18 mai 2024 |

Ecrit par le 18 mai 2024

Une semaine au Figuier Pourpre, Maison de la Poésie d’Avignon en ce début novembre

Cette première semaine de novembre s’annonce trépidante au Figuier Pourpre. Pas moins de quatre événements : poésie, exposition, théâtre musical, spectacle de marionnettes.

Lieu de convivialité et de création, le Figuier Pourpre est aussi le lieu de tous les possibles. En se donnant pour seul critère la qualité et pour seul credo la diversité, cette maison de la poésie renommée Figuier Pourpre en 2021 veut s’ouvrir à d’autres horizons et à la création sous toutes ses formes : poésie, slam, chanson francophone, littérature, musique, théâtre, danse… La preuve en est avec la programmation de ce début novembre qui s’annonce variée et accessible à tous les publics. Alors osez pousser la porte de ce lieu très convivial en plein intra-muros qui ne demande qu’à vous accueillir en toute simplicité. Et peut-être même passerez-vous un jour de l’autre côté de la scène, dans le « Mardi des Epicuriens » !

La flûte enchantée, d’après l’opéra de Mozart, avec actrices et marionnettes

L’adaptation envoûtante et fidèle de l’opéra de Mozart, « La Flûte Enchantée », est un rare moment de théâtre musical avec actrice et marionnettes. L’histoire hautement colorée et fantastique est peuplée de fées, de princesses radieuses, de génies, de rois et de prêtres. Les pouvoirs terrestres et surnaturels s’affrontent ; la trahison, la haine et la destruction s’abattent sur l’innocence ; la laideur affronte la beauté ; éternel combat entre le bien et le mal. Ce conte féerique parle aussi de tolérance, de respect des autres et de la recherche de la connaissance. Une initiation à l’opéra, un moment d’intelligence et de beauté. Compagnie Théâtre du Corbeau Blanc.
Mercredi 1ᵉʳ novembre. Jeudi 2. Vendredi 3. Samedi 4. 15h30. 12€ adulte. 8€ enfant.

1 vers 2 trop

Après mille déboires, de groupes en bouteilles, c’est dans le fond du verre que ce duo a fermenté. Entre deux bœufs saucés à la bourguignonne est née l’envie d’accoucher de poésies allongées sur un lit de musique : en somme de la « poésique ». Alors, trinquer aux vers de Genet et se tâcher d’un rouge Aragon. Rire aux éclats le Rictus crispé, Glissant sur les tourments d’Artaud. Et, marteau, se brûler les lèvres de sels noirs Baldwin… La recette est simple : des textes posés sur l’harmonie d’un piano et les cadences de batterie — le tout arrosé d’une voix qui oscille entre spoken word et chanson. Avec Djibril Maïga au piano et chant et Cédric Bénard à la batterie et au chant.
Jeudi 2 novembre. 20h30. Entrée et participation libre. Bar associatif du Figuier.

Le Grand journal de Monaco

Le Grand Journal de Monaco est un journal itinérant qui a vu le jour à Monaco et qui retournera à Monaco quand il aura terminé son périple. Il invite les artistes à publier librement leurs pages présentées sous la forme d’un dazibao. Il est composé de manifestes, photos, slogans, aphorismes des mouvements dada, fluxus, pap’circus, mixage international, punk, lettriste, minimaliste, poésie visuelle… et hors les murs. Vernissage et présentation du Grand Journal et de Doc(k)s par Max Horde. Interventions de JC Gagnieux, Alain Snyers et Denis Elgueta.
Vernissage de l’exposition vendredi 3 novembre. 18h. L’exposition, en entrée libre, restera jusqu’à fin novembre.

Les Sentinelles du désir, spectacle poétique en voix et en musique

Tout un programme de poésies issues du recueil de Martine Biard et mis en musique par Olyy Jenkins. Quand Martine Biard écrit, c’est plus que des mots qui s’alignent et pétillent, ce sont des sensations, des émotions, des univers, des sources qui jaillissent ici ou là, charment, intriguent et transportent vers des horizons calmes ou tumultueux, ensoleillés ou brumeux…
Samedi 4 novembre. 20h30. Participation libre.


