20 octobre 2025 |

Ecrit par le 20 octobre 2025

« L’artisanat, cœur battant de notre territoire », voilà le slogan des Chambres des Métiers qui fêtent leur centenaire

Mardi 14 octobre, dans l’amphithéâtre de la Scala Provence à Avignon était organisée la soirée ‘De l’Émergence à l’Excellence Artisanale’. En présence du tout Vaucluse de l’économie, Gilbert Marcelli, le Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie et nombre d’entreprises, d’organisations professionnelles et d’artisans, mais aussi de formateurs et d’apprentis.

Au départ, en juillet 1925, un député Joseph Courtier lance l’idée de faire entendre la voix des artisans. Et en hommage à ce centenaire de la création des chambres des métiers, est projetée une archive TV en noir et blanc des années 70 où l’ancien ministre du Commerce et de l’Artisanat, René Monory témoigne de la dynamique, la diversité, la proximité et la compétence des professionnels des métiers manuels. Il est vrai que ce secteur rassemble plus de 250 spécialités. On pense aussitôt aux boulangers et bouchers, peintres et plombiers, mais il ne faut pas oublier les armuriers, bottiers, brasseurs, chapeliers, cordonniers, couteliers, gantiers, marbriers, ramoneurs, soudeurs, torréfacteurs ou vitraillistes.

Le rôle des chambres de métiers

Les chambres des métiers sont là pour former les futurs artisans, les aider à créer leur entreprise ou reprendre celle transmise par un ancien, la pérenniser, la promouvoir, défendre ses intérêts, accroître sa visibilité, booster ses ventes, contribuer à son développement et répondre aux défis de demain. Depuis 1937, elles gèrent l’apprentissage, en 1962 elles lancent le « Répertoire des Métiers » dans chaque département et en 1973, la fameuse « Loi Royer » édicte leurs missions économiques auprès des territoires.

L’artisanat dans la Région Sud

Pour entamer la soirée, la présidente de la CMA de Vaucluse, Valérie Coissieux cite Stendhal : « La vocation, c’est le bonheur d’avoir pour métier sa passion. » Et cet engagement viscéral, ces valeurs de travail, de créativité, de qualité, de transmission fait de chaque artisan un ambassadeur du savoir-faire, de l’excellence à la française et garantit des emplois non délocalisables.

Lui succède sur la scène de La Scala, Yannick Mazette, maître-artisan boulanger à L’Isle-sur-la-Sorgue, promu depuis 2021 président de la Chambre Régionale des Métiers et de l’Artisanat. Il insiste sur le poids social et économique des artisans en Provence-Alpes-Côte d’Azur. « C’est le 1er secteur de la Région Sud avec 250 000 entreprises, 400 000 emplois et un chiffre d’affaires de 20Mrds€, soit 1/4 de l’économie locale. »

Les artisans de Vaucluse distingués

Pour représenter et mettre en valeur l’une des plus anciennes entreprises de Vaucluse, Valérie Coissieux appelle Amélie Ricard qui représente la 4e génération de la Maison 1909 à Montfavet, spécialisée depuis plus d’un siècle dans la fabrication de rideaux en perles de buis. Elle est la seule en France. Elle innove, avec de nouveaux motifs, des couleurs flashy, de la décoration intérieure et en plus, « elle ne se contente pas, dit-elle avec humour, d’enfiler des perles mais la poussière de bois est utilisée pour fabriquer des briquettes qui servent à chauffer. »

Autres personnalités distinguées : Jean Gallon, 78 ans, artisan d’art gainier, doreur sur cuir, aujourd’hui épaulé par sa fille Virginie qui partage la même passion que lui, et Corinne Mallet, de l’Atelier de Coco, sellier-garnisseur-harnacheur, installée à Sarrians où elle fabrique des selles et montures pour chevaux mais aussi des sièges de voitures et motos de collection, de yachts de prestige et d’avions. Deux photographes étaient à ses côtés pour le titre de maître artisan d’art, Walter Deliperi du Pontet et Frédéric Sicard de Morières-lès-Avignon.

