26 août 2025 |

Ecrit par le 26 août 2025

Arles, Saintes ou Sorcières, quand l’invisible tend la main

La Fondation Manuel Rivera Ortiz célèbre ses 10 ans à l’Hôtel Blain avec une exposition photographique ayant pour thème : l’exploration du mystère, de la magie et des mondes occultes. Elle nous invite à franchir le seuil de l’invisible et à sonder l’inconnu. Un événement original qui met en lumière les talents de plus de 20 photographes, chacun évoquant une sensibilité au sein d’un pays, d’un événement.

Il s’agira de lumières et de ténèbres pour Joan Alvado. Le sacré pour Ian Cheibub. Maja Daniels scrute le cas de Gertrud Svensdotter accusée de marcher sur l’eau alors qu’elle a 12 ans en 1667. La photographe s’affaire sur ce que l’on ne discerne peut-être pas dans les événements historiques et sociologiques. Benrido utilise un procédé de colorisation vieux de 160 ans pour promouvoir la créativité de ses confrères. Laura Lafon Cadilhac tente l’oracle photographique avec des habitants du Chili. Silvia Prio s’est intéressée à la vision poétique et magique des femmes tziganes. Virginie Rebetez contacte mediums et guérisseurs, construisant des ponts entre les gens et les lieux et faisant fi des temps et espaces différents. Wlad Simitch interroge la religion, l’art et le paranormal, notamment avec Sara la noire, la reine fugitive qui quitta Hérode le cruel et qui de païenne devient chrétienne quittant l’Egypte pour les Saintes-Maries-de-la-Mer.

Ann-Christine Woehrl met en lumière les femmes exilées du nord du Ghana accusées de malheurs, maladies et de morts, chassées de leur maison, de leur famille et de leur village. The reporter -media en ligne à but non lucratif- interroge les peuples autochtones de Taïwan. Laha Mebow, réalisatrice indigène de Taïwan fait confiance à la Terre qui crée et dispense toute chose. Young professionnals de Freelens et Photographes de Hamburg portfolio review confrontent contradictions, forces occultes et destinées humaines. Laif évoque le changement climatique, les conflits territoriaux pour s’ouvrir à la créativité et à la solidarité. Jann Höfer et Martin Lamberty dénoncent les 27 000m3 de déchets hautement radioactifs (DHA) produits par quelques humains en un temps record dont les rayonnements mortels impacteront les futures générations alors que le gouvernement de la RFA -République Fédérale Allemande, Allemagne de l’Ouest avant la réunification d’octobre 1990- recherche un site souterrain définitif censé protéger l’humanité de ces déchets pour au moins un million d’années.

Copyright Silvia Prio

Alexandre Dupeyron examine nos vanités, notamment au prisme des violents incendies de forêt qui révèlent notre violent rapport à la nature. Un écho aux mutations du vivant face aux bouleversements de l’anthropocène. Inland, coopérative internationale de 14 photographes trace, quant à elle, sa sensibilité à éduquer, transmettre et créer un impact au travers de documentaires évoquant un changement climatique toujours pas enrayé, la pollution qui s’aggrave et les libertés fondamentales qui régressent. Enfin il y a Weronika Gesicka qui illustre de façon humoristique les textes d’articles fictifs dans les encyclopédies pour démasquer les copies avec des images générées par l’intelligence artificielle. Son crédo ? Réfléchir à la fiabilité des faits et des sources d’information.

«Ce voyage interroge les concepts du bien et du mal : qu’est-ce qui est considéré comme néfaste, qu’est-ce qui relève du spirituel ? La sorcellerie et les pratiques occultes, souvent marginalisées, sont-elles des expressions d’un pouvoir mystique ou d’une insoumission aux normes sociales ?» expose Manuel Rivera-Ortiz, président fondateur de la fondation éponyme.

« La croyance et la sorcellerie reflètent nos peurs et nos aspirations. L’arrivée de l’écriture et la diffusion de la Bible ont fait émerger, de façon plus structurée le sacré et le profane, déclenchant les chasses aux sorcières, persécutant celles et ceux qui incarnaient un savoir ancien, une parole hors des dogmes, un contre-pouvoir redouté. »

© Call of The Valley, Alex KEMMAN/INLAND

« À travers la Vierge Noire et de Sainte Sarah, ‘Sortilèges’ interroge ces croyances populaires qui, entre dévotion et transgression, véhiculent cultures et époques, détaille Florent Basiletti, directeur de la fondation. La figure de la sorcière, tour à tour crainte et réhabilitée, se décline en une lecture féministe de l’histoire : symbole de pouvoir, de résistance et de connaissance interdite. »

