29 juin 2025 |

Ecrit par le 29 juin 2025

Mondragon, Concertation publique pour l’installation d’une unité de méthanisation

Face aux défis énergétiques, climatiques et agricoles du territoire, Cindy Coq, Benjamin Favalier et Jérémy Lacousse portent le projet MéthAlcyon, une unité de méthanisation à Mondragon. Dans une démarche de transparence et de dialogue avec le territoire, les porteurs de projet organisent une concertation préalable du public, sous l’égide de la Commission nationale du débat public (CNDP), jusqu’au 11 juillet 2025. Le dossier complet ici.

Mission ? Valoriser les matières organiques issues des exploitations agricoles, des activités économiques et des collectivités pour les transformer en biogaz, énergie renouvelable, produite et consommée localement.

L’ambition ?
Impulser la transition énergétique du territoire ; Contribuer à développer des pratiques agricoles plus vertueuses ; Proposer une solution de traitement et valorisation des ds déchets organiques ; Favoriser l’autonomie des exploitations en limitant le recours aux fertlisants chimiques et, enfin, agir contre le réchauffement climatique.

Où se situera le site d’implantation ?
Ce sera sur le lieu-dit La Tapie à Mondragon, dans le respect des zones de protections environnementales (ZNIEFF et Natura 2000), à une distance minimale de 200m entre l’unité de méthanisation et la première habitation. Les démarches de concertation avec les riverains ont été entamées dès le début du projet.

Qu’est-ce que la méthanisation ?
La méthanisation est un processus qui permet de produire du biogaz à partir de la fermentation de matières organiques. Ce gaz est ensuite utilisé pour produire de l’énergie sous forme de biométhane, d’électricité, de chaleur ou encore de biocarburant pour faire fonctionner des véhicules. Cette énergie renouvelable représente une opportunité pour les collectivités soucieuses de conjuguer gestion responsable des déchets, production d’énergie renouvelable et réduction de leur impact environnemental.

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Ils ont dit
«Ce projet s’inscrit dans une démarche d’économie circulaire, ou rien ne se perd et tout se transforme. Le digestat issu du procédé, fertilisant, naturel, viendra remplacer les engrais chimiques sur terre, participant à la transition écologique des classiques agricoles, complètent Cindy, Coq, Benjamin Favallier et Jérémie Lacousse, les porteurs du projet MéthAlcyon.Nous sommes convaincus qu’un projet d’avenir ne peut se construire qu’avec le territoire. Cette concertation est l’occasion d’écouter, de dialoguer, d’ajuster. Elle représente une étape clé du projet.»

Concertation préalable avec le public
En application de l’article L121–17 du code de l’Environnement, les porteurs de projet organisent une concertation préalable. Elle permet de partager, avec le public, les enjeux du projet, d’écouter des remarques, de répondre aux interrogations et d’enrichir une réflexion avant la finalisation du dossier administratif.

Neutralité
Cette concertation est garantie par la Commission Nationale du Débat Public (CNDP). Mission ? Permettre à chacun d’être informé, donc de comprendre les enjeux et caractéristiques, de contribuer au débat sur l’opportunité du projet, ses objectifs et ses principales caractéristiques, les impacts significatifs sur l’environnement et l’aménagement du territoire. 

Où et comment s’informer ?
Tout au long de la concertation, les habitants et acteurs du territoire sont invités à s’exprimer et à participer via plusieurs media.

Le site Internet concertation.methalcyon.com
 qui permet de consulter le dossier de concertation, de déposer des questions, avis et contributions en ligne. Il sera mis à jour régulièrement pendant toute la durée de la concertation préalable.

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Les registres de participation sont, eux, disponibles dans plus de 25 Mairie du territoire dans la liste est sur le site. Le public peut, en présentiel, déposer ses questions, avis et contribution sur ses registres et consulter dossier de concertation en format papier.

Les ateliers thématiques
Le 5 juin à Mondragon, sur le thème : «Méthanisation, quel défi et opportunité ? », avec Marc Dufumier, agronome. Et également le 3 juillet, toujours à Montdragon, sur les impacts agronomiques et environnement aux avec Georges Truc, hydrologue.

La visite d’une unité de méthanisation
Il sera possible de visiter, sur inscription, une unité de méthanisation en fonctionnement le 19 juin à Romans-sur-Isère

Des permanences d’information en présence des porteurs de projet
Il y aura également des permanences d’information sur les marchés locaux, avec en présence des porteurs de projets, tout au long de la concertation, les dates et les lieux disponibles sont indiqués sur le site Internet. 