Une vingtaine d’apprentis ont été félicités pour leur CAP, garçons et filles, dans les sections coiffure, maintenance de matériel agricole et d’espaces verts, fleuristes ou esthéticiennes. Coup de chapeau également à Jean-Benoît Truchot, fondateur de Chocolat T en 2014, à bord de son camion HY Citroën avant d’ouvrir sa 1re boutique à Sérignan, une autre à Valréas. Il combine créativité, audace, savoir-faire et plaisir des sens avec des fèves de cacao sélectionnées et des recettes gourmandes, comme les pralines d’amande à la fleur de sel que le public a pu goûter. Il a reçu le titre de maître artisan chocolatier.

©CMAR PACA

Autres lauréats qui ont été distingués : Thierry Clota artisan-taxi à Pernes-les-Fontaines, Véronique Dornier, santonnière à Brantes. Séverine Gamba, esthéticienne à Entraigues-sur-la-Sorgue, déjà MOF (Meilleure ouvrière de France) dont le métier « ne se limite pas à arracher des poils », puisqu’elle peut aussi pratiquer des soins du visage, des gommages, modelages, massages, mises en beauté et maquillages. Sylvie Clop, spécialisée dans le rempaillage de sièges à Bédoin (avec du rotin ou de la paille de seigle), Corentin Tavernier, marquetier d’art à Pernes qui a fait ses classes dans la réputée École Boulle, Roselyne Macario qui a une entreprise de menuiserie métallique à Althen-des-Paluds, mais aussi Solange L’Herbier, couturière à Lapalud.

Transmettre le goût de l’artisanat

Nombre de plombiers, électriciens, maçons et serruriers ont été mis en valeur ainsi que les deux présidents de l’association ‘L’outil en mainJean-Marc Barreau (à Bollène) et Alain Parent (à L’Isle-sur-la-Sorgue) qui accueillent des enfants à partir de 9 ans pour leur montrer à quoi servent les outils, qu’il s’agisse de ceux du mécanicien ou de ceux du tailleur de pierre. Et surtout ces deux retraités dynamiques valorisent le travail manuel, transmettent leur savoir-faire et donnent parfois « l’envie d’avoir envie »… d’être artisan.

Artisans du patrimoine

Enfin, un hommage appuyé a été rendu à trois entrepreneurs vauclusiens qui ont participé au chantier du siècle : la reconstruction de Notre-Dame de Paris. Un pari fou réalisé en 5 ans malgré les contraintes drastiques des Bâtiments de France. Bravo d’abord à Vincent Gounon, menuisier d’art à la tête d’Atelier de la Boiserie de Gargas, labellisé ‘Entreprise du Patrimoine Vivant’ qui a notamment réalisé une partie des menuiseries de la cathédrale, comme les meubles des confessionnaux et qui vient de réaliser 10M€ de travaux pour une richissime Américaine dans son mas de Saint-Rémy-de-Provence. Également mis en valeur, Mathieu Lustrerie, l’entreprise de Gargas longtemps développée par Régis Mathieu avec le chantier de la Salle des Glaces à Versailles ou l’Opéra de Paris. Cette fois, c’est sa fille Inès qui a pris la suite et s’est battue pour que l’entreprise familiale réponde à l’appel d’offres et s’est occupée de la remise en état des lustres, candélabres tordus, souillés et abîmés par les flammes lors de l’incendie du 15 avril 2019. Et c’est sa grand-mère, Yvette Mathieu qui a expliqué comment les compagnons, artisans d’art de la lustrerie, ont œuvré pour leur redonner leur aspect antérieur.

