17 septembre 2025 |

Ecrit par le 17 septembre 2025

Atelier de la Boiserie, une Entreprise du Patrimoine Vivant qui manie l’art du bois à Gargas

Née en 1963, l’entreprise Atelier de la Boiserie incarne aujourd’hui, grâce à son savoir-faire, l’excellence artisanale française à travers le monde. Ce savoir-faire est notamment mis en pratique à Gargas, où se trouve l’atelier de production qui vient de se doter de 1 200m² supplémentaires pour poursuivre le développement de l’entreprise.

Atelier de la Boiserie, c’est la fusion d’un atelier d’ébénisterie et de marqueterie à Paris et de l’entreprise de menuiserie Boiseries et Décorations en Vaucluse. Aujourd’hui, ils ne forment plus qu’une seule entité qui, depuis 13 ans, fait partie du groupe Ateliers de France regroupant une cinquantaine d’entreprises au service du patrimoine et du luxe.

Labellisé ‘Entreprise du Patrimoine Vivant’, Atelier de la Boiserie compte trois antennes, dont une à Paris et une à Lausanne en Suisse. Mais c’est à Gargas que tout se joue. Dans ce petit village de quelque 3 000 habitants, cette entreprise au rayonnement international fabrique et restaure des boiseries du monde entier, que ce soit pour des clients privés, ou encore des marchés publics comme les châteaux ou les églises qui appartiennent à l’État. Et c’est sous la régie de Pierre-Baptiste Hervé, directeur production à Gargas, que la magie opère, du bureau d’étude à la finition, en passant par la fabrication, l’emballage, les usinages, l’assemblage…

Pierre-Baptiste Hervé, directeur production de l’entreprise Atelier de la Boiserie. ©Vanessa Arnal-Laugier / L’Echo du Mardi

Du Palais des Papes à Notre-Dame-de-Paris

Atelier de la Boiserie travaille aussi bien sur des projets locaux que nationaux ou internationaux. Suite à l’incendie dévastateur qui a touché la cathédrale Notre-Dame-de-Paris, c’est au savoir-faire de l’atelier de menuiserie de Gargas qu’on a dû faire appel afin de déplomber les éléments de bois. « Tout le monde travaillait en condition plomb, avec les combinaisons et les masques à assistance respiratoire, et il fallait sortir toutes les deux heures pour changer les équipements », explique le directeur production.

« C’est très important pour nous de participer à la préservation de notre patrimoine. Et c’est d’autant plus important pour nos apprentis car c’est très formateur. »

Pierre-Baptiste Hervé

L’entreprise a aussi travaillé sur d’autres chantiers d’envergure comme le Château de Versailles. Plus récemment, l’atelier de Gargas a travaillé sur des projets un peu plus proches comme la restauration des menuiseries du Palais des Papes, le théâtre de Tarascon, etc. « En ce moment on travaille sur le collège Mignet, à Aix-en-Provence, où il y a plus de 700 fenêtres à restaurer et une partie à refaire à neuf », ajoute Pierre-Baptiste.

Des marchés publics et privés

Si les marchés publics font partie intégrante du travail que fournit l’atelier gargassien, ce sont les marchés privés qui représentent le plus gros de sa production. « Les trois quarts de nos clients sont des marchés privés, affirme Pierre-Baptiste. On travaille pour les décorateurs, des designers, ou encore des architectes intérieurs. »

Et ces demandes privées viennent du monde entier. C’est pourquoi l’entreprise a créé son antenne à Lausanne il y a six ans, afin de développer le marché en Suisse. Tout récemment, Atelier de la Boiserie s’est aussi implanté aux États-Unis où il y a une forte demande du Made in France. « C’est à Gargas que toute la production se fait », ajoute le directeur production.

« Gargas, c’est le nerf de la guerre »

Installé sur un site d’environ 4 hectares, l’antenne de Gargas compte 4 000m² de locaux dédiés à la production où bon nombre des salariés de l’entreprise opèrent. Le terrain compte aussi 2 000m² de locaux annexes avec un showroom, un lieu de stockage, un atelier de ferronnerie et un de restauration. « On est un peu plus de 50 dans l’atelier, du bureau d’études jusqu’au produit fini », affirme Pierre-Baptiste.

L’atelier de Gargas travaille sur divers projets qui peuvent prendre un mois comme plusieurs années selon l’ampleur. Et ce sont ses équipes qui font tout de A à Z, du chiffrage des projets jusqu’à la livraison et la pose des menuiseries, en passant par le dessin des plans, la découpe des planches, l’assemblage, le ponçage, ou encore la finition.