« Fotohaus amplifie cette programmation avec la thématique Kontroverse et Paradoxe, invitant à explorer les tensions et les contradictions qui surgissent lorsque les croyances se confrontent à la réalité. Dans une société française et européenne marquée par le rationalisme, la spiritualité demeure souvent reléguée à la périphérie du discours dominant, oscillant entre fascination et rejet. »

« Sortilèges ouvre une réflexion sur les mémoires occultées des femmes et leur résonance dans notre monde actuel. La société occidentale, en érigeant le rationalisme en norme, a souvent rejeté ou minimisé les formes de spiritualité qui échappent à ses cadres institutionnels. Pourtant, ces croyances et ces pratiques marginalisées continuent d’exister, porteuses d’une autre lecture du monde. Peut-on encore accepter l’inexplicable ? Sommes-nous prêts à embrasser ces traditions, ces croyances et ces savoirs refoulés pour construire un monde plus ouvert ? »

Copyright Joan Avado, Os Bafismos da Meia Noite

« Les sorcières existent, sans chapeaux pointus, nez verruqueux et chaudrons, reprend Manuel Rivera-Ortiz. Elles existent dans le silence, dans les coins des cuisines où les abuelitas –petites vieilles- nouent des rubans rouges autour des herbes et murmurent des protections à voix basse. Elles existent entre la foi et la peur, dans les prières murmurées qui ne sont pas si différentes des malédictions, dans les regards échangés entre vieilles femmes quand un enfant tombe malade sans raison. J’ai grandi parmi elles, bien que personne ne les ait jamais appelées ainsi. »

« Une femme au bout de la rue ne quittait jamais sa maison sans une branche de Ruda –Ruda graveolens- épinglée à son chemisier. Et quand quelque chose n’allait pas—quand un enfant ne dormait plus, quand un homme se noyait dans l’alcool, quand une maladie persistait trop longtemps—quelqu’un connaissait toujours une personne qui pouvait aider. Une prière, un bain d’herbes amères, une bougie allumée au bon moment de la nuit. La science avait sa place, mais certaines choses dans ce monde avaient besoin de quelque chose de plus ancien et de plus sage. »

« À Pozo Hondo –en Argentine-, les femmes savaient des choses. Mamá laissait toujours du sel dans les coins de la maison, posé là comme un détail insignifiant mais jamais oublié. Abuelita attachait des rubans aux berceaux des nouveau-nés et glissait des petites mains d’azabache dans leurs poches pour éloigner le mal de ojo –le mauvais œil-. Une femme au bout de la rue ne quittait jamais sa maison sans une branche de ruda épinglée à son chemisier. Et quand quelque chose n’allait pas—quand un enfant ne dormait plus, quand un homme se noyait dans l’alcool, quand une maladie persistait trop longtemps—quelqu’un connaissait toujours une autre personne qui pouvait aider. Une prière, un bain d’herbes amères, une bougie allumée au bon moment de la nuit. La science avait sa place, mais certaines choses dans ce monde avaient besoin de quelque chose de plus ancien et de plus sage. »

© Ann-Christine WOEHRL

« La foi et la peur étaient si étroitement liées chez nous qu’il était impossible de dire où l’une s’arrêtait et où l’autre commençait. Le pasteur Romualdo nous disait de prier, et nous le faisions, mais tout aussi souvent, nous allions à la botánica, où saints et esprits se côtoyaient sur des étagères encombrées, et où l’air sentait l’encens et l’Agua de Florida. Certains appelaient cela de la superstition. D’autres appelaient cela de la survie. Peut-être était-ce la même chose. »

Les infos pratiques
Exposition photos. Arles MRO Sortilèges. Jusqu’au 5 octobre. Jusqu’au 31 août de 9h30 à 19h30. 6€. Du 1er septembre au 5 octobre de 9h30 à 18h. 18, rue de la Calade à Arles. Exposition dans le cadre des Mrofoundation.org

Copyright Sortilèges Communication

Arles, Saintes ou Sorcières, quand l’invisible tend la main

La plateforme de transport Blablacar vient de dévoiler le palmarès 2025 des villes les plus covoiturées en Provence-Alpes-Côte d’Azur*. Dans la 7e région la plus visitée de France sur BlaBlaCar cet été, l’essentiel des villes de Vaucluse sont en recul dans ce classement établit pour la 6e année. A l’inverse, le Gard est plutôt en hausse ainsi qu’Arles.

Cet été, les conducteurs vont proposer plus de 1,5 millions de places de covoiturage sur l’ensemble du territoire sur la plateforme de transport Blablacar. Parmi elles, 132 246 places sont à destination de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. De quoi apparaître en 7e position des régions françaises derrière le trio de tête inchangé par rapport à 2024 constitué d’Auvergne-Rhône-Alpes, d’Occitanie et de la Nouvelle-Aquitaine.

