Dans ce palmarès 2025 remporté par le tour opérateur privé Tanganyika Expéditions, le site internet dédié au tourisme de la Communauté de communes du Pays d’Orange en Provence devance Seine-Et-Marne Attractivité, Mymontsaintmichel et le site de l’Office de tourisme Normandie Cabourg Pays D’auge.
La page d’accueil du site internet de POP Tourisme. Crédit : DR
« Cette distinction récompense la refonte du site www.poptourisme.fr, menée au printemps 2025 afin d’offrir aux visiteurs, aux habitants et aux acteurs du territoire un outil moderne, accessible et performant », se félicite l’équipe du Pays d’Orange en Provence (POP) Tourisme dirigée depuis le printemps dernier par Yan Baczkowski.
La refonte du site a été conduite en interne par l’équipe de POP Tourisme, tout particulièrement par Guillaume Auffan, responsable promotion & développement touristique, et Marion Louis, chargée de communication digitale.
Lors de la remise du prix à la POP Tourisme. Crédit : Trophées de la communication/DR
« La conception et le développement technique ont été réalisés en collaboration avec l’agence IRIS Interactive, spécialisée dans les solutions digitales pour les destinations touristiques, complète Yan Baczkowski. L’accompagnement de l’agence a porté sur l’architecture de contenu, l’expérience utilisateur, la mise en valeur des offres du territoire, la performance technique et le respect des standards d’accessibilité. »
Pour rappel, POP Tourisme est présidé par Claude Avril, maire de Châteauneuf-du-Pape. Le périmètre d’intervention de cet office de tourisme intercommunal s’étendant au Pays d’Orange en Provence comprend les communes d’Orange, Châteauneuf-du-Pape, Caderousse, Courthézon, Jonquières. Ses missions incluent l’accueil et l’information touristique, la promotion et le marketing territorial, le développement de l’offre touristique, l’accompagnement des socio-professionnels ainsi que la gestion des dispositifs numériques et de l’attractivité.
L.G.
Les Trophées de la Communication Organisés depuis plus de vingt ans, les Trophées de la Communication disposent de 32 catégories couvrant l’ensemble des métiers : collectivités, entreprises nationales, institutions publiques, grandes marques, établissements culturels, destinations touristiques, agences de communication et acteurs du numérique. Pour garantir une évaluation de qualité, les Trophées de la Communication collaborent avec des partenaires reconnus, notamment le groupe CISION et l’association Information Presse & Communication, offrant ainsi aux participants et aux lauréats une visibilité optimale dans l’écosystème des relations presse. Les dossiers sont évalués par un comité de sélection composé de professionnels de la communication, selon des critères adaptés à chaque catégorie. Parmi ces critères figurent notamment : l’accessibilité, le référencement, l’ergonomie et la convivialité, la pertinence de la stratégie et des moyens utilisés, l’originalité, la qualité visuelle et graphique, l’adéquation au public cible et la rigueur rédactionnelle.
Pays d’Orange en Provence obtient le trophée national de la communication
Claude Avril déborde d’idées pour continuer à rénover et embellir son village « dans le respect de sa beauté naturelle ». S’il souhaite développer un tourisme à visage humain, il n’en oublie pas les grands dossiers d’aménagement de son bassin de vie et plaide pour l’usage du transport fluvial ainsi que pour l’urgence de réaliser un troisième pont sur le Rhône.
Elu maire de Châteauneuf-du-Pape en 2014 et réélu haut la main aux municipales de 2020 avec 83,45% des suffrages, il le confirme : « Ce sont les projets qui nous font avancer. Ils sont fondamentaux ». Et des projets, même s’il en a réalisé depuis plus de 10 ans, il lui en reste encore plein la musette dans ce village qui fut la résidence d’été des papes lorsque ceux-ci étaient encore installés à Avignon.
Le pari de la culture et du vin Dans cette commune d’un peu plus de 2 000 habitants, terre de vignes réputées dans le monde entier depuis plus de sept siècles et première Appellation d’origine contrôlée (AOC) de France dès 1936 grâce au Baron Le Roy, le maire insiste : « Nous avons la chance d’être entourés par un magnifique environnement historique, patrimonial, géographique, viticole, culturel. A nous de le développer tout en le préservant pour continuer à bien vivre à Châteauneuf ». Après Les Causeries et la matinée passée avec bonheur entre Sylvain Tesson et Franck Ferrand en mai, Châteauneuf en bulles et les fans de BD attirés par milliers grâce à Raphaël Vannelle qui les a organisés avec toute l’équipe municipales en juin, Châto’Off les murs en partenariat avec le Festival d’Avignon (du 15 au 19 juillet) et le passage du Tour de France cycliste, mardi prochain 22 juillet, sur la Route du Mont- Ventoux, le village regorge de festivités à destination de la population et des touristes qui débarquent par cars entiers au pied du château.
