21 mai 2024 |

Ecrit par le 21 mai 2024

Notre libido est-elle en baisse ?

Une récente étude, dont on se saurait, bien sûr, mettre en cause sa probité, nous annonce tout de go, que nous français, aurions la libido en berne. Alors que celle-ci est un des piliers de notre identité et notre réputation, comment se « fesse » ?

Réalisée par l’IFOP, cette étude montre que les français font de moins en moins l’amour. Une baisse de 15 points en nombre de rapports, comparé à 2006, date de la dernière étude. Rappelons cependant que c’est du déclaratif et qu’en matière sexuelle il y a le dire et le faire. Mais bon. Cette progression de l’inactivité sexuelle est plus marquante chez les jeunes adultes. En effet, plus d’un quart des jeunes de 18 à 24 ans admettent ne pas avoir eu de rapport les 12 derniers mois, soit 5 fois plus qu’en 2006.

Dans les causes on pense de suite au contexte général. Dans ce monde aujourd’hui particulièrement anxiogène où les catastrophes n’en finissent pas de nous tomber sur les pompes, ce n’est pas surprenant. On n’a plus forcément le cœur à la bagatelle. Les experts expliquent aussi qu’aujourd’hui, vie conjugale épanouie ne rime pas forcément avec vie sexuelle active. Ainsi, la société évoluant, l’injonction de la performance serait aujourd’hui bien moindre. De la même manière, ce qu’il est convenu d’appeler le devoir conjugal ne serait plus une obligation. Ouf !

Les écrans : un tue l’amour

Sont également pointés du doigt les écrans du numérique. Après les conversations et la sociabilité, ces merveilleux instruments, dont l’omniprésent smartphone, nous couperaient aussi l’envie. Un tue l’amour. C’est ainsi, que près de la moitié des personnes interrogées dans cette étude reconnaissent avoir déjà « évité » un rapport sexuel pour regarder un film ou une série. Idem pour les jeux vidéo et les réseaux sociaux. On vit décidemment une époque formidable.

On attends avec une certaine impatience le développement de l’IA (Intelligence Artificielle) qui pourrait sans doute nous permettre, dans un avenir proche, de nous passer de tout rapport.

Mais cette étude montre également que chez les Français sans activité sexuelle, c’est plus le «manque de tendresse» qui fait vraiment défaut. Et là, les écrans de nos vies virtuelles ne peuvent y jouer le rôle de substitut. Une petite raison d’espérer ?


Notre libido est-elle en baisse ?

Une étude publiée par Harris Interactive pour Xlovecam montre qu’en dépit de la révolution féministe portée par le mouvement #MeToo, la sexualité de la majorité des Français(es) reste marquée du sceau de la domination masculine.

Alors que la majorité des couples hétérosexuels sont encore formés d’hommes plus âgés que leur compagne, cette enquête montre que ce modèle conjugal avec un écart d’âge en faveur de l’homme n’est pas forcément le fruit du désir d’une majorité de la gent féminine.

Si les deux tiers (65%) des nouveaux mariages hétérosexuels en France [INSEE, 2017] unissent une femme plus jeune que son époux, les femmes sont en réalité loin d’être favorables à cette forme de « domination de l’homme par l’âge »[1]: à peine une Française sur quatre (26%) aspire dans l’idéal « à un conjoint plus âgé », soit une proportion plus faible que ce que l’INED pouvait observer dans ses enquêtes des années 50 ou 80[2].

Dans l’idéal, les Françaises expriment plutôt leur préférence pour un partenaire amoureux « du même âge » (à 61%). Mais cette situation égalitaire reste rare au regard du faible nombre de mariages hétérosexuels entre personnes du même âge : à peine 12% des mariages célébrés en 2017 étaient dans cette configuration (contre 23% des mariages où la femme était plus âgée que son conjoint).

Les femmes désirant un conjoint « plus jeune » restent, elles, peu nombreuses (13%) par rapport à la forte proportion d’hommes (34%) qui préféreraient, eux, avoir une conjointe qui soit leur cadette. Or, difficile de ne pas voir dans leur goût pour les femmes jeunes un penchant pour un modèle conjugal traditionnel où, souvent, écart d’âge et écart de revenus y forment les deux piliers de la domination masculine.

Comment expliquer que l’écart d’âge moyen des unions reste aussi déséquilibré alors que les femmes aspirent à un modèle de couple plus égalitaire sur le plan générationnel ?