Une extension pour développer l’entreprise

En 2021, le chiffre d’affaires de l’entreprise s’élevait à 12M€. Aujourd’hui, il a quasiment triplé et a atteint 30M€. « C’est pour cette raison qu’on a fait cette extension d’atelier et on projette de pousser encore les murs à Gargas », développe Pierre-Baptiste. En effet, l’atelier de production vient de se doter de 1 200m² supplémentaires, qui ont été inaugurés à la fin du mois de juin.

Ce nouvel espace est réservé à la finition et à la logistique. « On commençait à se marcher dessus dans l’atelier car on est de plus en plus nombreux », explique le directeur production. Ainsi, les objectifs sont clairs, Atelier de la Boiserie souhaite continuer à se développer et à croître, à embaucher, mais aussi à former la jeune génération.

La transmission au cœur de l’atelier

Aujourd’hui, Atelier de la Boiserie compte 17 apprentis, sur un total de 110 salariés. La transmission et la formation des jeunes sont au cœur des préoccupations de l’entreprise qui collabore avec l’Association ouvrière des Compagnons du Devoir et du Tour de France qui est notamment implantée à Carpentras, mais aussi la Fédération compagnonnique de Marseille. L’entreprise est aussi proche de l’École Supérieure d’Ébénisterie d’Avignon, située au Thor. L’objectif final étant de susciter l’envie auprès des jeunes de rester dans l’entreprise suite à leur apprentissage.

« On compte pas mal de jeunes, mais aussi de personnes en reconversion. Les métiers manuels sont de moins en moins dévalorisés, notamment avec le Covid qui a poussé les Français à vouloir faire un métier hors des bureaux. »

Pierre-Baptiste Hervé

« L’idée, c’est de travailler sur des super projets, des projets assez techniques, complexes ou patrimoniaux pour qu’ils se plaisent chez nous, qu’ils apprennent énormément, et qu’ils aient envie de rester », déclare Pierre-Baptiste. Le directeur production met d’ailleurs à disposition des apprentis les locaux les samedis afin qu’ils s’exercent et se perfectionnent s’ils le souhaitent.

Atelier de la Boiserie, champion de la RSE ?

Si l’entreprise souhaite que les apprentis se sentent bien pour qu’ils choisissent d’y rester après leur formation, c’est aussi le cas pour les salariés. « C’est très important pour nous d’attirer de nouveaux salariés et de les garder, que ce soit grâce à la renommée de l’entreprise et à son savoir-faire, mais aussi en termes de bien-être au travail », ajoute Pierre-Baptiste. Ainsi, Atelier de la Boiserie organise plusieurs événements extra-entreprise tout au long de l’année, les salariés ont un accès illimité à une salle de sport et une salle de musique sur le site pendant leur temps de pause ou après leur journée de travail. Et bientôt, ils auront un réel espace avec vestiaire, piscine, babyfoot, etc.

La politique environnementale, aussi, est primordiale pour l’entreprise qui source du bois venant de forêts labellisées. Atelier de la Boiserie met en place divers processus pour limiter ses déchets comme la réutilisation des chutes de bois pour chauffer l’atelier, ou bien le broyage du bois qui ne peut pas servir à chauffer afin d’en faire des pellets et des copeaux pour les jardiniers et paysagistes. L’entreprise donne aussi ses copeaux à des partenaires comme l’Insane Festival afin qu’ils fassent leurs toilettes sèches. Atelier de la Boiserie a aussi investi dans un recycleur de solvant pour transformer tous ses déchets liquides à base de solvant en diluant qui est pur à quasiment 100%, et qui peut être utilisé pour diluer les teintes, pour les vernis, ou encore pour nettoyer les outils. Enfin, ce sont 800m² de panneaux photovoltaïques qui recouvrent la toiture de l’atelier de Gargas, et qui permettent de réduire la facture de 40%. Ainsi, Atelier de la Boiserie mise sur sa politique RSE tout comme sur son savoir-faire pour attirer salariés et apprentis.

L’équipe de Gargas. ©Atelier de la Boiserie

Une Entreprise du Patrimoine Vivant

Son savoir-faire, il a été récompensé par l’obtention du label ‘Entreprise du Patrimoine Vivant’. Depuis 2017, Atelier de la Boiserie est reconnu par l’État français parmi les entreprises françaises aux savoir-faire artisanaux et industriels d’excellence qui participent au rayonnement international du Made in France.

« Ce label, c’est une garantie, un gage de qualité pour nos clients, et c’est aussi pour nous une fierté parce que c’est un savoir-faire qu’on fait perdurer. »

Pierre-Baptiste Hervé

Cela fait donc d’Atelier de la Boiserie la 6e Entreprise du Patrimoine Vivant du Pays d’Apt aux côtés de la Lustrerie Mathieu, la Société des Ocres de France, Aptunion, Blachère Illumination, et Art & Rénovation.