Les régions plus covoiturées de France. Crédit : Blablacar

Avignon, Orange et Sorgues dans le top 10 régional
Dans le détail, cette 6e édition du palmarès des destinations estivales 2025 de la plateforme faisant la promotion d’une offre de mobilité « à la fois économiques et écologiques » place Marseille en tête des villes de la Région Sud en matière de covoiture. La cité phocéenne gagne 3 places, pour se situer au 11e rang national, et détrône Aix-en-Provence (-1 place, 12e au niveau national). Arrivent ensuite Nice (26e, -4 places), Toulon (46e, +2 places) et Avignon (49e, -7 places).
Orange (61e, -3 places), Gap (74e, -13 places), Sorgues (80e, +2 places), Fréjus (87e, +1 places) et Salon-de-Provence (92e, -15 places) complètent le top 10 régional.
Au total, la cité des papes propose de 4 500 places de covoiturage cet été, 2 000 à Orange et 1 100 pour Sorgues. Bollène (97e, -3 places) et Pertuis (527e, -45 places) sont les autres communes vauclusiennes à figurer dans ce classement avec respectivement 965 et 683 places de covoiturage estival.
Malgré leur recul au plan hexagonal, la présence de 3 destinations vauclusiennes dans le top 10 régional confirme le rôle de carrefour de ce territoire et notamment des pivots de mobilités que représentent les autoroutes A7 et A9.

Classement des 10 premières villes de la Région Sud. Crédit : Blablacar

L’offre gardoise en hausse, idem à Arles
Dans le Gard, avec 7 300 places Nîmes occupe la 23e place (+4 places par rapport à 2024) et devance Alès (151e, +2 places, 1 700 places de covoiturage). Remoulins (considérée parfois comme la sortie d’autoroute ‘d’Avignon-Ouest’ bondit de 25 places au classement pour atteindre la 571e place dans le classement. A l’inverse, Bagnols-sur-Cèze chute de 91 places pour se situer en 580e position.

Crédit : Blablacar

Toujours dans le très grand bassin de vie d’Avignon, Arles gagne 4 places en proposant près de 1 300 places de covoiturage cet été. De quoi figurer en 107e position de ce classement national dominé par Paris, Lyon et Rennes (voir tableau ci-dessous). Un top 10 respectivement complété par Toulouse, Montpellier, Bordeaux, Nantes, Angers, Lille et Clermont-Ferrand.

L.G.

538M€ et 2,5 millions de tonnes de CO2 économisé
« Blablacar permet chaque année à 29 millions de ses membres de partager un trajet dans 21 pays, explique l’application. La plateforme s’appuie sur la technologie pour mettre en relation des conducteurs ayant des places libres avec des passagers se rendant dans la même direction, afin qu’ils puissent partager les frais du trajet. En 2024, la communauté de BlaBlaCar a connecté 2,6 millions de points de rencontre dans le monde et a permis 119 millions de rencontres entre les voyageurs. Les conducteurs ont économisé 538M€ en covoiturant, et tous les services de mobilité de Blablacar ont contribué à éviter l’émission de 2,5 millions de tonnes de CO2. »

*Méthodologie : Ces classements sont établis d’après le nombre de places réservées sur BlaBlaCar pour des voyages, entre le 1er et le 30 juin 2025, comparé à la même période en 2024. Avec 300 000 points de rencontre de covoiturage desservis chaque année, la densité du réseau BlaBlaCar permet d’étudier précisément les tendances de déplacement des Français.


Arles, Saintes ou Sorcières, quand l’invisible tend la main

Eric Dumas, de la libraire Lettres vives, recevra Brigitte Benkemoun, ancienne journaliste et rédactrice en chef à la télévision –France 2, Canal + et radio –France Inter et Europe 1-qui a également participé à la création de Zurban, un magazine culturel dévolu aux lecteurs d’Ile-de-France paru entre 2000 et 2006.

Brigitte se consacre désormais à l’écriture avec un nouvel ouvage sur la villa Benkemoun à Arles, construite en 1970 par l’architecte Emile Sala pour ses parents Simone et Pierre, labellisée patrimoine du XXe siècle en 2015 et restaurée en 2017.

Brigitte Benkemoun est l’auteure de La petite fille sur la photo : ‘La guerre d’Algérie à hauteur d’enfant’, 2012, aux éditions Fayard. ‘Albert le Magnifique’, septembre 2016, aux éditions Stock. ‘Je suis le carnet de Dora Maar’, mai 2019, aux éditions Stock, traduit en anglais et en espagnol. Sa vie pour Picasso : Marie-Thérèse Walter, mai 2022, aux éditions Stock.