Cela tient probablement au fait que ces unions sont souvent le fruit d’un compromis qui s’effectue sur des critères d’âge plus masculins que féminins. Mais pourquoi les femmes acceptent des partenaires plus âgés qu’elles ne le souhaiteraient ? Plusieurs facteurs doivent jouer, mais le fait que nombre d’hommes refusent que « la femme domine par l’âge (…) sans doute par crainte d’une infériorisation sociale (…) aussi symbolique soit-elle »[3] ne joue pas en faveur d’une inversion des normes. Par ailleurs, beaucoup de femmes valorisant encore la maturité du conjoint comme un élément de sa « virilité sociale », les personnes de sexe féminin s’avèrent généralement réticentes à toutes perspectives de couple avec un partenaire plus jeune, comme l’a encore montré l’enquête Épic de l’INED (2013-2014).

Enfin, il faut rappeler que les goûts sexuels masculins restent dominés par la recherche de physiques féminin marqués par le sceau de la jeunesse, comme l’illustre bien cette étude montrant que 40% des hommes préfèrent les partenaires sexuels plus jeunes (contre à peine 19% des femmes).

Le coït hétérosexuel reste encore largement à l’initiative de la gent masculine

Chez les personnes en couple, la sexualité conjugale reste largement le fruit d’un désir masculin si l’on en juge par la proportion massive de femmes (70%) qui reconnaissent que c’est leur partenaire qui a le plus souvent envie de faire l’amour.

À peine trois femmes sur dix reconnaissent que c’est elles qui ont le plus souvent envie de faire l’amour dans leur couple, et contrairement à certaines idées reçues, l’initiative féminine est à peine plus forte chez les jeunes femmes de moins de 35 ans (33%) que chez celles âgées de 50 ans et plus (28%).

De même, la diversification du répertoire sexuel au sein du couple s’avère une attente nettement plus masculine que féminine : l’envie d’essayer de nouvelles pratiques sexuelles est deux fois plus forte chez les hommes (49%) que les femmes (28%) sauf chez les jeunes de moins de 35 ans où l’écart entre les deux sexes est moins prononcé (64% chez les jeunes hommes, contre 48% chez les jeunes femmes).

De manière plus générale, les hommes se jugent d’ailleurs plus « entreprenants » que les femmes sur le plan sexuel : 58% des hommes qualifient leur sexualité de « entreprenante », contre 46% des femmes.  Et ces dernières sont d’ailleurs sensiblement moins nombreuses (42%) que les hommes (52%) à juger que leurs rapports sexuels sont diversifiés.

Les femmes prennent toujours moins de plaisir que les hommes

Alors que la moitié des hommes en couple déclarent (53%) avoir systématiquement un orgasme lors d’un rapport sexuel, c’est le cas de seulement une femme sur trois (33%).

Positivons toutefois, puisque ce « gap orgasm » semble se réduire au fil du renouvellement des générations… En effet, si la proportion de personnes ayant un orgasme systématiquement est deux fois plus forte chez les hommes de plus de 50 ans (57%) que chez les femmes du même âge (32%), ce fossé orgasmique est beaucoup plus réduit dans les jeunes générations : 31% des femmes en couple de moins de 35 ans déclarent avoir eu un orgasme systématiquement lors de leur rapport, contre 41% des hommes du même âge.

Et cet « effet de génération » se retrouve dans les caractéristiques des femmes déclarant avoir globalement une sexualité « épanouie ». En effet, si les d’hommes épanouis sexuellement sont aussi nombreux chez les jeunes de moins de 35 ans (72%) que chez les plus de 50 ans (70%), ce n’est pas le cas dans la gent féminine où les jeunes filles sont nettement plus nombreuses à se dire épanouies sur ce plan (77%) que leurs aînées (61%).

