2 août 2025 |

Ecrit par le 2 août 2025

Tourisme : l’Ardèche à toute vapeur

À l’arrêt depuis décembre 2022, l’authentique locomotive Mallet 403 mise en service pour la 1re fois en 1903 a officiellement repris du service mardi 1er juillet sur la ligne du Chemin de fer du Vivarais. Les touristes peuvent donc à nouveau vivre l’expérience unique d’un voyage à vapeur à travers les paysages spectaculaires des Gorges du Doux, à bord d’un train tractée par une machine classée monument historique. 

Mardi 1er juillet dernier. 12h00 tout pile. Comme prévu. Comme vendu. Après de très long mois d’attente et une restauration minutieuse de la plupart de ses organes vitaux à commencer par sa chaudière tubulaire sortie tout droit de l’imagination d’un certain Marc Seguin à la fin des années 1820, la locomotive Mallet 403 entre sous un soleil écrasant en gare de Lamastre dans un petit panache de fumée. 

Mise en service pour la 1re fois en 1903, la vénérable grand-mère n’a pas fait ce voyage seule puisqu’elle a parcouru en un peu plus d’une heure et demi les 28 kilomètres qui séparent la gare d’arrivée de son point de départ (Saint-Jean-de-Muzols) avec 5 wagons attelés à ses basques dont un dédié uniquement au transport des vélos, ce qui représente tout de même un ensemble de près de 200 tonnes. 

Perpétuer le train de l’histoire à travers le temps et l’Ardèche

Sans doute ne le savaient-ils pas au moment d’embarquer mais les déjà très nombreux touristes qui ont décidé ce jour-là de découvrir les Gorges du Doux à bord du petit Train de l’Ardèche viennent de vivre un moment historique. Totalement muette depuis décembre 2022, la Mallet 403 vient en effet de retrouver de la voix et par la même occasion, de renouer avec sa vocation originelle : assurer une desserte du plateau ardéchois depuis la vallée du Rhône. « La locomotive Mallet 403 incarne plus qu’un patrimoine technique. Elle est le témoin d’un siècle d’histoire ferroviaire ardéchoise. Sa remise en route moyennant un investissement de 287 000€ illustre l’engagement de la société Train de Ardèche en faveur de la préservation et de la transmission de ce riche héritage », a rappelé Kléber Rossillon qui exploite le site et donc le matériel roulant depuis 2013. Tout commence en réalité en 1886 quand est signée la déclaration d’utilité publique autorisant la création d’une ligne ferroviaire entre Tournon et Lamastre. L’exploitation en sera confiée à la société CFD (Compagnie des Chemins de Fer Départementaux) créée, elle, en 1881. Cinq ans de travaux mobilisant près de 1 000 ouvriers seront nécessaires pour poser les 28 premiers kilomètres de voies à flanc de montagne mais aussi pour construire 9 kilomètres linéaires de murs de soutènement, huit viaducs et un tunnel, le tout bien sur à la seule force des bras. Inaugurée en 1891, la ligne qui connait un franc succès – notamment parce qu’elle est utilisée pour transporter du public mais aussi des marchandises comme du bois ou bien encore du bétail- sera prolongée quelques années plus tard jusqu’au Puy-en-Velais (Préfecture du département voisin de la Haute-Loire) et desservira au passage les villes du Cheylard, de Saint Agrève et d’Yssingeaux, ce qui représente 200 kilomètres. Le trafic de passagers et le volume de fret ne cessant d’augmenter et les distances de se rallonger, l’utilisation de nouvelles motrices , à la fois plus puissantes (400CV) et plus maniables car articulées, s’impose. C’est dans ces conditions que vont être déployées une quinzaine de locomotive Mallet telles que la 403 (l’une des toutes dernières encore en vie), spécialement construites en Suisse pour le Chemin de fer du Vivarais. Le développement du réseau routier va progressivement sonner le glas de l’activité ferroviaire en Vivarais à la fin des années Soixante telle qu’on la connaissait jusqu’alors. Sous l’égide d’une association, l’exploitation de la ligne et du matériel va progressivement reprendre jusqu’en 2008 avant d’être confiée à un acteur privé, qui, accompagné de ses 25 collaborateurs, gère depuis l’activité avec un certain…entrain. Informations complémentaires et achat des billets sur les sites : www.trainardeche.fr ou www.velorailardeche.com

Un train d’activités pour rester sur les bons rails

Sélectionné en 2011 parmi plusieurs candidats pour assurer la relance de l’activité, le groupe Kléber Rossillon (également gestionnaire sur notre territoire de la Grotte Chauvet 2 et de la Tour de Crest est-il bon de rappeler) a développé de nombreux produits autour du « Mastrou » et cela, même si les paysages traversés et les communes desservies valent, à eux seuls, de vivre l’expérience. 

Le monde du cinéma ne s’y est d’ailleurs pas trompé. À l’image de François Truffaut, Bertrand Tavernier, Jean Becker et Josée Dayan, notamment, nombreux sont les metteurs en scène à avoir choisi, sur les conseils de leur chef-décorateur, d’y planter leur caméras pour y tourner quelques scènes. Des longs métrages comme Le Juge et l’assassin, Les enfants du marais, Knock, Arsène Lupin, Les Cracks ou bien encore Verlaine et Rimbaud comportent plusieurs scènes tournées ici. Emprunter le Train de l’Ardèche et parcourir la vallée du Doux permet aux visiteurs  d’inscrire leurs pas dans ceux de Bourvil, Michel Galabru, Benoît Magimel, Omar Sy, Romain Duris, Kristin Scott-Thomas, André Dussolier, Jacques Villeret, Michel Serrault, Jacques Gamblin ou bien encore Jean Rochefort mais pas que.    

Terminus de la ligne du Chemin de fer du Vivarais, la Gare de Lamastre héberge également l’office du Tourisme. DR

En plus d’accueillir régulièrement  des équipes de tournage, plusieurs voyages thématiques (et gustatifs pour certains) ont ainsi été mis en place à destination des touristes par le gestionnaire du site. Citons le train de la bière axé sur la zytologie, le train du sommelier (événement labellisé Vignes et Découvertes animé par un œnologue ), le train western qui permet de redécouvrir ce que fut la conquête de l’Ouest au temps des cow-boys et des indiens ou bien encore le train Fantôme avec son énigme à résoudre sans oublier le train des lumières destinés aux amateurs de coucher de soleil et le  train des fêtes, spécialement illuminé, qui circule, lui,  uniquement en période de Noël. Les amateurs de petite-reine peuvent eux utiliser le cyclo-train et partir ainsi à la découverte de l’Ardèche depuis Lamastre protégés des gaz d’échappement en utilisant pour cela les anciennes lignes désaffectées reconverties depuis en voie douce comme par exemple la dolce via. La pratique du vélo-rail est  en effet également proposée. Les visiteurs prennent place à bord de vélorails à l’aspect rétro spécialement conçus et réalisés par un artisan local. 5 personnes peuvent prendre place à bord de ces engins adaptés aux enfants de moins de 4 ans. La montée jusqu’au village de Boucieu-le-roi (village de caractère qui tire son nom de son illustre fondateur, Philippe le Bel) s’effectue à bords d’autorails restaurés. Plusieurs parcours permettent ensuite de découvrir les richesses naturelles et architecturales de la vallée du Doux , trait d’union entre la Vallée du  Rhône et le Massif central avec de surprises à chaque virage.

