Naturellement, la Maison Durance se rapproche de la rivière Durance à Avignon
Cette entreprise familiale créée en 1997 au pied du majestueux Château de Grignan dans la Drôme provençale, qui a ensuite installé son site logistique à Valréas dans l’Enclave des Papes, a mis le cap au sud pour implanter son centre Recherche & Développement à Agroparc.
La 1re pierre avait été posée à l’automne 2023 et le PDG Nicolas Ruth vient d’inviter tous les salariés du groupe à visiter le nouveu siège. Ils sont 125 en tout, dont 25 ici, sur deux niveaux et 1 000 m² d’espaces bureau, labo, marketing. Ce ‘centre d’excellence’ de la parfumerie qui fait la part belle aux cosmétiques naturels et aux produits pour la maison, exporte dans une cinquantaine de pays.
Imaginé comme une maison cosy dans laquelle on se sent bien, avec salon et cuisine épurés et contemporains, ce centre a des façades habillées de tasseaux de bois qui rappellent le cannelé qui entoure les bougies iconiques de Durance, les ombrières sont en fibre de coco, le patio protégé du soleil d’un voile de scourtin comme on en utilisait dans les moulins jadis dans le Pays de Nyons, pour filtrer et séparer par pression l’huile d’olive de l’eau.
Dans des tons clairs de beige, écru, sable et brun, de bois, de rotin et de fibres textiles pour l’ameublement, tous les bureaux convergent vers ce coeur, favorisant échanges, rencontres, partage entre salariés et services. Partout des fenêtres et des ouvertures par où passent la lumière et la communication.
« Nous avons choisi Avignon parce que c’est une ville de culture, à taille humaine et proche de la Durance, mais aussi de l’aéroport, de la gare TGV et du Port de Marseille, précise le patron, Nicolas Ruth. Ce ‘Laboratoire des Sens’ est dédié au savoir-faire des équipes. Le sens est important en cosmétique et parfumerie, d’où cet espace d’évaluation olfactive. On est au milieu d’un écrin de verdure. Et nous avons tenu à planter des essences méditerranéennes économes en eau comme la lavande par exemple. »
Les senteurs justement, coquelicot, vanille, monoï, fleur de coton et d’oranger, ambre, mangue, figue, camélia, verveine, cèdre bleu, mandarine, sont 100% nature. On les retrouve dans les savons, crèmes, diffuseurs de parfums lumineux, gels douche, shampoings, huiles essentielles, eaux de toilette, ainsi que pour la maison, les fleurs parfumées aux écorces d’érable, de santal, de tonka ou aux effluves d’amande, caramel et cacao. En tout, 500 références et 3 600 points de vente. Pour un chiffre d’affaires d’un douzaine de millions d’euros.
« Plus que du bois, de la pierre, de l’acier et du verre, ce site est le coeur battant de notre vision, de notre sens de l’innovation, de notre engagement envers l’environnement et du bien-être de notre personnel », a conclu Nicolas Ruth.
Naturellement, la Maison Durance se rapproche de la rivière Durance à Avignon
Le grand jour est enfin arrivé pour Stephann et Christelle Vatinel, franchisés Italian Queen à Avignon. Ce lundi 26 mai, le restaurant, qui est en lieu et place de l’ancienne brasserie Le Cintra sur le Cours Jean Jaurès, a enfin ouvert ses portes après plusieurs mois de travaux.
Les Avignonnais étaient au courant depuis le début de l’année. Sur la devanture de l’ancienne brasserie Le Cintra, fermée définitivement depuis 2023, était inscrit « Italian Queen, ouverture prochaine. » Aucune date précise n’avait été annoncé jusqu’à il y a quelques jours. Depuis ce lundi 26 mai, les locaux et visiteurs peuvent y déguster pizzas, pastas, bruschettas, tiramisus, panna cottas et bien d’autres spécialités italiennes.
« C’est une grande fierté de reprendre une institution comme cette ancienne brasserie et d’y installer le concept d’Italian Queen », affirme Christelle Vatinel. Le concept a été créé par Jonathan Jablonski en 2022 qui a ouvert un premier restaurant au sein du centre commercial Val d’Europe à Serris en région parisienne, et qui, au vu de son succès, a décidé de franchiser le concept. Le restaurant avignonnais devient donc le second de la franchise. Trois autres établissements Italian Queen devraient ouvrir d’ici la fin de l’année à Bruxelles en Belgique, chez nos voisins bucco-rhodaniens à Marseille, et à Meylan en Isère.
« Le restaurant est magnifique, il a une très belle superficie avec une capacité d’accueil de 132 places assises, ajoute Christelle. Les produits sont de très belles qualité, c’est ce qui nous a convaincu de lancer notre franchise quand on a découvert le concept. » Au menu, les clients trouvent des spécialités italiennes du matin au soir, du cappuccino au tiramisu, en passant par la pizza napolitaine, les pâtes, la focaccia, ou encore le spritz et le limoncello.
Christelle est originaire de Nice et son mari Stephann de Roanne, ensemble ils vivent à Toulouse mais prévoient de poser définitivement leurs valises en Vaucluse très prochainement. Tous deux, qui avaient déjà de l’expérience en restauration, ont décidé d’ouvrir leur franchise au cœur de la Cité des papes par amour pour la région et plus particulièrement pour le département.
