26 août 2025 |

Ecrit par le 26 août 2025

‘Au pas de course’ dernière création de Serge Barbuscia en ouverture de Fest’hiver ce week-end

Auteur, adaptateur, interprète, metteur en scène, Président des Scènes d’Avignon, membre du comité stratégique Avignon Terre de Culture 2025, le marathonien Serge Barbuscia s’exerce au pas de course.

Ne nous y trompons pas ! La dernière création de Serge Barbuscia «  Au pas de course » n’a pas été conçue au pas de course et le directeur du Théâtre du Balcon, malgré ses diverses casquettes n’a pas encore couru un marathon. Mais cet homme de théâtre au parcours impressionnant – depuis qu’il a créé sa Compagnie en 1983 au Théâtre du Balcon à Avignon – aime saisir l’inspiration et la création et même se laisser porter par elle. Point de précipitation donc dans cette dernière proposition mais au contraire le travail d’un long mûrissement grâce aux rencontres faites dans les Centres Sociaux du Grand Avignon, les échanges lors d’ateliers menés avec les habitantes dans le cadre de la Politique de la ville, et ce depuis 2017.

Genèse de la création de ‘Au pas de course’
Ce texte a trouvé son inspiration à partir des ateliers organisés dans les quartiers et les centres sociaux d’Avignon depuis janvier 2024 et regroupant les artistes complices Aïni Iften, Jean-Baptiste Barbuscia, Fabrice Lebert, Gilbert Scotti. Avec la participation, sous forme d’enregistrement sonore, d’élèves de la classe de 3° option théâtre du collège La Salle : Lyna, Elora, Juliette, Emmy, Elena, Charlotte, Aziliz, Elsa, Mélissa, Baptiste, Suzanne, Julie, Cloé, Loris, Waël, Louise, Léa, Amine et Noanne.

De Farida Abaroge à Camille Carraz en passant par Djamila, Sophie, Garance, Emilie, Franscesca : 7 instantanées de femmes abordant 7 grandes thématiques

• Les réseaux sociaux, lien ou solitude ?
• La vision humanitaire des Jeux Olympiques.
• La pulsion de violence et le terrorisme dans la société civilisée.
• L’obligation d’excellence dans nos sociétés modernes et volonté de puissance.
• Violence conjugale ou l’amour qui détruit.
• Le harcèlement.
• La place de l’humain dans le cosmos.

L’extraordinaire destin de Farida Abaroge, l’athlète éthiopienne de ‘Au pas de course’
Originaire d’Éthiopie, Farida Abaroge a fui son pays en 2016, demandé l’asile en France, obtenu son statut de réfugié en 2017 et s’installe à Strasbourg. Elle avait toujours rêvé de participer à des Jeux Olympiques étant très sportive dans son pays mais ne pratiquait pas du tout l’athlétisme. Elle sera pourtant sélectionnée en mai 2024 pour courir les 1500m au sein de l’Equipe Olympique des Réfugiés (EOR) lors des Jeux olympiques de Paris. Un travail écharné, un solide mental et une volonté hors du commun lui a permis de réaliser ce rêve fou. Lors d’une lecture, ce récit a ému aux larmes Djamila, une des habitantes d’un quartier d’Avignon. Farida est devenue Djamila sous la plume de Barbuscia.

Serge Barbuscia. DR

Rencontre avec Serge Barbuscia à quelques jours de la première

Ateliers dans les quartiers de l’extra-muros
« En janvier 2024, nous avons entamé des ateliers dans les quartiers extra-muros d’Avignon en posant la question – année d’olympisme oblige – «  Qu’est-ce que le sport dans nos vies ». Une petite forme théâtrale a pu voir le jour avec une sortie de résidence au théâtre du Balcon dans le cadre du Festival Tous Artistes en juin 2024. Fort de cela, j’ai eu envie d’écrire des textes abordant des thèmes plus larges témoignant du monde actuel.

Décryptage d’une création
« Le travail dans les quartiers a été pour moi un lieu d’inspiration pour les 7 thématiques qui vont être présentées à travers 7 personnages féminins. J’ai pu poser des mots sur tous ces échanges, ces rêves, ces anecdotes que m’ont livrés ces femmes. J’ai voulu parler de toutes les femmes à travers le prisme d’une seule comédienne. Mon souci est donc que les spectateurs la reconnaissent dans sa simplicité et son universalité. Nadia (Camille Carraz) vient pour interpréter une femme, évoquer une rencontre avec très peu d’accessoires. Ce n’est pas un stand-up, juste un instantané sensible d’une situation.

Un théâtre d’intervention
Ce spectacle m’a dépassé. Au départ je comptais créer quelques personnages qui iraient dans les classes pour aborder des thèmes et parler avec cette jeunesse que je trouve un peu dans l’impasse. Il me semble que les jeunes d’aujourd’hui ont l’impression que l’on est à la fin de quelque chose, ils n’espèrent plus rien. Nous, on n’avait rien mais on espérait tout ! La jeunesse actuelle c’est l’inverse. J’ai eu envie de créer ces personnages pour créer du théâtre d’intervention, qu’un débat émerge après les textes. La salle de classe va devenir espace scénique, le spectacle durera 30 minutes et sera suivi d’un temps d’échange et de débat d’une durée de 25 minutes.