Frédéric Rolland (Echo Drôme-Ardèche), membre du Réso Hebdo Eco


Tourisme : l’Ardèche à toute vapeur

«J’ai été chef d’entreprise à 28 ans, en créant ma première société, relate Didier Hotte, ingénieur de formation, chef d’entreprise –Direction générale puis rachat de Somair-Gervat, création d’Hydralians, enseigne de distribution des métiers de l’eau et du paysage- à la retraite, ancien juge au tribunal de commerce d’Avignon et président de l’Apesa 8407 (Aide psychologique aux entrepreneurs en souffrance) et du Cip 84 (Centre d’information sur la prévention des difficultés des entreprise). Et je viens, aujourd’hui, vous parler des difficultés éprouvées par les chefs d’entreprise»

«L’Apesa 8407 –Vaucluse Ardèche, créée en 2017- est une association indépendante, départementale reliée à Apesa France –créée en 2013- qui signifie : ‘Aide psychologique aux entrepreneurs en souffrance aigüe’ explique Didier Hotte. Ces structures ont été fondées par les greffiers des tribunaux de commerce, sensibles au désarroi et profond mal être des chefs d’entreprise. Pour être précis, l’Apesa France est née de la rencontre professionnelle entre un Greffier : Marc Binnie (Greffe du Tribunal de Commerce de Saintes) et d’un Psychologue-Clinicien : Jean-Luc Douillard, sensibles au désarroi et profond mal être des chefs d’entreprise qu’ils rencontraient.»

l’Objectif
«En effet, l’objectif du dispositif créé par l’Apesa France, en 2013, est de venir en aide aux chefs d’entreprise en situation de détresse psychologique, voire suicidaire suite aux difficultés financières de leurs entreprises. Celui de l’Apesa 8407 reste le même porté, avant tout, par une équipe de bénévoles au service de ces dirigeants en grandes difficultés psychologiques.»

Une actualité brulante
«Nombre d’agriculteurs, de chefs d’entreprise et d’artisans se suicident. Or, l’on constate que ces suicides sont intervenus après d’importantes difficultés financières rencontrées dans leurs entreprises. Le fer de lance du dispositif Apesa 8407 est constitué par son réseau de sentinelles : agent consulaire, ancien juge, commissaire au compte, expert-comptable, avocat, pouvant détecter la crise suicidaire chez les chefs d’entreprise en état de vulnérabilité. Après que la sentinelle ait détecté cette souffrance aigüe, elle propose au dirigeant de lancer une alerte qui consiste à remplir un document non intrusif envoyé à une coordination nationale –et après accord du chef d’entreprise-. Celle-ci rassemble 12 psychologues, dont le plus proche, se mettra en rapport avec le chef d’entreprise, et fera le point avec lui.»

Eviter la crise suicidaire
«En cas de crise aigüe, le Samu ou les pompiers seront immédiatement diligentés auprès de la personne pour une prise en charge immédiate. Si, lors de l’entretien, le chef d’entreprise se révèle fragile, et nécessite un soutien psychologique, il sera alors accompagné par un psychologue proche de chez lui, l’association prenant à sa charge le coût de 5 à 7 séances de psychothérapie. Ces psychologues ont suivi des formations spécialement dévolues au profil des dirigeants.»

Le chef d’entreprise et le…gouffre
«En France, 9 000 personnes se suicident chaque année, dont 1 à 2 voire plus, par jour, sont des chefs d’entreprise. Dans l’année 2023-2024, le Vaucluse et l’Ardèche totalisaient 35 signalements, soit autant de personnes signalées par les sentinelles puis accompagnées pendant 5 séances mentionnées chez le psychologue. A fin avril 2025, nous sommes déjà à plus de 26 chefs d’entreprise signalés et accompagnés dans leur démarche de recouvrer un meilleur équilibre. Cette accélération est très préoccupante.»

Que vivons-nous là ?
«Nous vivons une période anxiogène, où les dirigeants sont assujettis au remboursement de la période post Covid. La Direction départementale des finances publiques (Ddfip) et l’Urssaf (l’Union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales) et les banques (PGE, prêt garanti par l’Etat) n’ont pas ou peu relancé les retards de règlement pendant la Covid. Les dettes se sont accumulées. Les organismes sociaux –à juste titre- sont en train de réagir. Le mal-être financier et psychologique croît chez les chefs d’entreprise.»

Le coût de l’accompagnement
«La problématique de l’Apesa 8407 est de pouvoir honorer ses engagements vis-à-vis de la coordination nationale et des psychologues. Heureusement, nous sommes soutenus financièrement par nos membres fondateurs, bienfaiteurs, par des organismes de santé au travail, ainsi que par la Région Sud-Paca. Cependant les chiffres du 1er trimestre 2025 évoquent une courbe croissante très importante de demandes d’aide psychologique des dirigeants qui va faire exploser notre budget. La prise en charge de l’accompagnement d’un chef d’entreprise pour 5 séances est d’environ 500€. Notre budget annuel est d’environ 20 000€. Au regard des derniers chiffres, pour répondre à la demande, nous aurions besoin, a minima, de doubler notre budget.»

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Que se passe-t-il après ces 5 entretiens ?
«En général, les chefs d’entreprise se sentent mieux. Exceptionnellement, deux séances supplémentaires peuvent être prises en charge -7 séances chez le psychologue en tout par l’Apesa 8407- Ensuite, soit le chef d’entreprise a redémarré son activité, ou s’est mis en redressement, ou en liquidation et, à partir de là, va rebondir. L’important ? Pour l’Apesa 8407 c’est la santé mentale et psychologique du chef d’entreprise. La santé financière de l’entreprise sera, quant à elle, plutôt examinée dans le cadre du CIP84, pour prévenir les difficultés financières des entreprises.» 

