6 décembre 2025 |

Ecrit par le 6 décembre 2025

Cancer de la prostate : un réel espoir quand le dépistage est fait à temps

Avec près de 60 000 nouveaux cas chaque année, le cancer de la prostate demeure le plus fréquent chez les hommes en France, pourtant, détecté tôt, il offre un pronostic très favorable : un taux de survie à cinq ans de 93 %.  L’institut du cancer Sainte-Catherine à Avignon proposait, justement sur ce sujet, une conférence ouverte à tous. Près de 80 personnes y ont assisté dans son amphithéâtre. Face à eux, des chirurgiens-urologues, des oncologues-radiothérapeutes, un oncologue médical, une infirmière sexologue, venus de la clinique Synergia de Carpentras, de la clinique Rhône-Durance d’Avignon, de l’Institut Sainte-Catherine et du Centre hospitalier dAvignon. Tous les sujets ont été abordés sans tabou : une surveillance active du cancer et moins de chirurgie ; La panoplie de traitements ; Vers une sexualité active ; Tous les moyens pour conserver une érection de qualité ; Le sport outil du bien vieillir.

Dans le Vaucluse comme ailleurs, mieux connaître la maladie, ses enjeux et les recommandations de dépistage peut faire la différence. Le cancer de la prostate représente le cancer le plus courant chez l’homme en France, environ 59 885 cas recensés en 2018. Il constitue près de 24 à 25% des cancers masculins.  L’âge médian au moment du diagnostic se situe autour de 64 ans. Ces chiffres impressionnent, mais le sillage est contrasté : la mortalité a tendance à diminuer avec environ 9 200 décès enregistrés en 2022. Et surtout, la survie nette standardisée à 5 ans pour les cas diagnostiqués entre 2010 et 2015 s’élève à 93%, stabilisée depuis plusieurs années. 

Pour une prise en charge précoce
Ces données attestent qu’avec un suivi adapté et une prise en charge précoce, le cancer de la prostate, souvent perçu comme effrayant, peut devenir une maladie dont l’issue est, dans la majorité des cas, favorable.

Copyright Conférence Cancer de la Prostate MMH

Dépister intelligemment : l’enjeu d’un diagnostic précoce
L’un des principaux défis du cancer de la prostate réside dans sa discrétion. Très souvent, il ne provoque aucun symptôme perceptible au début, ce qui rend le dépistage essentiel. Deux examens permettent cependant d’orienter un diagnostic : Le dosage sanguin du marqueur PSA (antigène spécifique de la prostate) et le toucher rectal, qui peut mettre en évidence des anomalies palpables. 

Dialoguer avec son médecin et son urologue
Cependant, les recommandations rappellent la nécessité d’une décision partagée entre le médecin et le patient avant de recourir systématiquement à ces examens : le dépistage n’est pas officiellement généralisé. Pour les personnes à risque ayant des antécédents familiaux : origine à risque afro-caraïbéenne, âge – un suivi peut être envisagé à partir de 45–50 ans. 

Nécessaires prise de sang et ausculation
Aujourd’hui, en cas de PSA élevé ou de suspicion clinique, le protocole peut comporter une imagerie (IRM), puis – si un nodule suspect apparaît – une biopsie pour confirmer la présence d’un cancer. Cette approche plus nuancée que le dépistage systématique vise à éviter les surdiagnostics et les traitements inutilement agressifs, tout en repérant les formes dangereuses.   

Les conférenciers et derrière eux, le public, Copyright MMH

Vers des traitements plus adaptés et moins invasifs
Lorsque le cancer est localisé, le pronostic est généralement très bon, la survie à cinq ans avoisinant les 93%. Selon les recommandations actualisées, la prise en charge prend en compte la gravité, le risque d’évolution, l’âge et l’état général du patient.  Pour les cancers à faible agressivité : peu évolutifs, faible taux de PSA, lésion limitée, le recours à la surveillance active (surveillance régulière plutôt que traitement immédiat) est adoptée de plus en plus souvent. Ceci permet d’éviter, lorsque c’est possible, les effets secondaires importants liés à la chirurgie ou à la radiothérapie, notamment les risques d’incontinence urinaire, de troubles érectiles ou d’altération de la qualité de vie. 

Une meilleure prise en charge
Grâce à ces progrès dans la prise en charge,  combinés à un dépistage adapté, le cancer de la prostate s’apparente de plus en plus à une maladie chronique maîtrisée, plutôt qu’à une sentence irréversible. 