L’équipe d’Italian Queen Avignon, qui compte une vingtaine de personnes, est plus que motivée. « On a très hâte d’accueillir les Avignonnais, les Vauclusiens, et les touristes, on espère vraiment que le concept d’Italian Queen va leur plaire », conclut Christelle Vatinel.
Chaque année, l’European Orchestra Festival a lieu dans différentes villes d’Europe. La France avait déjà accueilli le festival en 2000 à Lyon. Cette année, pour sa 13e édition, 450 musiciens membres de la Fédération Européenne des Orchestres, qui compte 30 orchestres de 23 pays à travers l’Europe, poseront leurs valises à Avignon, et ce, dès ce mercredi 28 mai.
Cet événement permet aux membres de la Fédération de rencontrer des musiciens d’autres pays européens, d’apprendre d’autres chefs d’orchestre, de se produire devant de nouveaux publics et de se familiariser avec un nouveau répertoire. Tout au long du festival, ils participent à des ateliers qui donnent lieu à des représentations. De plus, chaque orchestre est invité à donner son propre concert. Ainsi, les Avignonnais et visiteurs vont pouvoir profiter de concerts gratuits.
Les concerts seront donnés :
Le jeudi 29 mai à 18h au Square Perdiguier .
Le vendredi 30 mai de 18h à 20h à l’église Saint-Didier, à la Paneterie du Palais des Papes, et à la Chapelle de l’Oratoire.
Le samedi 31 mai à 12h au Théâtre de la Scala Provence et à la base de loisirs sur l’Île de la Barthelasse à 18h.
Naturellement, la Maison Durance se rapproche de la rivière Durance à Avignon
Suite à notre article sur l’état d’avancement de la tranche 2 de la LEO et le mécontentement de Terre de Provence agglomération sur l’enlisement du dossier, le Grand Avignon et la Ville ont souhaité réagir. Pour eux, leur choix d’un tracé reconfiguré n’est pas incompatible avec la poursuite du projet de contournement par le Sud de l’agglomération de la cité des papes.
« Dans un communiqué que nous avons découvert dans la presse, la présidente de la communauté d’agglomération Terre de Provence accuse la Ville d’Avignon et le Grand Avignon de faire courir le risque de compromettre définitivement la réalisation du projet de LEO (Liaison Est-Ouest), écrivent Cécile Helle, maire d’Avignon, et Joël Guin, président du Grand Avignon dans un droit de réponse. Tout cela parce que nous refusons que cette LEO garde le tracé imaginé il y a 30 ans. Aujourd’hui la question n’est pas tant de savoir qui est responsable d’un possible enterrement du projet de LEO car à ce jeu-là, nous pourrions juste rappeler que l’inauguration de la tranche 1 de ce projet porté par l’État, remonte à 2010… La question est bien plutôt de statuer enfin sur le projet de voie de contournement sud que nous voulons pour nos territoires afin de leur assurer attractivité et avenir. »
« Nous sommes favorables à la LEO comme voie de contournement sud de l’agglomération d’Avignon, mais à une LEO reconfigurée. »
« Car, oui, nous défendons la LEO, nous défendons un projet de voie de contournement sud de l’agglomération d’Avignon, mais pas celui-là, pas celui que l’État a imaginé à la fin des années 90, soit il y a plus d’un quart de siècle. Car, oui, notre position est claire : nous disons que nous sommes favorables à la LEO comme voie de contournement sud de l’agglomération d’Avignon, mais à une LEO reconfigurée, avec un autre tracé capable de proposer un vrai projet d’intérêt général utile pour tous les habitants du bassin de vie, vauclusiens, bucco-rhodaniens comme gardois, et exemplaire en matière de transition écologique et de mobilités durables. Nous croyons en une solution acceptable et résiliente pour un aménagement responsable de notre territoire. »
Les questions du Grand Avignon sur l’impact d’un projet conçu il y a 30 ans « Lors du comité de pilotage organisé le lundi 19 mai dernier, sous la présidence du préfet de Région Georges-François Leclerc, l’État a en effet exposé un projet redimensionné, pour ne pas dire réduit, à deux fois une voie notamment. Mais toujours sur l’ancien tracé, celui prévu dans le cadre de la Déclaration d’utilité publique (DUP) qui date de 2003. Comment imaginer que ce projet puisse traiter la saturation actuelle du trafic et améliorer les conditions de circulation, autrement qu’en l’aggravant ? Comment imaginer aujourd’hui un tracé qui viendrait traverser, créer un boulevard urbain avec feux tricolores au cœur de la ceinture verte, poumon agricole d’Avignon, pour arriver au rond-point de la Cristole sur un axe déjà saturé, en proximité directe du quartier méditerranéen durable Bel Air ? Comment imaginer un projet daté, totalement dépassé, en contradiction avec les dynamiques urbaines à l’œuvre à l’échelle de la ville d’Avignon et du Grand Avignon, affectant la qualité de vie des habitants directement exposés à ce nouveau flux de circulation ? Comment imaginer un projet extrêmement coûteux, lequel a accumulé un retard considérable qui n’apporterait pas de réponse à la fois aux enjeux de mobilités des 500 000 habitants du bassin de vie d’Avignon, d’attractivité économique et de transition climatique de notre territoire ? »