Que sont devenus les chefs d’entreprise ?
«Hélas nous avons tout vécu : Des chefs d’entreprise qui vont mieux, d’autres qui ont déclaré de longues maladies et là, ont été accompagnés par Caire 84 (Cancer aide info réseau entrepreneur). Lorsque le chef d’entreprise a une volonté de rebondir, il est dirigé vers 60 000 rebonds, association prenant en charge les chefs d’entreprise qui ont connu la liquidation, et qui souhaitent regagner l’entrepreneuriat ou revenir au salariat. Hélas, nous avons aussi déploré, il y a 3,4 ans, le suicide de deux hommes.» 

Y-a-t-il une corrélation entre l’impact des émotions et la santé ?
«Les chefs d’entreprise aidés sont à 75% des hommes et à 25% des femmes. Y-a-t-il une corrélation entre le poids de l’entreprise, l’impact des émotions et la santé, comme, notamment les personnes en affection de longue maladie, ou ayant déclaré une maladie grave ? Une sentinelle n’est ni médecin, ni psychologue. Elle est là pour détecter le mal être, une crise aigüe, voire suicidaire du chef d’entreprise. Pour le reste, nous ne nous permettons pas de faire une relation, dans la mesure où l’on ne va pas jusqu’à rentrer dans la notion médicale.»

En 2024, 682 chefs d’entreprise vauclusiens pont perdu leur emploi
Selon une étude de l’observatoire Altars/GSC, 682 chefs d’entreprise vauclusiens pont perdu leur emploi en 2024. Les très petites entreprises de moins de 3 salariés sont les plus touchées. Les secteurs les plus impactés sont le bâtiment, le commerce, notamment de détail, l’hébergement, la restauration et les débits de boissons, les services aux entreprises. Dans le Gard, 635 dirigeants se sont retrouvés au chômage.

Les infos pratiques
Cip 84 et Apesa 8407 au 06 11 55 61 97. Contact84@apesa-france.fr et cipvaucluse@gmail.com


Tourisme : l’Ardèche à toute vapeur

Ouvert en 2001, le musée du charronnage au car de Vanosc rend un hommage vibrant à Joseph Besset, un industriel ardéchois particulièrement visionnaire. On lui doit l’invention du car moderne et dans la foulée, la création de l’usine – aujourd’hui Iveco Bus – d’Annonay.

Contrairement à Louis Renault, André Citroën ou Armand Peugeot dont les patronymes sont assez logiquement passés à la postérité jusqu’à devenir des marques, peu nombreux connaissent Joseph Besset. L’histoire et la trajectoire de ce fils de paysan ardéchois devenu en son temps (soit à la veille et au lendemain de la Seconde Guerre mondiale) l’un des plus importants industriels de son époque le mériteraient pourtant. Joseph Besset a en effet révolutionner à sa façon le marché du transport de voyageurs par la route en repensant complètement l’architecture des autocars, contribuant ainsi à l’essor d’une nouvelle forme de tourisme. 

De Vanosc à Annonay en passant par Détroit

Son coup de génie : rapporter des États-Unis (où il est allé constaté de visu quels sont les avantages du travail à la chaîne tel qu’on le pratique dans les usines Ford) dans une France qui fait connaissance avec les congés payés, un nouveau brevet portant sur la construction des autocars, lesquels sont jusqu’alors construits de la même façon que le sont les camions. À savoir un gros moteur fixé à l’aplomb des roues avant, entre eux deux longerons sur lesquels on monte une carrosserie. Dénommé Garwood, ce nouveau concept, que Joseph Besset rapporte dans ses valises, consiste à assembler un châssis tubulaire autoportant sur lequel on vient fixer des tôles pour la carrosserie. Le moteur, rejeté à l’arrière, augmente le confort sonore, visuel et thermique des passagers  et facilite la conduite en réduisant considérablement le poids sur l’essieu avant. Convaincu du succès de cette technologie – que l’on retrouve aujourd’hui encore à bord de tous les cars et bus – et conscient que son activité de carrossier automobile ne peut que décliner sous l’effet de la production en grande série d’automobiles « standard », Joseph Besset va alors se focaliser sur cette activité dans sa toute nouvelle usine d’Annonay. 

Dès 1946, sortiront des ateliers annonnéens  plus de dix cars par jour. C’est le début du succès pour cet industriel venu du monde paysan. L’Isobloc, son modèle emblématique, sera constamment amélioré et construit jusqu’à la fin des années Cinquante. De nombreux modèles ont depuis succédé à l’Isobloc. 

© DR

Joseph Besset ayant été contraint de déposer le bilan en 1951, son usine d’Annonay sera renommée SAVIEM puis RVI (Renault Véhicules Industriels) puis Irisbus et enfin, à partir de 2013, IvecoBus. 

Avec près de 1300 personnes en activité, cette usine est le plus important site de production de bus en France, voire en Europe. 

Un musée pour entretenir la mémoire

Géré par une association (« La Vanaude »), un musée situé dans la petite commune de Vanosc (commune située à une dizaine de kilomètres d’Annonay) d’où était originaire Joseph Besset et où il a appris le métier de charron) lui rend hommage et surtout, permet de faire connaissance avec ses différentes réalisations comme le fameux Isobloc, modèle emblématique, qui sera produit sans interruption de 1938 à 1959 et aura contribué à véhiculer des millions de personnes (touristes, scolaires, ouvriers, etc) sur les routes de l’hexagone. Bichonnée par une poignée de bénévoles, une trentaine de véhicules y est exposée dont certains sont habitués à jouer les premiers rôles au cinéma.

10.000. Soit le nombre de visiteurs qui fréquentent, chaque année, le musée du Car

Sur la route des souvenirs

La création du musée est due à une  association culturelle (La Vanaude) à qui  une collection d’outils de charron a été confiée. Soutenue par la municipalité  de Vanosc, ). La rencontre avec André Besset, fils benjamin de Joseph, va contribuer, dans les années 1990, à faire germer l’idée d’une exposition retraçant le parcours professionnel du jeune charron devenu carrossier. La famille Besset va permettre de réunir des documents d’époque ainsi que des souvenirs précis sur Joseph et son usine. Offerts ou prêtés par des autocaristes pour certains, achetés pour d’autres – notamment quand il s’agit de pièces uniques de collection, véritable « patrimoine roulant » -, les véhicules exposés sont tous représentatifs d’une période de la vie de l’entreprise annonéenne de cars. 

