vaucluse. Nous sommes engagés, en lien avec les forces de l’ordre, dans un travail méticuleux qui nous permet de systématiquement étudier les infractions commises par des personnes étrangères et, quand elles sont en situation irrégulière sur notre territoire, de les raccompagner aux frontières et de rendre effectives les mesures d’éloignement prises à leur encontre. De la même façon, les étrangers en situation irrégulière mais délinquant ne peuvent pas se soustraire aux lois de la République. Avoir un titre de séjour, ce n’est pas un passe-droit pour commettre des délits. »

De l’affaire Pelicot aux questions des violences intrafamiliales
Avec l’affaire Pelicot, le Vaucluse a également était pendant 4 mois sous les feux de l’actualité avec la présence des médias du monde entier.
« Au-delà du défi médiatique et sécuritaire que cet événement historique a représenté, il nous a fallu être à la hauteur du retentissement social qui l’a engendré. Cela nous rappelle que même chez soi, chacun et chacune doit se sentir protégé, et que l’intégrité physique et morale de tous est un droit qui doit être absolument respecté, insiste Thierry Suquet. Je souhaite que nous soyons ensemble tous mobilisés sur la question des violences intrafamiliales ainsi que la défense des victimes. Je salue l’accompagnement des victimes aujourd’hui par les services de police et de gendarmerie. »

« Ce qui fait la dignité humaine, c’est de pouvoir vivre de son travail. »

La solidarité pour autre priorité
Outre la sécurité, Thierry Suquet a souhait aussi rappelé que la solidarité constituait un des autres axes fort de l’action de l’Etat dans le Vaucluse.
« Cette année, la loi pour le plein emploi a enclenché des transformations importantes et une réorganisation profonde des politiques de l’emploi, explique-t-il. Nous nous sommes profondément mobilisés sur les six derniers mois de l’année pour mettre en œuvre cet objectif de plein emploi en installant le comité départemental pour l’emploi, en le déclinant avec les comités locaux. Cette nouvelle dynamique, nous souhaitons qu’elle soit forte parce que nous pensons vraiment que l’emploi est un levier d’émancipation puissant, probablement le premier. Il n’est pas le seul, mais ce qui fait la dignité humaine, c’est de pouvoir vivre de son travail. »

Le défi de la transition écologique
Evoquant les enjeux environnementaux, le préfet de Vaucluse a tenu également à rappeler qu’il fallait veiller « à ce que la transition écologique et énergétique n’exclue pas les plus faibles de notre société. Cette transition écologique représente un défi majeur qui nous contraint à une action globale, commune et de long terme qui nous impose de voir un peu plus loin que nos échéances et nos annualités budgétaires. La transformation inéluctable de notre territoire doit être accompagnée et anticipée pour limiter les risques. »

L’agriculture vauclusienne en première ligne
L’adaptation de l’agriculture locale à ces problématiques constitue d’ailleurs un des axes majeurs de ces enjeux. Pour cela, la région Paca et le département ont été intégré dans un plan du ministère de l’Agriculture afin d’être accompagné dans la mise en place de logique de filière.
« Nous avons un premier projet purement Vauclusien qui sera labellisé en aires agricoles de résilience climatique dans les prochains jours, annonce Thierry Suquet. Cela permettra aux filières impliquées d’accéder à certaines aides pour rendre plus résiliente notre agriculture dans une logique d’atténuation du choc climatique et d’adaptation. Pour atteindre cet objectif nous devons aussi préserver notre ressource en eau, améliorer notre réseau d’irrigation et garantir la qualité de l’eau tant dans nos réseaux que dans nos rivières. »
La bonne gestion de l’espace de lutte contre l’artificialisation des terres s’inscrit aussi dans ces réflexions environnementales. « Au-delà des interrogations légitimes sur zéro artificialisation des terres, le vrai sujet que nous avons c’est la reconquête de nos centres vides, la reconquête de nos centres gourds et ça nous n’y couperons pas à l’avenir. »