Enfin, coup de chapeau à Pascal Quoirin, facteur d’orgues à Saint-Didier. Avec son fils Raphaël et son équipe, ils ont été choisis pour remettre en état les grandes orgues de la Cathédrale de l’Île de la Cité. Ils ont démonté un à un les 7952 tuyaux  de cet imposant instrument dont les plus longs mesurent plus de 11 mètres et qui compte 5 claviers. Toute ce mécano géant a été transporté avec précaution dans le Vaucluse où il a été dépoussiéré, nettoyé et restauré à Saint-Didier avant de tout ramener à Paris, tout remonter et accorder l’instrument.

Les Chambres des Métiers et de l’Artisanat aux côtés des artisans

En somme, ils représentent le meilleur de l’artisanat, le talent de femmes et d’hommes qui font honneur au génie français. Et, depuis un siècle, les Chambres des Métiers et de l’Artisanat sont là pour les aider. Donner des conseils fiscaux, des informations sur les conventions d’entreprises, les salaires, les nouvelles normes et lois, proposer des stages de perfectionnement pour que l’artisan.e ne reste pas seul.e dans son atelier et évolue avec son temps. Qu’il bénéficie de conseils d’experts et réussisse. Et qu’il prenne aussi en compte, les nécessités du XXe siècle, la transition numérique et écologique.

Pour conclure, une Médaille d’Honneur a été décernée à trois hommes qui ont longtemps œuvré au sein de la CMA 84, Rodolph Couston, Aymeric Deglaire et l’ancien président Thierry Aubert.

©CMAR PACA

Contact : www.cmar-paca.fr


« L’artisanat, cœur battant de notre territoire », voilà le slogan des Chambres des Métiers qui fêtent leur centenaire

C’est Chapelle Sainte-Praxède, siège de la Chambre des métiers et de l’artisanat en Vaucluse, que la cérémonie réunissant les 3 chambres consulaires a eu lieu en présence de nombreux d’élus, dont la présidente du Département Dominique Santoni, la vice-présidente de la Région Sud, Bénédicte Martin, le sénateur Lucien Stanzione, le président du Grand Avignon, Joël Guin et la maire d’Avignon Cécile Helle.

C’est Georgia Lambertin, la présidente de la Chambre d’agriculture dont les élections sont en cours jusqu’au 31 janvier, qui a débuté ses vœux interconsulaires réunissant les 3 chambres consulaires (Chambre d’agriculture, CCI et Chambre de métiers) : « Après une année 2024 exigeante, des aléas climatiques, une pression économique qui ont montré la détermination et la force des paysans, 2025 impose innovation et adaptation pour nourrir la population, préserver l’identité des terroirs vauclusiens, accélérer la transition énergétique, renforcer les circuits courts, la traçabilité et valoriser le travail des agriculteurs ».

Georgia Lambertin, présidente de la Chambre d’agriculture de Vaucluse. Crédit : J. Lecroq CMA

« Préserver l’identité des terroirs vauclusiens. »

Georgia Lambertin, présidente de la Chambre d’agriculture de Vaucluse

A son tour, Gilbert Marcelli, le Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie est intervenu : « On a besoin de travailler tous main dans la main, en meute. Le tissu économique du département est composé de PME dynamiques, inventives qui sortent des projets, avancent et veulent dégager de la richesse. On va y arriver car au-delà des clivages, nous avons une vision collective, c’est dans l’intérêt de chacun ».

Gilbert Marcelli, président de la Chambre de commerce et d’industrie. Crédit : J. Lecroq CMA

« Nous avons une vision collective. »

Gilbert Marcelli, président de la CCI de Vaucluse

Enfin Valérie Coissieux, présidente de la Chambre des métiers et de l’artisanat qui organisait la cérémonie dans ses locaux est intervenue. « 2024 vient de se terminer, posons un regard lucide mais porteur d’espoir sur ce qui nous attend. Après les incertitudes politiques, économiques et sociétales, des turbulences peuvent peser sur le moral de chacun, plus encore sur celui des entrepreneurs qui se battent au quotidien pour construire et faire vivre leurs projets ».