Certains véhicules sont parfois en excellent état de conservation, d’autres sont pratiquement en état d’épave. Toute une équipe de bénévoles, aidés par des professionnels (carrossiers, peintres, mécano…), eux aussi bénévoles, se met à l’ouvrage et les épaves redeviennent comme neuves, tout en gardant leur cachet d’origine. Ainsi sont rénovés des véhicules de 1935, 1947, 1955, 1975. Les collections du musée sont réparties sur deux sites. Le premier a été ouvert en 2001 dans le village, sur la route de Burdignes. Un atelier de charron reconstitué avec sa forge montre comment les apprentis charrons apprenaient à réaliser des roues de chars et charrettes. Le musée expose de nombreux outils provenant de l’atelier d’Alphonse Landy où Joseph Besset a appris le métier, ainsi que des machines-outils d’époque, utilisées par les charrons, telles que : tour à bois, copieur à rais, dégauchisseuse – mortaiseuse, cintreuse…

Des documents et photographies des années 20 aux années 80 montrent l’évolution du métier de carrossier de l’ère artisanale à l’ère moderne dans les ateliers d’Annonay.



Une salle vidéo permet au public de revivre l’aventure de Joseph Besset, du charronnage au car. Le musée consacre une salle à l’exposition de maquettes et modèles réduits de cars anciens et modernes du monde entier.

En juillet 2007, un deuxième site est ouvert. Sur ce lieu de 1 000 m² sont exposés des pièces de charronnage (jardinière, charrette à bras, calèche) et des véhicules de l’ère artisanale à l’ère industrielle : voiture Rolland Pilain de 1929, Citroën P32 de 1935, Citroën P45 de 1947, Isobloc de 1943, de 1951 et 1955, autocar Chausson, des cars et bus Saviem dont un SC 10 et un S45, et Renault V.I. des années 70 et 80.

Apprenti charron devenu carrossier puis constructeur de cars à grande échelle, Joseph Besset s’est éteint en 1959, année où fut produit le dernier modèle Isobloc.  Il s’était reconverti, quelques années  plus tôt, dans l’ostréiculture sur le bassin de Thau.

par Frédéric Rolland / l’Echo Drôme-Ardèche membre du Réso Hebdo Eco


Tourisme : l’Ardèche à toute vapeur

Le second tour des élections législatives anticipées en France a accouché, dimanche 7 juillet 2024, d’un hémicycle sans majorité absolue et dominé par trois principaux blocs politiques (voir infographie en illustration principale ci-dessus). Avec 180 sièges, la coalition de gauche du Nouveau Front populaire a créé la surprise et devient la première force politique à l’Assemblée nationale. Elle devance le camp présidentiel (Ensemble), qui n’obtient que 163 députés élus, soit 82 de moins que les 245 élus il y a deux ans. En troisième position, le Rassemblement national et ses alliés LR ne remportent finalement que 143 sièges, selon les résultats définitifs communiqués par le ministère de l’Intérieur. Mais, avec plus de 30 % des suffrages exprimés au premier comme au second tour, le parti d’extrême droite continue de gagner du terrain et enregistre un gain de 54 sièges par rapport aux 89 remportés en 2022.

©DR

Avec 66,7 % des inscrits qui sont aller voter au premier tour et 66,6 % au second (contre respectivement 47,5 % et 46,2 % en 2022), il s’agit de la participation la plus élevée pour une élection législative depuis 1997. Concernant la représentation des femmes au parlement, la nouvelle Assemblée nationale compte 369 hommes et 208 femmes (36 %), soit un hémicycle moins féminisé que ceux issus des législatives de 2022 et 2017 (respectivement 37 % et 40 % de femmes).

Crédit : Le Trombinoscope
Crédit : Le Trombinoscope
Crédit : Le Trombinoscope
Crédit : Le Trombinoscope
Crédit : Le Trombinoscope
Crédit : Le Trombinoscope

L’extrême droite gagne du terrain en Europe

Le Rassemblement national n’est arrivé qu’en troisième position à l’Assemblée nationale à l’issue des élections législatives 2024, derrière le Nouveau Front populaire et la coalition présidentielle (Ensemble), mais cela ne doit pas occulter le fait que 32 % des électeurs français ayant participé au scrutin ont voté pour le parti d’extrême droite dirigé par Jordan Bardella, et que ce dernier représente le premier parti en nombre de voix à cette élection.

La montée de l’extrême droite semble ainsi se poursuivre en Europe, en témoigne les autres résultats de scrutins récents dans la région. La carte ci-dessous donne un tour d’horizon du score obtenu par une sélection de partis européens classés à l’extrême droite de l’échiquier politique lors de la dernière élection législative, en pourcentage des suffrages exprimés. Ces formations politiques présentent bien sûr des différences, mais peuvent être rapprochées sur le plan idéologique pour, entre autres, leur nationalisme, leur conservatisme social et leur rejet de l’immigration.

Outre-Manche, le parti Reform UK (anciennement Parti du Brexit), dirigé par Nigel Farage, a recueilli 14 % des voix lors des élections générales britanniques du 4 juillet 2024 (obtenant 4 sièges). Il s’agit de la première fois que ce parti europhobe et anti-immigration est représenté au Parlement du Royaume-Uni. En mars dernier, à l’issue des élections législatives anticipées au Portugal, le parti d’extrême droite Chega est devenue la troisième force politique du pays, en recueillant pas moins de 18 % des voix, quadruplant ainsi son nombre de députés au Parlement (de 12 à 48).

Un peu plus tôt, fin 2023, le parti d’extrême droite PVV (Parti de la Liberté), mené par Geert Wilders, est arrivé en tête des élections législatives aux Pays-Bas, obtenant 24 % des suffrages. En Pologne, la coalition centriste pro-européenne de Donald Tusk a récemment battu les nationalistes-conservateurs du PiS, qui étaient au pouvoir depuis huit ans. Mais avec 35 % des voix, le PiS restait une force politique soutenue dans le pays. En Hongrie, le Fidesz de Viktor Orbán est au pouvoir depuis plus de dix ans déjà. Il remporté une victoire écrasante aux dernières législatives de 2022 (54 % des suffrages) et forme actuellement une coalition gouvernementale avec le parti chrétien-démocrate NKDP.

Les prochaines élections législatives en Europe auront lieu le 29 septembre 2024 en Autriche, où l’extrême droite (FPÖ) avait obtenue 16 % des voix en 2019.

De Tristan Gaudiaut pour Statistahttps://fr.statista.com/


Tourisme : l’Ardèche à toute vapeur

Didier Perréol, Ardéchois aujourd’hui propriétaire d’un hôtel en Vaucluse, est le roi du quinoa, la petite graine sacrée des Incas, et défenseur de l’agriculture biologique et du commerce équitable.