A pas de course
Les textes ont pris peu à peu de l’importance et cette idée de chaussures m’a fait trouver le lien. Nadia est la maîtresse de cérémonie qui est obsédée par les chaussures : pantoufles, talon haut, vernis rouge, bottes. Chacune de ces figures féminines trouvera chaussure à son pied. Les chaussures étaient aussi très présentes dans le thème du sport avec le personnage de Djamila qui évoque la vie de Farida Abaroge, l’athlète éthiopienne dont nous avions lu le récit ‘ au pas de course » dans les quartiers.

Sébastien Benedetto et Camille Carraz. DR

De Malher à Sébastien Bénedetto
Il y aura du Malher mais aussi du Sébastien Benedetto ! On connaît bien le visage avenant et sympathique de Sébastien Benedetto, directeur du Théâtre des Carmes depuis 2014. On connaît peut-être moins le musicien, DJ et producteur de musique électronique et ses tournées de Benedetto & Farina. « Cela fait longtemps que je voulais travailler avec Sébastien car on s’aime beaucoup et j’ai trouvé que Sébastien était une évidence dans ce spectacle. Je lui ai donné les textes qui l’ont inspiré. Il a fait des propositions musicales qui apportent beaucoup. Elles apportent la jeunesse à des textes classiquement très écrits et très joués. La lumière aussi apportera cet éclat de jeunesse avec les éclairages laser de Sébastien Lebert qui me fascinent.

La comédienne Camille Carraz comme une évidence
« Il est important d’exister là où on habite. On ne peut pas se proclamer capitale de la culture si on fait tout venir de l’extérieur sinon ça voudrait dire que Avignon est une ville colonisée. Or Avignon a des ressources locales avec des gens exceptionnels dont la comédienne avignonnaise Camille Carraz que je connais bien , qui joue dans «  Pompiers » que j’ai mis en scène et plus récemment dans «  J’entrerai dans ton silence »adaptation à partir des livres de Françoise Lefèvre et Hugo Horiot. Je suis ouvert au monde, mais je voulais donner la parole aux gens qui sont ici. Les gens d’ici ont besoin de travailler, pas seulement d’un point de vue économique mais parce que quand tu travailles, tu grandis. »

Côté pratique

En ouverture du festival Fest’hiver qui a lieu du 18 janvier au 2 février 2025
La pièce « Au pas de course » est à l’affiche du Théâtre du Balcon les samedi 18 et dimanche 19 janvier à 17h en format intégral.

Dans le cadre des « Nuits de la lecture 2025 »
Dans le cadre des « Nuits de la lecture 2025 »,la bibliothèque Renaud-Barrault, à Avignon, accueillera aussi ce spectacle en entrée libre le Jeudi 23 janvier. 20h. Bibliothèque Renaud-Barrault Réservation conseillée. 04 90 85 00 80. contact@theatredubalcon.org

Exposition photographique
Le photographe Gilbert Scotti a suivi, boîtier en main, l’évolution de ce projet « Au pas de course » de décembre 2023 à décembre 2024. Ses clichés seront exposés à partir du 23 janvier à la bibliothèque Renaud-Barrault pour les Nuits de la Lecture 2025. L’occasion de découvrir, en image, le travail de la compagnie Serge Barbuscia autour de la création de ce nouveau spectacle.

Le théâtre s’invite dans la classe
Ce spectacle brise les codes de la « boite noire » habituelle pour aller s’inscrire dans des lieux concrets tels que des salles de classe. A partir du 13 janvier « Au pas de course » sera joué devant plusieurs classes du Collège La Salle d’Avignon, du Collège Alphonse Silve de Monteux et du Lycée professionnel Robert Schuman d’Avignon. Il y aura 3 des thématiques jouées – vraisemblablement celles abordant les réseaux sociaux, le sport et le cosmos – avec comme seul plateau la salle de classe. Un temps d’échange sera ensuite proposé avec les élèves.

Samedi 18 janvier. 17h. Dimanche 19 janvier. 17h. 8 à 12€. Théâtre du Balcon. Cie Serge Barbuscia. Scène d’Avignon. 38 rue Guillaume Puy. Avignon.
04 90 85 00 80 – contact@theatredubalcon.org


‘Au pas de course’ dernière création de Serge Barbuscia en ouverture de Fest’hiver ce week-end

Les agences de service à la personne O2 ouvrent leurs portes aux chercheurs d’emploi à l’occasion d’un Job Café le jeudi 16 janvier. 3 500 postes sont à pourvoir sur tout le territoire français. Une opération à laquelle participent les agences d’Orange et d’Avignon.

Le jeudi 16 janvier prochain, les agences O2 d’Avignon et d’Orange accueilleront les Vauclusiens en recherche d’emploi à l’occasion d’un Job Café, un concept de recrutement avec une approche plus décontractée et rassurante. Les candidats découvriront les opportunités professionnelles proposées dans un cadre chaleureux, sans l’appréhension des entretiens classiques et des processus habituels. « L’humain est au cœur de notre métier, il est donc naturel qu’il se trouve également au centre de notre processus de recrutement », a indiqué Tasha Teguia, directrice Ressources Humaines pour O2.