Imaginer des solutions écoresponsables « Vouloir un autre tracé, poursuivent les deux élus dans leur communiqué, c’est justement prendre ses responsabilités et imaginer des solutions écoresponsables, dans le cadre d’un débat constructif entre les collectivités et l’État, qui ne peut pas se contenter de nous dire : ‘C’est ce projet ou rien ! C’est ce projet ou l’État se retire !’. Vouloir un autre tracé, c’est justement ne pas se désengager, ce n’est pas s’opposer à notre bassin de vie mais bien au contraire le défendre en recherchant des solidarités aujourd’hui inexistantes, c’est regarder devant et non pas faire le choix du passé. Car oui, d’autres solutions existent, face à l’urgence climatique et sanitaire, face à la situation inacceptable et insupportable des 20 000 Avignonnaises et Avignonnais qui vivent de part et d’autre de la rocade, dans une volonté partagée de concertation et d’échanges avec nos collègues élus des communes du Nord des Bouches-du-Rhône. »
« Il est temps de ne pas se tromper. »
Trouver un terrain d’entente « Une solution visant à trouver ensemble une voie d’entente, y compris pour assurer la bonne desserte des projets économiques qu’ils ont imaginés, comme l’extension du MIN de Châteaurenard. Une solution qui peut commencer par la réalisation rapide du barreau manquant entre la voie actuelle de la tranche 1 de la LEO et le rond-point de Rognonas, justement prévue dans la tranche 2 de cette LEO. Et nous nous réjouissons sur ce point du positionnement conjoint au nôtre, des maires de Barbentane et Rognonas. Il est temps désormais de relever ce défi majeur pour l’avenir de nos territoires et la qualité de vie de leurs habitants. Il est temps d’investir un choix d’avenir aux objectifs à la fois environnementaux, d’aménagement durable du territoire et de santé publique. « Il est temps de ne pas se tromper », insistent pour finir Cécile Helle et Joël Guin.
Naturellement, la Maison Durance se rapproche de la rivière Durance à Avignon
Le 22 mai dernier le Palais des Papes était fermé au public en raison de l’organisation du défilé de la collection croisière 2026 de Louis Vuitton. Cet événement, très attendu dans le monde de la mode, a attiré de nombreuses personnalités. Si certains estiment que c’est une opportunité pour Avignon, d’autres pensent que ce rendez-vous de l’entre-soi et des ultra-riches à quelque chose d’indécent, surtout en ces lieux.
La maison Louis Vuitton est toujours à la recherche de lieux prestigieux pour ses défilés de mode. Après le Louvre (musée ou cour carré) c’est à Avignon que la marque de luxe présentait sa collection « Croisière 2026 ». Parmi les 400 invités à cet événement nombre de personnalités « de premier plan » comme Brigitte Macron, Cate Blanchett, Catherine Deneuve ou Pharrell Williams ont fait le déplacement. Sans oublier des journalistes venus du monde entier et les incontournables influenceurs (à ne pas confondre avec les journalistes quoique …)
Aujourd’hui considérée comme un art avant d’être un business, la mode peut prétendre à s’offrir les lieux les plus prestigieux
« L’esprit du voyage et la découverte de l’architecture d’un monument emblématique se rejoignent dans ce lieu iconique d’Avignon » explique la maison Louis Vuitton dans le communiqué de présentation de l’évènement. Pour l’occasion, le palais a fermé ses portes la veille à 16h00. Le jour même les commerçants de la place ont été priés de fermer boutique et de remballer leurs terrasses. Contre indemnisation bien évidemment. Aujourd’hui considérée comme un art avant d’être un business, la mode peut prétendre à s’offrir les lieux les plus prestigieux et à privatiser l’espace public. Pas sûr qu’un fabriquant de robinets puisse être éligible à la location de la cour du Louvre.
Une chose est sûre, ce défilé a été une bonne opération financière pour la municipalité
Il est indéniable que ce type d’événement favorise l’activité commerciale de la cité, mais une partie seulement… Certains avancent que c’est également bon pour la renommée d’Avignon. On pourrait leur répondre que c’est plutôt l’événement qui cherche à s’associer à un lieu renommé. En tout cas, une chose est sûre, ce défilé a été une bonne opération financière pour la municipalité qui, via Avignon Tourisme, commercialise les installations du Palais des papes pour des congrès et événements. On parle d’une location a plusieurs centaines de milliers d’euros. Un joli coup pour cette structure qui a beaucoup souffert de la crise du COVID et qui a récemment fait l’objet d’une recapitalisation.
Quant aux détracteurs, ils avancent que dans une ville dont un tiers des habitants sont sous le seuil de pauvreté, ce type d’événements pour ultra riches, relève de l’indécence. Sans parler de l’emprunte carbone pour un défilé qui a duré moins d’une vingtaine de minutes et qui n’est que l’expression d’un entre-soi exacerbé.
Le Palais des Papes serait-il devenu le temps d’une journée un lieu de stigmatisation et de confrontation sociale. Il n’en demandait certainement pas autant.
Naturellement, la Maison Durance se rapproche de la rivière Durance à Avignon
Marie Hurault et Louis Caratini, membres de la CGT spectacle ont dénoncé les conditions de vie des compagnies et leur manque de moyens,pour présenter leur création. Avec le désengagement de l’Etat pour la culture, demandant, notamment, aux municipalités, Départements et Régions de réduire de 2,5 milliards leur budget, la culture est bien en passe d’être sacrifiée. Marie Hurault et Louis Carratini en ont fait la démonstration lors de la présentation du festival off. Voici ce qu’ils ont dit.