Comme il l’écrit dans son livre Une graine sacrée : le quinoa (édité par Marabout), « Je suis natif d’un petit village, Saint-Désirat, non loin d’Annonay et j’ai grandi dans la maison de mes parents, au milieu des cerises et des vignes avec les deux pieds bien enfoncés dans la terre. »

Ce fils de paysans, après avoir suivi des cours d’agronomie, monte sa société de distribution en alimentation biologique. En 1989, il participe à un salon de Genève et remarque de petites pyramides de graines blanches sur un étal tenu par une certaine Adela venue de Bolivie. « J’ai compris que c’était le riz des Incas, là-bas dans l’Altiplano. Une graine qui avait nourri les bâtisseurs de l’empire des Incas, sacrée et vénérée depuis les civilisations pré-colombiennes et cultivée à 3 600 mètres d’altitude. »

Le quinoa n’est pas une céréale, elle appartient à la famille des épinards et des betteraves. Et c’est une mine de bienfaits, puisqu’elle contient des protéines, des acides gras polyinsaturés, du phosphore, du manganèse, du fer, de la vitamine B2, des anti-oxydants, mais absolument pas de gluten. Forcément, elle est recommandée par les nutritionnistes.

Didier Perréol survole la cordillère des Andes pour la 1ʳᵉ fois en 1992. Patron d’Ekibio à l’époque, il commercialise du riz de Camargue puis il crée sur place une filière de commerce équitable et solidaire avec les paysans boliviens. Ils sont 250 producteurs en contrat avec lui pour fournir 500 kg de quinoa par jour et vivre dignement de leur travail. « En 10 ans, le chiffre d’affaires d’Ekibio sera multiplié par 7, confie-t-il. 1000 tonnes par an de quinoa sont rincées à l’eau pour la désaponifier, dans une usine de 3 000 m². Tous les reporters d’Arte, de M6 et d’Envoyé Spécial sont venus voir comment je travaillais avec les paysans locaux, là-bas, dans l’Altiplano, pour saluer cette petite graine qui monte, monte, monte. Du coup, je suis devenu leader de l’importation de l’importation en Europe, le roi du quinoa, quoi ! »

Aujourd’hui à la retraite, mais toujours actif dans le Nord-Vaucluse, Didier Perréol savoure cette aventure humaine, d’autant plus qu’avec la tendance de fond du retour à la nature, au bio, le quinoa a su s’imposer sous toutes ses formes : en taboulé, en risotto, en couscous, en salade, en boulgour. Il est une alternative diététique aux pâtes et aux féculents et surtout, il ne coûte pas cher. De quoi en prendre de la graine…


Tourisme : l’Ardèche à toute vapeur

C’est dans le luxueux Hôtel Le Prieuré Baumanière, 5 étoiles Relais et Châteaux, qu’ont été remises les étoiles et les Bibs gourmands. Chez Jean-André Charial, l’un des chefs cuisiniers les plus réputés de France, à la tête de l’Oustau de Baumanière qui a vu toutes les stars depuis l’après-guerre, de la Reine Elizabeth II à Barack Obama, en passant par Churchill, De Gaulle, Paul McCartney et Mick Jagger. Il est aussi à la tête de la Cabro d’Or à quelques encablures de là, toujours aux Baux-de-Provence.

Depuis 9 ans, c’est avec la Halle Métro d’Avignon que sont décernés ces prix pour les chefs de Vaucluse, du Gard, de Drôme, d’Ardèche et des Bouches-du-Rhône. En tout, une cinquantaine de plaques rouges en lave émaillée. « Cette cérémonie permet aux chefs de se rencontrer, d’échanger, eux qui, d’habitude, sont toujours seuls avec leur brigade, dans leur cuisine. Là, ils passent un moment convivial dans un cadre de rêve », explique Jean-Luc Grégoire, patron depuis octobre de Métro au MIN de la Rue Pierre-Sémard.

Le Prieuré retrouve son étoile perdue

Le nouveau chef du Prieuré, c’est Christophe Chiavola, qui a débuté à Perpignan, a travaillé à Signes, dans le Var à deux pas du Circuit du Castellet, puis à Sète, et à Saint-Rémy-de-Provence. Il avait déjà décroché une étoile au Château de Massillan à Uchaux, une autre au Hameau des Baux dans les Alpilles et il est arrivé à Villeneuve il y a tout juste un an jour pour jour. « Avant moi, le restaurant avait perdu son étoile, on vient juste de la retrouver, à la grâce de dieu ! Dit-il. Cette maison a une âme entre vieilles pierres et arbres centenaires. L’important est de créer tout en s’amusant, dans un havre de paix, sympa, relax, sans stress ni chichi, avec une cuisine nature et pleine de saveurs. »

Son plat-signature : du veau de l’Aveyron à la seiche, avec des anchois fumés, une compressée de cèleri et d’algues et du jus corsé au figatellu. Au Prieuré, il propose deux styles, un à ‘La petite table’, façon bistrot avec par exemple un œuf bio cuit à 64°c avec du lard de porc noir de Bigorre, des petits-pois à la menthe, du poulpe grillé avec haricots verts, pommes de terre façon aïoli, et une volaille noire fermière label rouge rôtie au beurre accompagnée d’asperges grillées.

Christophe Chiavola propose aussi un dîner gastronomique avec artichauts barigoule, jambon jaune ibérique et gel bergamote ou gambas à la braise avec betterave et agrumes ou encore ventre de thon rouge crème d’Isigny et poutargue, une spécialité d’œufs de mulets, appelée « le caviar de Martigues. »

Christophe Chiavola.

Les autres lauréats du Guide Michelin 2024

Parmi les lauréats distingués ce lundi matin à Villeneuve-lès-Avignon : Glenn Viel, le chef triplement étoilé de l’Oustau de Baumanière qu’on voit toutes les semaines à la télé dans Top Chef, Christophe Bacquié, 2 étoiles au Mas des Eydins à Bonnieux, Clément Peine, 26 ans seulement, une étoile à La Mère Germaine, maison centenaire et chic de Châteauneuf-du-Pape, Xavier Mathieu au Phébus à Joucas, Mathieu Desmarest, ancien chef de l’Élysée né à Villeneuve, de Pollen à Avignon, Serge Chenet de l’établissement Entre vigne et garrigue à Pujaut, ou encore Florent Pietravalle à La Mirande, Fanny Rey de l’Auberge de Saint-Rémy-de-Provence, Le Vivier à l’Isle-sur-la-Sorgue, L’Oustalet à Gigondas ou La Vieille Fontaine à l’Hôtel d’Europe, Place Crillon.

Côté Bibs : Avenio, rue des 3 Faucons à Avignon, l’Agape, à côté, aux Corps-Saints, La Maison de Celou à Châteauneuf-de-Gadagne, La Table de Pablo dans le village de Villars, non loin d’Apt, les Maisons Du’O à Vaison, Le 6 à table à Caromb.

De quoi festoyer, en goûtant aux produits de saison locaux, avec des chefs passionnés, qui ne lésinent pas sur les heures passées à concocter de nouvelles recettes, à les réaliser avec leur équipe pour offrir le meilleur de leurs menus aux gourmets et gourmands.


