16 juin 2025 |

Ecrit par le 16 juin 2025

Aix-en-Provence : 19e édition des Flâneries d’art contemporain dans les jardins aixois

Musique, opéra, littérature, danse, théâtre, humour, peinture, sculpture, Andréa Ferréol offre tous les arts au public.

« L’art est une affaire de passion, de curiosité » explique la célèbre comédienne présidente d’Aix-en-Oeuvres qui veut mettre l’art à la portée de tous et qui organise cette manifestation culturelle renommée bien au-delà de la Région Sud.
Alors qu’Aix-en-Provence rend hommage et célèbre en 2025 son peintre Paul Cézanne, l’aixoise Andréa Ferréol invite gratuitement le public à venir flâner le temps d’un week-end, samedi 21 et dimanche 22 juin dans quatre magnifiques jardins privés du quartier Mazarin investis par des artistes d’horizons différents.

Peinture, sculpture, photographie, dessin, ainsi que de nombreux événements captivants tels que des lectures, des concerts de musique classique, d’opéra, du théâtre seront au programme de cette édition 2025. Une aubaine pour les visiteurs qui tout en se promenant dans la ville aux 100 fontaines, vont pouvoir découvrir de belles œuvres, singulières, intéressantes, rencontrer et échanger avec des artistes.

Quatorze artistes-plasticiens accompagnés de comédiens, musiciens, danseurs et d’humoristes seront présents. Les visiteurs auront l’occasion de se laisser emporter par la magie de l’art, à travers des performances artistiques variées, et des rencontres enrichissantes avec les artistes.

Les créateurs invités à cette 19e édition sont : Patio des Oblats : David David, sculpture – David Mansot, sculpture – Philippe Azema, peinture. Jardin Hôtel d’Espagnet : Wilfrid Bricourt, sculpture – Foued Mokrani, peinture. Jardin Musée Arbaud : Fabrice Magnée, sculpture – Véronique Lecoq, dessin. Jardin Salons d’Olivary : Francesca Piqueras, photo – Marco Mencacci, sculpture – Alain Signori, assemblage ferraille – Rachel Levy, photo – Evgenia Saré, peinture – Rebecca Campeau, sculpture textile – Yannick Mur, bijoux.

Les comédiens, Jacques Pessis, Émilie Reignier, Bruno Raffaelli, Sophie Barjac accompagnée du pianiste Alexis Tcholakian, Philippe Cariou et Pierre Azéma, feront des lectures de lettres d’auteurs célèbres tels que : Cézanne, Zola, Pierre Dac, etc. Michel Fraisset auteur spécialiste de Cézanne rencontrera le public pour partager son expertise sur l’artiste.

L’humour sera présent avec le duo Alex Vizorek et l’accordéoniste Pascal Contet, dans Fou de sport. Clément Fréze mentaliste reconnu, invitera le public à repousser les frontières du cerveau humain. Le jeune public ne sera pas oublié avec Pipoune et Henri, un spectacle clownesque. La musique classique sera à l’honneur et la jeune prodige pianiste Gayané Gharagyozyan, âgée de 14 ans dévoilera son talent. Léa Desandre (mezzo-soprano) et Thomas Dunfort (luth et théorbe) emmèneront les spectateurs à travers trois siècles de chansons d’amour françaises.

Autres moments musicaux Aurélie Lombard et Diego Lubrano (accordéon et guitare) proposeront un voyage musical mêlant des valses virevoltantes, tangos argentins et standards de jazz les plus entraînants. Ameylia Saad Wu (harpe), Nans Bart (piano), Christian Fromentin (violon), accompagneront les visiteurs dans les différents jardins. Enfin, la danse sera présente avec un duo né autour de l’amour de la danse, Laura Deleaz (comédienne à la Bulle Bleue) et Lorenzo Dallaï (chorégraphe et danseur).

JD Réga

Le programme
Samedi 21 juin 2025
Patio des Oblats : : 15h45 Gayané, concert piano -17h00 Jacques Pessis : lecture : texte de Pierre Dac -18h30 Laura Deleaz et Lorenzo Dallaï, danse Nans Bart, piano
Jardin Hôtel d’Espagnet:-15h00 Michel Fraisset, auteur -17h45 Philippe Cariou et Pierre. Azéma, Lecture Cézanne et Zola -18h45 Alex Vizorek et Pascal Contet spectacle humour et accordéon, Christian Fromentin violon
Jardin Musée Arbaud : 15h30 Clément Freze, mentaliste – 16h30 Emilie Reignier, lecture Cézanne à Aix – Aurélie Lombard et Diego Lubrano, accordéon et guitare
 Jardin Salon d’Olivary : 16h00 Bruno Raffaelli, lecture, Les souffrances du barbouilleur – 17h30 Emilie Reignier, lecture Cézanne à Aix  –  18h30 Clément Freze, mentaliste – Ameylia Saad Wu, harpe

Dimanche 22 juin 2025
Patio des Oblats : 12h00 Clément Freze, mentaliste – 14h00 Nans Bart, concert piano – 16h30 Sophie Barjac et Alexis Tcholakian, lecture et piano jazz : Monk, la fureur du jazz… et le silence -18h00 Léa Desandre et Thomas Dunfort, Mezzo-soprano et luth Nans Bart, piano
Jardin Hôtel d’Espagnet : 11h30 Pipoune et Henri, spectacle pour enfants -15h30 Bruno Raffaelli, lecture -17h00 Émilie Reignier, lecture Cézanne à Aix 
Jardin Musée Arbaud : 13h00 Emilie Reignier, lecture Cézanne à Aix -15h00 Clément Freze mentaliste – Aurélie Lombard et Diego Lubrano, accordéon et guitare
Jardin Salon d’Olivary : 12h00 Le Trio Keynoad, concert – 14h30 Philippe Cariou et Pierre Azéma, lecture Cézanne et Zola 17h30 Clément Freze, mentaliste Ameylia Saad Wu, harpe.

Fabrice Magnée, sculpteur belge né à Huy en 1968 est basé à Namur (Belgique). Après avoir été enseignant, en autodidacte il se forme aux techniques du travail du métal dès 2002. Chose peu courante, ce sont les clous forgés, vieux d’un ou plusieurs siècles qui sont ses matériaux privilégiés.
« Les clous ont une histoire. J’aime partager cette dernière, notamment avec les Compagnons du Devoir mais aussi avec le public » explique l’artiste qui grâce à la soudure les assemble et leur redonne vie. Les clous sont déformés par extraction au pied de biche ou à la tenaille. Ils ne sont pas ou peu retravaillés par la suite. De là jaillit l’expression et surgit l’oeuvre. « Chaque clou symbolise un personnage (cinq clous pour un personnage) » Dans ses sculptures beaucoup de vies parallèles. « Les clous deviennent marcheurs, funambules, échasseurs, dans une architecture nouvelle faisant écho à l’ancienne » explique l’artiste qui a exposé à Paris, Strasbourg, Saint-Paul de Vence, et à la galerie MMB à Avignon. Les flâneurs pourront voir ses œuvres et le rencontrer samedi 21 et dimanche 22 juin 2025 au jardin du Musée Arbaud 20 rue Mazarine à Aix-en-Provence.