Les agences O2 sont à la recherche d’experts ménagers, garde d’enfants et auxiliaires de vie. Des contrats à durée indéterminée et déterminée seront proposés aux candidats. Les postes proposés par O2 se veulent avantageux avec une proximité géographique, des horaires flexibles, des formations dès l’embauche, une perspective d’évolution ainsi que des équipements professionnels fournis comme les smartphones et des véhicules de fonction.

Jeudi 16 janvier. De 9h à 18h.
161 Route de Tarascon. Avignon.
21 Place Georges Clemenceau. Orange.


‘Au pas de course’ dernière création de Serge Barbuscia en ouverture de Fest’hiver ce week-end

Après deux premières éditions couronnées de succès, l’événement ‘Ose ! Le Cercle Business des Entrepreneures‘, organisée par la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Vaucluse en faveur de l’entrepreneuriat au féminin, revient ce jeudi 16 janvier.

Ce jeudi 16 janvier, les femmes qui hésitent à se lancer dans l’aventure entrepreneuriale et/ou qui se posent de nombreuses questions sur le sujet sont invitées à participer à l’événement ‘Ose ! Le Cercle Business des Entrepreneures’ dans les locaux de la CCI de Vaucluse où l’entrepreneuriat au féminin sera mis à l’honneur.

Deux ateliers seront organisés : ‘Quels choix pour le statut juridique, fiscal et social de son entreprise ?’ animé par l’Ordre des Avocats du Barreau d’Avignon, l’Ordre des Avocats du Barreau de Carpentras, et l’Ordre des Experts-Comptables à 9h30, et ‘Transition écologique et durabilité des entreprises, tous concernés’ animé par Nathalie Duchozal, responsable filière Développement Durable à la CCI de Vaucluse et Sophie Husson, gérante de l’entreprise à mission Ethikonseil, à 11h.

À 14h, Amandine Chaabi, gérante d’Escape Game Gourmand à Sorgues, Charlène Estevao, présidente de Lumamy à Pernes-les-Fontaines, Gaëlle Maheo, fondatrice de Prizius à Avignon, et Elodie Forat, directrice générale de Reatech à Sorgues, livreront leurs témoignages inspirants. La journée se poursuivra avec un concours de pitch pour les porteuses de projet à 15h30 durant lequel ces dernières auront 3 min pour valoriser leur projet de création ou reprise d’entreprise auprès de l’écosystème entrepreneurial. La remise des prix aura lieu à 16h30.

Toute la journée, les participantes auront accès à des conseils et informations auprès de structures d’accompagnement, d’experts, de banquiers et financeurs et de réseaux féminins qui prendront des rendez-vous libres de 9h à 12h et de 14h à 17h au sein du village des partenaires.

Jeudi 16 janvier. De 9h à 17h. Inscription gratuite en ligne. CCI de Vaucluse. 46 cours Jean Jaurès. Avignon.


‘Au pas de course’ dernière création de Serge Barbuscia en ouverture de Fest’hiver ce week-end

En janvier, le club de jazz avignonnais ouvre ses portes le dimanche après-midi à l’heure du thé pour un concert en toute intimité.

Souvent des solos, des petites parenthèses douces et musicales, le dimanche après-midi de janvier est l’occasion de partager un tea-time convivial et de se retrouver à l’AJMI pour des propositions inédites ! 

Piano Solo de Sophie Agnel pour ce premier tea-jazz

Sophie Agnel est une pianiste dont le travail s’inscrit rigoureusement dans l’improvisation européenne, les traditions de la musique expérimentale et le piano post-Cecil Taylor. Elle est aujourd’hui une des plus grandes représentantes françaises de l’univers de l’improvisation libre. Sophie Agnel approche le piano avec une certaine désinvolture, son solo est une expérience sonore où elle tente de trouver ce son insaisissable et translucide. Son jeu unique transforme le piano en une véritable chambre de résonance.

Piano préparé

Ce solo de piano préparé nous conduit dans une aventure emplie de soubresauts et d’agitation, où l’on sent l’instinct de la pianiste à l’œuvre. Chaque passage évolue avec sa propre couleur et ses harmonies.

La presse écrit que « Sophie Agnel ne joue pas du piano » 

La presse écrit que « Sophie Agnel ne joue pas du piano. Elle le transporte dans une autre dimension. Souvent debout, tournant suffisamment le dos au public pour n’être qu’avec son instrument. Elle avance dans les paysages ravinés d’une musique en perpétuelle évolution, méditative et imaginative, parfois violente. »

Un moment partagé

Un tea time partagé est proposé en amont du concert. à vos pâtisseries et spécialités de douceur ! Vous pourrez aussi profiter de thés et cafés offerts sur place.
Ouvertures des portes à 16h30.

Dimanche 12 janvier 17h. 12€. AJMI Club. 4 Rue des Escaliers Sainte-Anne. 04 13 39 07 85.


‘Au pas de course’ dernière création de Serge Barbuscia en ouverture de Fest’hiver ce week-end

Gaël Septier, coiffeur et formateur depuis plus de 10 ans, propose un espace de coworking ‘L’Hairchitecte’ adapté aux professionnels de la coiffure, de la beauté, du bien-être et des thérapies, 16 avenue Pierre Sémard à Avignon. Une solution pour les indépendants du secteur de la beauté et du bien-être.