Les infos pratiques
Lettre vives, La rencontre de juin. Rencontre avec l’auteure Brigitte Benkemoun pour la villa éponyme à Arles. Vendredi 6 juin 2025 à 18h30. 60, rue des Halles à Tarascon. 04 90 91 00 10


Arles, Saintes ou Sorcières, quand l’invisible tend la main

À l’occasion des 42e Journées Européennes du Patrimoine, qui seront célébrées du 19 au 21 septembre sur le thème du ‘patrimoine architectural’, France Télévisions lance la nouvelle saison du Monument préféré des Français. 28 monuments ont été présélectionnés, dont l’Amphithéâtre d’Arles.

Pour la cinquième année consécutive, les Français vont pouvoir choisir le monument qui représentera leur région parmi deux propositions. En 2023, les Sites antiques de Vaison-la-Romaine ont représenté la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, pour finalement terminer à la 8e place du classement finale. L’année dernière, la Villa et les jardins Ephrussi de Rothschild, à Saint-Jean-Cap-Ferrat, leur ont succédé et ont décroché la 6 place. Cette année en PACA, l’Amphithéâtre d’Arles est en compétition contre la Villa Kérylos à Beaulieu-sur-Mer.

Inspiré du Colisée de Rome, l’Amphithéâtre d’Arles a été construit à la fin du Ier siècle pour accueillir des combats de gladiateurs et de chasses. Inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO, il figure parmi les amphithéâtres antiques les mieux conservés d’Europe. Aujourd’hui, il accueille de nombreux événements toute l’année, et depuis 2025, le public a accès aux souterrains du monument, qui ont été restaurés.

Le public a jusqu’au vendredi 23 mai pour choisir le monument qui représentera la région PACA. En juillet, le public pourra voter parmi les 14 monuments en lice pour le titre de Monument préféré des Français 2025.

Pour voter, cliquez ici.


Arles, Saintes ou Sorcières, quand l’invisible tend la main

La CCI du Pays d’Arles organise une soirée d’ouverture de la féria de Pâques, à l’attention des entrepreneurs et acteurs économiques. L’événement se déroulera le jeudi 17 avril de 19h à minuit.

Cet afterwork en bodega permettra aux participants de se mettre en relation et de développer leurs réseaux dans un cadre festif qui précède la feria. Il fait suite à la soirée des entreprises que la CCI du Pays d’Arles avait initiée en janvier. Ainsi, ce type de manifestation associe convivialité et opportunités d’affaires pour les acteurs économiques du territoire.

Un apéritif sera offert par la CCI du Pays d’Arles, mettant à l’honneur quelques vins, bières et spécialités culinaires locales, en valorisant ainsi les savoir-faire et la richesse gastronomique du territoire.

Bodega des entreprises

Jeudi 17 avril dès 19h. Bodega El Deportivo. Cours de l’Archevêché, place de la République. Arles. Gratuit. Inscription obligatoire en ligne.

A.R.C


Arles, Saintes ou Sorcières, quand l’invisible tend la main

La Chambre de commerce et d’industrie du Pays d’Arles a proposé à l’économiste et essayiste Jean-Marc Daniel et à Philippe Moati, professeur à l’université de Paris Cité d’éclairer l’assistance, lors de la soirée des entreprises, au palais des congrès, sur le thème : ‘Anticiper et s’adapter, les entreprises d’Arles face aux mutations économiques’.

Jean-Marc Daniel, économiste et essayiste,
professeur à l’ESCP Business School et directeur de la rédaction de la revue Sociétal. Il est reconnu pour son expertise dans les politiques économiques et les grands enjeux économiques nationaux et internationaux. Son approche directe permet de comprendre clairement les grandes tendances macroéconomiques, notamment en matière de croissance économique, fiscalité et compétitivité des entreprises.

Jean-Marc Daniel, économiste Copyright MMH

Pour Jean-Marc Daniel,
«Un des enjeux du monde dans lequel nous allons vivre est la nécessité d’accepter de préserver la concurrence. Le bilan de l’année 2024 ? La dissolution de l’Assemblée Nationale et la nomination de 4 premiers ministres. Si l’on regarde la planète, tout le monde a perdu les élections. Aux Etats-Unis ce sont les démocrates qui ont perdu ; En Allemagne le gouvernement a été contraint à démissionner parce qu’il avait perdu sa majorité. Au Japon, le parti libéral démocrate qui gagne toujours, a perdu. Le premier ministre japonais conçoit les mêmes difficultés à faire voter le budget que François Bayrou, 1er ministre français.»