Wilfrid Bricourt sculpteur fil de fer de Camaret-sur-Aygues dans le Vaucluse.
« Gamin à 12/14 ans j’ai commencé avec des bouchons de champagne. Aujourd’hui je redonne vie à des fils de fer torturés trouvés dans la nature. Le fil de fer par sa légèreté et sa malléabilité incarne le dualité de la force et de la fragilité des liens qui nous unissent. Il y a quelques années j’ai aidé les sinistrés de la vallée de la Roya. Il y avait beaucoup de déchets, notamment des fils de fer que j’ai retravaillés ensuite pour leur redonner vie et une image plus positive. De cette matière naissent des sculptures représentant des personnages, animaux, végétaux, qui reviennent dans notre environnement. A travers ce matériau humble mais puissant, j’invite à réfléchir sur notre place dans le monde  et sur la matière dont nous façonnons les liens qui nous relient à l’autre et à la nature. Je tend une main à ces fils de fer torturés, ou peut-être ce sont eux qui viennent vers moi, mais ensemble nous filons vers une nouvelle vie » explique l’artiste que le public pourra rencontrer au jardin de l’hôtel d’Espagnet à Aix-en-Provence où il exposera notamment « Icare » une œuvre de 3,50 m d’envergure.

David Mansot, artiste cabaniste depuis 15 ans. Originaire du Beaujolais, il a été architecte d’intérieur à Lyon et ébéniste.
« J’ai commencé à faire des forteresses pour mes garçons quand ils avaient 10 et 12 ans. Cela les rendait vraiment heureux » révèle l’artiste qui suspend aux murs des maisons des cabanes à rêver qu’il fabrique avec des matériaux de récupération. « Ma première cabane je l’ai faite en pensant à mon grand-père qui était menuisier et forgeron. Je dessine d’abord puis je fabrique en imaginant la vie des gens à l’intérieur. C’est l’histoire des habitants qui me guide vers l’architecture de la cabane. Les gens les commandent en me racontant la vie de la personne à qui elle est destinée » indique David Mansot qui réalise une architecture merveilleuse de lieux réels ou fantastiques. Les objets qui composent les œuvres sont eux-mêmes des débuts de témoignage d’existence passée, d’usage et de gaspillage souvent. Ils serviront à dire plus encore qu’il faut prendre soin de notre monde. Les cabanes de David Mansot sont comme de projets magiques ou des madeleines de Proust. Et elles touchent.  A noter qu’à l’occasion de ces 19èmes Flânerie David Mansot exposera ses œuvres au Patio des Oblats 54 Cours Mirabeau.

Yannick Mur, artiste designer (bijoux contemporains) depuis 25 ans. Ancienne danseuse (classique et contemporain).
« J’ai fondé ma marque YM Parures d’ailleurs en 1998. Depuis j’ai créé de nombreuses collections de bijoux contemporains, de la pièce unique à la grande série, diffusées en France et à l’international notamment au Musée des arts décoratifs à Paris, au Musée d’art contemporain de Chicago, chez Takashimaya, à Osaka… Cette expérience me permet de maîtriser l’ensemble des étapes nécessaires au développement d’une collection et d’en avoir une vision globale. J’élargis aussi mon activité en proposant diverses missions de collaboration dans le cadre de la création, du conseil et de la formation » déclare l’ancienne danseuse basée aujourd’hui à Aix-en-Provence » indique Yannick qui a mis au point une technique de broderie compressée de fil d’or 18 carats ou d’argent tissant des volumes laissant filtrer la lumière. Avant les Flâneries 2025 à Aix-en-Provence Yannick Mur aura présenté du 21 au 25 mai 2025 au Grand Palais à Paris dans le cadre de la Biennale internationale des métiers d’art et de la création sa dernière collection : « Phénix » ainsi qu’une sélection de pièces uniques que le public des Flâneries pourra découvrir. « Il y aura aussi une collection qui associe ivoire végétal, or et argent et particulièrement un concept de bagues modulables, ce qui permet de réaliser sa bague de façons personnelle pour un budget raisonnable. Dans la collection origine le bijou est pensé comme une sculpture. Quand on ne le porte pas il devient sculpture » précise l’artiste qui sera au Jardin Salon d’Olivary, 10 rue du 4 septembre à Aix-en-Provence.

Francesca Piqueras photographe italo-péruvienne travaille la photographie comme un peintre analyse avec justesse le galeriste Cyril Guernieri de la rue Visconti à Paris.
Francesca fait partie d’une famille d’artistes. Au coeur de cet univers elle a grandi en observatrice attentive, s’intéressant au monde fascinant des minéraux et des éléments fondamentaux. Sa série de pierre et de sable  réalisée en 2022 au Pérou, nous transporte dans un univers minéral aux mille couleurs, qui ferait presque oublier l’existence de la vie humaine.
Témoin de son époque Francesca expose depuis 2007 à Paris, en noir et blanc, avec des séries centrées sur l’univers urbain. Elle passe à la couleur en 2009 et affirme une vision métaphysique de l’archéologie industrielle contemporaine. Elle développe ainsi huit séries sur les architectures marines à l’abandon qui confrontent la fragilité des œuvres humaines à la force des éléments : épaves de cargos rongés par la rouille, fortifications militaires rongées par l’océan, plateformes pétrolières en déshérence. Glacier au Pérou, montagne, dunes, désert : ses photographies explorent ces existences parallèles à l’activité humaine. « Je sous expose mes photos pour aller dans le clair obscur pour créer quelque chose de très rythmique » révèle l’artiste qui a représenté la France à la première Photomenta au musée Eretz Israël de Tel Aviv qui expose à ce titre plus de vingt tirages en grand format de Francesca Piqueras. Lors des Flâneries 2025 elle exposera au Jardin Salon d’Olivary, 10 rue du 4 septembre.