Quelle situation en Paca et Vaucluse ?
Dans la région, L’Ars (Agence régionale de santé) estime à 4 109 les cas de cancer de la prostate. Des centaines d’hommes, chaque année, pourraient être concernés, ce qui rend d’autant plus crucial la sensibilisation locale, l’accès au dépistage, et l’information sur les options thérapeutiques. En France métropolitaine, le nombre de décès liés au cancer de la prostate en 2022 était d’environ 9 228 cas.

Le docteur Ludovic Bastide, oncologue médical, Centre hospitalier d’Avignon, Copyright MMH

Pour une meilleure qualité de vie
Les associations locales, les médecins généralistes et urologues doivent donc être vigilants, et inciter les habitants, surtout ceux de plus de 50 ans ou ayant des facteurs de risque, à discuter ouvertement du dépistage. Dans un contexte où les traitements et le suivi se sont considérablement améliorés, une détection précoce peut changer le cours d’une vie. 

Un enjeu majeur de santé publique
Le cancer de la prostate demeure un enjeu majeur de santé publique en France, avec un nombre élevé de cas diagnostiqués chaque année. Mais la réalité a changé : grâce aux progrès médicaux, à une meilleure compréhension de la maladie, à des pratiques de dépistage plus raisonnées et à une prise en charge adaptée, ce cancer peut, dans la très grande majorité des cas, être dépisté tôt et traité avec succès.

Information, réflexion et action
Ce qui signifie, pour chaque homme, et pour les territoires comme le Vaucluse, qu’un simple dialogue avec un médecin, un dosage de PSA ou un toucher rectal ne sont pas à redouter, mais potentiellement déterminants. Dans la lutte contre le cancer de la prostate, l’heure est à la vigilance, à l’information et à l’action.

Philippe Schmit rédacteur en chef de mprovence.com

Une heureuse initiative de MProvence
Une heureuse initiative du magazine de la transition, dont notamment le N°3 de novembre 2025 du groupe de La Marseillaise, à ouvert ses colonnes au docteur Christophe Clément, urologue à la clinique Rhône Durance à Avignon. Ces conférences grand public initiées à Saint-Raphaël, Nice et Avignon, organisées et animées par Philippe Schmit, journaliste, ont connu un réel succès de fréquentation. L’article détaillé de Philippe Schmit sur mprovence ici.
Mireille Hurlin


Cancer de la prostate : un réel espoir quand le dépistage est fait à temps

À l’occasion du mois de sensibilisation aux cancers masculins, une grande conférence sur la prostate, se tiendra le 26 novembre à Avignon. Organisée par Sainte-Catherine et MProvence, cette soirée, ouverte à tous, propose de mieux informer les hommes et leurs proches sur le cancer de la prostate : son dépistage, sa prévention et les avancées thérapeutiques, un enjeu majeur de santé.

Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez les hommes en France, avec près de 59 885 nouveaux cas estimés en 2018. Bien qu’il soit souvent de bon pronostic, il demeure la troisième cause de décès par cancer chez l’homme. L’âge joue un rôle clé : il est rare avant 50 ans, et, en moyenne découvert à partir d’entre 64 à 68 ans.

Essentiel diagnostic
Selon les recommandations françaises, les pratiques de dépistage évoluent. En effet, la baisse récente du nombre de dosages de PSA (prostate-specific antigen) et de biopsies peut influer sur les taux d’incidence observés. Par ailleurs, 80% des cancers sont diagnostiqués alors qu’ils sont encore localisés dans la prostate, un facteur de bon pronostic essentiel. La survie nette à 5 ans pour les hommes diagnostiqués entre 2010 et 2015 est d’environ 93%.

Focus sur la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et le Vaucluse
En Provence-Alpes-Côte d’Azur, la proportion des cancers prostatiques chez les hommes est particulièrement marquée : selon l’ARS Paca (Agence régionale de santé), le cancer de la prostate représente 24,4% des cas masculins dans la région. Paradoxalement, malgré cette forte part, la mortalité régionale liée au cancer (toutes localisations confondues) est légèrement plus faible que la moyenne nationale. Cela pourrait s’expliquer par un diagnostic plus précoce et une prise en charge efficace, selon les chercheurs.

