27 août 2025 |

Ecrit par le 27 août 2025

Alex Berger quitte la présidence d’Ôkhra

Le Franco-Américain Alex Berger, Vauclusien d’adoption, vit en Provence a mi-temps depuis de longues années et contribue à la commune de Roussillon. De son arrivée en Vaucluse à ses années en tant que président d’Ôkhra, l’écomusée de l’ocre, Alex Berger dévoile ses projets pour la suite au cœur du Luberon.

Président de l’écomusée de l’ocre Ôkhra à Roussillon depuis 2021, Alex Berger a décidé de se retirer et de laisser les rênes à Serge Marty, qui lui succède. Cet enfant du Pays d’Apt, aujourd’hui retraité, mais qui a, entre autres, été directeur du Parc naturel régional du Luberon de 2015 à 2017 après avoir été adjoint au directeur pendant plus de 20 ans, entend donc poursuivre ses actions pour faire évoluer le territoire au travers de la présidence d’Ôkhra.

Une transition logique, selon Alex Berger, pour la mise en place du projet du Centre de la Couleur de Roussillon, qui a déjà commencé à prendre vie mais qui devrait se concrétiser en 2027, et par conséquent, pour qu’Ôkhra soit de nouveau rentable. « Aujourd’hui, il faut plus d’ambition et plus de rayonnement », affirme le Roussillonnais.

Un amour pour Roussillon né dans les années 1980

Pour mieux comprendre la transformation d’Ôkhra et le projet d’envergure que représente le Centre de la Couleur de Roussillon, il faut revenir quelques décennies en arrière, quand Alex Berger a eu le coup de foudre pour ce village, classé parmi les plus beaux villages de France, et plus globalement pour la Provence. C’est en 1986, à l’époque où sa femme Florence n’était encore qu’une amie, que la magie opère, lorsqu’elle lui a montré le domaine familial, qui l’est toujours aujourd’hui.

« Je suis tombée amoureux de la fille et du village à ce moment-là. »

Alex Berger

Si Alex Berger ne venait initialement à Roussillon que pour les vacances, ses séjours en Vaucluse sont devenus de plus en plus fréquents. « Je me suis fait des amis ici au fil des années, puis on s’est mariés ici, on y a emmené nos enfants… », ajoute-t-il. Aujourd’hui, il passe quasiment tout son été à Roussillon. Le reste de l’année, le producteur à l’origine de la série française la plus exportée au monde, Le Bureau des légendes, vit dans l’hystérie parisienne la moitié de la semaine et dans la tranquillité provençale l’autre moitié.

Redonner au village ce que le village lui a donné

Pendant toutes ces années, son amour pour le village de Roussillon et pour le territoire provençal n’a fait que grandir. « J’ai un amour et une gratitude pour le Pays d’Apt qui est dingue, affirme Alex Berger. J’aime tellement vivre ici que je me suis demandé comment je pouvais rendre au village ce que lui m’a apporté ? Comment redonner ? Parce que j’ai plein de chose à redonner. »

Bien que la politique ne soit pas sa voie, selon ses dires, il a accepté avec plaisir, à la demande de Dominique Santoni, présidente du Département de Vaucluse, d’être le suppléant de Patrick Merle au Conseil départemental. « La politique, au niveau ultralocal, est très importante pour faire bouger les choses, c’est pour ça aussi que je m’investis autant à la fois dans l’attractivité de Roussillon, mais aussi dans sa préservation », développe Alex Berger.

Son investissement dans la commune

Aujourd’hui, Alex Berger arbore de nombreuses casquettes, que ce soit aux niveaux national et international avec ses rôles d’entrepreneur et de producteur, ou au niveau local en Vaucluse, où il participe activement à la prévention des incendies en milieu forestier, en tant que responsable du Comité Communal de Feux de Forêts (CCFF) de Roussillon. Les CCFF sont des groupes de bénévoles qui œuvrent pour la protection de l’environnement au travers d’actions de prévention, mais aussi d’interventions.

Autre casquette : il a été président de l’écomusée de l’ocre Ôkhra pendant 4 ans. En 2021, à la demande de Gisèle Bonnely, maire de Roussillon, Alex Berger prend la présidence d’Ôkhra qui était à l’époque virtuellement en cessation de paiement. « L’objectif était de redonner un certaine stabilité à l’écomusée, explique-t-il. On a pu remettre les choses dans l’ordre au niveau des comptes, mais aussi apporter une dynamique nouvelle avec Mathieu Barois. »

Alex Berger a été président d’Ôkhra de 2021 à 2025. ©Alex Berger

Une transition vers le Centre de la Couleur

Mathieu Barrois, directeur général d’Ôkhra, agit donc à partir d’aujourd’hui aux côtés de Serge Marty qui a repris la présidence de l’écomusée au cours de l’été. Alors que qu’il contemple sa retraite d’ici quelques années, et va devoir assurer sa succession, le changement de présidence a déjà signé le début d’une transition en douceur.