Véronique Lecoq est diplômée de l’école d’architecture intérieure CREAD à Lyon. Aujourd’hui artiste auteure (dessin depuis 1999) elle est installée à Aix-en-Provence.
Elle vit comme elle travaille en fonction de sa sensibilité. Son œuvre reflète un sens profond de l’harmonie, alliant des éléments abstraits avec une approche équilibrée. « C’est le trait qui fait ma signature. Il doit à lui seul créer l’émotion » explique Véronique qui est en recherche d’équilibre et d’harmonie pour apporter plus de douceur à ses tableaux. « Le trait c’est ma poésie et ma muse c’est l’amour sous toutes ses formes. L’amour pour la vie, pour soi, pour les autres et l’énergie qu’on peut créer entre chacun. Je prends un réel plaisir à travailler pour partager mes valeurs d’un trait simple, avec des petites histoires en noir et blanc. Dans un équilibre entre le plein et le vide. La douceur m’accompagne, réceptive à la mélodie de la vie ainsi qu’à ses mystères. Je partage le symbole de la légèreté et de la fantaisie par un style minimaliste où seul le trait éveille l’émotion » précise l’artiste dont la vison artistique est largement reconnue. Les flâneurs pourront voir ses œuvres au Jardin du Musée Arbaud 20 rue Mazarine à Aix-en-Provence.


Aix-en-Provence : 19e édition des Flâneries d’art contemporain dans les jardins aixois

La Villa Datris, ses jardins et sa Sorgue accueillent plus de 80 œuvres de 64 artistes de 28 nationalités différentes sur le thème ‘Engagées, engagées, engagées’. Une exposition libre et gratuite qui veut libérer les corps et la parole des femmes. Jusqu’au 2 novembre 2025. Plus de 70 000 visiteurs sont attendus.

Stéphane Baumet directeur de la Villa Datris et Danièle Marcovici présidente et propriétaire de la Villa Datris Copyright MMH

« Par certains côté la société progresse et par d’autres elle régresse, notamment dans les droits humains, des femmes et de l’environnement, constate Danièle Marcovici, Fondatrice du lieu d ‘art contemporain : la Villa Datris et présidente directrice-générale du groupe Raja leader européen de l’emballage. C’est la raison pour laquelle, le lendemain des élections législatives de 2024, nous avons décidé de cette exposition. Ce sont des femmes, des artistes, toutes talentueuses, qui s’expriment. Nous les avons choisies parce que leurs œuvres ont du sens, que ce sens nous touche et nous émeut. Parce que nous les admirons, nous souhaitons que le public rencontrent leurs œuvres. Nos expositions sont faites pour le grand public grâce à un art contemporain qui a du sens, qui est engagé et créé de l’émotion. Cette année, l’exposition est placée sous le signe du violet, la couleur des féministes américaines, qui ont plus que jamais besoin d’être aidées en ce moment, même si cette exposition est dédiée à toutes les femmes, en lien avec la Fondation Raja qui va fêter ses 20 ans. »

« Ce lieu, dès le départ, par la volonté de Danièle (Marcovici) et Tristan (Fourtine), s’est voulu engagé avec des expositions sur le recyclage, l’écologie, les animaux, la nature, a relevé Stéphane Baumet co-commissaire de l’exposition et directeur de la Fondation Villa Datris. C’est aussi un lieu ouvert et gratuit qui reçoit plus de 70 000 personnes par saison, avec de nombreux événements comme de la médiation culturelle, des ateliers, des projections, des rencontres, des débats, de nombreux concerts cette année, notamment avec des artistes originaires du Burkina Faso. »

Reproduction d’une œuvre de Miss Tic pour l’ascenseur de la Villa Datris Copyright MMH

64 femmes artistes et 80 œuvres
« L’exposition est engagée avec 64 femmes artistes, sculptrices, qui toutes, s’expriment avec beaucoup de talent sur les droits des femmes, les violences faites aux femmes, les droits humains, la liberté qu’on leur refuse dans certains pays, sur l’environnement aussi, le droit de défendre la nature… Un ensemble de sujets sociétaux sur lesquels elles s’expriment toutes brillamment. Ces artistes issues de 28 nationalités feront découvrir à nos visiteurs plus de 80 sculptures installées dans la Villa, les jardins dans ou sous les arbres. Parmi elles, des sculptures sonores, et mobiles. »

Expos 2013-2025
« Cette exposition est très différente de celle de 2013 qui avait pour vocation de changer le regard sur l’art des femmes et, surtout, de dénoncer l’invisibilité de femmes artistes dans toutes les expositions. Là encore, il s’agissait de femmes engagées dans leur liberté de créer, d’exercer leur art. C’était déjà, en 2013, une exposition pionnière. »

Oeuvre de Rym Karoui ‘Virus de la révolution’ Copyright MMH

L’orchestration de l’invisibilité des femmes
« L’orchestration de l’invisibilité de la femme est toujours vraie, dans tous les domaines de la société, que ce soit dans l’espace public, en politique, dans l’art, dans la société, dans les entreprises, absolument partout. C’est le problème des violences, du viol, des meurtres de femmes. C’est surtout celui de la domination masculine qui existe et perdure depuis très longtemps dans la société. Quand les hommes parlent, ils parlent d’autres hommes, quand ils choisissent leur femme, c’est bien souvent pour la dominer. »

Les hommes de la nouvelle génération
« Mais les temps changent, mettant au jour une nouvelle masculinité qui assume très bien son rôle d’homme aux côtés de femmes libres, indépendantes, émancipées, qui travaillent, gagnent leur vie peut être autant qu’eux si ce n’est plus, qui partagent les tâches ménagères, l’éducation des enfants. Ainsi ces hommes et les femmes fonderont la société de demain.»

Œuvre de Yosra Mojtahedi ‘Volcanahita’ Copyright MMH

Une exposition qui dénonce
« Bien sûr, il s’agit d’une exposition qui dénonce, avec des tracts à chaque étage. Le plus important est de se questionner sur comment cela pourrait changer. Le problème c’est de savoir comment cela est arrivé, mais l’on ne peut pas le savoir puisque c’est depuis toujours comme cela. Donc le plus important est de s’atteler à faire bouger les lignes. Est-ce que la parité aidera en cela ? Elle est difficile à instaurer en politique, comme au sein des entreprises, parce que toutes les femmes ne terminent pas leurs études et si elles les terminent l’accès à la politique ou à des postes à responsabilité n’est pas facilité pour qu’elles poursuivent de belles carrières. »

Raja, une entreprise ‘un peu féministe’
« Chez Raja, dans mon entreprise –un peu féministe-, des femmes siègent à mon comité exécutif, construisant de belles carrières. Cependant les femmes ne recherchent pas la puissance, le pouvoir, la fortune…Elles recherchent l’harmonie, le partage, l’éducation, la solidarité. Et puis, nous sommes des femmes puissantes puisque nous créons la vie. »

Quand l’environnement recule, la femme recule
« Egalement lorsque l’environnement recule, ce sont les femmes qui reculent. Nous souffrons les premières de la sécheresse, de la déforestation… C’est la raison pour laquelle, avec la Fondation Raja, nous soutenons des associations dans le monde entier, qui viennent en aide aux femmes en difficulté qui nourrissent des projets comme la création de coopératives agricoles, l’éducation, la formation, et cela dans le monde entier. Nous avons créé un programme Femmes et environnement parce que nous disons, depuis 2015, que les premières victimes du changement climatique sont les femmes, beaucoup de chiffres l’ont d’ailleurs démontré.»