Une semaine au Figuier Pourpre, Maison de la Poésie d’Avignon en ce début novembre

Le mardi 7 novembre, la Confédération des petites et moyennes entreprises de Vaucluse (CPME 84) propose une visite d’entreprise à l’Ecomin d’Avignon. L’occasion d’en apprendre plus sur l’outil historique de développement économique que représente de marché d’intérêt national avignonnais, mais aussi de découvrir l’enseigne Metro, le grossiste alimentaire et matériel pour les professionnels, et son fonctionnement.

La visite est limitée à 50 personnes. Pour vous inscrire, il suffit de contacter la CPME 84 par mail à l’adresse contact@cpme84.org

Mardi 7 novembre. De 9h30 à 11h30. Ecomin d’Avignon. 135 avenue Pierre Sémard. Avignon.

V.A.


Une semaine au Figuier Pourpre, Maison de la Poésie d’Avignon en ce début novembre

Le groupe IFC, spécialisé dans la formation supérieure, du BTS à Bac +5 et MBA, vient d’organiser sa traditionnelle cérémonie de remise des diplômes. L’événement, qui s’est tenu vendredi 20 octobre dernier dans la salle des fêtes de la mairie d’Avignon, a permis de réunir plus de 550 personnes (étudiants, famille, amis, formateurs, tuteurs et équipes IFC…) des campus d’Avignon, Marseille et Alès.

« C’était un privilège de voir nos étudiants franchir cette étape significative de leur vie. L’obtention d’un diplôme représente l’aboutissement d’une ou plusieurs années de persévérance et d’apprentissage », se félicite le groupement d’enseignement supérieur créé en 1990 dans la zone d’activités de Courtine à Avignon avant d’être repris en 2011 par Eric Dupressoire, son président actuel.

Aujourd’hui, outre son campus de la Cité des papes et ses 930 élèves, le groupe IFC dirigé par Mathieu Dupressoire depuis février 2023 dispose de 8 autres centres de formation : à Clermont-Ferrand (Ecole supérieure de commerce et de management Wesford) depuis février 2023 avec 570 étudiants, Saint-Etienne depuis 2011 avec 370 étudiants, Valence depuis 2008 avec 250 étudiants, Alès et Montpellier depuis 2003 avec, respectivement, 160 et 350 étudiants, Marseille depuis 2000 avec 210 étudiants ainsi que Nîmes et Perpignan depuis 1996 avec respectivement 330 et 430 étudiants.
En tout, les 3 600 étudiants d’IFC affichent un taux d’obtention de leur diplôme de l’ordre de 85% en moyenne parmi les 41 formations proposées par le groupe dans 11 filières différentes.

L.G.


Une semaine au Figuier Pourpre, Maison de la Poésie d’Avignon en ce début novembre

Claironnante ou mélancolique, dialoguant avec les cordes ou murmurant en sourdine la trompette de Romain Leleu a conquis le public de l’Opéra Grand Avignon, le 27 octobre dernier, avec un répertoire résolument nocturne. Programmé entre Les Nuits d’été et Au Crépuscule, le concert du sextet du trompettiste Romain Leleu ne pouvait qu’invoquer la nuit et ses fantômes mais également la magie souhaitée dans la programmation de l’ Opéra Grand Avignon pour cette nouvelle saison.

Le propos de ce concert était précisé dans le programme : « Devrions nous nous priver du plaisir de jouer tout un pan du répertoire de l’histoire de la musique uniquement car, à l’origine , il n’a pas été écrit pour la trompette ? » On peut ajouter que Romain Leleu a choisi de nous présenter un répertoire à l’origine principalement chanté où sa trompette va remplacer la voix et s’immiscer dans des duos de renom.

Le ton est donné dès le premier morceau avec sa trompette plus qu’aérienne qui a allègrement gravi les deux octaves mythiques incarnés auparavant par Wilma Lipp ou Natalie Dessay, dans «La reine de la nuit» extrait de La flûte enchantée de Mozart. La nuit devient ensuite plus sereine, faite de rêves avec Franz Schubert et son «Nacht und Traüme». Les suites de Rimsky-Korsakov nous entraînent ensuite dans les Mille et une Nuits sans fin de Shéhérazade où la trompette remplace audacieusement la harpe originelle.