«On pourrait penser
que les personnes qui ont gagné sont plutôt des conservateurs de droite, ce qui n’est pas exactement le cas, car un certain nombre de pays a voté pour les candidats d’opposition, et dont certains se réclamaient du Marxisme comme en Uruguay ou à Ceylan. A Ceylan, la personne qui a gagné les élections, a juste dit qu’elle renégocierait avec le FMI (Fonds monétaire international) les conditions du plan d’ajustement structurel que l’on veut lui imposer.»

«Ce qui s’est passé durant cette année 2024 ?
Les prix ont considérablement augmenté, et malgré le ralentissement de cette augmentation des prix, les populations ont vécu ce qui s’est passé comme l’incapacité des gens en place de contrôler l’inflation. Le niveau de dette publique a atteint la plupart des pays. Elle est si importante, que ces pays sont dans l’incapacité de répondre aux exigences minimales de la population. Les Etats-Unis, que l’on nous donne comme modèle -qui représentent 18 à 19% de l’économie mondiale- accusent une dette publique qui se monte à 40% de la dette publique mondiale.»

Les finances publiques mondiales sont totalement hors de contrôle.
«Dans ces conditions, l’environnement économique aura deux caractéristiques, dont ce que j’appelle le sado-fiscalisme d’atmosphère. Pour essayer de résoudre les problèmes les Etats sont entrés dans le sado-fiscalisme : une vision qui tente à augmenter les impôts. Ce qui se fera. Les baby-boomers sont désormais montrés du doigt pour payer et les entreprises coupables de créer de la richesse. Le véritable combat à mener sera donc d’éviter l’expression du sado-fiscalisme.»

«Le 2e enjeux sera de lutter contre les banques centrales
incapables de lutter contre l’inflation et qui ont profité de l’occasion pour augmenter leurs taux d’intérêt, disant que cela serait temporaire. Donc nous avons maintenant des taux d’intérêt élevés mais raisonnables.»

Reconstituer ses fonds propres
«La priorité que doivent se donner, maintenant, les chefs d’entreprise et les entreprises, est de reconstituer leurs fonds propres pour s’engager dans des mécanismes où ce ne sont pas les effets de levier par endettement qui permettraient l’investissement. Ce qui correspond à faire de l’épargne.»

Les français et l’épargne
«Les français sont supposés être très épargnants. A l’époque des 30 glorieuses (Ndlr : 1945-1973), où la France avait une forte croissance et le budget équilibré, le taux d’épargne qui était à 23,24%, est désormais passé entre 17 et 18%. Cette épargne était consacrée à financer le développement économique privé. Maintenant, le déficit budgétaire absorbe, par rapport aux revenus des ménages, pratiquement 7 à 8% de l’épargne. Ainsi l’investissement privé n’est plus que de 10%. Nous manquons donc d’épargne.»

«Le pays vit au-dessus de ses moyens
Et comme tout pays confronté à cette situation, pour combler le déficit extérieur, il va entamer son patrimoine, ce qui nous conduit à évoquer les pays détenteurs et les pays détenus. Notre dette publique se monte à 3 200 milliards d’euros et 1 560 milliards sont détenus par des étrangers. Il faut donc rétablir l’épargne ce qui induit d’augmenter les profits via les gains de productivité, l’innovation et la production. Il serait donc intéressant de se tourner dans des endroits où il y a de la jeunesse et de la croissance, c’est-à-dire en Afrique et en Inde.»

Philippe Moati, économiste

Philippe Moati économiste, professeur à l’Université Paris Cité
et co-fondateur de l’ObSoCo (Observatoire Société et Consommation). Spécialiste des mutations sociétales et de l’évolution des modèles de consommation, il se focalisera sur les transitions actuelles, telles que la digitalisation et la transition écologique, et sur l’impact de ces changements sur les entreprises. Avec un style pédagogique et prospectif, il analyse la manière dont les nouvelles attentes des consommateurs, plus exigeants, responsables et connectés, transforment les modèles économiques et les stratégies commerciales des entreprises

Pour Philippe Moati,
«Le dirigeant d’entreprise vit dans un environnement très stimulant, d’où émergent des chocs fréquents, imprévisibles et de grande amplitude : crise sanitaire, tensions inflationnistes, crise politique, élections présidentielles aux Etats-Unis qui perturbent la vie des entreprises. Il est demandé de réagir dans l’urgence, un peu à l’aveugle et en même temps de travailler sur le temps long. Les mutations s’accélèrent dans le système économique et social, y compris dans sa dimension géopolitique, ce qui implique pour les entreprises de regarder très loin, d’en discerner les changements profonds, voire d’entamer une remise en cause plus fondamentale.»

«Le monde a changé et nous ne sommes pas prêts,
Si le changement n’a pas été programmé, organisé, de nouvelles compétences travaillées, nous ne serons pas prêts lorsque le monde aura changé. C’est ce que j’observe sous l’angle de la consommation en B to C (Business to consumer). Et j’observe à quel point industriels, prestataires de service, commerçants, distributeurs conçoivent des difficultés à voir à quel point le monde change.»