Oeuvre de Beya Gille Gacha ‘Sentinelle’ Copyright MMH

Le coût de la virilité
Lors de l’entretien, Danièle Marcovici a cité l’ouvrage : ‘Le coût de la virilité, ce que la France économiserait si les hommes se comportaient comme des femmes’. Auteure : Lucile Peytavin. Paru en 2021, en livre de poche. 7,70€. ‘En France, les hommes représentent 84% des auteurs d’accidents de la route mortels, 90% des personnes condamnées par la Justice, 86% des mis en cause pour meurtre… Quel est le coût de la virilité érigée en idéologie dominante ?’ Lucile Peytavin est historienne, spécialiste du travail des femmes dans l’artisanat et le commerce. Elle est membre de l’Observatoire sur l’émancipation économique des femmes de la Fondation des femmes. Le coût de la virilité est son premier essai.

Barque de Mireille Fulpius et Sylvie Bourcy ‘Jour de fête’ Copyright MMH

Aix-en-Provence : 19e édition des Flâneries d’art contemporain dans les jardins aixois

La fondation Villa Datris expose le travail de 64 artistes engagées du monde entier. Mission ? Lutter contre l’invisibilisation des femmes qui persiste. Les thèmes abordés ? Le féminisme, l’éco-féminisme, la défense des droits de l’homme, la lutte contre le racisme, la liberté de disposer de son corps. Lensemble des œuvres rappelle qu’aucun combat n’a cessé et qu’il est crucial de préserver les droits acquis. Un cri des femmes pour les leurs, les hommes et le monde aussi, à voir jusqu’au 2 novembre.

Cette exposition militante, n’y va pas par quatre chemins « L’égalité entre les femmes et les hommes dans le monde est loin d’être acquise, et demeure un combat de chaque instant, également en Europe et en France », rappelle Danièle Marcovici, militante féministe depuis les années 1970 et la patronne du groupe international Raja, leader européen de l’emballage.

Oeuvre de Cajsa Von Zeipel. Gay milk 2022 Copyright MMH

«Longtemps ignorées et privées de reconnaissance, les femmes artistes ont été dominées par des sociétés patriarcales et éclipsées de l’histoire de l’art, relate Danièle Marcovici, présidente-directrice-générale du groupe Raja, fondatrice et présidente de la Fondation éponyme et aussi de la Fondation Villa Datris. Il faudra attendre les mouvements sociaux et les luttes féministes des années 1960 pour qu’elles gagnent en visibilité en tant qu’artistes mais aussi en tant que femmes. Cet héritage a profondément marqué les artistes d’alors et celles des générations suivantes, ouvrant la voie à une meilleure considération de leurs revendications et de leur art. ‘Engagées’ veut éveiller les consciences et rappeler que ces combats restent à mener.»

Une expo militante
L’exposition ‘Engagées, engagées, engagées’ 2025 fait écho à celle organisée en 2013 intitulée ‘Sculptrices’ conçue par Danièle Marcovici et son compagnon Tristan Fourtine, architecte, « pour redonner de la visibilité à 70 artistes, à leur travail. Depuis notre engagement n’a pas failli, alors même qu’en 2006 nous avons créé la Fondation Raja-Danièle Marcovici qui soutient des associations en faveur de l’émancipation, de l’autonomisation des femmes en France et dans le monde. Les expositions de la Villa Datris –contraction de Danièle et Tristan- met à l’honneur les forces féminines dans la dynamique d’un art creuset d’émotions. »

Oeuvre de Zanele Muholi, Muholi IV Copyright MMH

Pourquoi n’y-a-t-il pas eu de grands artistes femmes ?
«C’est la question que pose Linda Nochlin en 1971 dans un essai éponyme. Laurence d’Ist, historienne de l’art explique que : depuis la renaissance, les femmes n’accèdent pas aux réseaux de reconnaissance officielle. Sous l’ancien régime, l’Académie royale leur refuse l’étude de l’anatomie d’après le nu. En réponse, les Académies concurrentes s’ouvrent à Paris leur permettant de concourir au prix de Rome, d’exposer au salon et d’entrer dans les collections d’Etat. Au 19e siècle les femmes artistes se démarquent du maître d’atelier chez qui elles se forment. »

Au lendemain de la seconde guerre mondiale
« Au lendemain de la seconde guerre mondiale, les femmes des années 1960-1970 prennent conscience, comme un électrochoc, de leur féminité. Le féminisme éclot aux Etats-Unis et en Europe sur un lit de frustrations et de peurs particulièrement lorsqu’il s’agit de remettre en cause les distinctions de genre sur lequel est basé notre système culturel. L’art textile, très présent dans cette exposition, incarne une libération profonde, voire existentielle, des artistes engagées, militantes, mariées, enragées et activistes. Il en découle un décloisonnement des mediums et des sources. »

Œuvre de Billie Zangewa, Soldier of love Copyright MMH

Quand la muse, le modèle passent de l’autre côté
« La femme n’est plus seulement modèle, muse, sujet des arts mais se réapproprie son corps, sa peau, sa sensualité, sa sexualité, notamment lors de happening en alliant image, performance elle participe à l’activisme visuel et social de l’art contre la violence. Les questions politiques et éthiques des années 1990 ouvre le champ aux artistes afro-américaines, indiennes, africaines du nord au sud, s’intéressante  à l’héritage colonialiste. Elles rouvrent le dossier de l’histoire et de l’héritage colonialiste, se réappropriant leur visibilité. Désormais les femmes s’engagent dans l’écoféminisme, ma protection des écosystèmes, dénoncent la maltraitance à l’égard du vivant tout en célébrant so étonnante résilience.»