Valérie Coissieux, présidente de la Chambre des métiers et de l’artisanat de Vaucluse. Crédit : J. Lecroq CMA

« 2025 sera l’année du centenaire de la Chambre des Métiers, 100 ans d’adaptation au contexte économique et social. »

Valérie Coissieux, présidente de la Chambre des métiers et de l’artisanat de Vaucluse

Elle poursuit : « 2025 sera l’année du centenaire de la Chambre des Métiers, 100 ans d’adaptation au contexte économique et social, 100 ans d’expérience essentiels notamment dans la transmission de notre savoir-faire. La preuve, quand il s’est agi de restaurer Notre-Dame de Paris, trois entreprises artisanales d’exception ont participé à ce chantier d’ampleur : l’Atelier de la Boiserie, la Lustrerie de Régis Mathieu à Gargas et les Orgues de Pascal Quoirin à Saint-Didier. Et je suis allée leur rendre visite sur place, dans leurs ateliers. Former, façonner les compétences de demain c’est faire un pari gagnant sur l’avenir avec les jeunes générations. Avec la reprise d’entreprises qui est un enjeu majeur pour relever le défi du renouveau. »

« Créons ensemble un climat de stabilité et de confiance. »

Les trois présidents de l’Interconsulaire de Vaucluse

Après Gilbert Marcelli qui a présidé le Comité Interconsulaire (celui des 3 chambres du département) pendant 18 mois, c’est Valérie Coissieux qui lui succède. Elle a conclu son intervention : « Tous les trois nous vous disons : femmes et hommes de talent, unissons nos forces pour créer une dynamique positive et une énergie collective. Arrêtons de résumer le Vaucluse à un département pauvre. Insistons plutôt sur ses pépites, ses créateurs, ses entrepreneurs qui ne baissent pas les bras, créent et réussissent à le faire rayonner. Chez nous il y a un ou deux emplois, parfois un apprenti, on n’est pas comme les multinationales du CAC 40 ».

Les trois présidents de l’Interconsulaire ont résumé leur vision dans un communiqué commun : « Notre rôle est clair : répondre aux attentes de nos entrepreneurs avec une résilience exemplaire et refuser de céder à la tentation du pessimisme. Créons ensemble un climat de stabilité et de confiance ».


« L’artisanat, cœur battant de notre territoire », voilà le slogan des Chambres des Métiers qui fêtent leur centenaire

Ce mercredi 26 juin, la Chambre de métiers et de l’artisanat PACA donne rendez-vous au public sur les deux campus de son Centre de formation d’apprentis (CFA) d’Avignon pour la Soirée de l’apprentissage.

La Soirée de l’apprentissage, qui sera organisée sur les sites de St Roch et de Fontcouverte, mettra en lumière les différents métiers et formations en apprentissage proposés sur les deux campus : Boulangerie, Pâtisserie, Boucherie, Coiffure, Esthétique, Art Floral, Vente, Electricité, Ébénisterie, Mécanique Agricole/Espace Verts, Mécanique Motocycle, Maintenance Industrielle, Commerce/Management.

Il sera possible de visiter les campus à 17h et à 18h30, mais aussi s’entretenir avec les conseillers en formations, et assister à des ateliers pratiques. Pour visiter le campus de St Roch, inscrivez-vous ici. Pour visiter le campus de Fontcouverte, inscrivez-vous ici.

Campus St Roch : 12 Boulevard Saint-Roch. Avignon. 04 90 80 65 70.
Campus Fontcouverte : 7 Av. de l’Étang. Avignon. 04 90 88 81 30.


« L’artisanat, cœur battant de notre territoire », voilà le slogan des Chambres des Métiers qui fêtent leur centenaire

Le jeudi 2 mai, la communauté de communes Pays d’Apt Luberon (CCPAL) et la Chambre de Métiers et de l’artisanat (CMA) de Provence-Alpes-Côte d’Azur, représentées par leur président respectif Gilles Ripert et Valérie Coissieux, se sont réunies à l’Atelier du tofu à Goult pour signer une convention de partenariat en faveur de l’artisanat.