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Le jeudi 27 juin 2024 s’est tenu la journée portes ouvertes de l’École Supérieure d’Ébénisterie d’Avignon. Cet évènement qui a été monté pour permettre une découverte totale du lieu et des travaux effectués au sein de l’établissement a réuni plus de 300 visiteurs et 50 élèves de l’école.

Une journée de découverte et de récompenses. Le jeudi 27 juin 2024, l’École Supérieure d’Ébénisterie d’Avignon a ouvert ses portes à plus de 300 visiteurs, curieux de découvrir cet établissement dans lequel on forme les jeunes vauclusiens aux métiers du bois.

Deux prix pour deux créations

Une journée qui a également été dédiée à la cinquantaine d’élèves de l’école qui étaient présents lors de cet évènement. Pour célébrer le travail et la créativité des étudiants, deux « Prix Louis » ont été attribués par Betty et Philippe Camus, deux spécialistes d’arts décoratifs.

Le premier prix, le « coup de cœur » a été décerné à Filiep pour son « bureau excentré » en bois de châtaignier tandis que le second prix a récompensé Van Tuan pour son bureau « fly tying » en bois de merisier. Les prix ont été remis devant une salle remplie, en présence de plusieurs élus locaux comme Etienne Klein, maire de Châteauneuf de Gadagne ou Yves Bayon de Noyer, maire du Thor.

Filiep, lauréat du prix « coup de coeur » pour ce bureau

L’homme qui a été élu au Thor en 2014 a par ailleurs réaffirmé son soutien à l’école et ses futurs projets tout en soulignant « l’importance de l’école pour l’économie locale ». La journée portes ouvertes marque également le début d’une nouvelle aventure pour les élèves de la promotion 2023/2024, qui s’apprêtent à devenir de véritables professionnels du bois.


Atelier de la Boiserie, une Entreprise du Patrimoine Vivant qui manie l’art du bois à Gargas

L’École supérieure d’Ébénisterie d’Avignon (ESEA), située au Thor, ouvre ses portes au grand public le jeudi 27 juin. 

Cette journée portes ouvertes offrira l’occasion de découvrir les métiers d’ébéniste, de sculpteur et de doreur sur bois, ainsi que le savoir-faire associé et les avantages de la formation pour les élèves. Fondée en 1983 par Louis Suau, l’École supérieure d’Ébénisterie forme chaque année une cinquantaine d’étudiants aux métiers du bois. Magali Donnat, actuelle responsable de l’école, sera présente lors de cette journée, marquant la fin de la formation de 10 mois, durant laquelle les étudiants exposeront leurs œuvres.

Les élèves de cette école sont généralement en reconversion professionnelle, souvent issus de métiers tertiaires comme ingénieur, directeur marketing, cadre commercial, enseignant ou militaire.

La journée se déroulera de 9 à 17h, et le programme commencera par une conférence sur la sculpture mobilière animée par Serge Therond, ébéniste-sculpteur qui fut formateur à l’ESEA durant 30 ans. L’inauguration aura lieu à 11h avec la remise du Prix Louis, qui consiste à remettre un prix coup de cœur en hommage à Louis Suau, fondateur de l’école. 

Durant cette journée, il sera possible de rencontrer et d’échanger avec les anciens élèves, les élèves de cette année, la directrice Magali Donnat, mais aussi des formateurs. C’est aussi le moment pour le public de trouver les renseignements concernant la formation et de se préinscrire. 

Pour la pause déjeuner, des foodtrucks seront sur place de 12h30 à 14h. Enfin, des démonstrations gratuites de sculpture, d’ébénisterie, etc seront présentées au public durant l’après-midi.

Les inscriptions pour la rentrée 2024-2025 sont ouvertes.

Programme

● 9h : ouverture de la journée portes ouvertes ;
● 10h à 11h : conférence sur la sculpture mobilière dans la salle de cours (nombre de places limité) ;
● 11h à 12h30 : discours officiel et remise du Prix Louis par Philippe et Betty Camus ;
● 12h30 à 14h : pause déjeuner sur place (foodtruck salé et sucré) ;
● 14h à 17h : ateliers de démonstrations techniques des métiers du bois Sculpture / Ébénisterie (sans inscription, gratuit) ;
● 17h : fin de la journée.

Parking au collège du Thor, allée Jean Bouin. Navette AR pour l’ESEA au départ du parking.
1742 Route d’Orange – 84250 Le Thor.

Sarah Ripert


Atelier de la Boiserie, une Entreprise du Patrimoine Vivant qui manie l’art du bois à Gargas

L’École supérieure d’ébénisterie d’Avignon (ESEA), qui est en réalité située au Thor, a célébré ses 40 ans en 2023. Ce lieu d’apprentissage et de transmission accueille chaque année une cinquantaine de stagiaires, qui ont choisi pour la plupart la voie de la reconversion.