Copyright Festival off communciation
«La majorité des compagnies sont de petites tailles de formes associatives, ainsi, nous représentons tous ceux qui font vivre la culture : artistes, techniciens, chargés de diffusion, de presse, de diffusion et administratifs. Notre mission ? Défendre leurs droits, leur dignité et rappeler que non, la création artistique n’est pas un passe-temps du week-end mais un métier devenu, chaque jour, plus précaire.»
Austérité budgétaire «Les chiffres du ministère de la Culture ? Les collectivités territoriales sont invitées à faire 2,5 milliards d’euros d’économie. Résultat ? Municipalités, Départements et Régions se désengagent alors qu’ils sont les principaux financeurs de la culture en France, brisant ainsi la vie des petites structures, des lieux indépendants, des festivals et des artistes. C’est un plan de licenciement massif qui ne dit pas son nom.»
Le Off, caisse de résonnance nationale de la précarité artistique «Le Off est aussi une caisse de résonnance nationale de la précarité artistique. Chaque année, des centaines de compagnies s’endettent pour venir jouer, pourtant c’est un passage obligé pour présenter son travail de création et aussi un passage de plus en plus périlleux. Les loyers, en juillet, sont hors de prix, supérieurs à ceux de la capitale et atteignent une hausse des loyers de +400 à 600%. Le tarif de location dans les théâtres est toujours cher et croissant. En cause ? L’inflation, le remboursement rapide d’importants emprunts. Cependant la plus importante raison reste que la plupart des enseignes peuvent se permettre ces tarifs au regard de la forte demande des compagnies de participer au off.»
Quelles perspectives de diffusion ? «Pourtant les perspectives de diffusion s’effondrent, car les programmateurs viennent moins longtemps et avec moins de moyens. Les spectacles s’y jouent plus pour exister que pour réellement partir en tournées.»
L’ouverture à l’international peut-elle changer cette donne ? «Nous nous questionnons à ce sujet, car peu de spectacles sont exportables, parce que souvent francophones. En revanche, toutes les compagnies sont soumises à la pression concurrentielle de la présence croissante des délégations étrangères. Elles ne prennent pas les mêmes risques et toutes ne jouent pas à armes égales.»
Nous tirons la sonnette d’alarme «Nous tirons la sonnette d’alarme parce qu’à force de faire reposer tout le modèle du spectacle vivant sur la passion et le sacrifice individuel, on oublie que la culture n’est pas un luxe, mais un droit. L’Etat, les collectivités, les festivals n’ont qu’une responsabilité : garantir un accès juste, équitable et soutenable à la création. La CGT spectacle refuse que la précarité soit le prix à payer pour faire de l’art.»
De quel risque financier parle-t-on ? «Quel est le risque financier pris par une compagnie lambda lors du festival off, à partir de statistiques médianes fournies par AF&C ? Avec, en moyenne, 2 artistes en plateau, un régisseur, un attaché de production, le tout dans une salle de 90 places pour un spectacle joué 20 fois ?»
Voici les chiffres médians «Compter 4 000€ pour loger tout le monde ; 14 000€ de masse salariale pour respecter la législation du travail ; 10 000€ TTC pour financer le créneau ; 2 000€ pour imprimer affiches et tracts ; puis le voyage ; puis les frais de nourriture… La compagnie lambda devra trouver 30 000€ pour être à l’équilibre. Au chapitre de la billetterie, pour un remplissage moyen de 50% et une place à 14€, nous évaluons la recette à environ 12 000€. Même avec 3 000€ de dette Fonpeps, -Dispositif de soutien à l’emploi du plateau artistique de spectacles vivants diffusés dans les salles de petites jauges- la compagnie devra trouver la moitié de son budget de production, c’est-à-dire de 15 000€, dans ses fonds propres.»
Ces chiffres «Ces chiffres démontrent que, face à ces difficultés, on comprend que les compagnies ne soient pas toutes en mesure de respecter la législation, en déclarant artistes et techniciens, car la masse salariale de juillet devient, souvent, la variable d’ajustement des compagnies du off. Didier Super, lorsqu’il jouait, disait en préambule à ses spectacles ‘Bienvenue dans le seul festival au monde qui parvient à couler la moitié des compagnies qui y jouent’. Comme le dit l’adage : Parfois, réussir son off c’est ne pas le faire.»
La chaîne alimentaire de cet écosystème «Au bout de la chaîne alimentaire de cet écosystème, les compagnies subissent doublement les coupes budgétaires : la baisse des aides à la création d’un côté, et la baisse des moyens des programmateurs de l’autre. Avec une marge de vente de 1 000€ par spectacle, la compagnie Lambda devra vendre son spectacle 15 fois, suite au festival, pour rentrer dans ses frais. Objectif réaliste il y a 15 ans mais extrêmement difficile à réaliser en 2025.»
L’augmentation du nombre de spectacles «L’augmentation du nombre de spectacles, chaque année, ne représente pas tant un immense engouement pour le festival off, mais la volonté des compagnies de partager les créneaux, pour mutualiser les risques qu’elles prennent, lors du festival. Les conditions de vie des compagnies lors du festival sont un excellent indicateur du spectacle vivant en France. Il y a donc lieu de s’inquiéter.»