Aider le budget de la santé
Concernant les dépenses de santé, l’Observatoire régional de santé Paca estime qu’en 2016, pour les hommes de 75 ans et plus vivant avec un cancer (y compris celui de la prostate), le coût moyen de soins s’élevait à 11 681 €/an. Ces chiffres soulignent l’enjeu économique local lié à la prise en charge du cancer chez les hommes âgés. À l’échelle régionale, la Région Sud-Paca a réagi : dans le cadre de son Plan Cancer II (2022–2025), plus de 5M€ ont déjà été mobilisés en 2024 pour la prévention, le dépistage et la recherche.

Pourquoi cette conférence Sainte-Catherine / MProvence est importante
La soirée ‘Cancer de la prostate : comprendre, prévenir, agir’ qui se tiendra le 26 novembre à Avignon, à l’amphithéâtre de Sainte-Catherine, représente l’opportunité de briser le silence : le cancer de la prostate reste entouré de tabous, particulièrement sur le dépistage et la vie intime. Il est nécessaire d’informer de façon accessible : des experts : oncologues, radiothérapeutes échangeront sur le dépistage, les traitements, la qualité de vie. Il sera également question de mettre au jour les avancées sur le territoire : les prises en charge ont beaucoup évolué ces dernières années. Enfin, ce sera le moment d’encourager l’action : parce que le dépistage précoce fait toute la différence.

Dépistage versus sur-diagnostic
Le PSA est utile, mais il peut conduire à des sur-diagnostics. Le débat sur son usage reste complexe. Les recommandations françaises mettent en avant une approche individualisée.

L’Équité territoriale de l’offre de soins : comme le montrait déjà un rapport de l’Assemblée nationale, les stratégies de traitement varient fortement selon les départements ; par exemple, le taux de prostatectomies radicales était plus bas dans le Vaucluse qu’ailleurs, lié à la répartition des équipements publics et privés.

Vie intime et qualité de vie
Un diagnostic, un traitement (chirurgie, radiothérapie…) peuvent affecter la sexualité, la continence … il est essentiel d’en parler ouvertement.

Tout est dans la prévention
Certains facteurs de risque sont bien identifiés : âge, antécédents familiaux, mais d’autres restent à approfondir, comme le rôle de l’environnement.

Dans le détail
Cette conférence à Avignon sonne comme une invitation à la mobilisation collective autour d’un cancer très fréquent, mais qui peut souvent être pris tôt et bien traité. En sensibilisant, en dédramatisant, en donnant accès à des experts, Sainte-Catherine et MProvence ouvrent une voie vers une meilleure prévention en Provence, pour que chaque homme puisse agir en connaissance de cause. Parce que, comme le dit leur slogan, ne rien faire peut coûter cher… alors que l’information peut tout changer.

Les infos pratiques
Mercredi 26 novembre 2025. 18h. Amphithéâtre de Sainte-Catherine, rue Baigne-pieds à Avignon. Entrée libre et gratuite. Inscription obligatoire ici. Avec la participation des experts de Sainte-Catherine les docteurs Nathalie Rouard, Oncologue radiothérapeute et Lysian Cartier, Oncologue radiothérapeute Et d’autres spécialistes des établissements de santé du territoire : Clinique Rhône Durance, Clinique Synergia, Centre Hospitalier d’Avignon et de nombreux autres organismes et partenaires. Dès 17h30 : Stands d’information & prévention. À 18h : Conférences et échanges ; Prévention, dépistage, traitements, vie intime, qualité de vie…
Mireille  Hurlin


Cancer de la prostate : un réel espoir quand le dépistage est fait à temps

Lieu de tous les exploits et de beaucoup d’événements, le Mont Ventoux a été, le 3 juin dernier, celui d’une ascension à vélo conduite par Bernard Hinault.

A la tête d’un peloton de 450 cyclotouristes, le quintuple vainqueur du Tour de France a grimpé les 21 km de son ascension pour sensibiliser à la lutte contre le cancer de la prostate. On estime qu’au moins la moitié des événements qui sont organisés au Ventoux ont une vocation solidaire ou caritative. Le géant de Provence serait-il doté de pouvoirs exceptionnels ?

Le Ventoux serait ainsi notre mont Sinaï, sorte de montagne sacrée

On ne compte plus les ascensions du mont chauve pour des causes humanitaires ou médicales : cancers, maladies cardiovasculaires, autisme, don du sang, maladie de Charcot… A pied, en moto, en auto mais surtout en vélo, l’ascension du Ventoux est au fond une forme moderne des grandes processions votives du moyen âge. On y implorait le ciel pour une bonne cause. Le Ventoux serait ainsi notre mont Sinaï, sorte de montagne sacrée dédiée au pèlerinage et à la dévotion.