Pour la Nocturne pour cordes opus 40 de Dvorak, la trompette s’éclipse naturellement pour nous révéler toute la virtuosité de ce quintet à cordes qui bat comme un seul homme sous la pulsation du contrebassiste Philippe Blard. Nul besoin ensuite de présenter la «Danse macabre de Saint-Saens». L’instrumentation originale donnait la part belle aux violons, prêts à réveiller les morts mais la trompette de Leleu réussit à s’imposer avec malice.

On passe à un genre complètement différent avec le swing raffiné de Cole Porter dans Night and Day. Mais le compositeur attitré d’Alfred Hitchkock, Bernard Herrmann, ne nous laisse aucun répit et s’invite – sans la trompette –  dans une poursuite effrénée empreinte de «Psychose».

Séquence émotion pour La Chanson d’Hélène
Quand la trompette se fait mélancolique, les yeux bleus de Romy Schneider surgissent dans la nuit et nous hantent tout au long de ce merveilleux moment des «Choses de la vie» de Philippe Sarde. Avec une transition nécessaire introduite par le violoniste Manuel Doutrelant, on passe ensuite au balcon où le duo célèbre de West Side Story est magnifié par un sextet puissant mais néanmoins romantique.

Le Jazz , musique de la nuit par excellence
Pour Autour de minuit de Thélonius Monk, devenu le standard le plus joué au monde, Romain Leleu choisit de le reprendre sans les violons en ne gardant que l’alto, contrebasse et violoncelle afin de garder l’intimité choisie en son temps aussi par Miles Davis ou John Coltrane..

La trompette reprend ses droits
Le dernier morceau prévu au programme clôt ce concert avec la trompette qui reprend ses droits dans Night in Tunisia du trompettiste Dizzy Gillespie et le premier rappel propose les sortilèges du «Roi des Aulnes» de Schubert car la nuit n’est pas finit et le public en redemande.

Comme un clin d’œil et un défi
La magie aura le dernier mot avec un «Over the rainbow»,  magnifique. Cette chanson initialement interprétée par Julie Garland dans le Magicien d’Oz, ne peut-être qu’un clin d’oeil offert à la saison de l’Opéra Grand Avignon qui se veut magique mais aussi  un appel vers l’espoir d’un monde meilleur et plus coloré peut-être.


Une semaine au Figuier Pourpre, Maison de la Poésie d’Avignon en ce début novembre

Les Student Academy Awards, portés par l’Académie des Oscars, ont eu lieu le mardi 24 octobre à Los Angeles. Ce concours international des meilleurs films étudiants a compté 2 443 films provenant de 726 écoles en compétition cette année, dont le film BOOM des étudiants de l’École des nouvelles images, à Avignon.

Le film d’animation de 6min40, réalisé par les étudiants avignonnais Gabriel AugeraiRomain AugierLaurie Pereira de FigueiredoCharles Di Cicco et Yannick Jacquin pour l’image et le son, et par Mathis Marchal pour la musique, a remporté une médaille d’or. Le film met en scène un couple d’oiseau qui tente de sauver ses œufs d’une éruption volcanique.

BOOM n’en est pas à sa première récompense cette année puisqu’il a remporté le ‘Best Animation Short’ au Short Sweet Film Festival 2023 à Cleveland, le ‘Audience Award’ au Providence Children’s Film Festival 2023, le ‘Audience Award’ au Siggraph 2023 à Los Angeles, et bien d’autres.

V.A.


Une semaine au Figuier Pourpre, Maison de la Poésie d’Avignon en ce début novembre

L’école Avignonnaise se distingue à nouveau dans le classement mondial des meilleurs établissements où figurent aussi l’école américaine de la Scad dans le Luberon et le Mopa à Arles.