Le coït hétérosexuel reste très phallocentré

L’accès des femmes à l’orgasme semble encore freiné par une sexualité de couple encore trop « phallocentrée ». Une des causes des difficultés féminines à atteindre l’orgasme tient sans doute au fait que les techniques de coït les plus pratiquées ne sont pas toujours celles les plus à même de procurer du plaisir à la gent féminine. C’est particulièrement le cas de la pénétration vaginale qui reste de loin l’acte sexuel le plus fréquent – 59% des femmes la pratiquent régulièrement – alors qu’elle n’est pas la plus efficace (cf. étude Ifop -Cam4 2015). Mais c’est aussi le cas de la fellation qui est une pratique sensiblement plus répandue (70%) que le cunnilingus (62%) chez les femmes alors qu’elle est très logiquement moins épanouissante pour elles. Pratique beaucoup plus occasionnelle, la sodomie s’impose quant à elle à un rythme relativement limité (40% des femmes déclarent avoir déjà pratiqué dans leur vie, dont seulement 6% de manière régulière), ce qui tient probablement au fait qu’elle reste un moyen d’accès difficile à l’orgasme : seule une femme sur quatre jouit aisément en explorant le versant anal de sa sexualité (cf. étude Ifop-Cam4 2014).

A noter que la forte prévalence de la pénétration lors du coït ne tient pas qu’aux préférences masculines en la matière, mais aussi au fait que, pour beaucoup, elle n’est pas une pénétration vaginale au sens strict, c’est-à-dire sans autre forme de stimulation.

En effet, s’il faut évidemment relativiser l’opposition désormais désuète entre « orgasme vaginal » et « clitoridien », force est de constater que les femmes qui jouissent avec un partenaire sont aussi nombreuses à avoir un orgasme via une stimulation externe de leur clitoris (39%) que via une stimulation interne de leur vagin (37%). Et lorsqu’elles se masturbent, la proportion de femmes jouissant via une stimulation externe de leurs clitoris est encore plus massive : 69%, contre seulement 9% qui jouissent via une forme de pénétration vaginale.

Le poids de la « culture porn »

Véhiculées par la pornographie, mais aussi le cinéma, la publicité ou les réseaux sociaux, les normes sexuelles et corporelles dominantes ne sont pas sans effet sur la sexualité des Français(es) : nombre de femmes rapportant notamment leur inhibition dans leur rapport au corps (ex : pénis, vulve, épilation) et/ou à la sexualité (ex : pression à la performance).

Près des deux tiers des Françaises (62%) admettent ainsi avoir déjà été complexées par leur corps dans le cadre de leur sexualité, contre moins d’un homme sur deux (47%). Et ces complexes corporels se font particulièrement ressentir chez les jeunes femmes de moins de 35 ans : 51% d’entre elles déclarent avoir actuellement honte de leur corps dans le cadre de leur sexualité, soit deux fois plus que ce que l’on mesure chez les jeunes hommes du même âge (24%).

De même, la reproduction de pratiques sexuelles vues dans des films X – telles que la fellation ou la sodomie – s’avère une source d’anxiété non négligeable dans la gent féminine.

Une majorité de Françaises (51%) déclare avoir déjà été complexée par le fait de ne pas aimer certaines pratiques comme le sexe oral ou anal, soit près du double de ce que l’on observe chez des hommes (30%). L’intégration de pratiques popularisées par le porno dans le répertoire sexuel est donc génératrice d’anxiété chez nombre de femmes qui y voient sans doute un « passage obligé » alors qu’elles n’y trouvent aucune forme d’épanouissement personnel.

La pression à être un « bon coup » pèse plus sur les épaules masculines

En effet, les effets prescriptifs du discours sur l’importance de la réussite sexuelle du couple et de la réciprocité du plaisir dans la relation conjugale ne sont pas sans effets inhibiteurs sur la sexualité des Français : une majorité d’hommes (55%) admettent avoir déjà été complexés à l’idée de ne pas réussir à satisfaire leurs partenaires, contre 41% des femmes.

Une étude dirigée par :
Magalie Gérard, Directrice adjointe du Département Politique – Opinion
Morgane Hauser, Directrice d’études au Département Politique – Opinion
Rosalie Ollivier, Chargée d’études au Département Politique – Opinion

Étude Harris Interactive pour XloveCam réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 6 au 11 mai 2023 auprès d’un échantillon de 1 518 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

[1] Bozon Michel. Les femmes et l’écart d’âge entre conjoints : une domination consentie I. Types d’union et attentes en matière d’écart d’âge. In: Population, 45e année, n°2, 1990 pp. 359.
[2] Cf Alain Girard, Le choix du conjoint. Une enquête psychosociologique en France, Paris, PUF-INED, 70, 1964. ET Michel Bozon et François Héran, Enquête « Formation des couples » (INED 1984) réalisée auprès de 2957 personnes de moins de 45 ans, vivant en couple, mariées ou non.
[3] Bozon Michel. Les femmes et l’écart d’âge entre conjoints : une domination consentie I. Types d’union et attentes en matière d’écart d’âge. In: Population, 45e année, n°2, 1990 pp. 353.