« Il faut penser à notre patrimoine, à comment le préserver pour ensuite le passer aux générations futures. »

Alex Berger

Cette transition, elle mène vers une nouvelle dynamique du village, de l’écomusée et du Sentier des ocres qui seront bientôt regroupés sous la même entité : le Centre de la Couleur de Roussillon. « Mon point fort, c’est mon expérience, c’est le fait d’être producteur depuis plus de 40 ans et d’apporter à la fois mes contacts et cette organisation qui doit être un peu plus tournée vers une certaine forme d’attractivité nouvelle en comprenant à la fois notre héritage de patrimoine et la modernité », ajoute Alex Berger.

Un projet d’envergure à Roussillon

Ainsi, Alex Berger a annoncé quitter la présidence d’Ôkhra au début de l’été 2025 afin de se consacrer pleinement au projet de Centre de la Couleur de Roussillon. En avril dernier, élus, professionnels, Roussillonnais et partisans du projet s’étaient réunis au sein du village pour restituer la 1ère étape de la constitution du projet. L’occasion pour Alex Berger, porteur du projet, de présenter sa vision sur l’avenir de la commune, que ce soit en termes d’attractivité ou de préservation.

Aujourd’hui, la 2e phase du projet est enclenchée. Elle concerne surtout la mise en place des différents permis et autorisations afin de redonner un coup de jeune à l’écomusée. « Il faut mettre aux normes quelque chose qui est un peu vétuste et trouver comment changer et transformer sans ajouter de bâtiment », explique Alex Berger. Pour mettre à niveau l’héritage de l’usine Mathieu (ndlr : l’ancienne usine d’ocre Mathieu est devenu l’écomusée de l’ocre Ôkhra), il faut réunir 5M€, notamment en approchant des mécènes. « Ce projet, c’est le mariage intelligent entre le privé et le public », explique le président de l’association pour l’Organisation du Centre de Couleur de Roussillon. Un projet qui devrait sortir de terre en 2027.


Alex Berger quitte la présidence d’Ôkhra

Alex Berger, président de l’écomusée Ôkhra et porteur du projet du Centre de la Couleur de Roussillon, a réuni élus, professionnels, Roussillonnais et partisans du projet le jeudi 17 avril à Roussillon afin de restituer la 1ère étape de la constitution du projet, qui devrait prendre forme dans les années à venir.

Le Centre de la Couleur de Roussillon, c’est un projet imaginé il y a une trentaine d’années lors de la naissance de l’écomusée Ôkhra pour relier ce dernier au village de Roussillon et au Sentier des ocres et faire des trois lieux une seule entité, un parcours touristique davantage ambitieux, rayonnant, précis et inclusif.

C’est en 2020, lorsque Gisèle Bonnelly, maire de Roussillon, demande à Alex Berger de prendre la présidence d’Ôkhra, que le projet commence à se concrétiser avec l’organisation de commissions de consultations avec les professionnels et les habitants du village. S’enchaîne la création du projet avec la naissance de l’Organisation du Centre de la Couleur de Roussillon (OCCR) et le lancement d’une étude de projet avec Nova Consulting, conseiller en stratégie spécialisé dans les secteurs de la culture, du sport, du tourisme et des marques.

Alex Berger a présenté la restitution du projet devant une salle comble. DR

Un projet aux multiples objectifs

Si le Centre de la Couleur de Roussillon a pour objectif principal de repenser l’avenir d’Ôkhra et de l’Usine Mathieu, mais aussi de proposer une offre touristique plus adaptée au village et à ses habitants, ainsi qu’aux visiteurs, le projet présente en réalité six objectifs importants.

« Le Centre de la Couleur, c’est le mariage entre la trinité Village-Sentier-Ôkhra. »

Alex Berger

La commune de Roussillon étant très prisée par les touristes, qu’ils soient français ou étrangers, durant la période estivale, le premier objectif du projet serait d’optimiser les flux touristiques en développant une activité à l’année. Réguler les flux permettrait de mieux préserver le patrimoine, notamment le Sentier des ocres qui est menacé par l’érosion et est victime de son succès avec 400 000 visiteurs par an. Le projet vise aussi la mise aux normes de certains bâtiments vétustes et la réorganisation des espaces, l’évolution technologique, et ainsi, l’amélioration du séjour pour les visiteurs. Enfin, le projet devrait permettre une meilleure adéquation entre l’offre proposée à Roussillon et sa réputation. L’objectif serait, entre autres, de faire remonter la réputation de l’offre en restauration, le Pays d’Apt possédant une offre assez large, avec notamment quatre restaurants étoilés, dont trois à Bonnieux et un à Joucas.