L’école avignonnaise de jeux vidéo et du numérique Game academy vient de gagner 11 places dans le classement mondial 2023 des meilleures écoles d’art des médias créatifs et du divertissement établit par la plateforme The Rookies.
« Les étudiants de Game Academy ont participé cette fois encore au concours des meilleures écoles organisé par The Rookies, explique l’établissement situé dans la zone de Courtine. En publiant leurs travaux, les étudiants peuvent obtenir des points faisant remonter l’école dans le classement mais également obtenir des médailles, prouvant la valeur de leurs différents travaux. Ainsi, cette année, les étudiants de Game Academy ont remporté un total de 12 médailles dont 2 médailles d’Excellence. Un projet de jeu vidéo des étudiants en 4e année est même arrivé finaliste, un exploit pour un projet réalisé en seulement 8 semaines. »

De la 31e à la 20 place en ‘Game Design & Game development’
L’école, créé en 2017 et dirigé depuis par Kevin Vivier, s’est illustré dans la catégorie ‘Game Design & Game development’. Ainsi après avoir classé en 31e position l’an dernier, Game academy apparait en 20e place de classement dominé par 2 autres écoles françaises (1er Artside games à Bordeaux à et 2e New3dge à Paris).
Le Vaucluse est d’ailleurs encore à l’honneur dans ce top 30 puisque l’école américaine de la Scad (Savannah College of Art and Design) basée à Lacoste dans le Luberon arrive en 28e position de cette catégorie.

Une filière d’excellence française et… de la Grande Provence
Dans son top 50 global, The Rookies place 9 écoles françaises dont New3dge qui se classe en 1re position et la Scad en 2e place. La France devance notamment les Etats-Unis (8 écoles classées), le Royaume-Uni (8) et l’Espagne (7).
Outre sa 28e place dans la catégorie ‘Game Design & Game development’, la Scad Vaucluse apparaît aussi en 4e position de la catégorie ‘2D animation’, en 24e position de la catégorie ‘3D animation’, en 24e position de la catégorie ‘Concept art & illustration’, en 2e position de la catégorie ‘Motion graphics’, 1re dans la catégorie ‘Product design’, 6e dans la catégorie ‘Production excellence – 2D Animation’ et 5e dans la catégorie ‘Production excellence – Immersive media’ !
Dans la région, l’école Mopa d’Arles figure également en 15e de la catégorie ‘Production excellence – 3D animation’.


Une semaine au Figuier Pourpre, Maison de la Poésie d’Avignon en ce début novembre

Après «Tourbillons» qui a ouvert la saison symphonique de l’Orchestre National Avignon Provence, les compositrices et le piano sont encore mis à l’honneur dans «Au Crépuscule» ce vendredi à l’Opéra Grand Avignon

Concerto pour piano de la compositrice lettone Lūcija Garūta, interprété par l’Orchestre National Avignon Provence et le pianiste David Kadouch
Cette soirée sera à plus d’un titre exceptionnelle : dirigée par Debora Waldman, le concerto est joué pour la première fois hors de Lettonie et en France. Le pianiste David Kadouch, «Révélation Jeune Talent» des Victoires de la musique 2010 , va nous faire découvrir à travers cette œuvre virtuose, une compositrice majeure dans son pays, contemporaine de Chostakovitch.

En seconde partie, l’Orchestre National Avignon Provence ( ONAP) jouera la Sixième Symphonie de Tchaïkovski
Cette sixième symphonie a été rarement jouée à Avignon car elle nécessite un effectif de 62 musiciens. Pour cette soirée il y aura donc les 38 permanents de l’Onap avec des musiciens supplémentaires et 16 étudiants de l’ Institut Supérieur d’Enseignement de la Musique ( IESM) d’Aix-en-Provence. Ces étudiants musiciens de l’IESM ont suivi tout un parcours durant le mois d’octobre afin d’intégrer l’Orchestre pour ce concert.