Tourisme : l’Ardèche à toute vapeur

Samedi 13 mai, l’association Terre & Humanisme inaugurera ‘La Noria’, située dans le nord du Gard, dans la commune de Robiac-Rochessadoule, près de Bessèges. Cette ferme-pilote installée sur 5 hectares, sera consacrée à la production en micro maraîchage, à l’expérimentation paysanne et à la formation des publics qui souhaitent faire évoluer leurs pratiques ou s’installer en agro-écologie. Une initiative de l’association Terre & Humanisme, association fondée autour de Pierre Rabhi il y a bientôt 30 ans et dédiée à la diffusion et transmission de l’agro-écologie et conduite par Françoise Vernet dont l’interview se trouve en fin d’article.

Proposer de la formation professionnelle
A son actif ? Plus de 200 animateurs formés en agro-écologie, l’association a également sensibilisé plus de 80 000 personnes dans le monde et plus de 4 000 citoyens en France au jardinage et au potager. Objectif ? Démontrer la pertinence des modèles agro-écologiques à l’échelle professionnelle.

La Noria
La Noria sera dévolue au micro-maraichage. «L’idée que nous avons, avec la ferme de La Noria, est ambitieuse expose Françoise Vernet, présidente de Terre & Humanisme. Nous souhaitons non seulement former, transmettre et démontrer la viabilité territoriale de l’agro-écologie à la taille d’un domaine agricole, mais aussi monter, avec les autres acteurs du territoire, un lieu ouvert à visée sociale, environnementale, pédagogique et vecteur de lien en local.»  

Une ferme-laboratoire
Pour opérer le réaménagement de la ferme et la diversification des activités, Terre & humanisme a fait appel au bureau d’études Tero, puis travaillé avec 35 étudiants de l’Institut Agro Montpellier, pour organiser ce nouveau lieu de 5 hectares à l’expérimentation de techniques agro-écologiques, à la production à l’échelle paysanne et à son insertion dans le territoire.

La Noria DR

Accueillir les porteurs de projets agricoles et vivriers
La Noria a pour feuille de route la recherche de savoirs et de méthodes qui permettent de s’adapter à la sécheresse, de cultiver en assurant la fertilité et la valorisation des terres, en veillant à la sobriété en eau, à l’enrichissement de la biodiversité et en innovant face changement climatique. Le lieu vise la production de légumes en maraîchage bio-intensif sur petite surface avec faible mécanisation, agroforesterie et, à terme, l’élevage paysan dans le cadre d’un système de polyculture-élevage… les futurs paysans pourront se former auprès de maraîchers expérimentés, déjà installés sur place, qui commencent à approvisionner le bassin de vie de Bessèges. La formation pour tous ici. Pour les professionnels ici.

Au programme de cette journée inauguration et découverte
L’inauguration de la Noria, qui aura lieu ce samedi 13 mai, dès 9h30, proposera un marché de producteurs locaux et de plantes. La journée débutera avec mot du Maire de la commune de Robiac-Rochessadoule et discours de la présidente de l’association Françoise Vernet, des ateliers et animations, des table rondes sur l’alimentation et l’agriculture, du théâtre pour petits et grands, l’Assemblée Générale de l’association et une soirée festive avec le concert d’un groupe local. L’occasion pour les habitants du territoire de venir découvrir le projet porté par Terre & Humanisme dans ce lieu qui, pour certains, est bien connu pour avoir été leur producteur de légumes bio pendant des années.

Agroécologie ?
Selon l’Inrae (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement) « Face aux défis de la sécurité alimentaire mondiale, du changement climatique, de la restauration de la biodiversité, de l’épuisement des ressources, l’agroécologie offre un cadre de réflexion et d’innovation prometteur. »

Plusieurs leviers
« La technique propose plusieurs leviers pour assurer la production agricole, tout en réduisant l’utilisation des intrants et en préservant les sols et l’eau. Parmi ces leviers, le biocontrôle permet de réguler les maladies et ravageurs en utilisant leurs prédateurs naturels comme les oiseaux, les insectes, et les microorganismes auxiliaires. L’utilisation de ces régulations naturelles implique de favoriser la biodiversité dans les espaces cultivés. Autre levier de l’agro-écologie, la diversification des cultures, de la parcelle aux paysages, contribue à cette biodiversité et à la réduction de l’usage des intrants. »

La Noria DR

Les articulations des productions animales et végétales
« Ce cadre permet de réfléchir l’articulation entre les productions animales et végétales dans les territoires, mais aussi les articulations entre tous les organismes présents dans les écosystèmes. Ces évolutions, qui vont conduire à des productions et des produits plus hétérogènes, vont aller de pair avec l’évolution des régimes alimentaires. »

Terre & Humanisme
Est l’association pionnière de la transmission de l’agro-écologie en France et à l’international, dans 10 pays d’Afrique de l’Ouest et du pourtour méditerranéen. Créée en 1994, elle partage, depuis près de 30 ans, sa philosophie et ses savoir-faire avec les particuliers et les professionnels, et intervient dans 4 champs : la formation, la sensibilisation, l’accompagnement de projets et la vente de prestations d’expertise.
Terre & Humanisme. 471, Chemin du mas de Beaulieu 07 230 Lablachère. 04 75 36 64 01. Lundi, mardi, jeudi et vendredi de 9 à 12h et de 14 à 17h.

L’interview
Françoise Vernet, présidente de Terre & Humanisme
«Il y a plus dans le monde de paysans qui travaillent en agro-écologie, que de paysans qui travaillent selon nos méthodes disons ‘occidentale’, industrielle, conventionnelle, mécanisée, je ne sais comment on peut l’appeler… La lutte contre ce type d’agriculture est assez stérile. Nous mettons en œuvre ce que nous disons pour, plutôt, convaincre par l’exemple et donner envie d’être dans cette dynamique. Le rapport de 2011 d’Oliver de Schutter qui était le rapporteur aux questions alimentaires à l’Onu -Organisation des Nations Unies- (2008-2014) a été le premier à dire que dans une structure internationale que l’agro-écologie était la solution à tous les soucis que nous pouvions rencontrer.»