Le cahier des acteurs
Enfin le cahier d’acteur permet aux associations, collectivités  et entreprises de déposer leurs questions avis et contribution -en tant que personne morale- et est téléchargeable sur le site Internet dédié concertation.methalcyon.com

Les porteurs du projet Copyright Méthalcyon communication

Les dates clés du projet
13 juin 2022 : première réunion à la mairie de Mondragon.
19 juillet 2022 : visite des élus au site Méthamoly, unité de méthanisation en fonctionnement similaire au projet Méthalcyon, dans les Monts du Lyonnais. 
21 juillet 2022 : réunion à la mairie de Mornas. 
13 septembre 2022 : rencontre avec le président de la CCRLP.
13 octobre 2022 : visite Méthamoly avec parties prenantes (élus, associations et riverains).
9 décembre 2022 : création de la commission de suivi sur le projet Méthalcyon. 
14 décembre 2022 : première permanence d’information à la mairie de Mondragon. 
11 janvier 2023 : seconde permanence d’information.
1ᵉʳ février et 10 février 2023 : suite des permanences en mairie de Mondragon. 
7 et 12 avril 2023 : permanences d’informations en mairie de Mornas.
14 avril, 3 mai et 16 mai 2023 : permanences d’information à Mondragon.

Le projet en chiffres
170 Nm3/an
 c’est la production de gaz sur l’année, soit l’équivalent de la consommation en gaz de 5000 habitants, ou de 60 bus par 200 km par jour.
17 000 tonnes par an, c’est le poids des matières végétales valorisées, des biodéchets et des déchets d’entreprise agroalimentaire qui seront traités.
16 400 tonnes par an, c’est le digestat qui sera produit -engrais naturel- dans 2 300 tonnes de digestat, solide.
13 exploitations, c’est le nombre de structures qui bénéficieront du digestat pour amender leur sol.
Enfin, 13 GWh, c’est l’énergie qui sera produite par an. 

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Mondragon, Concertation publique pour l’installation d’une unité de méthanisation

Le centre de valorisation de déchets verts Alcyon vient de fêter ses 25 ans. Cette belle entreprise Bollénoise employant, avec ses filiales, 20 salariés est pourtant née alors que son fondateur Yvon Coq à l’époque agriculteur, connaissait de grandes difficultés. Et c’est le président de la Chambre d’agriculture de l’époque qui lui a donné l’idée de sa renaissance. Retour sur un pari incroyable.

«Alors que j’étais agriculteur dans les années 1980, nous nous sommes retrouvés dans de sérieuses difficultés financières, raconte Yvon Coq. La Chambre d’agriculture nous a alors indiqué que nous pouvions faire des économies en épandant, sur nos parcelles, des boues de stations d’épuration et des matières organiques pour limiter l’emploi d’engrais chimiques ce qui induisait de sérieuses économies. Nous nous sommes donc orientés vers ce système.»

Le recyclage des déchets végétaux

«Dans un même temps nous nous sommes essayés au recyclage des déchets végétaux pour en faire du compost, relate le dirigeant d’entreprise. Nous avons commencé à développer, après autorisation préfectorale, l’utilisation de boues et de compost sur cette plateforme de Bollène, avec pour principal client, Sita-Lyonnaise des eaux, qui gérait –via notre société- 95% du département. La Sita nous a alors proposé de nous racheter, offre que nous avons refusée, tandis qu’elle montait sa propre usine à Mondragon.»

Le bois flotté

«Nous sommes restés sur les végétaux, développant avec ma fille Cindy -arrivée dans la société en 2005 comme directrice d’exploitation- le bois flotté, en partenariat avec la Compagnie nationale du Rhône (CNR). C’est ainsi que nous avons multiplié les prestations de broyage sur les différentes déchetteries. Le marché s’est développé, notamment avec l’interdiction de brûler les déchets verts- nous permettant d’intervenir sur toute la vallée du Rhône de Lyon jusqu’à Vallabrègues pour valoriser entre 20 et 30 000 tonnes de bois flotté par an, et de retirer les plastiques afin qu’ils ne rejoignent pas à la mer. Les troncs de bois sont quant à eux transformés en plaquettes pour les chaufferies ou réduits en paillages ou, encore, en compost, tandis que le plastique est dirigé en filière pour y être valorisé.»

TerraMax

«Cindy a ensuite créé, fin 2019, TerraMax société d’épandage de compost dont l’activité est dévolue à l’amendement des parcelles agricoles en direction des agriculteurs, viticulteurs, et paysagistes.» «Les déchets végétaux proviennent d’exploitations agricoles et de déchetteries situées dans le Gard, l’Ardèche, la Drôme et le Vaucluse. Nous obtenons les marchés via des appels d’offres, des exploitants des déchetteries et intervenons également en tant que sous-traitant», précise Cindy Coq.

Alcyon en chiffres

«Alcyon est organisé sur un site ICPE (Installation classée pour la protection de l’environnement) de 4 hectares à Bollène –appartenant à la CNR- qui, auparavant avait servi de base pour la construction de l’usine-barrage André Bondel (barrage de Donzère-Mondragon). L’entreprise valorise 35 000 tonnes de déchets verts et 2 000 tonnes de déchets agroalimentaires par an –qui produiront 22 000 tonnes de compost. Côté bois 11 000 tonnes de palettes, 600 tonnes de souches et 300 tonnes de bois de coupe ont été broyés, valorisés en combustible de chaudière ou de chaleur. Alcyon c’est aussi un système satellitaire où chaque activité relève d’une société comme Benne Orange pour l’activité de transport, Alcyon pour la plateforme de compostage et TerraMax pour l’activité d’épandage de compostage sur les parcelles agraires. En 2020, Alcyon a réalisé un chiffre d’affaires de 3,3M€, Benne Orange 1M€ tandis que Terra-Max qui n’existe que depuis 6 mois réalise déjà, avec l’activité de débroussaillage, 300 000€. Enfin, Alcyon autour de qui gravitent Benne Orange et TerraMax emploie 20 personnes.