Avant-concert
Un moment privilégié pour avoir un éclairage particulier sur ce concert avec L’ONAP et Debora Waldman. Vendredi 7 octobre. De 19h15 à 19h35. Salle des Préludes, Opéra Grand Avignon
Vendredi 27 octobre. 20h. 5 à 30€. Opéra Grand Avignon. 4 Rue Racine. Avignon. 04 90 14 26 40. www.operagrandavignon.fr


Une semaine au Figuier Pourpre, Maison de la Poésie d’Avignon en ce début novembre

Du 27 septembre au 31 décembre 2023 le Musée Angladon met à l’honneur le Douanier Rousseau (1844-1910) avec deux de ses tableaux, L’Enfant à la poupée (huile sur toile, 67 x 52, vers 1892), conservé au Musée de l’Orangerie, ainsi que La Basse-cour (huile sur toile, 24,6 x 32,9, [1896-1898]), conservée au Musée national d’art moderne-Centre Pompidou.

Ces deux tableaux font l’objet de prêts exceptionnels,
en échange de La Blouse rose d’Amedeo Modigliani, présentée au Musée de l’Orangerie dans l’exposition Amedeo Modigliani. Un peintre et son marchand, et de trois dessins de Picasso prêtés au Centre Pompidou pour l’exposition Picasso. Dessiner à l’infini. Cet accrochage donne l’occasion d’un hommage au peintre dit naïf, admiré par les avant-gardes du XXème siècle.

Henri Rousseau trouve très logiquement place au sein du Musée
qui doit l’essentiel de sa collection à Jacques Doucet (1853-1929). En effet, le couturier-collectionneur fut un admirateur de l’artiste. Il fit l’acquisition de La charmeuse de serpent auprès de Robert Delaunay. Ce dernier le lui céda à la seule condition que Doucet le léguât au Louvre. C’est ainsi que La Charmeuse, l’un des plus grands tableaux de Rousseau, et aussi l’un des plus célèbres, entra dans les collections nationales en 1936. Les toiles de Rousseau s’inscrivent ici, dans la salle du Musée consacrée à l’Ecole de Paris, en dialogue avec les précurseurs de la modernité avec qui il entretint des liens féconds. En particulier Picasso, qui organisa en 1908,  dans son atelier du Bateau-Lavoir, un banquet en l’honneur de ce «demi-raté et conscient de l’être», mais aussi Delaunay, qui fut son ami proche, et Apollinaire, qui rédigea son éloge funèbre.

Le Douanier Rousseau (dit), Henri Rousseau (1844-1910).
Paris, musée de l’Orangerie. RF1963-29.’Enfant à la poupée. [Vers 1892].
Huile sur toile. 67 x 52. © RMN-Grand Palais (Musée de l’Orangerie) / DR

Dans cette mouvance, le Douanier occupe une place singulière.
Employé de l’octroi, ce qui lui vaut son surnom, il entre tardivement en peinture, à l’âge de vingt-huit ans, pressé d’exprimer la fraîcheur de sa vision, soucieux de ne pas tomber dans la réaction aux conventions de l’art occidental, travers qui caractérise bien des courants de la modernité en peinture. Ouvrant des fenêtres dans le prosaïsme pesant de l’époque, Rousseau croit aux vertus de la science et du progrès, et trouve seul son chemin en peinture. L’honnêteté de cette position qu’il s’acharne à tenir dans son art comme dans sa vie, la naïveté qu’il chérit, la candeur qu’il exprime renforcent l’autorité de son œuvre et lui donnent le statut d’exemple pour toute une génération d’artistes d’avant-garde. Selon Apollinaire, qui contribue à bâtir son mythe, Rousseau peint sa propre réalité, dans des toiles minutieuses à la poésie déconcertante, où le proche semble lointain, l’étrangeté familière, le moderne ancien et l’ancien nouveau.

Les toutes premières critiques sont dures à son égard.
Georges Courteline acquiert pour un franc son Portrait de Pierre Loti qu’il considère comme « le clou et le pivot du musée des horreurs ». En 1905, le Salon d’automne présente, aux côtés de tableaux d’Henri Matisse, André Derain et Raoul Dufy, Le lion, ayant faim, se jette sur l’antilope, à l’origine sans doute du mot railleur de Louis Vauxcelles faisant de la salle où il est présenté, une « cage aux fauves ». La force primitive de ses toiles et le traitement clinique de cette imagerie interpelle pourtant la communauté artistique. Fascinés par la figuration primitive et exotique de Rousseau, notamment dans ses Jungles luxuriantes, Picasso et Delaunay, comme Gauguin, voient dans son œuvre la mise en image d’un retour bénéfique aux origines, porté par un inconscient libéré, tendu vers une simplification des formes, montrant la possibilité d’une expression nouvelle, guidant ainsi les mouvements à venir, fauve, cubiste, surréaliste.