Le parcours de l’exposition
«Le parcours de l’exposition se développe autour de 10 thématiques symbolisées par les tracts mis à disposition. Outil de contestation directe, populaire et accessible, il accompagne les mouvements sociaux et sociétaux des suffragettes du 20e siècle aux mouvements féministes des années 1960-1970, il dénonce l’oppression patriarcale, revendique les droits, brise les tabous. Modeste en apparence, il reste le précieux témoignage des combats menés dans la rue comme dans les esprits.»

Oeuvre de Katia Bourdarel Emzara, revisite du mythe de l’arche de Noé Copyright MMH

Commissariat d’exposition
Danièle Marcovici et Stéphane Baumet. Assistance au commissariat et scénographie Laure Dezeuze, studio Bloomer.

Les infos pratiques
Exposition ‘Engagées, engagées, engagées’ Villa Datris. Jusqu’au 2 novembre 2025. 7, avenue des Quatre otages à l’Isle-sur-la-Sorgue ; 04 90 95 23 70. Entrée gratuite.

Odile de Frayssinet devant l’une de ses barques, avec ses affiches brodées pour la liberté de la femme, notamment en Orient. Copyright MMH

Horaires d’ouverture
Mai-Juin, du mercredi au samedi : 11h-13h / 14h-18h. Dimanche ouvert en continu. Juillet-Août : Tous les jours sauf le mardi : 10h-13h / 14h-19h. Dimanche ouvert en continu.

Septembre – octobre
Du mercredi au samedi : 11h-13h / 14h-18h. Ouvert en continu Dimanche et jours fériés.

Baignoire et douche, Œuvre de Joana Vasconcelos Revisite de l’espace domestique à la manière d’Alice au pays des merveilles

Visites guidées
Entrée libre, réservation conseillée.

Mai – Juin – Septembre – Octobre
Samedis à 16h et dimanches à 11h.

Juillet – Août
Vendredis, samedis à 16h et dimanches à 11h.

Œuvre de Mâkhi Xenakis, les folles d’enfer de la Salpétirère Copyright MMH

Visites de groupe
Visites de groupes uniquement sur rendez-vous :
mediation@fondationvilladatris.com

Visites Scolaires
Réservation indispensable, entrée libre. Contact : Fanny Vouland. Réservation

Activités
La Villa Datris propose des activités tout au long de la durée de l’exposition :
Consulter l’agenda.

Accessibilité
3 niveaux d’exposition de la Villa sont accessibles aux personnes à mobilité réduite.
Seuls les animaux aidants sont autorisés dans la Villa et les jardins. Les valises, les landaus et les chiens ne sont pas admis.


Aix-en-Provence : 19e édition des Flâneries d’art contemporain dans les jardins aixois

C’est dans le cadre d’Avignon Terre de culture que Gilbert Marcelli, président de la Chambre de commerce et d’industrie du Vaucluse et à l’initiative de Régine Pilgrim, membre du Club Soroptimist International d’Avignon que se déroule une exposition d’art protéiforme nourrie des œuvres de Joanna Staniszkis pour les œuvres textiles, Christine Viennet pour la céramique, Gina Coppens pour les sculptures et Aurélie Mitrato pour l’art pyro.

Lieu d’ouverture et d’échange, la CCI rappelle ainsi qu’elle est le carrefour où l’art et l’économie se rencontrent dans une ville, Avignon, connue mondialement, entre autre, pour son patrimoine religieux, gothique, laïque et son foisonnement intellectuel, avec les festivals d’Avignon In et Off.

Lors de cette exposition
Lors de cette exposition, le public ira à la rencontre des œuvres textiles de la polonaise Joanna Staniszkis qui créé des tapisseries dans son atelier avec une prédilection pour les textures, les matériaux filés à la main, les teintures naturelles. Elle partage son temps entre le Canada et la Provence, et transmet depuis plus de 30 ans son savoir à travers l’enseignement.

Christine Viennet, céramique
Artiste norvégienne installée en France, elle crée un monde de faune et de flore en céramique, inspiré des éléments terrestres et marins. Fondatrice d’un Musée de la Céramique, elle marie tradition et innovation.

Copyright CCI 84 Communication

Gina Coppens, sculptures
Installée en Provence, elle façonne des œuvres poétiques et énigmatiques à partir de matériaux brûlés (papier, métal, bois…). Une démarche sensorielle et spirituelle, entre fragilité et intensité.

Aurélie Mitrano, art-pyro
Jeune artiste avignonnaise, elle sublime la technique de la pyrogravure sur bois à travers des œuvres personnalisées, à la fois artisanales et inspirées. Pour elle, « créer, c’est exister ».

Les infos pratiques
Exposition artistique ouverte au public. Jusqu’au 22 mai 2025. De 13h30 à 17h sauf dimanche. Chambre de commerce et d’industrie de Vaucluse. 46, Cours Jean Jaurès à Avignon.

Autour de Gilbert Marcelli, président de la CCI Vaucluse, les artistes, élus et personnalités officielles Copyright CCI 84 Communication

En savoir plus
La CCI du Vaucluse est au service des 50 000 entreprises du département pour le commerce, l’industrie et les services. De la création à la transmission, elle accompagne les entreprises à chaque étape de leur vie : développement commercial, financement, réglementation, prévention des difficultés…. La CCI accompagne également les collectivités via son expertise en aménagement et développement territorial. Via son pôle formation ‘Académie Vaucluse Provence’ réparti sur 3 campus : Agroparc, Avignon et Pertuis, elle forme plus de 1 200 jeunes en Hôtellerie- Restauration ; Santé- Social ; Business-Management ; Numérique- Cybersécurité ; Vente-Distribution ; Développement Durable et Formation professionnelle.


Aix-en-Provence : 19e édition des Flâneries d’art contemporain dans les jardins aixois

Une nouvelle exposition s’installe à la Fondation Blachère à Bonnieux à partir de ce jeudi 3 avril. ‘Sensibilités Vaudou’ réunira les œuvres de 28 artistes d’Afrique et de sa diaspora jusqu’au 20 septembre prochain.

La Fondation Blachère, installée au sein de la Gare de Bonnieux, au cœur du Luberon, depuis 2023, propose deux expositions chaque année et accueille plus de 20 000 visiteurs annuels. Après ‘Kuvhunura : l’École d’Harare’, la nouvelle exposition ‘Sensibilités Vaudou’ rend hommage à cette religion, sans sensationnalisme, et son influence dans l’art contemporain.

Les travaux de 28 artistes venant du Bénin, du Royaume-Uni, du Burkina Faso, de la République démocratique du Congo, ou encore de la France, seront exposés, sous le commissariat Jean Michel Massing, historien d’art français et de Christine Allain-Launay Blachère, directrice de la Fondation Blachère. Les œuvres exploreront le rôle du Vaudou à travers trois axes : rites, inspiration et diffusion.