En France, l’artisanat regroupe près de 250 métiers et plus de 514 activités différentes. Tous ces métiers sont porteurs de potentialités d’emploi, ils représentent également des opportunités majeures en matière de création et de transmission d’entreprise. Ainsi, la CCPAL et la CMA Paca ont décidé d’allier leurs forces et de coordonner leurs interventions sur le territoire du Pays d’Apt Luberon, particulièrement en matière d’ingénierie territoriale et d’accompagnement des entreprises.

Au sein du territoire de la CCPAL, 40% des entreprises de l’économie marchande (hors agriculture) représentent le secteur de l’artisanat. Il était donc naturel pour les deux entités d’entamer un partenariat permettant les échanges et les mutualisations des compétences, expériences et moyens techniques afin de créer un territoire propice à l’artisanat. Cette alliance devrait aussi introduire un nouveau dynamisme et un renforcement des actions en faveur du développement économique du territoire, et plus globalement de la valorisation de la ‘destination économique’ du Pays d’Apt Luberon.


« L’artisanat, cœur battant de notre territoire », voilà le slogan des Chambres des Métiers qui fêtent leur centenaire

La nouvelle édition du baromètre ISM-MAAF de l’artisanat dévoile les chiffres des créations d’entreprises artisanales en Provence-Alpes-Côte d’Azur en 2021. Plus de 28 300 entreprises artisanales ont été créées dans la région, soit une augmentation de 15% par rapport à 2019. Des chiffres qui attestent du dynamisme de l’entrepreneuriat artisanal. Malgré la crise sanitaire traversée, les métiers de l’artisanat ont renforcé leur attractivité auprès des entrepreneurs et, ce, dans la plupart des départements et activités. Les créations sont dynamiques dans tous les territoires, à la fois ruraux et urbains.

En 2021, 28 330 entreprises artisanales ont été créées en Provence Alpes-Côte d’Azur, soit une hausse de 15% (+ 3 650 entreprises créées) par rapport à 2019 et la situation d’avant-crise sanitaire. Cette augmentation des créations d’entreprises dans l’artisanat est légèrement plus marquée en Provence-Alpes-Côte d’Azur qu’à l’échelle nationale (+13% de créations d’entreprises artisanales en France entre 2019 et 2021) et atteste du très fort dynamisme de l’entrepreneuriat artisanal dans la région.

En Paca, c’est le département des Alpes-de-Haute-Provence qui enregistre la plus forte progression (+23%) devant le Var (+19%), les Hautes-Alpes (+18%), les Bouches-du-Rhône (+16%), le Vaucluse (+12%) et les Alpes-Maritimes (+10%). En chiffre brut, c’est forcément les Bouches-du-Rhône qui comptent le plus de création d’entreprises artisanales en 2021 avec 9 180. Suivent ensuite les Alpes-Maritimes (7 600), le Var (7 000), le Vaucluse (3 000), les Alpes-de-Haute-Provence (890) et les Hautes-Alpes (660).

Marielle Vo-Van Liger, Directrice Marketing et Communication MAAF : « La création d’entreprises artisanales s’est envolée en Provence-Alpes-Côte d’Azur en 2021 pour atteindre un niveau bien supérieur à celui de 2019. La crise sanitaire, qui a pourtant lourdement et durablement affecté l’économie, n’a en rien entamé la motivation des Français désireux de se lancer dans l’entrepreneuriat artisanal, explique Marielle Vo-Van Liger, Directrice Marketing et Communication MAAF. Cette dynamique favorable témoigne de l’attrait toujours intact du secteur de l’artisanat et de la force des vocations qu’il suscite. C’est notamment le cas dans les communes rurales où la création d’entreprises a connu une belle envolée et participe pleinement à la quête de redynamisation de ces territoires. » 