Françoise Vernet, présidente de Terre & Humanisme DR

Modèle économique
«Evidemment, nous ne sommes pas sur le même modèle économique, puisque la plupart des personnes qui travaillent en agro-écologie ne touchent pas les aides et n’ont pas des centaines d’hectares, même si, par exemple, Paul François, agriculteur en Charentes, a transformé son domaine de 300 hectares en bio. Si le bio et l’agro-agriculture ne sont pas le même sujet, cela donne une idée des transformations possibles des domaines agricoles vers une autre interprétation de l’agriculture. Les paysans travaillant en agro-écologie pratiquent la polyculture-élevage. Dans cet écosystème vertueux, ‘les déchets’ produits par les poules, les moutons, l’élevage permettent de fertiliser les terres. La question à se poser ? Quelles activités dois-je mettre en œuvre pour me rémunérer correctement et nourrir le territoire sur lequel j’habite ? Les personnes qui travaillent en agro-écologie sont motivées pour produire local, prendre soin de leur outil de travail : la terre, l’eau, la biodiversité, tous les habitants de la terre : invertébrés, insectes, micro-organismes qui permettront aux cultures d’être abondantes.»

En France, un agriculteur se suicide par jour
«Pourquoi ? Je ne saurais le dire mais je crois que ces agriculteurs ont mis le doigt dans un engrenage qui, à un moment donné, les contraints. Un exemple ? Ils se sont endettés pour un outil de traite, pour des tracteurs, pour acquérir un équipement qui correspond au modèle agricole qu’ils pensent durable. Et puis, à un moment donné, il n’y a plus d’eau, l’attaque d’un ravageur, la récolte peut être moins bonne pour plein de raisons… Le modèle économique, déjà fragile, ne tient plus. Vous vous rendez compte que vous ne pouvez plus payer les traites, vous allez faire pâle figure auprès de vos confrères, de vos voisins, alors que votre image –je suis fille d’agriculteurs- est et reste extrêmement importante. Plutôt que perdre la face, de montrer qu’on n’a pas été capable de gérer, ça amène certains agriculteurs, malheureusement, à se suicider.»

Pressions sociale et financière
«Quand j’étais toute petite, dans les années 1970, le paysan était considéré comme un plouc. Agriculteur n’était pas le métier le plus noble. Ce que nous défendons chez Terre & Humanisme, c’est de dire que ce métier de paysan est extrêmement technique. Là il n’y a pas de drones et de capteurs. Il y a une science du vivant très technique qui demande beaucoup d’expertise, qui a besoin d’être respectée, considérée, toute une population dont nous avons besoin.»

La Noria DR

Un exemple ?
«En Ardèche –département qui souffre du manque d’eau- nous n’avons eu aucun problème d’eau. Pourquoi ? Parce que nous avons mis au point des techniques : paillages, ombrières, création d’un puits, mises en place de cuves de récupération des eaux de pluie, ce qui nous a permis de ne pas souffrir du manque d’eau. D’ailleurs nous sommes en train d’écrire un livre qui sortira l’année prochaine pour accompagner les jardiniers sur ces questions de l’eau. Egalement, Olivier Filippi, pépiniériste à Perpignan,  jardine depuis deux ans sans eau. Il y a donc des solutions mais qui demandent un peu de temps, à être connues, diffusées, autant de techniques que nous diffusons lors de formations.»

Quel modèle économique face à la grande distribution ?
«Il est vrai que c’est compliqué pour les agriculteurs qui ont la pression pour les remboursements, les aides, la production. Ce sont les contraintes de leur modèle économique. Il y a ce manque de temps à mettre en place d’autres techniques. Je crains que beaucoup croient que, sans couverture phytosanitaire, il n’y ait point de salut. Egalement, lorsque l’on regarde la répartition de la marge entre le producteur et le distributeur, celle-ci révèle injuste. J’ai créé une Amap (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) que j’ai dirigée pendant 10 ans et je n’ai pas compris pourquoi le kilo de carottes à 1€ ne recelait que 12 centimes, au mieux, pour le producteur, alors qu’en Amap, ce même kilo, vendu un peu en dessous d’1€ revenait en totalité à l’agriculteur. A un moment tout cela devient indécent.»

Pourquoi cette compulsion de la profusion ?
«Aujourd’hui, au niveau mondial, nous produisons une fois et demie plus que ce dont nous avons besoin. Nous avons un problème de répartition, de déchets alimentaires : 12 à 15% du contenu des frigos en moyenne jetés. Est-il logique de ne produire que des porcs en Bretagne ?  Du blé dans la Beauce ? Que des noix à Grenoble ? Ne pourrait-on pas réfléchir à un monde plus vertueux pour le territoire ? Créer plus de biodiversité ? Le Gouvernement a payé les agriculteurs, il y a 20 ou 30 ans, pour qu’ils arrachent les haies, désormais on les paie pour qu’ils les replantent… Peu de ministres de l’agriculture comprennent vraiment les enjeux, peu ont pris le temps de les apprécier. Il y a les lobbies, 3 lobbyistes par député… parce que les groupes industriels réalisent que leur modèle économique est fini et qu’il faut changer.»  

Marché de la Noria DR

Ce qui me donne de l’espoir ?
«Le Covid nous a fait vivre ce que nous n’avions jamais vécu. Du jour au lendemain nous ne pouvions plus sortir de chez nous, prendre l’avion… C’est le traumatisme le plus dingue qui nous soit arrivé. Ce temps nous a questionnés, remettant en perspectives nos valeurs.»  

Nous avons fait notre 1er marché le 3 mai
«Plus de 60 personnes sont venues. Pas mal de personnes âgées, d’autres aussi, tous avec un pouvoir d’achat plutôt modeste. Ça a été génial. Il a fallu repartir récolter durant le marché, pour nous réapprovisionner et répondre à leur demande. L’agriculteur a un vrai rôle à jouer d’acteur économique, social, dans le nord du Gard qui est un territoire un peu en difficulté. Rien que pour cela La Noria a tout son sens, ici.»

Une collection de livre, aussi
«Nous avons sorti une quarantaine de titres chez Actes Sud avec Cyril Dion. C’était en ligne directe du film ‘Demain’ réalisé par Cyril Dion et Mélanie Laurent. Les gens sortaient du cinéma en nous disant que ça les inspirait mais qu’ils ne savaient pas comment faire. Nous avons alors créé cette collection chez Actes Sud, dans l’idée de soutenir cette envie, et surtout, de donner les moyens aux gens de se mettre dans l’action, de ne pas rester dans cette passivité qui peut nous tuer.»
La collection que Françoise Vernet dirige ici.

Françoise Vernet
Françoise Vernet-Aubertin a fait une école de commerce, ESLSCA Business School Paris (1989-1991), avant de partir vivre trois ans en Australie puis en Espagne.
Acheteuse pour le catalogue « Bien Joué » (1993-1996), puis pour les magasins « Nature & Découvertes » (1998-2008), elle crée le service marketing et devient directrice marketing et communication.
Elle a ensuite créé et dirigé la Fondation Pierre Rabhi (2009-2013) avant de devenir en 2013 Présidente de l’association Terre & Humanisme qui œuvre à la diffusion de l’agroécologie. Elle a dirigé le magazine « Kaizen » de 2014 à 2018.
Dans sa région, elle anime depuis plusieurs années l’AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) des deux villages et les Rencontres citoyennes de Poigny-la-Forêt.
Elle est également diplômée du Collège européen de naturopathie traditionnelle holistique (Cenatho) (2012-2016).