« Dans cette exposition, il n’y aura pas d’amalgames entre sorcellerie et Vaudou, comme cela a été fait trop régulièrement dans la pop culture, explique la directrice de la Fondation. Nous parlerions seulement art, philosophie, spiritualité, religion et politique, et cela dans le cadre géographique de l’Afrique. Nous organiserions une confrontation entre des objets rituels empreints de traditions à l’esthétique saisissante avec des œuvres d’art témoignant d’une forte sensibilité au charisme Vaudou. »

Ouverture du lundi au samedi de 10h à 12h30 et de 14h à 18h.
À partir du jeudi 3 avril. Fondation Blachère. La Gare de Bonnieux. 121 chemin de coucourdon. Bonnieux.


Aix-en-Provence : 19e édition des Flâneries d’art contemporain dans les jardins aixois

La Fondation Datris (contraction des prénoms des deux fondateurs Danièle Marcovici et Tristan Fourtine) lieu d’art contemporain et gratuit propose l’exposition ‘Faire corps’ jusqu’au 3 novembre. Depuis son ouverture en 2011, la Villa Datris a exposé les œuvres de plus de 900 artistes établis ou émergents, français ou étrangers et reçu ½ million de visiteurs.

La Villa Datris avec l’œuvre de Richard Di Rosa, ‘Grand abstrait’ Copyright MMH

Cette fois-ci Danièle Marcovici, cheffe d’entreprise dirigeante de Raja, mécène et féministe et Stéphane Baumet, directeur de la Fondation Villa Datris proposent ‘Faire corps’. Et pour donner une vision de ces corps dans tous les états, 66 artistes ont répondu à l’appel et non des moindres, soit directement, soit par voie de collectionneurs privés au gré d’un parcours rythmé de 86 œuvres.

Evidemment l’on est subjugué
par ‘les nanas’ de Niki de Saint Phalle, ‘le Mukuru’ de Terrence Musekiwa, ‘la Vénus au mur’ d’Elsa Sahal, le petit bonhomme en bois –sans titre-  de Joël Shapiro, la ‘Justine second mouvement’ de Daniel Firman, ‘le cercle de vie’ de Prune Nourry, ‘le baiser’ de Marc Nucera… Il y a tant d’œuvres devant lesquelles s’arrêter, regarder, se nourrir.

Et, devant ce parcours intérieur de la Villa
et dans ses jardins enchantés, l’on découvre mille formes et matières suggérant ou montrant le corps, effectivement, dans tous ses états d’où seule la maladie a été honnie. ‘On n’avait pas envie d’être tristes, mais plutôt audacieux, interrogeant, joyeux et plein d’humour’ sourit Danièle Marcovici. Alors on s’installe dans les bureaux, alors que le lieu foisonne de curieux venus découvrir, en avant-première, le parcours d’art contemporain. Danièle Marcovici, contez-nous ce qui se passe en ces lieux magiques.

Danièle Marcovici Copyright MMH

L’Interview
«‘Faire corps’, j’ai choisi ce thème parce que le corps nous concerne tous, entame Danièle Marcovici, c’est aussi l’occasion de le montrer dans tous ses états. Le corps idéal, amoureux, en mouvements… Il s’agissait également de proposer à nos visiteurs autre chose que la représentation académique du corps via des statues et comment celui-ci s’incarne en de multiples formes, notamment dans l’art contemporain, selon le message que laissent poindre les artistes au travers de leurs émotions et sentiments. Chaque sculpture se reliant à un sens différent. En même temps, l’œuvre ‘se fait’ à la cohérence de notre regard.»

«Ces œuvres, je les ai choisies
en pensant à ce qu’elles expriment, à la démarche de l’artiste, à ma sensibilité. Faire corps c’est aussi rassembler, être ensemble, les uns avec les autres, c’est ce dont, actuellement, la société a besoin. C’est aussi un message politique.»

«Le corps est aussi morcelé,
comme lorsque l’on est à l’Ouest, comme fragmenté. Nos corps et nos pensées divergent ils quelque fois ?  Se disperse-t-on ? Il y a le corps après l’effort que je trouve très émouvant aussi, le corps alangui sur la plage et aussi beaucoup d’humour notamment avec une Niki de Saint-Phalle (1930-2002) amoureuse.»

«Le corps c’est la vie, l’amour et la mort.
C’est l’amour avec Laurent Perbos, avec des Vénus, avec Botero, un corps très rond, hors des canons de beauté, très beau, la maternité… Ce sont les différents états de nos corps. C’est la volonté d’être éclectiques, de façon à ce que le grand public fasse la découverte de l’expression artistique contemporaine. Un grand public qui connait sans doute la statuaire ou la Vénus de Milo mais qui sera, là, confronté à des artistes internationaux de l’art contemporain qui ont 100 façons d’exprimer les émotions, sensations, perceptions du corps. Une façon également pour le public d’exercer de multiples regards sur ces œuvres.»

Mukuru (Elder) de Terrence Musekiwa Copyright MMH

«Nous ?
Nous avons commencé par être surpris avant d’essayer de surprendre le public, en choisissant des œuvres qui n’étaient pas forcément évidentes, qui bousculent, aux multiples interprétations. Chacun réagit à sa manière à mille lieux des diktats. Nous avons eu notre regard, maintenant c’est à chaque visiteur d’exercer le sien. Je pense que nous recueillerons des réactions très différentes parce que le regard et la pensée ne sont pas dirigés dans une seule direction.»

«C’est une exposition très éclectique
sur le corps dans tous ses états. C’est sans doute l’une des meilleures manières, dans le cadre de notre approche pédagogique de montrer le corps et les corps, et de susciter la curiosité et de la découverte, tout comme l’an passé où 70 000 visiteurs sont venus découvrir l’exposition Mouvement et lumière #2

«En choisissant le corps,
exposition à laquelle j’avais pensé deux ans auparavant, nous proposons une exposition qui ne montre pas le corps comme on le voit habituellement, comme un reflet de l’esprit et de la pensée. Quand la pensée est trouble, fragile ou forte, le corps l’est aussi… C’est se dire, peut-être, que ce qui est à l’intérieur et aussi à l’extérieur. Mais ce que l’on voit n’est pas forcément ce que l’on ressent… Ce qui se passe ici, se passe aussi à l’intérieur du corps.»

«C’est une façon de montrer que le corps est vivant.
On est à la fois tous différents, c’est la raison pour laquelle nous avons montré toutes sortes de corps. Chacun peut s’identifier à son propre corps et pas forcément au corps de l’autre. C’est aussi garder, conserver sa propre identité, son corps intact par rapport au regard de l’autre. Je parlerai là de conserver l’intégrité de son corps, c’est tellement important pour les femmes.»