De grands moments à venir
Enfin après avoir évoqué le 80e anniversaire de la Libération en août dernier ainsi que le passage de la flamme olympique le 19 juin en Vaucluse, le préfet annonce d’autres grands moments à venir pour le département.
« Il y aura Avignon Terre de Culture 2025 et le passage du Tour de France au Ventoux en juillet sans oublier bien sûr les Festival d’Avignon ou bien encore les Chorégies d’Orange. Autant d’événements qui donnent à notre territoire son dynamisme culturel, sa typicité et sa visibilité importante, se réjouit Thierry Suquet. Cela génère des moments de célébration et de convivialité dont nous avons tous besoin. »

La base aérienne d’Orange doit être une fierté pour le Vaucluse
« L’année 2025 sera marquée aussi par un événement d’ampleur, annonce le préfet. C’est l’ouverture au public de la base aérienne 115 d’Orange les 28 et 29 juin prochains. C’est la grande journée de l’aviation avec véritablement la possibilité de présenter au public les missions et les métiers de l’armée de l’air et de l’espace mais aussi pour mettre en évidence les enjeux autour de l’arrivée des rafales sur la base aérienne et le lien qui peut exister entre cette arrivée, le développement économique et l’aménagement du territoire. L’accueil de nos militaires et des nouveaux escadrons doivent devenir une fierté pour notre département. »


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Il a creusé son sillon pendant près de 50 ans, André Bernard prend sa retraite, mais il continuera à se battre comme un lion pour les paysans.

On le connait, le président de la Chambre d’Agriculture de Provence-Alpes-Côte d’Azur ne compte pas rester inerte en 2025. Celui qui a racheté l’exploitation ses parents à Uchaux dans les années 70, l’a agrandie au point qu’elle est passée de 6 hectares à 150 et qu’il a diversifié l’exploitation familiale avec de la tomate industrielle, des céréales, de l’ail, de la fraise et qu’il l’a adaptée aujourd’hui aux énergies renouvelables avec du photovoltaïque dans ses champs.

Sa vie de paysan engagé a débuté chez les JA (Jeunes agriculteurs) pour en devenir président en Vaucluse en 1982, membre du Bureau national, président régional, puis à la quarantaine, il passe à la FDSEA (Fédération des Syndicats d’Exploitants Agricoles). Élu à la Chambre d’Agriculture de Vaucluse, il porte haut et fort la voix des agriculteurs, devient président de celle du Vaucluse (2013-2019) puis pendant ces 5 dernières années, président de celle de la Région Sud. Une série de mandats de rencontres qui lui ont permis lui qui au départ savait à peine lire et écrire, d’apprendre, de se former, de s’enrichir. « Je n’avais qu’un BEPC en poche, mais grâce à l’enseignement agricole, j’ai réussi à m’élever au-dessus du CAP et à échanger avec des collaborateurs, des ingénieurs. Grâce à eux, j’ai continuellement évolué, engrangé des connaissances et des compétences. »

Ses combats

Ce dont André Bernard est le plus fier au terme de ses combats : « Avoir réussi, lors de la mise en place des aides de la PAC (Politique agricole commune de la Communauté Européenne), d’en récupérer l’intégralité pour la tomate industrielle, c’était un combat de titan en 2006-2007. En 2009, cela a été d’obtenir l’exonération d’une partie des charges sociales pour les paysans qui emploient des salariés, le coût du travail a été mieux payé. Et bien sûr ‘Med’Agri‘, que j’ai créé il y a une dizaine d’années. Le salon professionnel de l’agriculture méditerranéenne au Parc des Expositions avec des débats, des conférences sur les nouveautés, les techniques de pointe.

Il est une véritable caisse de résonance du monde paysan. Le miroir de toutes ses préoccupations : climatiques et environnementales, avec la raréfaction de la ressource en eau, les épisodes de gel, de canicule. Mais aussi la recherche du bien-être animal, de la mécanisation des tâches répétitives, de la décarbonation, de l’amélioration des revenus des paysans. La mondialisation de la concurrence est faussée par des règles différentes d’un pays à l’autre, y compris au sein du Marché Commun. Il est nécessaire d’avoir une souveraineté alimentaire alors que nous produisons seulement 15% de ce que nous consommons. Il y a urgence aussi de simplifier l’avalanche de normes et de contraintes inutiles qui s’abat sur nous avec une administration tatillonne qui nous traque jour et nuit par des injonctions mailées sur notre ordinateur.