La Basse-cour (huile sur toile, 24,6 x 32,9, [1896-1898]), conservée au Musée national d’art moderne-Centre Pompidou

Il sera également question d’Alfred Lesbros avec sa place des Corps Saints à Avignon, tirée de la réserve du musée Angladon.

Alfred Lesbros (Avignon 1873 – Avignon 1940) est un maître provençal ayant appartenu au Groupe des Treize qui rassembla, entre 1912 et 1913, des peintres et sculpteurs avignonnais dont Clément Brun, Claude Firmin, Jean-Pierre Gras. Proche de Jules Flour et Pierre Grivolas, il est influencé par les grandes tendances artistiques qui traversent le début du XXème siècle, de l’impressionnisme au cubisme. Par ses audaces formelles et chromatiques, il occupe une place à part dans l’école avignonnaise.

Avignon, source d’inspiration
Alfred Lesbros est né à Montfavet en 1873 dans une famille de propriétaires terriens installés dans le Vaucluse depuis plusieurs générations. Il habite au centre de Montfavet toute sa jeunesse, non loin d’une petite rue portant maintenant son nom. Il se fixe à Avignon en 1897. Il fréquente l’Ecole des beaux-arts sous la direction de Pierre Grivolas et se familiarise avec ses principes de lumière pointilliste, avec des surfaces et touches de couleur séparées, cernées de foncé bleu ou noir. Il est influencé par Puvis de Chavannes, ses fresques du Panthéon et l’Art nouveau qui triomphe en 1900. Gauguin, Toulouse-Lautrec, Maurice Denis l’inspirent ; il aime leur liberté, leur simplicité.

Durant la période 1900-1914, à côté de son travail de commerçant à Avignon,
il peint le dimanche, surtout à Villeneuve les Avignon. Il se lie d’amitié avec les peintres Joseph Hurard, Joseph Meissonier, Jules Flour, Léon Colombier. A partir de 1908, il expose au Salon des indépendants à Paris, et dès 1915 sa situation lui permet de s’installer dans un vaste atelier et de se consacrer totalement à son art. Il se lance dans des recherches picturales à base de pochoirs, qu’il expose en 1922 au Salon d’Automne et au Salon des indépendants à Paris, où il sera présent jusqu’en 1928.

De 1934 à 1936, c’est pour lui la grande période de la joie et de la couleur, des rues d’Avignon, des fêtes.
Dans ces années-là, il se rapproche du fauvisme, admire Matisse et Marquet. Il hante plus souvent la ville, travaille autour du palais des papes et de la métropole, à des motifs plus familiers. Il vit rue Baracane et découvre la beauté de son quartier : la place des Corps Saints, l’été, est un asile de fraîcheur. Des couleurs vives bien que dans l’ombre, des indications amusantes reproduites avec une feinte naïveté, la luxuriance de couleurs posées en larges touches, d’une manière un peu impressionniste construisent son credo artistique des « belles formes, belles valeurs, belles couleurs ». Il demeure toute sa vie sensible aux choses de la rue comme peintre de la « réalité poétique ». Il laisse un millier de toiles. En 1981, 41 ans après sa mort, une rétrospective lui est consacrée au Palais des Papes.

Le groupe des Treize
Alfred Lesbros est de ceux qui créent à Avignon le groupe des Treize. Auguste Chabaud, Gontier, Maureau, Jean-Pierre Gras, le graveur Germain, l’estiment. La jeune génération, où se côtoient Paulette Martin et Jean Angladon, les fondateurs du Musée, mais aussi des artistes comme Tramier, Devèze, Chartier, Labastie, l’admire et vient lui demander conseil. Artistes et intellectuels se retrouvent alors tous les soirs dans le décor 1900 de la « Rich’Tavern », aujourd’hui disparue, où les rejoignent les Parisiens de renom de passage dans le midi.

