19 mai 2024 |

Ecrit par le 19 mai 2024

La Banque Alimentaire de Vaucluse, toujours plus indispensable

31 000 bénéficiaires en 2017, 33 000 en 2020, la pauvreté progresse et ce n’est pas la triple crise sanitaire, économique et sociale qui va inverser la tendance. Ce week-end, vous les avez vus avec leurs gilets orange fluo, les centaines de bénévoles qui ont quadrillé les supermarchés de l’ensemble du département pour la fameuse collecte de produits alimentaires et d’hygiène. Même le préfet, Bertrand Gaume, s’y est collé. Il s’est rendu au siège de l’association, à Montfavet et après avoir pris un café et rencontré l’équipe qui entoure Anne Paly, la présidente, il s’est posté à l’entrée de Mistral 7 pour tendre lui-même des sacs aux clients venus faire leurs courses, comme n’importe quel autre citoyen anonyme mais engagé dans cette opération de solidarité.

25 ans au service des Vauclusiens

La Banque Alimentaire (BA) de Vaucluse a 25 ans cette année, son rôle est d’aller retirer les invendus consommables, de faire la chasse au gaspi dans les magasins d’alimentation, de trier et de stocker, notamment les surgelés dans les congélateurs, sans interrompre la chaîne du froid. Ensuite, plus de 70 associations caritatives de l’ensemble du territoire viennent se fournir chez elle ou sont livrées tout au long de l’année pour donner ensuite de quoi se nourrir aux plus démunis. C’est dire l’importante de cette collecte du dernier week-end de novembre qui conditionne en grande partie l’activité du reste de l’année.

« La situation s’aggrave, la précarité empire, il y a de plus en plus de personnes qui vivent au-dessous du seuil de pauvreté, précise Annie Paly. De nouvelles catégories sont concernées, les jeunes adultes, notamment les étudiants qui n’ont pas eu de petit boulot depuis le virus, les mamans seules à s’occuper de leurs enfants et qui au printemps, quand les écoles étaient fermées, avaient trois repas par jour à confectionner, les retraités, beaucoup de veuves. Depuis mars, la demande a progressé de 20%. »

Un manque de bénévole

A Montfavet, siège de l’association, sur 1 500m2 œuvrent 8 salariés, dont 4 chauffeurs, des jeunes qui se sont engagés dans le ‘Service civique’ et des bénévoles. Il y en a une cinquantaine mais les effectifs ont fondu, divisés par deux en quelques années, puisqu’on pouvait compter sur 90 volontaires auparavant. « Mais nos bénévoles vieillissent, on en a qui tournent autour de 75-80 ans, souvent ils vivent eux-mêmes dans des conditions précaires et même si des jeunes veulent se rendre utiles, ils sont peu nombreux à s’engager » déplore la présidente de la BA 84.

En 2019, 103 tonnes de nourriture avaient été collectées, là, tout n’a pas été comptabilisé. Covid oblige, les produits offerts par les vauclusiens ne seront triés que dans 3 jours puis stockés. Une trentaine de magasins ont gardé l’ensemble des denrées au frais et tout n’a pas encore été pesé. « On avait cru, avec la crise, que la collecte serait plus maigre, mais ce n’est pas avéré, le mouvement de solidarité a été formidable, confie Annie Paly. Certains, particulièrement sensibles à la pauvreté qui gagne du terrain ont carrément rempli des chariots à ras bord, ça fait chaud au cœur cet élan de générosité. Et finalement, quand on aura fait le point, on verra que ce sera peut-être mieux que prévu. Les donateurs se disent que la précarité peut les toucher eux aussi, ça n’arrive pas qu’aux autres. »

L’unique banque qui ne s’intéresse pas à notre argent

En plus de cette opération annuelle, la Banque Alimentaire, reconnue d’utilité publique, reçoit des aides, du département, qui, cette année a aussi fourni des produits frais venant de paysans, comme des œufs, du fromage, du lait, des lapins et bien sûr des fruits et légumes. La Région Sud a rajouté 20 000 € à sa subvention habituelle, la Ville d’Avignon aussi a proposé une rallonge. La Banque Alimentaire doit payer un important loyer pour sa plateforme de Montfavet, les factures d’électricité, du chauffage, du téléphone, l’essence des camions, le salaire du personnel qui gère, trie et livre les denrées alimentaires, mais aussi les produits d’hygiène pour bébés qui coûtent cher et que tout le monde ne peut pas s’offrir. Cette année, on a aussi vu des caddies de supermarchés avec des sacs de croquettes et des terrines réservés aux chats et chiens qui sont les seuls compagnons de personnes âgées et isolées qui ont de moins en moins les moyens de les nourrir.