« C’est chez les paysans qu’on compte le plus grand nombre de suicides »

Autre bataille dans laquelle s’est engagé André Bernard : que l’on prenne en considération les paysans. « On nous traite de pollueurs, de prédateurs, de criminels parce qu’on consomme de l’eau, qu’on utilise des fertilisants, qu’on pollue. Mais l’eau, on la rend sous forme de fruits et de légumes. On ne reproche pas aux gens de construire toujours plus de piscines ni aux joueurs de golf de pratiquer un sport gourmand en mètres cubes. Notre agriculture bénéficie d’un nombre impressionnant de labels (bio, AOP, AOC, IGP, Label rouge), c’est la preuve qu’elle progresse, produit des vins et du maraîchage de qualité. Et à cause de cet agri-bashing, c’est chez les paysans qu’on compte le plus grand nombre de suicides. 526 par an, selon un chiffre qui date de 2016. Depuis, il a dû s’aggraver, ce qui fait presque deux par jour. »

L’eau, une de ses principales préoccupations

André Bernard a pris le taureau par les cornes pour sécuriser l’irrigation en convainquant les élus, les préfets de Vaucluse et de la Drôme, la Région Sud, les syndicats de l’eau, de la nécessité d’irriguer les cultures grâce à un prélèvement mesuré de l’eau du Rhône, le fameux projet HPR (Hauts de Provence Rhodanienne). Un plan pharaonique d’hydraulique agricole qui concerne 81 communes et 3 500 exploitations sur une superficie de 87 000 hectares. « Le 1ᵉʳ objectif est d’économiser l’eau, réussir la transition écologique et maintenir une agriculture durable sur nos territoires, explique André Bernard. C’est le plus gros chantier en 50 ans, de 800M€ environ. Bertrand Gaume, notre ancien préfet, avait parlé d’un ‘immense puzzle’, mais c’est le prix de la survie de ce territoire ».

L’agriculture et les énergies renouvelables

Autre cheval de bataille d’André Bernard, toujours pour conforter et diversifier les revenus des paysans, en plus de l’œnotourisme, les énergies renouvelables. « Le photovoltaïque est une vraie richesse, une vraie valeur ajoutée, chez nous où le soleil brille plus qu’ailleurs. Elle rapporte entre 5 000 et 6 000€ par an et par hectare. Mais elle risque de profiter surtout aux gros propriétaires, donc je suggère qu’au-delà de 5 hectares, donc 25 000€, 1000€ soient alloués au paysan et le reste de l’argent soit réinvesti au bénéfice du territoire agricole et rural. Ça aiderait par exemple à l’installation des jeunes agriculteurs, dans un pays où 40% des exploitants agricoles ont plus de 55 ans et où il faut faciliter la transmission des fermes et des domaines. »

Et comme il n’est jamais à court d’idées novatrices, André Bernard a aussi installé sur ses terres d’Uchaux un ‘Fragolab’, des serres recouvertes de panneaux photovoltaïques sur 1 800 m² qui vont permettre de faire pousser plus vite des fraises de Carpentras. Elles seront précoces et ne subiront pas la concurrence de celles qui viennent d’Espagne.

La méthanisation

La méthanisation fait partie du champ des possibles pour que les finances des agriculteurs ne battent pas de l’aile. En 2023, André Bernard avait lancé à Tarascon l’opération ‘TOMMATES’ (Techniques, outils et méthanisation pour la multiperformance agricole des territoires et des systèmes). « Nous devons réfléchir à un nouveau modèle de production face aux contraintes sur le prix de la main d’œuvre et des charges sociales, sur le coût des matières premières et de l’énergie ». Lui qui préside la ‘Sonito’, qui regroupe les professionnels de la tomate industrielle, s’est aperçu que cette filière ne couvre que 10% de nos besoins en pulpe, sauces et coulis de tomates, de sorte que nous dépendons d’importateurs italiens, espagnols et chinois. Eux, précisément qui avaient englouti ‘Le Cabanon’, le fleuron connu dans la France entière, basé à Camaret, qui transformait 400 000 tonnes par an et avait même installé un pipe-line souterrain relié, à l’époque à l’usine Buitoni. « Pour que la tomate reprenne des couleurs, nous devons nous adosser à d’autres filières, riz, blé, légumineuses comme pois chiches et lentilles, développer la culture de la tomate en plein champ grâce à une agriculture régénérative et décarbonée.