Dans cet espace de coworking, tous les codes de la beauté et du bien-être comme un poste de coiffure avec bac, bar à couleur, climazons, ou encore une cabine entièrement équipée sont disponibles. Mais pas que… Le lieu peut également accueillir des barbers, des masseurs, des tatoueurs, des prothésistes ongulaires, des énergéticiens et des kinésithérapeutes. En tout : 8 espaces coiffure, 2 de Barber et 4 espaces cabine sont dévolus aux professionnels selon des tarifs à l’heure, à la journée ou au mois. Tous les tarifs ici.

Copyright Hairchitecte Avignon

Gaël Septier, coiffeur trentenaire
qui se partage entre le Sud de la France et l’Angleterre, a conçu cet espace de travail en avril 2024. L’enjeu : Des installations haut de gamme répondant aux besoins des praticiens et artisans indépendants dans un environnement propice aux synergies et à la créativité. Le lieu est ouvert du lundi au samedi avec réservation, au préalable, de son créneau.

La promesse
Accueillir leurs clients dans un lieu branché et équipe. Les avantages pour les professionnels ? La liberté financière sans investissement lourd, un emploi du temps flexible, la possibilité de se former et de collaborer entre professionnels.

L’Hairchitecte
«L’Hairchitecte Avignon est un espace que j’ai conçu en tant que coiffeur pour les coiffeurs et autres indépendants, ce qui fait toute la différence, affirme Gaël Septier. Je souhaitais mettre en lumière les métiers du secteur de la beauté et du bien-être qui, selon moi, ne sont pas assez valorisés en France contrairement à l’étranger.»

Copyright Hairchitecte Avignon

Des formations
Gaël Septier propose également des formations pour les coiffeurs : pour une approche haut de gamme de la coupe homme : ‘Advanced men collection’ de la géométrie dans l’espace au dégradé à blanc’, et une autre formation ‘Volumes et lignes’, la géométrie dans l’espace par la graduation, les dégradés et les lignes en harmonie avec le style d’une personne’.

Des partenariats

Le professionnel de la coiffure promeut son voisin de Saint-Rémy-de-Provence Végétalement Provence, spécialiste des produits capillaires naturels et haut de gamme et Biowels fabricant français de produits capillaires éco-reponsables pour les professionnels de la coiffure et du bien-être, ainsi que Capillum, première filière de recyclage des cheveux. Les cheveux sont transformés en rouleaux ou disques de paillage signés Capinéa à la manière d’une feutrine, dévolue au jardin. La matière biodégradable stocke l’eau, favorise la croissance des plantes, forme une barrière contre les limaces et le gibier.

Les infos pratiques
l’Haichitecte.fr. 16, avenue Pierre Sémard. Avignon. 06 80 93 13 09. Hairchitecte.coworking@gmail.com

Hairchitecte Avignon

‘Au pas de course’ dernière création de Serge Barbuscia en ouverture de Fest’hiver ce week-end

« Il y a 600 élevages de chevaux dans la région Sud, c’est dire si l’engouement pour le cheval et l’équitation est une réalité culturelle, économique et touristique » annonce d’entrée le conseiller régional Michel Bissière lors de la conférence de presse de présentation de cet évènement qui marque, chaque année, le mois de janvier à Avignon comme le Festival la ponctue systématiquement en juillet.

« En 2025, on fête le 25ème anniversaire d’Avignon Capitale européenne de la culture », enchaîne Zinèbe Haddaoui, adjointe municipale de Cécile Helle. « Et le cheval fait partie de l’image de marque, des références d’Avignon avec le meilleur de l’art équestre, les plus grands cavaliers, les plus beaux spectacles qui sont vus ici en exclusivité avant d’être programmés dans le monde entier ». D’ailleurs une sélection d’une trentaine de photographies prises par notre talentueux confrère de « La Provence », Jérôme Rey ponctueront le parcours de Cheval Passion, de l’entrée à la grande salle de Châteaublanc. Quant à Christelle Jablonski-Castanier qui représentait le département elle a insisté sur l’apport de l’équithérapie auprès des enfants porteurs de handicaps. D’ailleurs 380 élèves des classes ULIS (Unités localisées pour l’inclusion scolaire) seront accueillis au Parc des Expositions le jeudi 16 janvier. Elle a aussi annoncé que le Vaucluse continuera à se prendre aux Jeux (olympiques) avec un concours de sauts d’obstacles à poney et 140 compétiteurs.

Le directeur d’Avignon Tourisme organisateur de cette manifestation-phare, Arnaud Pignol a rappelé quelques chiffres-clés : 10 000m2 de stands couverts, 1000 chevaux, 800 éleveurs, 12 pistes ensablées, 150 exposants (selles, maréchalerie, harnachements, bottes, vans, véhicules hippomobiles, boxes, produits phytosanitaires pour le bien-être des chevaux et autres équidés) et 80 heures de spectacle en 5 jours entre les Crinières d’Or, les démonstrations, les concours, les séances de dressage, les épreuves d’équitation de travail comme le tri du bétail ou le style western. Une nouveauté aussi cette année, la monte sans bride au pas, au trot et au galop qui fera sans doute sensation.

Arnaud Pignon, directeur d’Avignon Tourisme ©DR

En vedette, le Cheval Camargue dont les compétences ne sont pas uniquement limitées au tri des taureaux avec les gardians dans les manades mais qui montrera toutes ses qualités de rusticité et de résistance aux intempéries et au mistral, depuis l’Antiquité, dans le Delta du Rhône.