Un fort dynamisme entrepreneurial dans les communes rurales et les villes moyennes
En 2021 en Provence-Alpes-Côte d’Azur, ce sont les communes rurales des départements alpins et du Vaucluse, ainsi que  les petites villes de 20000 à 50000 habitants (notamment Brignoles et Manosque), qui ont enregistré la plus forte augmentation des créations d’entreprises. Cette attractivité des communes rurales pour le développement d’une activité artisanale s’observe également à l’échelle nationale.
Le départ de citadins de grandes villes au bénéfice du milieu rural et des petites villes peut expliquer ces chiffres. De nombreux Français ayant souffert des confinements en ville (notamment des franciliens) ont fait le choix de déménager et certains d’entre eux y ont sans doute développé une activité artisanale, notamment dans le secteur de la fabrication (+54% de créations d’entreprises dans les communes rurales) ou de l’alimentation et des services (+31%).

L’artisanat de fabrication de plus en plus attractif
Sur les plus de 300 activités qui composent le secteur de l’artisanat, 10 grands secteurs de l’artisanat du bâtiment et des services représentent plus de la moitié des créations d’entreprises artisanales en Provence-Alpes-Côte d’Azur (voir tableau ci-dessous).

Elles enregistrent quasiment toutes une augmentation des immatriculations – pour atteindre des niveaux supérieurs à ceux de 2019 – à l’exception des activités de taxis-VTC, lourdement fragilisées par la crise sanitaire, et des travaux de peinture.
Globalement, c’est le secteur de la fabrication qui a enregistré la plus forte augmentation des créations d’entreprises : +24% en 2021 par rapport à 2019. Une dynamique qui s’explique notamment par l’attrait grandissant des métiers d’art (+32%), ces métiers de passion, après la crise sanitaire. Viennent ensuite les secteurs de l’alimentation (+21%), des services (+19%) et du bâtiment (+9%).
« La crise sanitaire et les confinements successifs ont conduit de nombreux Français à se questionner sur leur carrière professionnelle et à faire le choix de se réorienter vers des métiers de passion comme le sont les métiers d’art, précise Catherine Élie, directrice des études de l’Institut Supérieur des Métiers. En milieu rural, les créations d’entreprises progressent fortement dans ces activités. La majorité des créations sont néanmoins des micro-entreprises dont la viabilité économique et les marchés seront à confirmer. »


« L’artisanat, cœur battant de notre territoire », voilà le slogan des Chambres des Métiers qui fêtent leur centenaire

Quatre-vingt-sept centimes : c’est le prix moyen de la baguette en France. Mais qui s’en soucie, dès lors que chacun a déjà payé son pain quotidien plus d’un euro et s’attend à ‘douiller’ encore un peu – ou beaucoup plus – demain ?
Tandis que la grande distribution communique sans relâche sur l’inflation pour rassurer ses clients, les « petits commerçants » restent en première ligne face au consommateur, scrutant la montée des prix pour ajuster dépenses et pouvoir d’achat.
Ils n’imaginent pas surmonter ce nouveau défi, comme l’explique Marie-Dominique Goffinet-Meloyian, 2e vice-présidente de la Chambre de métiers et de l’artisanat de région (CMAR) Provence-Alpes-Côte d’Azur, avançant un premier argument. « A la suite du premier confinement, j’ai reçu en mars 2020 un courrier de mon transporteur frigorifique exigeant hausse de tarif de 8,5% au motif que les achats de masques et autres mesures sanitaire avaient impacté leurs coûts : on nous prend pour des pigeons ! », conclut sobrement la marchande de pâtes fraîches.