«Ce que je peux dire sur le temps court
Ca n’est pas brillant. La consommation des ménages est aux environs de 0,8% et touche le secteur du commerce où les défaillances sont nombreuses, tout comme la fréquentation des centres commerciaux a du mal à repartir. Cependant les prévisionnistes prévoient 1,20% de retour à la consommation, taux que je trouve très optimiste. Alors que le pouvoir d’achat du consommateur a probablement augmenté de 1,4%, même si l’homme de la rue ne l’a pas ressenti. Donc 2024 a été une bonne année pour le pouvoir d’achat et pourtant, la consommation reste en berne.»

«L’inflation a été un choc violent pour les consommateurs
d’autant qu’elle est intervenue sur des budgets sensibles comme l’énergie, l’alimentation, -les prix alimentaires ont augmenté de plus de 20% alors que les revenus n’ont pas augmenté du même montant. Ça pèse plus sur les foyers modestes que les foyers plus aisés. Or, le patrimoine est à l’origine du pouvoir d’achat.»

«Voilà le paradoxe,
le pouvoir d’achat en croissance d’une population en haut de l’échelle sociale qui s’enrichit mais ne dépense pas et en bas de l’échelle sociale, la population qui s’appauvrit et qui consomme moins par nécessité, avec l’inquiétude qui est toujours là. Il y a un désir d’épargne mais pas de consommation. C’est bon pour la transition écologique mais pas pour le commerçant. Il n’y a pas, globalement, de désir de consommation, et c’est très lié à l’ambiance générale. Alors que je vois se profiler, à court terme, une politique d’austérité qui pèsera d’une manière ou d’une autre sur la croissance de la consommation et sur le revenu des ménages.»

Plus de 600 personnes étaient présentes lors de cette soirée, également de présentation des vœux de la CCI d’Arles Copyright MMH

Le temps long
«Je pense que nous allons nous installer dans un régime de croissance très très lent et qu’il va falloir apprendre à vivre avec. La numérisation dans la consommation a été un choc majeur. Cela a conduit à un nouveau circuit de distribution : le e-commerce qui représente 10% du marché actuellement dans le commerce de détail, ce qui n’est pas énorme. Cependant, les acteurs traditionnels de la consommation, ne l’ont pas vu venir et les places de choix sont aujourd’hui utilisées par des entrepreneurs tels que Shein, Tému, AliExpress alors que les français sont restés loin derrière.»

«Le coup d’après a été l’IA (Intelligence artificielle)
Amazon est en train d’investir des fortunes dans l’IA. Et certains parlent même d’un internet post-plateformes. L’on évoque des agents intelligents capables d’aller chercher ce dont nous aurions besoin, sans passer par ces agrégateurs de données. La révolution du commerce en ligne est fondamentale, et elle est devant nous. Elle sera de nature différente et interviendra dans tous les aspects de notre vie. Un exemple ? Amazon travaille déjà sur la santé aux Etats-Unis.»

«Une autre organisation du système de consommation
Des acteurs, d’une nature complétement différente, sont en train d’entrer dans l’économie et se donnent les moyens de tester quantité de solutions. Autrefois nous étions dans une logique industrielle, où l’on fabriquait des produits les plus efficaces possibles que l’on produisait en masse pour en baisser le prix, pour ensuite pousser les gens à en acheter. Ce modèle est fini.»

«Les marchés ralentissent
la concurrence se renforce, avec des consommateurs dont le niveau d’éducation a beaucoup progressé –via les outils numériques- et disposent aujourd’hui du pouvoir d’arbitrer, d’exiger, de mener la danse avec une facilité déconcertante. La représentation de la ménagère de moins de 50 ans n’existe plus. La structure sociale s’est complexifiée, les consommateurs sont devenus profondément hétérogènes. Nous passons d’une distribution de masse à un commerce de précision. C’est d’autant plus vrai que nous sommes sur des marchés aux besoins saturés. Il faut y ajouter de la valeur immatérielle, de l’imaginaire, rendre les choses désirables.»

«Ce que le consommateur recherche le plus ?
Les effets utiles qui permettent de résoudre un problème. C’est une révolution commerciale. Il va falloir apprendre à dématérialiser la valeur, les services. Il faut faire le deuil de la croissance par le volume. Je pense qu’il faut vendre des produits haut de gamme.»