Patrick Ribolla dirige le pôle évènements d’Avignon Tourisme ©DR

Du côté de l’organisation logistique Patrick Ribolla qui a succédé à Dominique Méjean et dirige désormais le pôle Evènements d’Avignon Tourisme a cité notamment les 580 boxes pour chevaux, les 2 100 tonnes de sable sur les pistes mais aussi les parkings de l’aéroport mis grâcieusement à disposition par la Chambre de Commerce de Vaucluse. Du coup les embouteillages de plusieurs kilomètres à la sortie de l’A7 pour accèder au Parc des Expositions devraient se diluer grâce à quelques 4 000 places de stationnement supplémentaires.

Maurice Galle, directeur artistique de Cheval Passion ©DR

Enfin, ce fut au tour des Galle père (Maurice) et fils (Fabien) de parler équitation artistique. « Nous devons nous renouveler, nous réinventer pour attirer un nouveau public chaque année. Trouver d’autres idées de spectacles qui vont faire chavirer les spectateurs, les embarquer dans un moment de grâce, de poésie, de rêve. Depuis le mois de mai dernier, nous avons travaillé sur la lumière, le son, la mise en scène donc en valeur des créateurs de spectacles. Les artistes que nous invitons sont là pour séduire le public, le faire vibrer, décrocher un contrat et se produire ensuite dans les plus grands festivals de spectacles équestres ». Fabien Galle parlera des cévenols Marie Barcelo et Pierre-Antoine Chanstang qui ont travaillé au sein du légendaire « Cirque du Soleil » et qui ont tenu à témoigner : « Grâce aux Galle, nous avons gagné en visibilité et nous avons fait une tournée au Danemark, en Italie, au Maroc pour montrer notre numéro de voltige et de trapèze ». Vincent Liberator sera là aussi, pour « Pégase », son cheval en liberté, Elise Roméo viendra avec son étalon normand Cob et sa mûle Juju ainsi que le duo Jérôme Seifer & Kevin Ferreira qui présentera « Seferaira », un numéro de voltige cosaque endiablée. Enfin, c’est l’inimitable Calixte de Nigremont qui sera, comme d’habitude l’élégant et facétieux maître de cérémonie des Crinières d’Or.

©DR

Contact : www.cheval-passion.com


‘Au pas de course’ dernière création de Serge Barbuscia en ouverture de Fest’hiver ce week-end

Une nouvelle aventure artistique commence avec Sandrine Bergot

Elle était attendue et espérée. Elle est arrivée très discrètement cet automne pour prendre la direction du Théâtre des Doms, succédant ainsi à Alain Cofino Gomez appelé à d’autres fonctions en Belgique. Nous avons pu la croiser lors du Festival Off 2024 puis  apercevoir sa chevelure rousse bouclée en haut des marches nous inviter aux quelques sorties de résidence du mois de novembre et décembre 2024 programmées par son prédécesseur. 

A l’abordage de « ce beau vaisseau qu’est le théâtre des Doms »

Depuis ce mois de janvier 2025, elle signe complètement la programmation et part en douceur à l’abordage de « ce beau vaisseau qu’est le théâtre des Doms », comme elle le mentionne dans son édito de septembre. Créatrice, comédienne, co-directrice du Collectif Mensuel, productrice, diffuseuse, Sandrine Bergot, la plus belge des françaises – elle est en effet née en France mais vit en Belgique depuis 1991 – coche toutes les cases pour prétendre à la direction des Doms. Quand on apprend que de plus elle a toujours côtoyé le Théâtre des Doms soit en spectatrice soit en artiste, on comprend pourquoi elle n’a pas pu ignorer cet alignement de planètes qui l’a incitée à postuler à la direction du théâtre des Doms.

Bienvenue sur la planète des possibles

Sandrine Bergot nous souhaite maintenant la bienvenue sur « la planète des possibles » dans son édito de janvier où divergence et différence peuvent dialoguer dans des territoires imaginaires aux formes hybrides. Pour cette deuxième partie de saison qui va de janvier à juin , elle nous a fait part de ses projets, de ses envies et de son impatience à remplir sa mission principale : contribuer au rayonnement d’artistes, de créations et de projets artistiques issus de la Fédération Wallonie-Bruxelles, par la promotion et la diffusion des œuvres et des artistes.

Innover dans la continuité

« Je prends un outil qui fonctionne déjà très bien donc mon programme c’est de continuer dans cette droite ligne, je ne suis pas là pour tout changer. Les incontournables demeurent : sorties de résidence tout au long de l’année, temps fort pendant le Festival, focus Jeune Public et focus Francophonie. Ma bonne connaissance du milieu culturel belge, ma proximité avec les artistes étant moi-même comédienne, mon goût du collectif vont forcément faire émerger d’autres manières de promouvoir la culture belge en Avignon. »

Améliorer le fil de la coopération

« Ma réflexion s’articule autour de l’axe ‘comment améliorer le fil de la collaboration et de la coopération avec des acteurs locaux et régionaux ?’.  Je commence dès janvier avec la Ligue de l’Enseignement 84 et le Tiers Lieu La Scierie pour les Spectacles en Recommandé et en février je continue avec le Festival de danse Les Hivernales en proposant une sortie de résidence de la chorégraphe Erika Zuenelli. Il y aura d’autres collaborations à venir quand j’aurai fait connaissance avec les acteurs culturels du territoire. »