Bref, la seule et unique banque qui ne s’intéresse pas à notre argent mais aux gens, c’est la Banque Alimentaire.

www.monpaniersolidaire.org

 


La Banque Alimentaire de Vaucluse, toujours plus indispensable

La collecte de la Banque alimentaire a lieu actuellement et jusqu’à ce dimanche 29 novembre, dans une cinquantaine de magasins du Vaucluse. Elle se révèle indispensable pour faire face à la crise sociale.

La cruelle réalité de la précarité
«La précarité reste une cruelle réalité dans le département du Vaucluse et nous avons grandement besoin de dons,» martèle Annie Paly, Présidente de la Banque alimentaire de Vaucluse. Grâce au soutien de la grande distribution et des pouvoirs publics, les bénévoles Gilets orange seront présents dans les magasins en équipes réduites pour faire appel à la solidarité du grand public. 

Explosion de la demande
Cette 36e édition de la Collecte nationale révèle une hausse de de 20 à 25% de la demande, selon les territoires. Un rendez-vous annuel crucial pour le réseau qui enregistre une baisse de ses stocks de 23% et qui doit désormais les renflouer pour faire face à une crise sociale qui s’annonce forte et durable. 

Contexte inédit et plateforme
Dans le Vaucluse, certains magasins et entreprises partenaires de la BA84 organisent, grâce à leurs salariés, des collectes par leurs propres moyens. Des dispositifs d’auto-collecte (avec chariots placés à la sortie des magasins) seront également proposés. Des collectes dématérialisées seront mises en place, avec des coupons repas à scanner en caisse, permettant ainsi le respect des gestes barrières. En complément de la collecte dans les magasins, une plateforme de collecte en ligne est lancée depuis le 20 novembre : www.monpaniersolidaire.org

Objectif : collecter 250 000 repas chaque année
Objectif 2020 pour la BA84 : collecter l’équivalent de 250 000 repas. Chaque année, c’est l’équivalent de 250 000 repas qui peuvent être redistribués localement aux plus démunis grâce à ces collectes de denrées auprès du grand public, soit 10% des ressources annuelles de la Banque alimentaire de Vaucluse.

Des partenariats
Pour mener à bien leur collecte, les Banques alimentaires ont tissé plusieurs partenariats nationaux pour faire appel à la solidarité des jeunes, notamment au travers du Service national universel (SNU), de la Réserve civique ou encore du syndicat étudiant Unef (Union nationale des étudiants de France). 

Banque alimentaire : Ba840@banquealimentaire.org


La Banque Alimentaire de Vaucluse, toujours plus indispensable

Pour lui permettre d’assurer la continuité de son action sur le département, la Banque alimentaire de Vaucluse lance un appel au volontariat afin de renforcer ses équipes constituées de 7 salariés, 6 services civiques et 65 bénévoles permanents. Par ailleurs, pour faire face à l’urgence sociale générée par cette crise sanitaire, la présidente Annie Paly demande aux acteurs des filières alimentaires et à leurs organisations professionnelles des dons exceptionnels de produits frais, fruits, légumes ainsi que des brioches et plats cuisinés pour subvenir aux besoins des 31 000 personnes qui dépendent de la Banque alimentaire dans le département.

Banque Alimentaire de Vaucluse. 630, Chemin Saint-Pierre Fraysse. Montfavet. Plan de continuité de l’activité : ouvert du lundi au vendredi de 8h à 12h. 04 90 87 81 80.

 

https://www.echodumardi.com/tag/banque-alimentaire-de-vaucluse/page/2/   1/1