Au détour d’une rue, à l’extérieur de la commune du Thor, derrière quelques habitations, elle se cache. Pourtant, ça fait 40 ans qu’elle est implantée là. L’École supérieure d’ébénisterie d’Avignon est la plus ancienne école d’ébénisterie de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui en compte aujourd’hui quatre.

Fondée en 1983 par le maître ébéniste Louis Suau, l’école est aujourd’hui dirigée par sa fille, Magali Donnat. Après avoir baigné toute son enfance dans le bois, Magali s’est dirigée vers des études d’économie et gestion puis a travaillé dans divers domaines avant de retourner dans l’entreprise familiale, l’ESEA, suite au décès de son père et au départ à la retraite de son oncle. Aujourd’hui, c’est le centre de formation ADEF de Marseille qui est propriétaire de l’école.

Une école, deux formations

Chaque année, l’ESEA accueille une cinquantaine de stagiaires, aussi appelés des « élèves », qui ont le choix entre une formation ébénisterie ou une formation sculpture et dorure sur bois. En tout, ce sont quatre formateurs, anciens élèves de l’ESEA, qui transmettent leur passion et leur savoir-faire aux stagiaires : Jérémie Labouré, Clément Pascal et Patrice Rousset pour la partie ébénisterie, et Yan Aubergier pour la partie sculpture et dorure.

Clément Pascal, Patrice Rousset, et Magali Donnat. ©Vanessa Arnal

Si 80% des cours concernent la pratique, les stagiaires ont également des cours un peu plus théoriques, pour lesquels ils quittent leur établi pour s’installer à un bureau plus classique. Dessin technique, dessin assisté par ordinateur, histoire de l’art, technologie et gestion d’entreprise sont des matières primordiales à l’enseignement proposé par l’ESEA, en plus des cours pratiques au sein des ateliers.

10 mois de formation

Chaque année, l’ESEA ouvre ses trois ateliers et ses salles de classe aux stagiaires pendant 10 mois, de septembre à juin. Durant cette période, ils réalisent plusieurs meubles imposés, ce sont généralement des meubles de style Louis XV ou Louis XVI, qui leur permettent de faire face à de nombreuses problématiques, et ainsi de savoir gérer tout un panel de difficultés à l’issue de leur formation. À la fin de l’année, ils doivent réaliser un meuble avec le style qu’ils souhaitent, qui est évalué par un jury de professionnels qui détermine si le stagiaire peut recevoir son titre RNCP (Répertoire national des certifications professionnelles), reconnu par l’État.

En tout, il faut compter 200€ pour les frais d’inscription, de dossier et d’entretien, et 15 200€ pour 1520 heures de formation. Ce montant peut être payé en plusieurs échéances et les stagiaires peuvent bénéficier d’aides financières avec le CPF ou le dispositif PTP (Projet de transition professionnelle) par exemple. Au cours de l’année à l’ESEA, la matière première est fournie, l’outillage est mis à disposition, et les stagiaires repartent avec leurs créations à la fin de l’année.

Des stagiaires de tout horizon

Chaque année, l’ESEA accueille une cinquantaine de stagiaires de 18 à 65 ans, dont 73% sont des hommes et 27% des femmes (données de 2023). La plupart ont entre 35 et 40 ans, et sont en reconversion professionnelle. Ils sont banquiers, stylistes, dans le milieu de l’automobile, militaires, ou encore moniteurs de voile, et ils viennent des quatre coins du monde : la France, la Belgique, le Brésil, l’Australie, l’Afrique du Sud, ou encore la Turquie. Tous ont un point commun, ils veulent changer de vie.

Cette envie de changement a été notamment renforcée par la crise du Covid-19. Si les métiers qui nécessitent d’être assis derrière un bureau face à un ordinateur font de moins en moins rêver, les métiers manuels, eux, connaissent un véritable essor depuis quelques années. Une nouvelle qui aurait ravi le créateur de l’ESEA, qui avait pour objectif de mettre en valeur les métiers artisanaux, bien trop longtemps considérés comme des métiers « non intellectuels », vers lesquels étaient dirigés les élèves en difficulté à l’école.

Les stagiaires de l’ESEA vont donc garder leur nom collé sur leur poste de travail pendant encore quelques mois, les prochains, eux, feront leur rentrée le 2 septembre 2024. L’école, qui peut accueillir jusqu’à 54 stagiaires, accepte encore des candidatures. Pour ceux qui souhaitent plus de renseignements, il est possible de prendre rendez-vous pour visiter l’établissement, ou attendre la journée portes ouvertes qui aura lieu le jeudi 27 juin prochain.

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