‘Hélène’ de Hans of Beeck Copyright MMH

Le mot de la fin ?
«Faire corps est un sujet d’actualité, intemporel et universel. Il est le symbole des états d’âme du monde et le reflet de nos sociétés. Faire corps, c’est évoquer les femmes et les hommes dans leur diversité. Mettre en avant des combats tels que le féminisme, promouvoir l’acceptation de la pluralité humaine ou militer pour l’écologie, notamment lorsque le corps fait symbiose avec la nature. Faire corps est une exposition pleine de sens, d’humour et d’émotions au gré d’une représentation humaine dans ce qu’elle a de plus actuel, divers et audacieux,» conclut Danièle Marcovici.

Les artistes exposés
Magdalena Abakanowicz, Julien Allegre, Ghada Amer, Elodie Antoine, Jean-Marie Appriou, Stephan Balkenhol, Alexandra Bircken, Fernando Botero, Louise Bourgeois, Nick Cave, César, Awena Cozannet, Elizabeth Creseveur, Johan Creten, Sepand Danesh, Chloé Delarue, Dewar & Gicquel, Richard di Rosa, Henri-François Dumont, Daniel Firman, Sylvie Fleury, Meschac Gaba, Corado Gardone, Antony Gormley, Thomas Houseago, Taro Izumi, Michael Johansson, Kun Kang, Abdul Rahman Katanani, Wang Keping, Zsofia Keresztes, Guillaume Leblon, Ana Mendieta, Annette Messager, Terrence Musekiwa, Prune Nourry, Marc Nucera, Hans Op de Beeck, Tony Oursler, Rallou Panagiotou, Štefan Papčo, Giuseppe Penone, Laurent Perbos, Javier Pérez, Michelangelo Pistoletto, Jaume Plensa, Marilou Poncin, Philippe Ramette, Recycle Group, Antoine Renard, Rotraut, Elsa Sahal, Niki de Saint Phalle, Marta Santos, George Segal, Joël Shapiro, Kiki Smith, Gabriel Sobin, Pascale Marthine Tayou, Gavin Turk, Xavier Veilhan, Jeanne Vicérial, Gabrielle Wambaugh, Anne Wenzel, Kehinde Wiley, Mâkhi Xenakis.

Le Baiser de Marc Nucera Copyright MMH

Les infos pratiques
Fondation Villa Datris. 7, avenue des 4 otages. 84 800 L’Isle-sur-la-Sorgue. Horaires d’ouverture : Juin, du mercredi au samedi : 11h-13h / 14h-18h. Dimanche ouvert en continu. Juillet – Août, tous les jours sauf le mardi : 10h-13h / 14h-19h.Dimanche ouvert en continu. Septembre-Octobre, du mercredi au samedi : 11h-13h / 14h-18h. Ouvert en continu Dimanche et jours fériés. Visites guidées, entrée libre, réservation conseillée. Mai, juin, septembre et octobre, samedis à 16h et dimanches à 11h. Juillet-Août vendredis, samedis à 16h et dimanches à 11h. 04 90 95 23 70. info@fondationVillaDatris.com Le lieu propose de nombreuses visites guidées, de groupes, nocturnes, scolaires, des événements jeune public et des ateliers créatifs ici.

La beauté et le geste de Laurent Perbos Copyright MMH


Aix-en-Provence : 19e édition des Flâneries d’art contemporain dans les jardins aixois

La Fondation Blachère, qui met en lumière l’art contemporain africain depuis 2004, rouvrira ses portes le jeudi 4 avril avec une nouvelle exposition : ‘Bandiagara: au commencement de la collection Blachère’. L’exposition sera en place jusqu’au 21 septembre à Bonnieux.

Cette année, la Fondation Blachère célèbre ses 20 ans. Après s’être offert un nouveau centre d’art en investissant les locaux de la Gare de Bonnieux l’été dernier et y avoir accueilli 15 000 visiteurs pour sa première exposition ‘Chimères’, la Fondation propose une nouvelle exposition qui retrace ses débuts.

Avec l’exposition ‘Bandiagara: au commencement de la collection Blachère’, voyage tout droit au Mali, où Jean-Paul Blachère a développé un intérêt viscéral pour l’Afrique au début des années 2000, face aux falaises de Bandiagara. Les visiteurs pourront découvrir les œuvres devenues des pièces emblématiques des débuts de la collection Blachère, mettant en valeur le travail de 20 artistes.

« Cette exposition est aussi pour moi un hommage à ces artistes qui nous ont quittés ces dernières années et qui ont été les initiateurs de l’art contemporain, a déclaré Jean-Paul Blachère. Ils m’ont ouvert le cœur et l’esprit sur leur monde et leurs mythes, sans eux cette collection n’aurait pas eu la même dimension. »

Entrée offerte du jeudi 4 au samedi 6 avril.
Tarif normal : 5€ / Gratuit pour les moins de 12 ans, personnes en situation de handicap, demandeurs d’emploi, bénéficiaires du RSA, étudiants, enseignants.
Ouvert de 10h à 12h30 et de 14h à 18h du lundi au samedi (jusqu’à 19h en juillet et août).
Du 4 avril au 21 septembre. Gare de Bonnieux. 121 Chemin de coucourdon. Bonnieux.


Aix-en-Provence : 19e édition des Flâneries d’art contemporain dans les jardins aixois

La figuration contemporaine est le fil conducteur de cette exposition réunissant la plasticienne Katia Bourdarel et le peintre Youcef Korichi 

Bien que le thème puisse être la peinture figurative, les deux artistes se différencient par un style propre à chacun. Katia Bourdarel occupera le premier étage du Cloître Saint-Louis avec une vingtaine de toiles et trois installations. Youcef Korichi installera 22 grands formats au deuxième étage. Ils ont participé tous deux au printemps 2023 à la prestigieuse l’exposition MO.CO (Montpellier contemporain).  

Katia Bourdarel utilise divers médias tels que la peinture, la vidéo, la sculpture, l’installation 

Ses sujets s’articulent autour de la mémoire collective et personnelle avec la volonté de fusionner des morceaux de narration populaire et des moments de vie intime.

Elle explore la psyché collective en évoquant entre autres des figures et des symboles empruntés aux légendes et aux mythes fondateurs qui ont construit son imaginaire de femme méditerranéenne.