Le méthane sera utilisé pour transformer les biodéchets en biogaz qui alimentera les sites agroalimentaires du territoire et le digestat, le résidu qui sort à l’issue du processus de méthanisation, riche en fertilisants, servira d’engrais. Ainsi, la boucle sera bouclée, un projet d’économie circulaire globale », précise-t-il. « On pourra même planter des herbes aromatiques, des fleurs, occuper l’espace sans tuer le sol grâce à une rotation. Sans parler des couverts végétaux qui permettent de diminuer la température de 14° quand le soleil cogne. » Un projet est en cours sur la commune de Piolenc, près de l’autoroute. L’ambition est de créer des îlots agricoles de 1000 à 1500 hectares, permettre aux exploitations de se moderniser pour être compétitives et fixer, à terme, des centaines d’emplois non délocalisables pour les futurs jeunes paysans.

Une envie de transmettre

Pour conclure, il reste optimiste et combatif. « Quand on nait pauvre, on se décarcasse. Nos grands-parents, nos parents ont su enjamber les obstacles, s’adapter aux métamorphoses de l’agriculture, investir dans des tracteurs. Nous aussi, nous avons pris en compte les attentes des ‘consom’acteurs’. Le paysan doit être considéré à sa vraie valeur, vivre de son travail dignement. Qu’on fasse tomber les barrières administratives inutiles, le monde ne nous attendra pas. Si nous ne faisons rien, le changement climatique va nous dépasser et nous avaler. Donnons aux jeunes l’envie d’avoir envie de vivre de l’agriculture qui façonne nos paysages et nous nourrit. »

« Je me bats comme un lion depuis 40 ans. »

André Bernard

André Bernard ne risque pas de disparaître du paysage agricole local, il va faire partie du ‘Collège des retraités’ à la Chambre régionale d’Agriculture, continue à l’ANIFELT (organisation des fruits et légumes transformés, pomme de terre, bigarreau, champignon, pruneau), et restera président de la Sonito et du Canal de Carpentras, qui couvre une zone irriguée de plus de 10 000 hectares. « Je serai là pour aider si nécessaire », résume-t-il dans un large sourire. Lui qui représente la 6ᵉ génération de la famille Bernard, dont le fils Sylvain a pris la suite, lui aussi engagé dans le syndicalisme agricole. Et à son tour, l’un de ses petits-fils, Adrien, 20 ans, laboure la terre de ses ancêtres. Transmission réussie, André Bernard !


47e Assemblée Générale des Vignerons Indépendants : « se réinventer pour rebondir »

Sonito, l’interprofession de la tomate destinée à la transformation basée à Avignon, figure parmi les 6 lauréats* de la 2e édition du Prix d’excellence de la planification écologique de la Région Sud.

Sonito, qui a été récompensé dans la catégorie ‘Entreprises’, a été distinguée pour son système innovant de culture de la tomate, Systomfert, dont l’objectif est d’apporter l’eau à des moments clés du cycle de la plante, et ainsi en réduire la consommation. Il s’agit d’un dispositif de production durable de la tomate de plein champ sur paillage avec film biodégradable qui optimise l’irrigation.

Créée en 1957, la Sonito avait pour première mission l’établissement de Contrats entre les producteurs et les usines selon les accords signés en son sein, puis le contrôle de la validité des livraisons en usine selon ces mêmes contrats, et le contrôle des livraisons. Aujourd’hui, l’interprofession travail à l’animation de la filière, la gestion des campagnes de production, la promotion des produits et du savoir-faire des professionnels, les relations avec les pouvoirs publics nationaux et européens ou bien encore la recherche et l’expérimentation (raisonnement de la fertilisation, raisonnement de l’irrigation, protection des cultures, veille technique, participation à des programmes internationaux de recherche…).

L.G.

*Les autres lauréats sont la société niçoise Qualisteo, Insite dans la catégorie ‘lycéens et jeunes’, l’Université de Toulon et la Communauté de communes Vallée des Baux-Alpilles dans la catégorie ‘collectivités locales’ et centre international des arts du mouvement dans la catégorie ‘associations’.