Les revendications «Nous revendiquons la préservation du fonds national pour l’emploi dans le spectacle : le fonpeps ; Le refinancement immédiat du service public pour l’art et la culture ; L’entrée des artistes et auteurs dans la caisse commune de l’assurance chômage et l’extension de leur protection sociale ; L’abandon de la réforme de l’audiovisuel public ; Le dégel et la protection de la part collective du Pass culture. Luttons pour que la culture ne devienne pas un privilège mais un droit pour tous.» La CGT Spectacles a alerté sur la situation précaire des artistes lors de la cérémonie de remise des Molière, des Etats-Généraux de la culture à Avignon et lors de la présentation du festival d’Avignon et du festival off.
Frédéric Tort et Stéphane Pellet Crédit Photo Jérôme Rey
Une importante initiative Et parce ce que le festival Off d’Avignon donne des sueurs froides aux compagnies des initiatives ont nées ici et là pour aider les compagnies à faire connaître leurs œuvres différemment c’est le cas d’Avignon-If créé en 2014 par Frédéric Tort et Stéphane Pellet.
Pour un autre modèle économique Dans la grande tradition d’accueil des artistes dans la Cité des Papes, les soirées du ‘IF, les avignonnais font leur festival’, permettent une nouvelle forme de partage et de rencontre. Depuis maintenant 12 ans, des hôtes avignonnais accueillent gracieusement des artistes dans des lieux privés. Les artistes disposent d’un support technique, photo et vidéo et peuvent présenter leur travail devant un public de professionnels invité. Une rencontre décontractée entre artistes et invités suit la représentation. Ensemble, hôtes et artistes offrent ainsi ce temps suspendu dans des conditions idéales pour la révélation de talents pendant le Festival d’Avignon, principale manifestation de spectacle vivant au monde.
Une initiative mise en place depuis 2014 «Comme chaque année, le monde du théâtre s’emballe, observe Simon Salomon : la quête de logements à un prix raisonnable, le lancement de cagnottes en ligne pour financer la location des salles, le recrutement de régisseurs, l’impression des affiches et tracts et la communication tous azimuts et, toujours la même question : «Comment se démarquer parmi les plus de 1 700 spectacles ? Et Où trouver les 30 000€ nécessaires pour passer un mois à Avignon ?» Et comment rémunérer les artistes lorsque les ressources d’une compagnie sont littéralement absorbées par le coût de l’aventure avignonnaise ?»
Depuis 2012 «Depuis 12 ans, un autre modèle a émergé. Grâce au travail d’une équipe de bénévoles qui fédère autour d’elle des citoyens mécènes qui ouvrent gracieusement la porte de leur maison et de leur jardin, des entreprises partenaires et le soutien de la Région Sud, IF- Les Avignonnais font leur festival permet, chaque année depuis 2014, à des artistes de présenter leur création devant des professionnels du spectacle vivant et de la presse. Et ce sans qu’il ne leur soit demandé aucune contrepartie financière. Nous croyons profondément en la possibilité de freiner la bulle spéculative qu’est devenu Avignon en juillet et de permettre aux artistes de travailler sereinement, sans s’endetter.»
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Le TAE (Tribunal des activités économiques) d’Avignon lance sa campagne de recrutement pour l’année 2026. L’occasion pour la juridiction vauclusienne de rappeler le rôle fondamental de ces acteurs de la bonne marche de l’économie locale.
« Chefs d’entreprise, commerçants, artisans ou cadres supérieurs, femmes et hommes issus du monde de l’entreprise peuvent exercer bénévolement une activité juridictionnelle au sein des tribunaux des activités économiques, explique le nouveau TAE d’Avignon. Ils s’engagent pour le service public de la justice à laquelle ils apportent leur connaissance du monde économique et dans le but de rendre la justice, en droit, au nom du peuple français. »
Les juges des tribunaux des activités économiques sont élus pour 2 ans lors de leur première élection. Ils peuvent, à l’issue d’un premier mandat, être réélus par période de 4 ans. Une formation obligatoire est dispensée la première année du mandat par l’Ecole nationale de la magistrature (ENM). A compter de la deuxième année, deux jours de formation par an au minimum doivent être effectués par le juge aux fins d’améliorer ses connaissances en droit. Les juges consulaires exercent leur activité judiciaire dans les divers domaines de compétence du tribunal des activités économiques, notamment la résolution des litiges, la prévention et le traitement des difficultés des entreprises.
« Le juge consulaire se doit de respecter des règles strictes d’éthique et de déontologie. »
« La fonction de juge consulaire représente une certaine charge de travail personnel, poursuit le TAE d’Avignon. Il consacre à sa fonction une présence régulière au tribunal à laquelle s’ajoute l’étude des dossiers et la rédaction des décisions qui peuvent nécessiter plusieurs heures de travail. Le juge consulaire se doit de respecter des règles strictes d’éthique et de déontologie. L’intéressé peut se porter candidat dans le tribunal dans le ressort duquel est située son entreprise ou son activité, ou dans un tribunal d’un ressort limitrophe. Le candidat devra toutefois préalablement s’assurer qu’il satisfait aux conditions d’éligibilité pour devenir juge consulaire.