Organisation

Le rayon d’approvisionnement de végétaux et de vente de compost est d’environ 40km, voire plus. Le haut du site d’Alcyon est dédié au compostage et le bas à l’activité énergie pour la fabrication de combustible. La plateforme accueille une déchetterie professionnelle depuis 2018 afin d’accueillir les entreprises et surtout délester les déchetteries communales.

Projet de méthanisation à Piolenc en 2023

Le projet ? Réceptionner les bio-déchets des collectivités –qui ont l’obligation en 2023 de trier leurs déchets-, tout en accueillant les déchets agricoles afin de les mettre en condition anaérobie –absence d’oxygène- et produire du gaz injecté dans le réseau –via GRDF-, tandis que le digestat produit dans le même temps –sorte de pâte et engrais naturel- sera renvoyé au sol pour fertiliser les parcelles agraires.

Une future unité de méthanisation à Piolenc

Avec ce projet de méthanisation la famille Coq boucle le cercle vertueux de déchets devenus matières premières avec d’un côté le compost qui amende le sol et de l’autre le digestat, obtenu par méthanisation, qui fertilisera le sol avec son azote. Objectif ? Arrêter l’engrais chimique. Le site de méthanisation se situera à côté de la station d’épuration Autignac de Piolenc. Pour sa création La communauté de communes Rhône-lès-provence et Alcyon ont créé une SEM (Société d’économie mixte) à majorité publique, tandis qu’Alcyon en gèrera l’exploitation. La construction de l’unité de méthanisation est estimée à 8M€.

Et la boucle est presque bouclée…

«Avec TerraMax on taille, on débroussaille, on récupère les végétaux, résume Cindy Coq, avec Benne Orange on les transporte, avec Alcyon on transforme les végétaux en un compost qui sera épandu par Terra Max. En fait, on ferme la boucle de la filière valorisation.» Ensuite ? «A l’échelle de deux ans, avec la méthanisation sur Piolenc nous devenons producteurs d’énergie renouvelable en injectant le gaz naturel dans le réseau GRDF.» Est-ce qu’on peut faire mieux ? «Oui ! En récupérant le Co2 pour le liquéfier et l’injecter dans le réseau devenant aussi un projet à énergie positive. Désormais la technologie nous permet d’optimiser la filière, lui donnant tout son sens !» s’enthousiasme la directrice d’exploitation.

Ils ont dit

André Bernard

André Bernard
Président de la Chambre régionale d’agriculture

Il y a plus de 25 ans, nous étions dans les années 1980, les boues des stations d’épuration posaient problème. En nous mettant tous autour de la table nous avons trouvé la solution de leur épandage sur les terres agricoles qui a permis le développement des cultures. Yvon, tu étais le premier, avec ton camion, à le faire pour ensuite créer ton entreprise. Aujourd’hui tu amendes les terres agraires de compost. Cela démontre que les agriculteurs apportent leur expertise aux collectivités. Le défi de demain ? Apporter nos solutions au changement climatique et cela passera par mieux valoriser nos déchets pour les transformer en énergie et matière fertilisante pour les sols ; ce sera aussi la captation du carbone par les cultures, pour cela nous serons partenaires des collectivités et des industriels. Nous, agriculteurs, sommes les premières victimes du dérèglement climatique : gel au printemps, inondations, canicule que nous subissons de plus en plus fréquemment et avec une violence extrême. Une des solutions ? Contribuer, par des changements de pratique, à capter le carbone.»

Anthony Zilio

Anthony Zilio
Président de la communauté de communes Rhône-Lès-Provence et maire de Bollène

«Les 25 ans d’Alcyon c’est l’histoire d’une vie, d’une famille de précurseurs Yvon Coq rejoint par sa fille Cindy et de la façon dont nous considérons la nature, l’agriculture et les déchets végétaux et bois qui deviennent une ressource. Cette filière a permis, en 2020, de valoriser plus de 2 600 tonnes de déchets verts et bois confondus. Le succès d’Alcyon ? L’innovation et la diversification avec la future unité de méthanisation. La dynamique de l’entreprise se fonde sur le développement durable, sur l’idée que derrières des contraintes se nichent des ressorts d’une économie verte.»

Didier François

Didier François
Sous-préfet de Carpentras 

«On se trouve à la conjonction de deux sujets difficiles à traiter au quotidien, d’une part l’élimination des déchets et de l’autre les énergies renouvelables, le tout impactant la société : élus, entreprises et population. Chez Alcyon des déchets végétaux sont transformés en compost enrichissant les terres agraires. Avec la méthanisation, des déchets seront transformés en énergie, ainsi l’intérêt est évident et nous espérons que le projet verra le jour.» 

Elus, partenaires, salariés, amis étaient venus nombreux pour fêter les 25 ans d’Alcyon et le développement solide de ses activités.

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