Six piliers fondamentaux

Si l’écomusée Ôkhra constitue déjà un lieu de partage autour de l’ocre et de la couleur, le Centre de la Couleur, lui, continuera dans cette direction mais avec davantage d’envergure. Pour ce faire, le lieu rassemblera six éléments essentiels au rayonnement du village de Roussillon, du Parc Naturel Régional du Luberon, et plus largement du département de Vaucluse :

  • L’histoire et le patrimoine : création d’une salle immersive afin de transmettre l’histoire du village et le patrimoine ocrier.
  • L’art : plusieurs salles prévues pour des expositions thématiques autour de la Provence.
  • Les sciences : la couleur ocrée à travers des explications scientifiques au sein d’une salle d’exposition qui, elle, sera permanente, interactive et pédagogique.
  • L’environnement : projet de jardin des couleurs au sein du parc de l’actuel Ôkhra et la mise en place de potagers pédagogiques afin d’en apprendre davantage sur la biodiversité locale.
  • Le côté ludique : des événements divertissants, des cinémas en plein air, des color runs, des jeux d’eau et de lumière, et bien d’autres animations.
  • Le spectacle vivant : création d’un théâtre de verdure, une salle à la fois ouverte et fermée qui pourra être exploitée en hiver comme en été, dans un département où le théâtre est déjà bien ancré.

Des sites avec de nombreux atouts mais aussi des fragilités

Le Luberon est le premier bassin touristique du Vaucluse. Ainsi, l’offre doit être en accord avec la demande des visiteurs. Si le Sentier des ocres semble faire l’unanimité auprès des touristes, mais aussi des locaux, il présente de nombreuses fragilités à cause de l’érosion. L’écomusée Ôkhra, avec ses 26 000 visiteurs annuels, est lui aussi assez fragile, notamment à cause du manque d’équilibre économique. Des vulnérabilités que le Centre de la Couleur de Roussillon vise à renverser.

« Nous sommes la porte d’entrée vers le patrimoine des ocres. »

Alex Berger

Pour ce faire, Nova Consulting a établi un diagnostic complet du potentiel du Centre de la Couleur à travers de nombreux entretiens effectués auprès des acteurs clés du territoire. Le coût de la phase 1 de l’étude s’est élévé à plus de 80 000€. Cela a permis d’établir le contexte du projet, ses cibles, la concurrence et ses contraintes.

Un projet à 4,5M€

Le Centre de la Couleur de Roussillon se veut « un projet prudent et limité en coûts d’investissement, tout en proposant une programmation innovante », explique Alex Berger. Sur les huit prochaines années, 4 580 453€ devraient être investis au total, avec la création imminente d’une Fondation, l’OCCR étant pour le moment une association, qui devrait se faire au premier trimestre de 2026.

En attendant, une campagne de mécénat va être lancée dans les prochains mois. « On va essayer de séduire les entreprises mais aussi les personnes qui souhaitent investir dans ce projet, qu’elles soient en France ou à l’étranger », affirme le porteur du projet. Le dépôt des permis et des différents dossiers réglementaires devrait se faire d’ici la fin de l’année. De nombreux aménagements devraient être effectués dans les prochaines années comme la création d’une voie piétonne et d’une voie cyclable pour relier le village, le site de l’écomusée et le Sentier des ocres, mais aussi la création d’une liaison douce par navettes.

L’écomusée va se transformer d’ici 2027

Le site de l’écomusée Ôkhra devrait fermer au troisième trimestre de 2026 pour que les travaux puissent débuter et laisser place au Centre de la Couleur qui ouvrira ses portes au deuxième trimestre de 2027. Aujourd’hui, l’écomusée compte trois emplois et 26 000 visiteurs annuels, le Centre de la Couleur ambitionne de créer sept emplois supplémentaires, d’augmenter la fréquentation de +39%, soit un objectif de 54 000 visiteurs annuels.

Ce nouveau Centre devrait accueillir une exposition culturelle permanente autour de la couleur, une expérience immersive avec une scénographie interactive, un parcours nocturne avec spectacle lumineux durant la haute saison et la période des fêtes de fin d’année, un parcours extérieur végétalisé, un espace de restauration, une boutique avec des produits thématiques, une œuvre colorée monumentale en vitrail qui servira de passerelle entre les espaces intérieurs et extérieurs, mais aussi un service de visite avec audioguide pour créer un triangle touristique entre le village, le Sentier des ocres et le Centre de la Couleur. Une transformation titanesque qui va projeter les ambitions initiales d’Ôkhra encore plus loin.