Candidature : mode d’emploi Toute personne intéressée est invitée à contacter par mail le président du tribunal sur prevention@greffe-tae-avignon.fr, lequel a mis en place une commission de recrutement, chargée d’accueillir les candidats, de leur expliquer en quoi consiste leur future mission, d’évaluer leur motivation et leurs compétences. « Le comité est particulièrement attentif à déceler chez les candidats la solidité de l’expérience vécue du monde des affaires, le bon sens et l’intégrité, insistent les responsables du TAE de la cité des papes. Aucun diplôme n’est exigé ; toutefois, la capacité d’approche juridique des problèmes et de rédaction constituent une promesse sérieuse d’adaptation et de réussite dans la fonction de juge. »
Naturellement, la Maison Durance se rapproche de la rivière Durance à Avignon
Le groupe Chabas vient de mettre à disposition une remorque frigorifique au bénéfice de la Banque alimentaire de Vaucluse (BA 84). La semaine dernière, l’entreprise créé et installé à Cavaillon depuis 1951 a ainsi prêté cette remorque suite à une panne majeure du système de production de froid du site de stockage de la BA 84 situé dans ses locaux d’Avignon, à Montfavet. Sollicité lundi dernier à 21h30, Chabas avait installé l’équipement frigorifique dès le lendemain matin.
« Sans cela, nous aurions dû cesser notre activité d’aide alimentaire en produits frais -qui constitue l’essentiel de sa distribution au quotidien – pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines, le temps de le réparer ou de le remplacer », explique l’équipe de la Banque alimentaire de Vaucluse qui vient désormais en aide à 56 000 bénéficiaires dans le département contre 26 000 il y a 3 ans.
La BA84 salue la spontanéité et la générosité du groupe cavaillonnais Ce n’est pas la première fois que Chabas vient ‘au secours’ de la BA 84. En décembre dernier, la groupe cavare avait prêté dans l’urgence un poids lourds suite à l’incendie accidentel du véhicule de distribution de l’association. « A l’avant-veille de Noël 2024 déjà, les Transports Chabas avaient spontanément aidé la Banque alimentaire de Vaucluse à surmonter les effets de l’incendie de son poids lourd, en mettant à disposition gracieusement un poids lourd de remplacement pendant plus d’un mois, le temps de retrouver un nouveau camion de location », insistent avec reconnaissance les responsables de la BA 84.
Lundi 19 mai dernier, l’ensemble des acteurs publics concernés par la réalisation de la LEO (Liaison Est- Ouest-voir aussi en fin d’article) ont été convoqués par Georges-François Leclerc, le nouveau préfet de région Provence-Alpes-Côte d’Azur. En préambule de cette réunion, ce dernier a souligné avec insistance deux points essentiels : la nécessité que les discussions et propositions relatives à la LEO s’inscrivent impérativement dans le périmètre du projet arrêté dans la Déclaration d’utilité publique (DUP) de 2003 d’une part, et, d’autre part que le lancement de la LEO ne pourra avoir lieu qu’à la condition d’un engagement collectif en faveur de la réalisation complète de la tranche 2. Une injonction qui semble avoir été sans effet pour la ville d’Avignon et la Communauté d’agglomération du Grand Avignon.
« Ça suffit, nous ne pouvons plus attendre ! »
Corinne Chabaud, présidente de Terre de Provence agglomération
« Malheureusement, Avignon et le Grand d’Avignon ont décidé de ne pas en tenir compte, nous faisant ainsi prendre le risque de compromettre définitivement la réalisation du projet, s’inquiète dans un communiqué Corinne Chabaud, présidente de Terre de Provence agglomération. Nous sommes surpris et déçus par cette posture. Agir ainsi c’est oublier la complémentarité de nos territoires Bouches-du-Rhône, Vaucluse et Gard, c’est oublier l’enjeu autour de ce projet majeur structurant devenu indispensable, c’est oublier la perte de confiance exprimée ces dernières années par notre population. Ça suffit, nous ne pouvons plus attendre ! »
Le tracé de la tranche 2 de la LEO validé par la DUP de 2003. Crédit : Préfecture de la région Paca.