«La 2e approche est de basculer sur une approche très servicielle.
Il y a autant de technologie dans la box qui vous donne accès à Internet, à la maison, que dans votre smart phone. La durée de changement de smart phone s’allonge parce que le consommateur a compris qu’il pouvait attendre jusqu’à 4 nouvelles versions avant de racheter un modèle, parce que la technologie du smart phone s’épuise, alors que votre box n’est changée que bien au-delà de 10 ans. Pourquoi ? Parce que dans le cas du smartphone c’est vous qui l’achetez, dans le cas de la box c’est l’opérateur qui en fait l’acquisition et que son intérêt n’est pas de la changer.»

En conclusion
«Nous allons aborder un changement radical de business. Nous pouvons imaginer une prospérité plus économique en ressources. Le changement est une question de survie. Continuons à regarder l’horizon et à préparer l’avenir. A interroger les compétences dont il faut se doter pour affronter l’avenir, engager des expérimentations, des aménagements et des mutations de business. Le gros boulot du dirigeant reste la prise de risque et la clairvoyance.»

Stéphane PAGLIA, Président de la CCI Pays d’Arles et Solène Chavanne, jorunaliste et animatrice lors de la Soirée des EntreprisesLundi 27 janvier 2025 au Palais des Congrès d’Arles. Copyright MMH

Stéphane Paglia, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie des Pays Arles
«Cette nouvelle économie et ce nouveau contexte nous poussent vers une nouvelle façon de penser et de travailler, en mettant en avant la solidarité et la coopération. C’est ainsi qu’avec les présidents des chambres de commerce : Frédéric Cavallino des Hautes-Alpes (05) et Daniel Margot des Alpes-de-Haute-Provence (04) nous nous sommes demandé, parce que nos territoires se ressemblent, comment nous pouvions travailler ensemble. Nous avions les mêmes besoins, mais pas les fonds propres et des leviers trop compliqués pour acheter. Nous avons donc créé une foncière. Cela a pris deux ans parce que c’était la 1re foncière en France, de ce type. C’est ce qui va permettre de porter de nouvelles solutions pour nos territoires alors que d’autres CCI, dont certaines sont présentes ce soir, vont nous rejoindre.»  


Arles, Saintes ou Sorcières, quand l’invisible tend la main

La Compagnie Nationale du Rhône (CNR), concessionnaire du Rhône, a annoncé au cours du mois de décembre la désignation du groupement sous-concessionnaire du port d’Arles, composé de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) du Pays d’Arles, NGE Concessions, la Banque des Territoires, la Caisse d’Epargne CEPAC et la Compagnie Fluviale de Transport.

La sous-concession du port d’Arles a été confiée au groupement de la CCI du Pays d’Arles et NGE pour 25 ans. Ce dernier sera en charge du développement, de l’exploitation, de la maintenance et du gros entretien du port pour accompagner la croissance de ses flux massifiés. Ainsi, le port d’Arles devrait être complètement modernisé au cours des deux premières années du projet.

« Le Port d’Arles a été créé il y a plus de 40 ans par la CCI du Pays d’Arles dans une démarche de développement du territoire. »

Stéphane Paglia, président de la CCI du Pays d’Arles

La CCI du Pays d’Arles gérera l’exploitation des activités, notamment la manutention portuaire. Accessible aux navires de 3000 tonnes, le port d’Arles, avec ses nombreux atouts, vient compléter l’offre des autres ports fluviaux, le Port de Marseille Fos, Port de Toulon et Port de Sète Sud de France. En s’appuyant sur les filières de l’économie circulaire (ferraille, biomasse), de la filière bois (trituration et bois d’œuvre) des conteneurs maritimes, la CCI du Pays d’Arles, qui a traité plus de 500 000 tonnes de marchandises traitées en 2023, ambitionne de développer le transport massifié.

« Participer au financement d’une telle infrastructure dans une perspective de sobriété écologique et de développement territorial répond à notre volonté de favoriser des projets en faveur de la transition écologique et de la dynamique économique. »

Jean Bernadet, président de NGE

De son côté, NGE va assurer la modernisation du port pour laquelle le coût des travaux devrait s’élever à 7M€. Ces travaux devraient permettre l’augmentation du fret fluvial. Les travaux vont aussi comprendre la construction d’ouvrages pour la récupération, le stockage et le
traitement des eaux pluviales avant leur rejet dans le milieu naturel, la construction d’une aire de lavage en béton de 200 m² équipée d’un
système de décanteur/débourbeur qui permettra le traitement des eaux de lavage des navires avant leur évacuation, la construction d’un réseau hydraulique, de plateformes de stockage, le relamping de la totalité du réseau d’éclairage, l’installation de bornes d’alimentation raccordées en bordure de quai afin de permettre l’approvisionnement en eau et en électricité des navires en escale, ainsi que l’installation d’un système de vidéosurveillance sur les mâts d’éclairage.