« Spectacles en recommandé », une belle opportunité

« Tous les ans,  les membres du réseau de la Ligue de l’Enseignement se réunissent au niveau national, parlent des spectacles qu’ils ont aimés et ceux qui ont été appréciés par au moins trois personnes sont choisis dans une sélection appelée ‘Spectacles en recommandé’. La sélection se déplace ensuite tous les ans dans un département différent et cette année – comme un cadeau de bienvenue – c’est dans le Vaucluse. J’ai donc voulu saisir cette belle opportunité d’un premier partenariat avec des acteurs locaux et d’une programmation de spectacles Jeune Public. Il y a donc deux spectacles belges qui sont dans les ‘Recommandés’ et avec l’équipe des Doms nous avons rajouté deux spectacles. Il y aura donc du lundi 13 au vendredi 17 janvier 2025, quatre spectacles belges plus une conférence à la Scierie pour parler de la pratique singulière pour des artistes de travailler avec des enfants et adolescents en atelier. »

Les sorties de résidences

« Il y en aura huit entre janvier et mai, à peu près deux par mois. J’ai privilégié les spectacles les plus aboutis, des spectacles qui racontent des choses sur le monde dans lequel on vit. Il y aura du slam, du cirque, du théâtre d’objets, de la danse. Avec l’équipe, nous souhaitons garder le côté convivial de sorties de résidence, c’est-à-dire pouvoir parler avec les spectateurs et les acteurs tout en grignotant autour d’un verre. Pour cela nous avons lancé un appel à candidature à une association qui s’occuperait de l’intendance une à deux fois par mois. Pendant le festival, nous gardons la formule restaurant de l’année dernière qui a été très appréciée. »

Festival 2025

« La scène du jardin (ex : Garden Party) est conservée mais je souhaite lui réserver une programmation à part entière. Il y aura donc une double programmation de spectacles aboutis, une en salle, une en plein air. Il n’y aura pas forcement plus de spectacles car il y a une limite budgétaire et l’exigence de fluidité du public. Je veux plutôt proposer – entre autres aux programmateurs présents pendant le festival – des spectacles au jardin qui peuvent se jouer dans des lieux non dédiés : spectacles de rue, cirque , bref tout terrain ! Je pense que les programmateurs peuvent être séduits par l’idée de développer des propositions culturelles abouties qui vont vers les gens, sur une place de village ou dans des lieux incongrus. »

A venir

Du 13 au 17 janvier 2025 . Spectacles en Recommandé.
Jeudi 23 janvier. 19h. Sortie de résidence. Léon. Marionnettes. Entrée libre sur réservation. Théâtre des Doms. 1 bis, Rue des Escaliers Saint-Anne. 04 90 14 07 99.


‘Au pas de course’ dernière création de Serge Barbuscia en ouverture de Fest’hiver ce week-end

En décembre dernier, à l’initiative de Valérie Martin, membre de l’association des Amis du vieux village des Angles, André Castelli –homme politique de gauche et ancien infirmier psychiatrique- proposait, aux Angles, une conférence sur l’artiste sculptrice Camille Claudel (Décembre 1864-octobre 1943), proche d’Auguste Rodin (Novembre 1840-novembre 1917), qui fut internée contre sa volonté et sans avoir été vue par un médecin sur ordre de sa mère, de son frère et de sa sœur en institution psychiatrique. Camille Claudel séjournera à l’Asile de Montdevergues-les-roses, l’hôpital de Montfavet pendant 30 ans avant d’y mourir de faim lors de la deuxième guerre mondiale. Plus de 80 personnes ont assisté à la conférence.

André Castelli présentant son ouvrage, Camille l’abandonnée Copyright MMH

Le parti pris d’André Castelli ? Mettre au jour les conditions de vie de Camille Claudel en lien avec la vie dans l’asile –une ville dans la ville- établissement lui-même confronté à tous les aspects politique, économique et social de l’époque, l’ensemble étant ponctué d’écrits de Paul Claudel (Août1968-février 1955), le frère de Camille dramaturge, poète, essayiste et diplomate français.

Dans cet ouvrage à l’écriture à la fois littéraire,
historique et très documentée ressort toute la conscience d’André Castelli pour les faits de société et surtout la défense des plus démunis, des plus dépouillés de leur liberté, de leur vie, de leur voix, sans que grand monde, finalement, ne s’en émeuve.

Les saines révoltes d’André Castelli,
homme plutôt modéré en paroles mais prolixe en actes, combatif et tenace à faire entendre le droit des plus modestes et des plus spoliés, est un enchantement et ravive l’humanité que l’on aurait pu croire éteinte en nous. Oui, il est tout à fait sain et même recommandé de se rebeller et de combattre ce qui entame l’homme et l’empêche de s’accomplir au sein d’une société protéiforme, que l’on souhaiterait accompagnante dans l’expression des talents de chacun.

Les illustrations et l’écriture de Camille Claudel rythment l’ouvrage illustré par Carine Mériaux

Camille l’abandonnée.
d’André Castelli. 268 pages. Paru en octobre 2023. Nü maison d’édition. Entre fiction et essai historique, dialogues imaginaires et récits authentiques, l’auteur plonge dans le quotidien des 30 dernières années d’enfermement et d’abandon de Camille Claudel.