Un impact sur la qualité de vie, l’attractivité et l’emploi Dans ce courrier ayant reçu notamment le soutien de Martine Vassal, présidente du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône, Marcel Martel, maire de Châteaurenard, et Stéphane Paglia, président de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) d’Arles, les élus bucco-rhodanien rappellent que « l’Etat a réaffirmé ses conditions, nous devons assumer nos responsabilités et prendre désormais des décisions constructives qui ne pèseront pas sur l’avenir du territoire. La saturation du réseau routier depuis de nombreuses années déjà entre Avignon et le Nord des Bouches-du-Rhône est devenue insupportable pour notre population. Elle impacte très fortement l’attractivité, l’économie et l’emploi notamment. Il est impératif que nous trouvions un consensus aujourd’hui. »
Aujourd’hui, Joël Guin, président du Grand Avignon, et Cécile Helle, maire d’Avignon, plaident pour une modification de la tranche 2 de la LEO. Le tracé validé par la DUP relie la tranche 1 depuis Rognonas puis Châteaurenard jusqu’au rond-point de l’Amandier à Avignon après un passage dans la ceinture verte et un franchissement de la Durance. Les deux élus préconisent de rester sur la rive gauche de la Durance (côté Bouches-du-Rhône) et de rejoindre le secteur de Bonpas qui est en cours de réaménagement. Une alternative visant à préserver les terres agricoles de la cité des papes et limiter l’impact environnemental de cette infrastructure sur la Durance en évitant la réalisation d’un nouveau pont. Selon les services de l’Etat, cette solution est estimé à minima à 250M€ et aurait peu d’impact sur le trafic actuel de la Rocade-Sud (-7%)
Le risque de tout perdre Cependant, la conséquence d’une telle initiative est de repousser à 2040-2045 une éventuelle réalisation de cette phase 2 à cause des contraintes de délais de validation d’un nouveau tracé qui n’entre pas plus dans le cadre de la DUP de 2003. Voire plus probablement l’annulation complète du projet en raison des nouvelles réglementations environnementales. A ce petit jeu, Avignon et le Grand Avignon semblent prêt à prendre ce risque et surtout se contenter d’une simple liaison, de moins de 1 kilomètre, entre la tranche 1 et le pont de Rognonas histoire d’être en possibilité de prendre un arrêté d’interdiction de circulation des poids lourds sur la rocade d’Avignon. Pas sûr toutefois qu’après avoir été envoyé dans les cordes, le préfet de région, qui est aussi celui des Bouches-du-Rhône, se montre très conciliant sur ce dossier…
Le projet de tracé alternatif soutenu par Avignon et le Grand Avignon n’entre pas dans la DUP actuelle. Au mieux, sa réalisation pourrait être envisagés à l’horizon 2040-2045.
« Les élus de Terre de Provence souhaitent des ajustements au tracé, nous l’avons dit, nous avons proposé des alternatives compatibles avec la Déclaration d’Utilité Publique, et nous entendons les défendre sans relâche pour que la Liaison Est Ouest puisse enfin voir le jour, insiste la présidente de Terre de Provence. S’opposer une fois de plus aux conditions fixées par l’État ferait courir un risque majeur à l’avenir de notre Provence dans toutes ses dimensions, sans aucun bénéfice pour nos concitoyens. Ne nous désengageons pas, ne reportons pas le problème sur les générations futures. »
« Nous voulons la Liaison Est Ouest, maintenant. »
Et Corinne Chabaud de poursuivre : « Renaud Muselier, président de la Région Sud, et Dominique Santoni, Présidente du Conseil départemental de Vaucluse partagent notre position. Avignon et le Grand Avignon avaient déjà signifiés fin 2023 l’annulation des crédits réservés sur leurs budgets pour la LEO, transférant ainsi le poids du financement sur les autres collectivités. Il est hors de question de les laisser compromettre définitivement ce projet. Nous voulons la Liaison Est Ouest, maintenant. »
Combien coûterait la phase 2 de la LEO ? Avec le retard pris sur ce dossier, le coût des travaux de la tranche 2 de la LEO en 2×1 voie est estimé 142,7M€ à la valeur de 2024. Son financement est partagé entre l’Etat (38,05%), la Région Sud (26,95%), le Département de Vaucluse (14,72%), le Grand Avignon (12,62%), le Département des Bouches-du-Rhône (5,56%) et Terre de Provence (2,1%).
LEO : l’arlésienne d’Avignon
Initiée officiellement en 1999 par arrêté ministériel (même si les prémices du projet remontent à la fin des années 1980), la LEO (Liaison Est-Ouest) est destinée à fluidifier le trafic sur Avignon (notamment la rocade Charles de Gaulle) ainsi que dans le Nord des Bouches-du-Rhône. L’ensemble représente un contournement routier de l’agglomération par le sud d’une longueur totale de 13km devant relier la commune des Angles (dans le Gard) au carrefour de l’Amandier à Avignon (dans le Vaucluse).
Le projet comprend 3 tranches :
Tranche 1 : entre l’échangeur Courtine-Nord à Avignon et l’échangeur de Rognonas (13) d’une longueur de 3,8km en 2×2 voies avec un pont sur la Durance.
Tranche 2 : 5,8km à 2×1 voies (puis à 2×2 voies conjointement à la tranche 3) depuis la tranche 1 à Rognonas au rond-point de l’Amandier à Avignon avec un viaduc sur la Durance de 800 mètres.
Tranche 3 : franchissement du Rhône (3,7km à 2×2 voies) depuis la zone de Courtine (tranche 1) aux Angles (30) situé dans la région Occitanie.
Situation actuelle
Tranche 1 : En service depuis 2010.
Tranche 2 : Après plusieurs années de report, Bérangère Abba, alors Secrétaire d’État auprès de la ministre de la Transition écologique, avait annoncé en février 2022 que le chantier devait débuter en 2023 pour une mise en service espérée en 2027. Des travaux qui, à ce jour, n’ont pas commencé alors qu’une partie du budget a été tracé par les différents financeurs (Région Sud, département 84 et 13, interco…). Un blocage qui s’explique grandement par des oppositions environnementales et une remise en cause du tracé.
Tranche 3 : Dossier au point mort.