L’ensemble des lauréats de la 2e édition du Prix d’excellence de la planification écologique de la Région Sud. Crédit : Jean-Charles Verchere

47e Assemblée Générale des Vignerons Indépendants : « se réinventer pour rebondir »

En novembre dernier, Lucien Stanzione inaugurait La Maison de la lavande. Un symbole pour un secteur en souffrance car si la lavande est un patrimoine mondial il est acteur dans l’économie du Pays de Sault. Mais en fait c’est toute l’économie agricole qui est remise en question : le vin, la cerise, les élevages. Face à elle : le changement climatique, le poids des règlementations qui n’est pas le même selon les pays. Bref, nous sommes en pleine transformation de l’agriculture, des consommations alimentaires et les enjeux environnementaux. Et au bout du tunnel ? La souveraineté alimentaire.

Alors qu’il participait à l’inauguration de la maison de la lavande Lucien Stanzione, sénateur de Vaucluse ne cachait pas sa satisfaction :
«La structure incarne la valorisation des paysages tant économique qu’humaine », relevait-il. Cependant la lutte continue notamment : «La candidature Unesco (Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture), l’enveloppe historique de 10M€ que j’ai œuvré à faire voter et dont je continue de défendre l’application stricte (reste 4M€ à obtenir), la défense des huiles essentielles face aux réglementations à Bruxelles, les différentes Assemblées générales qui nous réunissent et permettent de mesurer le chemin parcouru, l’ouverture du nouveau centre de recherche de l’Inrae (Institut national de la recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement) à Avignon.» 

En juillet dernier le sénateur avait plus largement réuni les maires de Blauvac, du Crestet, de Flassan, de Venasque et de Saint-Saturnin-Lès-Apt, ainsi que des représentants de l’AMV 84 (Association des maires de Vaucluse), pour, dans ce contexte de changement climatique et d’interdictions successives de produits phytosanitaires plaider pour le maintien du dispositif Tode (Allègement du coût du travail en agriculture) ; Obtenir le renouvellement des enveloppes FranceAgrimer (expertise économique des filières) pour les investissements en matériel d’irrigation, de traitement et de protection des vergers et au maintien des aides à la restructuration et au développement des vergers pour garantir un budget consacré à la recherche, à la gestion de l’eau et HPR (Hauts de Provence Rhodanien), et aux actions prévues dans le Plan Agriculture Climat Méditerranée. Egalement, le sénateur était intervenu auprès de Sophie Primas, ministre déléguée auprès du Ministère de l’Europe et des affaires étrangères, chargée du commerce extérieur et des français de l’étranger pour promouvoir la cerise de Vaucluse dans le cadre du commerce extérieur.

Lucien Stanzione était également intervenu en octobre dernier lors de l’épisode de la fièvre catarrhale ovine afin qu’un fonds d’indemnisation dédommage les éleveurs impactés à hauteur de 250€ par bête.


47e Assemblée Générale des Vignerons Indépendants : « se réinventer pour rebondir »

L’Isema, école de commerce spécialisée sur les secteurs de la Naturalité et l’Isara, école d’Ingénieur en agronomie, innovation, alimentation et environnement, toutes deux implantées à Avignon, organise un nouvel afterwork ce jeudi 28 novembre sur le thème ‘La genade : richesse agricole et atouts santé’.

Les écoles Isara et Isema organisent, en partenariat avec le Syndicat France Grenade, une conférence thématique dédiée à la découverte de la grenade, sa production au niveau national et plus particulièrement en Région Sud, ainsi qu’aux bienfaits nutritionnels et à l’impact de ce fruit sur la santé.

Tous les aspects de la culture de la grenade seront présentés, de sa production à ses contraintes, en passant par les conditions climatiques requises ou encore sa valorisation. Solène Populus, diététicienne évoquera les bienfaits de ce fruit sur le corps lors d’une conférence aux côtés de Jean-Francis Rispoli, président du Syndicat France Grenade et producteur de grenades à La Tour d’Aigue, et d’Enora Jacob, chargée mission Bio de Provence et animatrice du Syndicat France Grenade. L’événement se clôturera par une dégustation de grenades fraiches et de jus.

Inscription en ligne.
Jeudi 28 novembre. De 18h à 20h. 105 Rue Pierre Bayle. Avignon.

https://www.echodumardi.com/tag/agriculture/page/4/   1/1