Si le Centre de la Couleur va peu à peu prendre la place de l’écomusée, c’est une véritable marque qui va se créer et qui unira les trois sites : le Centre (actuel écomusée), le village et le Sentier des ocres. « Ce projet va voir le jour pour qu’on puisse construire ensemble l’avenir de Roussillon », conclut Alex Berger.

©Vanessa Arnal / L’Echo du Mardi

Alex Berger quitte la présidence d’Ôkhra

Le Centre de la Couleur de Roussillon, c’est un projet imaginé il y a une trentaine d’années, qui aujourd’hui prend de plus en plus forme et qui devrait voir le jour d’ici deux ans.

Les teintes de rouge, orange et jaune envahissent les pupilles de ceux qui s’y rendent. Roussillon attire de nombreux touristes et locaux chaque année, que ce soit pour son village, son sentier des ocres, ou encore son écomusée Ôkhra. Aujourd’hui, l’objectif est de relier ces trois derniers grâce à un projet d’envergure : le Centre de la Couleur de Roussillon.

Porté par Alex Berger depuis plusieurs années, le projet, dont l’objectif premier concerne la gestion des flux touristiques de la commune, prend doucement forme, notamment avec la création de l’Organisation du Centre de la Couleur de Roussillon (OCCR), mais aussi avec celle d’un site internet pour communiquer et informer.

Un site internet avec un objectif double

Fraîchement créé, le site internet haut en couleurs présente un double enjeu. Premièrement, il était primordial pour l’OCCR d’assurer une représentation sur internet et une communication. C’est le meilleur moyen de faire connaître le projet du Centre de la Couleur de Roussillon et d’attirer des nouveaux membres qui souhaiteraient participer à l’épanouissement de ce projet et ainsi, au rayonnement du village de Roussillon aux niveaux national et international.

Si la partie explicative du projet est accessible à tous sur le site internet, mais aussi sur les réseaux sociaux de l’organisation, certaines fonctionnalités sont quant à elles réservées aux membres. Ces derniers ont accès à des informations sur l’avancement du projet, à des réunions ou encore des événements organisés autour de ce dernier. Tout personne, physique ou morale, peut devenir membre et ainsi participer à la création du Centre de la couleur. 100% des fonds récoltés lors des adhésions sont utilisés pour le financement du Centre. Faciliter l’adhésion des membres et fédérer des personnes de plus loin, ce sont deux objectifs qui sont également portés par l’OCCR à travers ce nouveau site.

Un lieu, six axes fondamentaux

Si Ôkhra possède déjà une volonté de partager la passion de l’ocre et de la couleur, le Centre de la Couleur, lui, continuera dans cette direction mais avec une plus grosse envergure. Pour ce faire, le lieu rassemblera six éléments essentiels au rayonnement du village de Roussillon, du Parc Naturel Régional du Luberon, et plus largement du département de Vaucluse :

  • Le patrimoine et l’histoire, avec la création d’une salle immersive afin de transmettre l’histoire du village et le patrimoine ocrier.
  • L’art, avec des salles prévues pour des expositions thématiques autour de la Provence, qui a déjà inspiré de nombreux artistes de renom dans le passé.
  • Les sciences, la couleur ocrée à travers des explications scientifiques au sein d’une salle d’exposition qui, elle, sera permanente, interactive et pédagogique.
  • L’environnement, avec un projet de jardin des couleurs au sein du parc de l’actuel Ôkhra et la mise en place de potagers pédagogiques afin d’en apprendre davantage sur la biodiversité locale.
  • Le côté ludique, avec des événements divertissants, des cinémas en plein air, des color runs, des jeux d’eau et de lumière.
  • Le spectacle vivant, avec la création d’un théâtre de verdure, une salle à la fois ouverte et fermée qui pourra être exploitée en hiver comme en été, dans un département où le théâtre est déjà bien ancré.

Un nouveau souffle pour l’attractivité touristique

Le sentier des ocres, l’écomusée et le cœur du village de Roussillon attirent des millions de visiteurs chaque année. Aujourd’hui, il est primordial de penser à leur préservation, notamment à celle du sentier des ocres, et donc de mieux gérer les flux touristiques. C’est dans cet objectif-là que s’inscrit le futur Centre de la couleur, qui devrait ouvrir ses portes en 2024.

D’un côté, ce centre culturel et son organisation permettraient un rayonnement plus vaste du territoire roussillonnais, notamment grâce à son activité qui sera en marche toute l’année et qui sera destinée à tous. « Dans l’un des départements les plus pauvres de France, avec une disparité économique importante, j’aimerais que la culture soit accessible à tous, nous avait confié Alex Berger il y a quelques mois. Je veux briser ce plafond de verre et donner envie à tous les publics de s’approprier leur espace. » D’un autre côté, le projet du Centre de la Couleur de Roussillon inclut un plan de gestion de flux avec la municipalité et les différents acteurs locaux.

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