L’inflation pourrait précipiter le déclin des artisans
La ‘transition énergétique’ a aussi bon dos. Elle a commencé à imposer des prix durablement prohibitifs avec le grand remplacement du nucléaire, et maintenant l’abandon du gaz russe.
Avec la guerre en Ukraine, la spéculation va bon train. « Il va bien falloir un jour que l’on sache ce qui se passe et faire un audit à propos de toutes ces hausses », menace Gilles Dutto, artisan boulanger des Alpes-Maritimes et président départemental de la CMAR 06. La bourse de Chicago où se fixent les prix mondiaux des céréales se frotte les mains. « Nous venons d’atteindre 463€ la tonne de blé, ce qui est un record absolu » se désole l’artisan. La farine va suivre, puis le pain, en juin, prévoit Gilles, vent debout contre une inflation venue de loin et de toutes part. Et que l’on ne maîtrise plus. « La baguette de pain, depuis 35 ans, était au-dessous de l’indice des prix à la consommation ». Mais qui s’en soucie ? Ce qui inquiète les commerçants, avec toutes ces hausses intervenues depuis les Gilets jaunes, c’est « qu’à un moment donné, il ne sera plus possible de répercuter les hausses que nous subissons sur les prix de vente de nos produits ». Un sentiment largement partagé par les représentants de la CMAR présents à la conférence de presse tenue le 19 mai par son président régional, lui aussi boulanger, le vauclusien Yannick Mazette.

Zéro rideau fermé
Il fallait agir pour rassurer. Isabelle Campagnola-Savon, conseillère régionale, est arrivée avec la promesse d’un dispositif de 100M€ en faveur des TPE, PME, artisans et commerçants prévoyant d’aider d’ici la fin de la mandature, en 2028, près de 70 000 entreprises régionales*.
Il faudra d’abord voter, en juin, un « schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation » puis préparer la signature, en octobre prochain, d’une convention avec la CMAR précisant l’offre donnant un contenu à la promesse politique « notre région, nos artisans d’abord ». Il s’agirait de « renforcer les engagements pris en faveur des entreprises de proximité » et de poursuivre le dispositif « zéro rideau fermé » d’ici 2023 avec des financements de 12M€ par an pour des aides conjoncturelles, l’implantation de boutiques à l’essai, et un soutien à l’investissement dans des territoires « à enjeux ».
L’élue régionale souscrit sans réserve à l’idée que « l’artisanat est non seulement garant du bien-être des territoires mais également de celui de ses habitants », mais elle doit faire face à une chambre qui a vu, à la fois, exploser le nombre de ses radiations (+60%) avec 15 000 adhérents en moins pour l’année 2021, et celui de ses adhérent « auto entrepreneurs », constituant aujourd’hui les trois-quarts de ses nouveaux inscrits.

Un secteur représentant 20% du PIB régional
Ces derniers ont certes permis à la chambre de voir ses inscrits progresser, sur ces cinq dernières années, plus de 40%. Mais leur contribution financière est très faible (2 M€). Les sujets des subventions et de la formation restent donc cruciaux pour Yannick Mazette qui n’a pas abandonné l’idée de faire de la CMAR Provence-Alpes-Côte d’Azur une chambre consulaire de référence au plan national avec ses 270 membres et 21 commissions territoriales garantes d’un travail de proximité au service de l’économie locale qui devient urgent : bien des rideaux risquent de se baisser définitivement, faute de repreneurs.
La chambre ne donne pas de chiffre sur le taux de reprise des entreprises, mais situe clairement l’enjeu sous-jacent à la convention d’octobre prochain avec le Conseil régional : « au plan national, ce sont 300 000 entreprises artisanales qui devront changer de mains dans la décennie. Notre région qui pèse pour 10% de l’activité artisanale du pays devrait être concernée par la transmission de 30 000 commerces. En réalité, ce chiffre est de 54 000 ». Il faudra donc bien mettre la main à la poche pour aider un secteur représentant 170 000 emplois directs et 20% du PIB régional. Mais, là comme ailleurs, il faudra réussir à mettre en place, dans le même temps, des formations permettant à des jeunes de sentir leurs épaules assez larges pour succéder à leurs aînés.

*sur un total régional de 500 000 entreprises dont 200 000 artisanales.

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