Notre libido est-elle en baisse ?

De plus en plus de personnes recherchent (et trouvent) un partenaire à l’aide de sites et d’applications de rencontre. Selon le Digital Market Insights de Statista, l’ensemble des services de rencontre en ligne – rencontres sérieuses et occasionnelles, matchmaking – devraient atteindre plus de 440 millions d’utilisateurs actifs dans le monde à la fin de 2023. Il est estimé que ce segment devrait générer plus de 7,5 milliards d’euros de revenus à l’échelle mondiale cette année.

Les États-Unis représentent de loin le premier marché. Il s’agit du pays où le pourcentage de la population utilisant les plateformes de rencontre est le plus élevé, soit 21,9 %. C’est également le pays dans lequel ce segment génère le plus de chiffre d’affaires, avec une taille du marché estimée à plus de 2,4 milliards d’euros en 2023.

Les services de rencontre en ligne sont également très populaires dans les pays européens, comme au Royaume-Uni (taux de pénétration de 19,1 %), au Benelux (plus de 16 % aux Pays-Bas, Luxembourg et en Belgique), ainsi qu’en France (12,7 %). À l’échelle mondiale, le Royaume-Uni représente le cinquième marché le plus important, avec des revenus estimés à 334 millions d’euros cette année.

Bien que le taux d’utilisation de ces plateformes soit nettement plus faible en Inde et en Chine (respectivement 9,1 % et 5,8 % de leur population), la taille de ces deux pays se traduit par des revenus qui dépassent de loin ceux générés en Europe. La Chine et l’Inde représentent ainsi respectivement les deuxième et troisième marché les plus lucratifs pour les services de rencontre. Ensemble, ils concentrent près du quart des revenus mondiaux du secteur.

Tristan Gaudiaut pour Statista.


Notre libido est-elle en baisse ?

Dans sa nouvelle étude réalisée à l’occasion de la Saint-Valentin, QAPA, la plateforme de recrutement par l’intérim, révèle que le télétravail aurait augmenté la libido des Français. Ainsi, 72% de ces derniers avouent faire plus l’amour en ‘home office’.

Avec la crise sanitaire, le télétravail s’est largement démocratisé. Une conséquence inattendue du home office est que 77% des Français pensent que rester à la maison fait baisser l’infidélité. Une idée qui se renforce puisqu’ils étaient 73% à le déclarer en 2021.
Si les Français sont moins infidèles avec le télétravail, ils sont nettement plus actifs avec leur partenaire. Ainsi, 72% déclarent faire plus l’amour avec leur conjoint quand ils sont en ‘home office’. Une pratique qui se répand puisque seulement 64 % l’avouaient en 2021.

Les Français ne croient plus en l’amour… au travail !
Déjà en 2021, 54% des Français pensaient qu’il n’était plus possible de trouver l’âme sœur dans le cadre de leur activité professionnelle. En 2022, c’est encore plus le cas ! En effet, plus de 58 % des personnes interrogées avouent ne plus croire possible de tomber amoureux au travail.

Et pourtant…
51% des Français déclaraient en 2021 avoir déjà eu au moins une fois une relation amoureuse dans le cadre de leur travail. Un phénomène qui ne recule pas mais qui progresse puisqu’ils sont 53% en 2022 à s’amouracher dans le cadre professionnel.

Vive les réunions entre collègues
Ce sont toujours les relations amoureuses entre collègues qui sont les plus fréquentes : 42% en 2021 et 44% en 2022. C’est en effet ce que déclarent 42 % des Français. En 2022, 39 % des Français considèrent que ces rapprochements sont davantage favorisés par les réunions tardives alors qu’avant la crise sanitaire, les afterworks et séminaires arrivaient en tête avec 44%.

Un fantasme toujours présent
Si les Français peuvent tomber amoureux au travail, ils sont encore plus nombreux à passer à l’acte. En effet, 55% déclarent avoir déjà eu des relations sexuelles au travail (contre 53% en 2021). Et pour 89% des Français faire l’amour au travail est véritablement un fantasme (84% en 2021).

L.G.

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