André Castelli a également écrit
‘L’abandon à la mort… 76 000 fous par le régime de Vichy’ suivi de ‘Un hôpital psychiatrique sous Vichy (1940-1945)’, paru aux éditions L’Hartmann en novembre 2012. « Sous le régime de Vichy (1940-1945), 76 000 malades mentaux sont morts dans les hôpitaux psychiatriques français. Morts de faim.» André Castelli a été Conseiller départemental de Vaucluse durant plus de 25 ans et élu d’Avignon.


‘Au pas de course’ dernière création de Serge Barbuscia en ouverture de Fest’hiver ce week-end

Ouverte depuis septembre 2024, l’École supérieure des Arts du Rire (ESAR) recevait la visite de son directeur artistique Jeremy Ferrari.

Jérémy Ferrari, très présent sur la création de l’école puis sur le recrutement de la cinquantaine d’étudiants formant la première promotion de cette école très spéciale, est ensuite parti en tournée, mais a toujours eu un œil sur cette école dont il a rêvé. Cette rencontre mi-décembre – avant de repartir avec ses complices Arnaud Tsamère et Baptiste Lecaplain pour un nouveau spectacle — était donc pour lui un moment privilégié pour faire un point à tiers de parcours avec les étudiants et l’équipe pédagogique. 

Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait

Ils ? Le triumvirat Frédéric Biessy, directeur général de La Scala Paris et de La Scala Provence, Jérémy Ferrari le directeur artistique, et Geneviève Meley Othoniel, la directrice générale. 

Quoi ? Créer une École supérieure des Arts du Rire et assumer ce titre qui peut paraître prétentieux, mais il fallait bien ça pour asseoir ce genre humoristique comme un Art d’excellence à part entière. 

Faut-il rappeler qu’avec 30 heures de cours hebdomadaires en première année, des masterclass, six professeurs permanents, de nombreux intervenants professionnels de l’humour, des bourses pour permettre aux plus démunis d’accéder à l’enseignement, tout a été pensé et réalisé pour concrétiser ce projet un peu fou ? 

Jérémy Ferrari seul en scène à l’heure d’un premier bilan

Il le dit lui-même, il était le premier sceptique. Il pensait sincèrement que ce n’était pas possible pour plusieurs raisons : il fallait une structure, il fallait accepter de perdre de l’argent, il fallait une force et une implication importante, il fallait trouver des gens qualifiés permettant une professionnalisation, obtenir l’agrément pour dispenser des crédits européens (UE universitaire), avoir la reconnaissance d’un diplôme universitaire, trouver des professeurs de qualité qui acceptent de venir en Avignon 1 ou 2 fois par semaine et pas pour « cachetonner » ! 

Jérémy Ferrari a fait un premier bilan avec les étudiants. ©Michèle Périn / L’Echo du Mardi

« Je n’ai pas été un vrai élève dans mon parcours scolaire mais j’ai créé une vraie école dont je suis fier » 

Content, fier, satisfait : ces adjectifs reviennent souvent dans sa bouche. « Très enthousiaste après avoir rencontré les étudiants qui m’ont fait part de ce qui peut encore être amélioré dans le fonctionnement. En fait d’améliorations, les étudiants en veulent plus ! Je n’ai pas été un vrai élève dans mon parcours scolaire, donc je suis à l’écoute de ce qui est améliorable. »

Si j’avais eu cette école j’aurai gagné du temps, j’aurai peut-être été meilleur plus vite ! 

Jérémy Ferrari

Qu’a-t-elle d’exceptionnelle cette école ?

La bienveillance, le dialogue permanent entre les étudiants et l’équipe pédagogique, l’écoute, la remise en question incessante. C’est exceptionnel d’offrir plus de 30h par semaine de cours avec des gens de qualité (d’autres écoles existent avec seulement 3 à 9h de cours hebdomadaire). Il y a un effectif réduit, un programme complet, on accompagne vraiment les élèves, on fait du sur-mesure, du cas par cas pour trouver des financements. Le rapport avec les professeurs est fluide, respectueux.

Artiste, producteur, diffuseur, éditeur, bientôt réalisateur : « Je ne peux pas être seul avec moi-même »

« Pour moi, cette école, c’est la suite logique dans ma volonté de transmission, ce métier est ma passion. Je ne peux pas être seul avec moi-même, j’aime travailler avec d’autres, intervenir dans toutes les étapes d’un spectacle. C’est ce qui fait mon indépendance et pour moi un gage de sérénité. Artiste, producteur, diffuseur, éditeur, bientôt réalisateur, ça me permet d’être libre, de me donner plus de poids pour me défendre ou défendre d’autres artistes. Je travaille avec des gens que j’aime, j’ai du plaisir et j’en donne. C’est un grand moment pour moi quand j’ouvre une billetterie ! »

Ne pas confondre critique et censure

« Je ne fais pas partie de ces gens qui considèrent que l’on ne peut plus rien dire. Je dis tout ce que je veux depuis 15 ans de carrière. Récemment sur Canal Plus, j’ai encore insulté la moitié de la terre sans problème ! La censure a toujours existé, même au temps de Coluche – lui-même a été censuré sur RMC — la chanson Hexagone de Renaud a été interdite à la radio. Ce n’était pas mieux avant. Les gens confondent censure et critique. Maintenant, on a donné la liberté à tout le monde de donner son avis sur tout. Le problème pour moi, c’est l’importance que l’on donne à ceux qui ne sont pas contents. »

Et l’auto censure ? 