Les enjeux
Aujourd’hui, la LEO est autant un enjeu de mobilité que de santé publique. Santé publique d’abord, car le trafic actuel expose les habitants de la Rocade actuelle d’Avignon (25 000 habitants directs et 91 000 indirects) à des niveaux de pollution presque équivalent à ceux des autoroutes A7 et A9 autour d’Avignon (source : Atmosud). Mobilité ensuite, car la zone d’Avignon affiche un retard structurel en matière d’infrastructure de transport depuis au moins 50 ans. Les raisons de ce retard sont multiples : avec le pont de l’Europe, Avignon abrite le seul pont 2×2 voies gratuit entre les Régions Sud et Occitanie. De fait, ce bassin de vie est le point d’engorgement entre les trafics venant d’Italie et d’Espagne. Le tout, à proximité immédiate de plusieurs monuments classés au patrimoine mondial de l’Unesco (remparts, pont d’Avignon, palais des papes). A cela, s’ajoute le positionnement de la cité des papes sur l’axe rhodanien et les flux entre le Nord et le Sud de l’Europe.
50 ans de retard en matière d’infrastructures
Deuxième bassin de vie le plus étendu en France après celui de la métropole marseillaise, Avignon a été le centre d’un projet de pôle métropolitain initié en 2022 et aujourd’hui mis en sommeil. Il regroupait 148 communes alors que l’intercommunalité actuelle du Grand Avignon n’en regroupe que 16. Ce décalage illustre parfaitement les difficultés de ce territoire à mener à bien des projets structurants et cohérents dans ce qui est parfois qualifié de ‘métropole diffuse’ (une aire urbaine très étendue et peu dense). ‘L’espace’ avignonnais affichant les besoins d’une métropole en termes de mobilité alors que ce territoire dispose des moyens d’une agglomération.
D’autre part, le bassin de vie d’Avignon est handicapé par son morcèlement administratif. A cheval sur 3 départements, 2 régions, 2 cours d’eau majeurs (le Rhône et la Durance) deuxième zone d’emploi inter-régionale après celle de Roissy-Charles de Gaulle, seule agglomération française coupée en 2 zones scolaires… Avignon cumule les freins à la prise de décision et aux financements qui vont avec.
Pour preuve, quand ces décisions sont prises dans les mêmes entités administratives (à savoir la région Paca), tout est plus simple. Ainsi, sur les 15 dernière années 3 ponts ont été réalisés sur la Durance entre le Vaucluse et les Bouches-du-Rhône (1re tranche de la LEO en 2010, Pertuis en 2013 et Cavaillon en 2015). Dans le même temps, il faut remonter à 1975 pour voir un pont 2×2 voies entre Paca et Occitanie (celui du pont de l’Europe).
Des ouvrages arrivés à saturation structurelle
Justement, le pont de l’Europe a dû être renforcé structurellement en 2013 et 2014 car il n’était plus en mesure d’accueillir en toute sécurité le trafic actuel. Cette consolidation a permis de récupérer une certaine marge de manœuvre, mais l’ouvrage ne dispose plus de la capacité à recevoir davantage de poids lourd. Même constat avec l’ancien pont de Rognonas (un pont suspendu construit en 1950 entre Avignon et Rognonas parallèle à la tranche 1 de la LEO). Tôt ou tard, il ne sera plus adapté au volume de circulation qu’il accueille, notamment les camions. Sur le Rhône, les 2 autres ponts de ‘délestage’ en 2×1 voies du bassin de vie souffrent des mêmes contraintes (pont suspendu de Roquemaure construit en 1958 et pont d’Aramon mis en service en 1970).
Actuellement, 450 000 véhiculent circulent tours les jours dans l’agglomération d’Avignon (dont 6,5% de poids lourd). Un quart de ce trafic correspond à des échanges entre l’aire urbaine et les territoires alentours et 5% sont des véhicules de transit. Parmi eux, près de 150 000 véhicules empruntent les ouvrages d’art du bassin de vie.
A l’horizon 2035, même si la DREAL envisage une baisse de la circulation routière pour les courtes distances, elle prévoit aussi une augmentation de la demande de déplacement et notamment triplement de la demande liée au MIN de Châteaurenard situé près du tracé de la ‘future’ tranche 2.
Pont sur le Rhône : la clef de voûte de la LEO
Et la situation ne devrait pas s’arranger, surtout avec des ponts qui ne sont plus en capacités ‘d’encaisser’ des hausses de trafic (hormis la tranche 1 de la LEO). Par ailleurs, l’essence même de la LEO c’est son axe Est-Ouest. Or à ce jour, seul un franchissement Nord-Sud a été réalisé. La Tranche 2 propose aussi un franchissement Nord-Sud.
C’est surtout le franchissement du Rhône (Est-Ouest) qui devrait donner tout son sens à cet aménagement allant bien au-delà du simple territoire de l’aire urbaine d’Avignon, véritable cordon ‘ombilical’ entre l’Europe du Sud. Ce n’est cependant pas gagné, car pour ce franchissement que 63% des habitants de Villeneuve-lès-Avignon classe en tête des priorités des actions à mener sur leur territoire, le Département du Gard et la Région Occitanie figurent aux abonnés absents depuis 30 ans…
La difficulté à mener à bien ce projet illustre cependant les ‘limites’ de la décentralisation. En effet, la trop grande multiplication des intervenants locaux dans ce bassin de vie bloque les prises de décisions. Personne n’étant aligné au même moment, tout particulièrement en matière de financement.
En 2014 le coût de la tranche 3 (cerclée en jaune) était estimé à 200M€. Il faudra prévoir 10 à 15 ans de délais entre le lancement du projet et la mise en service.