Dans ce contexte d’effervescence intellectuelle et artistique,
le groupe des Treize se constitue en réaction au « diktat » de la Société vauclusienne des amis des arts. En effet, cette institution décide d’organiser en juin 1912 une exposition réservée « exclusivement aux paysagistes vauclusiens », excluant de ce fait les graveurs, sculpteurs, architectes, ainsi que les artistes non vauclusiens. Le groupe des Treize, a contrario, tient à privilégier l’ouverture aux différentes techniques, et à ne pas limiter ses horizons géographiques aux frontières du département. Il organise sa première exposition en décembre 1912. Un succès, réitéré l’année suivante. Mais en 1914, plusieurs de ses membres dont Lesbros sont mobilisés, la guerre coupe court à l’enthousiasme et aux projets. Le groupe des Treize a vécu.

Les infos pratiques
Musée Angladon – Collection Jacques Doucet. 5, rue du Laboureur à Avignon. 04 90 82 29 03. Du mardi au dimanche, de 13h à 18h. Dernière admission à 17h15 www.angladon.com
Mireille Hurlin

Les Corps Saints à Avignon Copyright Musée Angladon

Une semaine au Figuier Pourpre, Maison de la Poésie d’Avignon en ce début novembre

Patrick Armengau, commissaire-priseur de l’Hôtel des ventes d’Avignon propose des tableaux, du mobilier ancien et des objets d’art ce vendredi 27  avec 322 lots, ainsi que samedi 28 octobre avec 546 lots.

Parmi les objets à la vente, la mythique et iconique chaise longue en métal tubulaire chromé d’après le modèle LC4 avec sa garniture marron glacé d’après Le Corbusier Jeanneret-Perriand à partir de 300-500€. Deux beaux fauteuils club ‘moustache’ en cuir fauve clouté -vers 1950- à partir de 400 à 500€. Un étonnant bureau-malle en contreplaqué. Il s’ouvre par deux abattants découvrant, à l’intérieur de chacun des petits rangements et étagères. Au centre du pupitre rabattable se trouve un luminaire coulissant. Les enchères commenceront à partir d’entre 300 et 500€.

Parce que cet objet est aussi ravissant que lumineux,
on aime ce flacon piriforme en verre doublé signé avec inclusions de paillettes dorées dont la vente est estimée, au départ, à partir d’entre 100 et 200€. Parce qu’elle est sublime, on adore cette guitare électrique Fender modèle Stratocaster, manche Mapple neck USA avec son numéro de série et son étui à partir d’entre 1 000 et 1 500€.

Enfin, parce qu’on a des envies de bord de mer,
d’air salin et vivifiant voici que paraît le bord de mer et côte rocheuses, une huile sur toile de Paul Elie Gernez (1888-1948) datée de 1917 à partir d’entre 1 500 et 2 000€. Enfin, pour sa touche de couleur et sa belle expression, on pourrait presque sentir les fragrances de cette nature morte au bouquet de roses, une aquarelle signée Blanche Odin (1865-1957) estimée à partir d’entre 1 000 et 1 500€.

Bouquet de roses

Les infos pratiques
Vente Tableaux, mobilier ancien et objets d’art. Vendredi 27 octobre à 14h. Ecoles provençales et arts du XXe siècle. Expositions jeudi 26 de 10h à 12h et de 14h à 18h et vendredi 27 octobre de 10h à 12h. Egalement vente Samedi 28 octobre à 9h30 et à 14h, avec une exposition jeudi 26 matin et après-midi ainsi que vendredi 27 octobre de 10h à 12h. Espèces maximum 1 000€. Frais de vente 24% TTC. Hôtel des ventes d’Avignon. 2, rue Mère Teresa à Avignon. 04 90 86 35 35 contact@avignon-encheres.com. Les 322 lots sont visibles ici.

Les prochaines ventes
Lundi 13 novembre : Motos et automobiles de collection. Samedi 25 novembre : Bijoux et accessoires de mode. Samedi 2 décembre Tableaux et objets d’art et Samedi 16 décembre vins et spiritueux.

https://www.echodumardi.com/tag/avignon/page/33/   1/1