« La censure peut venir de tout le monde, de n’importe où et de n’importe qui. La seule chose qu’un humoriste puisse faire contre ça, c’est de ne pas céder. La vraie question à se poser est : est-ce que je vais faire rire les gens avec ça ? Ne pas accepter de se faire couper. Si on accepte une fois, c’est fini. Car comme on n’essaie plus, on a peur. Après, on n’ose plus y aller et on se déteste. »

Ne pas céder

« Prenons l’exemple du Bataclan (attentat du 13 novembre 2015). J’avais le spectacle ‘Vends 2 pièces à Beyrouth’  en préparation sur le terrorisme qui démarrait trois mois après. Je suis obligé de parler de l’attentat. Comment parler de ce fait abominable ? Sur scène, je fais de l’humour noir, donc je ne peux pas le traiter différemment, ce n’est pas possible. Je décide de le traiter d’une manière tellement abominable que ça va paraître absurde et c’est ça qui va permettre aux gens de rire.

Pendant 25 minutes, je me moque des victimes et de la manière dont ils sont morts ! On ne peut pas faire plus abominable que ça. Si demain, j’avais montré ce texte, on m’aurait demandé d’y renoncer.

Or au Trianon, dans une salle de plus de 1000 personnes, les gens m’ont aimé pour ça. Certains ont pu faire leur deuil grâce au rire. D’autres m’ont détesté, mais c’est leur problème. Il faut donc être vigilant toute sa vie pour ne pas s’auto-censurer. Au début, on n’a rien à perdre, le vrai courage vient après. »

« Une société qui va bien, c’est une société où les artistes sont libres. »

Jérémy Ferrari

Les humoristes ne sont pas les ennemis des gens, ce sont les amis des gens 

L’École supérieure des Arts du Rire – et c’est sa grande particularité — est dans les locaux de la Scala Provence. À l’occasion de cette rencontre avec leur directeur artistique, le hall grouillait des 47 étudiants nouvellement recrutés. Je suis allée à leur rencontre toute émoustillée à l’idée de rencontrer les talents de demain et de confronter leurs ressentis à celui évoqué par Jérémy Ferrari.

Quel est votre ressenti après 3 mois de fonctionnement ?

Le petit groupe interviewé a répondu d’une seule voix, sans hésiter : « Très agréablement surpris et content de l’investissement de tous les professeurs. On se sent accompagnés, on est dans un cocon, il y a une vraie générosité, une totale bienveillance. »

Compétition ou coopération entre vous ?

« On ne peut pas parler de compétition. Peut-être en 2ᵉ et dernière année l’année prochaine à Paris ? On travaille avec de l’humour, la guerre d’égo ne peut pas se faire, car on peut tous faire un énorme bide quand on est exposé sur scène. On est encore en phase d’apprentissage. De plus, les différents cours et professeurs nous incitent à travailler en groupe pour les impros par exemple, mais également dans la réécriture. Il y a des styles très différents qui se profilent : stand-up, humour noir, absurde, comique visuel, seul en scène. »

« Nous avons des profils très différents : certains sont déjà montés sur scène, d’autres se destinent plutôt à être interprètes, d’autres auteurs. »

Les étudiants de l’ESAR

Humour engagé ? 

« On nous apprend à être rigoureux, comprendre où on peut mettre la barre. Il y a pour cela des cours de débat rhétorique pour ne pas calomnier, savoir chercher les sources, établir des faits concrets. On s’amuse, mais rien n’est gratuit. Humour engagé ? Les femmes de la promotion le sont peut-être plus, elles ont plus de choses à dénoncer. »

Votre vie à Avignon

Le mot « cocon » revient souvent ! Les 47 étudiants ont entre 19 et 40 ans et viennent de la France entière. Ils découvrent Avignon et apprécient « la petite ville qui a tout d’une grande, avant d’être lâché l’année prochaine à Paris. » Ils restent plus facilement entre eux, car ils travaillent beaucoup, le programme est dense. Certains s’essaient à la scène sur leurs heures personnelles et se produisent au chapeau dans divers lieux d’Avignon comme La Souricière, La Cave des Pas Sage ou le Théâtre de l’Observance  (qui a accompagné à ses débuts un certain Jérémy Ferrari).

Bientôt une scène ouverte

Le public sera officiellement invité à les voir le 24 avril prochain sur le plateau de La Scala Provence lors d’une scène ouverte qui transformera La Scala Provence en Comedy club géant. Les élèves de l’ESAR utiliseront les quatre salles de La Scala Provence et se mêleront aux artistes confirmés que sont Jos Houben, Tania Dutel et Jeremy Nadeau. 

La Scala Provence. 3 rue Pourquery de Boisserin. Avignon. 04 90 65 00 90.

Genevieve Meley Othoniel, Frederic Biessy, Jeremy Ferrari et Mélanie Biessy. ©Thomas O’Brien

https://www.echodumardi.com/tag/avignon/page/35/   1/1