Elevage de poules

Tourisme : l’Ardèche à toute vapeur

Alors que 109 000 foyers Vauclusiens, pour un total de 351 000, sont éligibles à la prime carburant, seuls 50 488, soit 46% d’entre eux, en ont fait la demande, à la date du 13 février.

Un nombre qui peut paraître relativement faible compte tenu du contexte économique, mais qui est dans la moyenne du pourcentage de demandes dans les départements limitrophes. En effet, le pourcentage de demande parmi les foyers éligibles en Vaucluse est supérieur au même pourcentage dans les Bouches-du-Rhône (38%) et les Alpes-de-Haute-Provence (40%) mais inférieur dans les départements de la Drôme (49%), du Gard (49%) et de l’Ardèche (52%).

Foyers éligibles prime carburant par département

Pour rappel, le délai pour effectuer la demande d’indemnité de carburant de 100€ sur impots.gouv.fr a été prolongé d’un mois, soit jusqu’à la fin du mois de mars. Cette aide de 100€ est l’équivalent d’une remise de plus de 10 centimes par litre pendant un an pour un automobiliste moyen (12 000 km par an avec un véhicule consommant 6,5L/100km).

Au total, sur l’ensemble du territoire, 5,17 millions de demandes ont déjà été effectuées et le nombre d’indemnités versées ou en cours de versement est de 3,3 millions. A noter qu’un petit nombre de paiements sont en attente du fait de l’absence de RIB du bénéficiaire.

Pour rappel, le temps de traitement entre le remplissage du formulaire et le versement de l’indemnité est en moyenne de 10 à 14 jours.

Pour effectuer votre demande d’indemnité carburant, cliquez ici.


Tourisme : l’Ardèche à toute vapeur

Découvert en Ardèche et exploité depuis la fin des années Trente, labélisé Grand site de France depuis 2004, l’Aven d’Orgnac propose aux visiteurs une multitude d’expériences à vivre en surface comme dans les entrailles de la terre, que ce soit au cœur de la grotte aménagée la plus profonde de France comme au musée de la préhistoire voisin ou au travers les sentiers de randonnées qui serpentent au milieu de la forêt de chênes verts qui tapissent la région.

Descendre en rappel, suspendu à une corde,  à travers l’entrée naturelle comme le fit son inventeur, Robert de Joly, en 1935, ou plus simplement, emprunter les 720 marches qui permettent d’atteindre une profondeur de 120 mètres … Découvrir les secrets cachés de la grotte en parcourant la via-corda qui longe les parois de la plus profonde cavité naturelle aménagée de France … Déguster (les mardis et jeudis) dans l’intimité des profondeurs les meilleurs crus de la région, précieusement conservés à une cinquantaine de mètres sous terre à une température et à un niveau d’humidité constants … Faire plus ample connaissance avec nos ancêtres de la préhistoire et s’initier à l’art délicat de tailler des silex, d’allumer un feu en frottant deux brindilles l’une contre l’autre … Tenter de fabriquer des bijoux ou bien encore de chasser à la sagaie sont quelques unes des nombreuses activités qu’il est possible de vivre sur le site de l’Aven d’Orgnac. Et elles sont loin d’être les seules. Découvrir la faune et la flore locale en empruntant un des nombreux sentiers balisés au cœur de la garrigue et à l’ombre des chênes caractéristiques de ce pays, situé à la frontière de l’Ardèche méridionale et du Gard, est également possible tout comme il possible de partir à la découverte de la Baume de Ronze, un endroit préservé jadis peuplée par des tribus primitives distant de quelques centaines de mètres, ou bien encore de se lancer dans une chasse au trésor en attendant le soir venu, d’assister, en plein air, à une représentation de Dom Juan, version Molière…

© Frédéric Rolland

Labélisé Grand Site de France depuis 2004 et qualité Tourisme, titulaire de trois étoiles au guide vert Michelin, l’Aven d’Orgnac offre à ses visiteurs une multitude d’expériences à vivre au cœur d’un environnement protégé, préservé, riche en émotions, à commencer par la grotte en elle-même. Véritable chef d’œuvre de la nature, la cavité  qui offre une hauteur sous plafond de près de 60 mètres propose en effet une très grande variété de concrétions subtilement mises en valeur par un spectacle son et lumière qui en renforce la majestuosité. Vestiges de temps immémoriaux, palmiers géants, piles d’assiettes, buffets d’orgues, draperies et autres colonnes de calcite se dévoilent sous leurs plus beaux atours et illustrent à merveille 100 millions d’années d’histoire géologique. 

© Frédéric Rolland

À quelques mètres de la sortie de l’ascenseur qui permet de remonter des froides abymes (12° en permanence) sans le moindre effort, le musée de la préhistoire offre, lui, un face-à face saisissant avec nos très lointains ancêtres dans une muséographie qui offre aux visiteurs une approche moderne et ludique de la préhistoire via notamment la mise à disposition du public de nombreuses tables tactiles et bornes interactives mais aussi de nombreuses maquettes, matériels et scénettes reconstituées. Les plus hardis auront le loisir de renouer avec des gestes oubliés, ceux pratiqués il y a quelques milliers d’années quand l’homme, prenant conscience de ses capacités, des richesses et des dangers qui l’entouraient,  a commencé à vouloir domestiquer, apprivoiser son environnement. Une journée complète n’est pas de trop pour profiter pleinement d’un site qui nous replonge dans nos origines et qui pourtant, est plus que jamais ancré dans l’avenir.

Frédéric Rolland

© Frédéric Rolland

Côté pratique
Située à une vingtaine de kilomètres de Vallon Pont d’Arc sur la commune d’Orgnac l’Aven, aux limites de l’Ardèche et du Gard,  le site – accessible aux personnes à mobilité réduite, y compris la grotte – est ouvert sans interruption tous les jours du 1er février au 15  novembre et durant les vacances de Noël de 9h30 à 19 heures. Les tarifs – qui englobent la visite guidée de la grotte d’une durée d’une heure, l’accès au musée de la préhistoire et la participation aux différents ateliers thématiques – vont de 14,90€ pour un adulte à 9,90€  pour les 6-14 ans. Compter 11,90€ pour les étudiants, demandeurs d’emploi et familles nombreuses dès trois enfants. Possibilité de pique-niquer et de se restaurer sur place.  Parking ombragé et gratuit. Aire de jeux. Plus d’infos  et réservation : www.orgnac.com    

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