Les idées de cadrage et de hors-champ sont centrales dans l’œuvre de Youcef Korichi 

Tout comme les notions d’absence et de temporalité. Il porte une attention toute particulière à la surface de la toile pour transmettre des sensations tactiles et communiquer ainsi un message complexe. Ses œuvres, souvent monumentales, par leur taille et leur pouvoir d’évocation, sont parfois tirées de photographies que sa peinture réinvente et dépasse par nature.

La Maison des Arts Contemporains d’Avignon

La Maison des Arts Contemporains d’Avignon, ou MAC’A, participe activement à la promotion d’œuvres contemporaines depuis sa création en 1995, consciente que l’art contemporain est souvent jugé impénétrable, énigmatique, dérangeant.

Cette association regroupe plus de 120 adhérents actifs qui participent bénévolement à ses différentes actions, alors que plus de 300 participants s’inscrivent chaque année à une ou plusieurs des activités organisées. La MAC’A permet les échanges tant au niveau de la découverte que de la compréhension des créations artistiques contemporaines. À ce titre, elle organise de nombreuses manifestations telles que visites commentées de musées et d’expositions, découvertes d’ateliers d’artistes, participation à des conférences, etc., permettant à chacun d’aborder la création contemporaine dans les meilleures conditions. L’association MA’A est d’ailleurs à l’origine de l’association « Ateliers d’Artistes » depuis 10 ans indépendants : chaque année, le 3ᵉ week-end de novembre, les artistes ouvrent les portes de leurs ateliers au public, à Avignon, Villeneuve les Avignon, Pujaut, Morières, Le Pontet, Les Angles… 

Une conception collective des expositions

« Les membres de l’association donnent leur avis : ce qu’ils ont vu, ce dont ils ont entendu parler, des artistes qu’ils ont pu rencontrer. On essaie de trouver un thème. Lors d’une exposition à Montpellier, ces deux artistes nous ont emballés. Malgré leur notoriété et leurs expositions qui voyagent un peu partout dans le monde, ils ont immédiatement accepté notre proposition, car ils ont des attaches personnelles dans le Sud : Katia est née à Marseille et Youcef en Algérie. Après 2022 consacré aux artistes femmes avec « Elles » et les jeunes en 2023 avec « Emergence », la parité est rétablie : 1 homme, 1 femme de chaque côté de la Méditerranée, nous confie la présidente Françoise Faucher. 

La commissaire de l’exposition Daisy Froger Droz précise «  Tous les 2 sont venus voir les lieux, enchantés par l’espace du Cloître Saint-Louis et je suis allée les voir dans leurs ateliers parisiens dans la Cité des Arts (Paris 18ᵉ). D’ailleurs, tout au long de l’année, la MAC’A fait du repérage, visite des ateliers et quand ça nous interpelle, on sollicite les artistes. Le travail de Katia Bourdarel se place sous le signe de la Métamorphose avec des installations qui vont faire le bonheur de notre conteuse Monique Lefebre, Youcef Korichi peint exclusivement de l’huile sur toile avec une réalité confondante proche de la photographie. »

Un engagement de tous

Vu la notoriété des deux artistes, il a fallu rassembler des œuvres de diverses galeries. Ainsi, la galerie Suzanne Tarasiève de Paris, la galerie Aeroplastics de Bruxelles et la galerie Provost-Hacker de Lille ont été mises à contribution. L’accueil et la surveillance de l’exposition sont confiés à plus de 50 bénévoles de la MAC’A. Sans eux, cette prestigieuse exposition ne pourrait avoir lieu.

Claude Nahoum, premier adjoint au maire délégué à la ville éducative, culturelle et solidaire, a tenu à saluer le travail de la MAC’A qui aura toute sa place dans Terre de culture 2025 

« Ce qui me va bien dans votre démarche, c’est votre initiative de découvreurs de talents, la révélation d’ateliers d’artistes, la longévité de votre association (bientôt les 30 ans) et le travail de médiation fait avec les enfants, comment vous les plonger dans la création. »

Autour de l’exposition

Le vernissage en présence des artistes aura lieu le mardi 5 mars à 18h au Cloître Saint-Louis. 

Des visites guidées par Candice Carpentier, médiatrice, d’une durée de  45 minutes
Samedis 9, 16 et 23 mars : 14h30 et 16h. Dimanches 10, 17 et 24 mars : 14h30 et 16h

Des visites pour les scolaires et les associations d’une durée 60 minutes
Sur rendez-vous du mardi au vendredi avec accompagnement d’un membre de la MAC’A :
Accueil des élèves des écoles d’Avignon pour une visite contée par Monique Lefèbvre
Accueil d’adultes d’associations de solidarité pour une découverte de l’art contemporain
contact.mac.avignon@gmail.com         

Concert de jazz

Duo Du bout des cordes avec Solène Kynast-Ferrucci au violon et Thibault Jaume à la guitare.
Jeudi 7 mars. 18h30. Entrée au chapeau. Cloître Saint-Louis. 

Soirée poétique

Dans le cadre du printemps des poètes, proposition animée par André Morel et ses amis : Anny Cat, Gisèle Roman et Jo Pacini.
Jeudi 14 mars. 19h. Entrée libre. Durée 1h. Cloître Saint-Louis. 

Exposition du 5 au 28 mars. De 14h à 18h. Entrée libre. Du mardi au dimanche. Cloître Saint-Louis. 20 rue du Portail Boquier. Avignon. 


Aix-en-Provence : 19e édition des Flâneries d’art contemporain dans les jardins aixois

Victime de son succès avec près de 4 000 visiteurs en un peu plus de deux mois, l’exposition ‘Ce que disent les plantes’, qui devient le plus grand succès du Grenier à sel, lieu d’art contemporain à Avignon, est prolongée jusqu’au mercredi 17 janvier.

Cette exposition propose un parcours autour de trois thèmes entremêlés : célébrer, conserver, recréer. Ces derniers sont exprimés à travers divers supports tels que le dessin, la projection vidéo, la sculpture, la peinture algorithmique, des installations génératives et interactives, ou encore l’animation en réalité virtuelle.

De plus, un atelier dédié aux enfants de 7 à 11 ans sera organisé le samedi 13 janvier de 10h à 12h30, durant lequel ils seront invités à imaginer et fabriquer un herbier hybride, constitué de plantes réelles qu’ils auront apporté et de plantes créées par une intelligence artificielle. L’atelier est au tarif de 12€ par enfant. Les réservations se font au 04 32 74 05 31.

Exposition accessible du mardi au samedi de 14h à 18h. Nocturne jusqu’à 21h le mardi 16 janvier. 2 rue du rempart Saint-Lazare. Avignon.

©Grégoire Édouard

V.A.

 

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