Arles, Saintes ou Sorcières, quand l’invisible tend la main

Après les jardins du Palais des papes et le Verger Urbain V à Avignon en 2022, Valhor, l’Interprofession française de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage, vient de distinguer un nouveau jardin dans le Vaucluse ainsi qu’à Arles dans le cadre de son concours biannuel Les victoires du paysage 2024.

Lors de ce concours national bisannuel qui récompense les plus beaux aménagements paysagers de France, le jardin méditerranéen de Thierry Kain-Lacombre à Cabrières d’Avignon obtient la médaille de bronze dans la catégorie ‘Les jardins de particulier’.
Le jury a été particulièrement séduit par la transformation de ce terrain en friche en un jardin méridional de 1 000 m2. Une opération notamment réalisée par Céline Schelfhou, paysagiste concepteur basée à Robion, ainsi que par la pépinière Les jardins de Céline implantée à Loriol-du-Comtat.
« La plupart des aménagements visités au cours de l’été avec les membres des jurys techniques traduit particulièrement une volonté d’adapter progressivement le cadre de vie et les territoires aux aléas liés aux crises environnementales et climatiques », explique Michel Audouy, président du jury des Victoires du Paysage. 

Le jardin de Cabrières d’Avignon a été imaginé et réalisé par des entreprises vauclusiennes. Crédit : DR/Valhor.

80 000 arbres et végétaux
Dans le même temps, le Grand prix du Jury 2024, qui a récompensé 74 jardins sur 467 nominations, a été attribué au parc des ateliers de Luma à Arles. Situé à proximité du centre historique, ce s’inscrit sur une plateforme horizontale large de 6 hectares et qui se caractérisait à l’origine par une ambiance désertique et hostile, dépourvue de toute végétation et exposée aux vents hivernaux ou au soleil estival.

« Les principes de conception et les différents partenariats ont permis de développer un projet résilient qui s’adresse aux enjeux du XXIe siècle, explique le jury de Valhor. Espace ouvert à tous publics, le parc des Ateliers fait l’éloge de la diversité paysagère de la région en y évoquant la Camargue, la Crau et les Alpilles. L’étang et les quelque quatre-vingt mille arbres, arbustes et sous-arbrisseaux permettent ainsi de rafraîchir l’atmosphère et offrent les conditions favorables pour l’installation d’insectes, d’oiseaux, de batraciens et de chauve-souris. Le travail sur la topographie tenant compte du rôle du vent, l’ingénierie hydraulique et l’étude des strates du sol conduisant à création de réserves d’eau de ruissellement intégrées sont des gages de l’autonomie à terme du parc en matière de gestion du manque d’eau. »

Le parc des ateliers de la Luma à Arles, Grand prix 2024 des victoires du paysages. Crédit : DR/Luma Arles/ Adrian Deweerdt

Un laboratoire de vie exemplaire
« Véritable expérimentation, le parc des Ateliers peut être perçu comme un laboratoire où la vie, les usages et les lieux sont en constante évolution, poursuit l’Interprofession française de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage. La collaboration avec un institut de recherche pour la conservation des zones humides méditerranéennes (Tour du Valat) et un bureau d’études spécialisé dans l’irrigation et le suivi agronomique (Urbasens) démontre tout l’intérêt d’une approche transdisciplinaire de l’aménagement paysager. Outre sa résilience aux changements climatiques, ce projet audacieux est exemplaire en matière de requalification des espaces délaissés et des friches.


Arles, Saintes ou Sorcières, quand l’invisible tend la main

Procamex, association d’exportateurs sur le Pays d’Arles et le Vaucluse, propose un atelier sur les Incoterms® et les nouveautés concernant la douane le jeudi 14 novembre dans les locaux de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) du Pays d’Arles.

Procamex invite les entreprises du Pays d’Arles et du Vaucluse à venir s’informer sur les nouveautés de la douane, comme la migration de SOPRANO-RTC vers le service en ligne européen EBTI. En effet, depuis mi-octobre, les demandes de Renseignement Tarifaire Contraignant (RTC) doivent être déposées via le portail européen. L’atelier abordera également les Incoterms®, c’est-à-dire les dispositions contractuelles standards relatives au transport des marchandises.

Ce rendez-vous, qui aura lieu à la CCI du Pays d’Arles, sera animé par Cyrielle Mitu, de Delta Logistics, et Alexandra Paris et Christelle Franchesci, de la cellule de la douane d’Aix-en-Provence. L’atelier est limité à deux participants par entreprise.

Inscription gratuite en ligne.
Jeudi 14 novembre. De 8h30 à 12h30. CCI du Pays d’Arles. Avenue de la Première Division Française Libre. Arles.

https://www.echodumardi.com/tag/arles/   1/1