Et pourtant le Ventoux ne fait pas de cadeaux à ceux qui n’y sont pas préparé. Beaucoup qui s’y sont essayé ont échoué et certains y ont même laissé la vie. Comme le malheureux Tom Simpson sur le Tour de France de 1967. On le sait maintenant la température caniculaire ce jour-là n’expliquait pas tout… Si le Ventoux peut faire des miracles faut quand même pas trop taquiner le destin.

On se met en position de souffrir pour éviter à d’autres la maladie et la souffrance

« Utiliser » le Ventoux comme le théâtre d’un événement au profit d’une grande cause à quand même quelque chose d’assez étonnant. On se met en position de souffrir (pour ceux qui le font à vélo) pour éviter à d’autres la maladie et la souffrance. De là à penser qu’il y a là comme une dimension christique, je vous laisse juge. En tout cas pour certains son ascension peut ressembler à un vrai chemin de croix.

Mais au-delà de toutes ces grandes et belles causes, l’ascension de Bernard Hinault ne pourrait-elle pas accoucher d’un petit miracle ? Juste un ! Qu’un français remporte le Tour de France avant que le siècle ne s’achève. Car depuis la dernière victoire de Bernard Hinault en 1985. Rien, nada… Cela fait 38 ans que l’on attends qu’un français passe la ligne d’arrivée en jaune sur les champs Élysées. Alors si les efforts de notre Bernard national samedi dernier sur les pentes du Mont Ventoux pouvaient au moins servir à cela, la France lui saurait reconnaissante à tout jamais. Et c’est avec plaisir qu’on irait alors apposer un exvoto à la chapelle Sainte Croix* !

*Chapelle située au sommet du Mont Ventoux

“Ventoux : je roule contre le cancer de la prostate“ Edition 2022 © YouTube AFU Uro France

Infos Pratiques
Association Française d’Urologie
L’AFU s’engage pour sensibiliser le grand public à la santé de l’homme par le sport et à lutter contre le cancer de la prostate. Le samedi 3 juin 2023, avec un groupe plus important que 2022, 500 cyclistes composés, entre autres, d’urologues, patients et cyclistes se sont élancés vers cette ascension mythique en compagnie de Bernard Hinault. Une campagne de sensibilisation sur l’importance du sport pour une bonne santé et sa place au moment de la maladie, et un appel au don en faveur de la recherche ont été présentés.
www.urofrance.org
Ventoux 2 : je roule contre le cancer de la prostate


Cancer de la prostate : un réel espoir quand le dépistage est fait à temps

L’Institut du cancer Sainte-Catherine participe à Movember, manifestation de sensibilisation annuelle sur les maladies masculines telles que le cancer de la prostate. A ce titre Sainte-Catherine propose une conférence grand public mercredi 30 novembre de 19h30 à 21h. Celle-ci est aura lieu en présentiel ainsi qu’en live sur les réseaux sociaux. Elle sera animée par Werner Hilgers, coordinateur de l’Unité fonctionnelle urologie et oncologue médial à Sainte-Catherine.

Le programme de la conférence sur le cancer de la prostate
19h30-19h40 La prostate ça sert à quoi ? Avec le docteur Werner Hilgers.
19h40-20h Dépistage et diagnostic avec le docteur Mehdi Blah, urologue à la clinique Synergia Ventoux à Carpentras.
20h-20h20 La place de la chirurgie dans le cancer de la prostate avec le docteur Alessandro di Rosa, urologue à la clinique Rhône Durance d’Avignon et à la clinique Elsan d’Orange.
20h40-21h Foire aux questions

Les infos pratiques
Mercredi 30 novembre. De 19h30 à 21h. Amphithéâtre de Sainte Catherine. Ce programme est proposé en collaboration avec la clinique Synergia Ventoux de Carpentras, la clinique Rhône Durance d’Avignon ainsi que la Clinique Elsan d’Orange. Inscription à la conférence https://conference.isc84.org 04 90 27 60 50 et sur les réseaux sociaux Facebook et Youtube. Institut du cancer Sainte-Catherine 250, Chemin de baigne pieds à Avignon.
MH

https://www.echodumardi.com/tag/cancer-de-la-prostate/   1/1