Dans les rues du village lors de Châteauneuf-du-Pape en Bulles. Crédit : DR/Mairie de Châteauneuf-du-Pape Conférence dans le château lors des Causeries. Crédit : DR/Mairie de Châteauneuf-du-Pape
Une terre de solidarité « Mais ici, à Châteauneuf, on s’occupe de tous sans distinction. Il faut savoir qu’il y a 13,5% de logements sociaux, 10% de chômeurs, 20 à 30% de familles modestes et des gens aisés, voire riches » explique le premier magistrat. « Nous avons tissé des liens intergénérationnels avec l’ensemble de la population. Par exemple, la piscine associative est réservée tous les matins aux seniors et aux mamans avec leurs enfants, qui paient 30€ à l’année. De même, en nous basant sur le quotient familial, nous envoyons au frais l’été et au ski l’hiver, en colonie de vacances, les petits aux Orres et à Montgenèvre. Nous ne pourrions pas le faire sans la fameuse ‘Cuvée des Hospices’ organisée par les vignerons du village qui rapporte entre 60 et 80 000€ par an ». Dans le même esprit de solidarité avec les plus démunis, les invendus alimentaires non périmés de la supérette sont offerts, à l’abri des regards, aux pensionnaires du CCAC (Centre communal d’action sociale), aux personnes âgées, aux saisonniers…
« Ici, à Châteauneuf, on s’occupe de tous sans distinction. »
La ‘Cuvée des Hospices’ des vignerons permet à la commune de financer de nombreux projets sociaux comme la piscine associative intergénérationnelle notamment. Crédit : DR/Mairie de Châteauneuf-du-Pape
Moins de poids lourds, davantage de projets Après avoir aménagé la place Jean Moulin, avec son Benedetti Caffè, sa Maisouneta et son Comptoir de la Mère Germaine qui ne désemplissent pas semaine et week-ends compris, Claude Avril est en train d’implanter un parking supplémentaire végétalisé dans le quartier des Arènes. Objectif ? Désengorger la circulation sur les hauteurs. « Ce seront 220 places avec des caméras de vidéo-protection. Un investissement de plus de 1,3M€ que nous n’aurions pu faire sans l’appui de l’intercommunalité du Pays d’Orange en Provence qui aide un petit bourg comme le nôtre » ajoute-t-il.
La place Jean-Moulin, nouveau lieu de vie du village. Crédit : DR/Mairie de Châteauneuf-du-Pape
Un projet pour valoriser le Château Pontifical Autre projet et non des moindres puisque sa silhouette est visible à des kilomètres alentour, le Château Pontifical qui date de 1317. « C’est un site historique et emblématique que nous voulons valoriser. Nous avons procédé en 3 étapes-clés depuis 8 ans : en 2015, un diagnostic d’archéologie préventive avec les services du Département de Vaucluse. En 2017, une étude documentaire en liaison avec l’Université d’Avignon pour analyser les archives écrites et iconographiques et en 2018 une étude archéologique du bâti qui a révélé, par endroits, une montée des eaux par capillarité. D’ici à 2026, en accord avec tous les organismes habilités, la DRAC, les Bâtiments de France et les Monuments Historiques, le Mur ouest va être consolidé, les joints refaits. A terme, nous allons réhabiliter dans les règles de l’art ce site unique, construire une nouvelle salle au-dessus de celle qui existe, avec un ascenseur, un belvédère et une vue à couper le souffle à 360° pour y organiser des évènements culturels d’exception. Il faut que ce joyau médiéval retrouve la place qu’il mérite au cœur du patrimoine régional et national. » Il a aussi en tête l’idée d’une fête autour de tous les Anglo-Saxons, Irlandais, Gallois, Ecossais, Anglais, Américains, Australiens, Néo-Zélandais qui fréquentent régulièrement Châteauneuf. Elle aurait lieu autour du 4 juillet, jour de la Fête Nationale des Etats-Unis, en mémoire de Lafayette et pourrait aussi créer un évènement festif supplémentaire.
Le maire de Châteauneuf-du-Pape milite pour une meilleure utilisation du Rhône, notamment pour le transport des granulats et des carrières ainsi que pour la réalisation d’un nouveau pont sur le fleuve-roi. Crédit : Emmanuel Chandelier/Mairie de Châteauneuf-du-Pape
« Il faut absolument un troisième pont sur le Rhône. »
Claude Avril parle de « court et moyen terme » pour échelonner dans le temps tout ce qui doit permettre aux habitants de Châteauneuf de s’épanouir dans un environnement calme et préservé Or, malgré l’interdiction faite aux camions de traverser le village et de polluer la vie des Châteauneuvois, la circulation reste un problème. « Y’en a marre de récupérer le trafic du Gard. Il faut absolument un troisième pont sur le Rhône après ceux de Roquemaure et d’Aramon » martèle Claude Avril. « Nous subissons le bruit, les vibrations, la pollution que génère ce flux de conducteurs qui refusent de payer le péage de l’autoroute. Que chacun prenne sa part, c’est une question d’intérêt général ». En cela, il se retrouve dans la même position que d’autres élus qui, au-delà des clivages politiques, souhaitent sortir de cette inaction qui frappe la LEO depuis plus de quatre décennies pour réduire la pollution et développer l’attractivité de leurs territoires respectifs, tout en fluidifiant la circulation.
Carrières : « Qu’on préfère le fluvial à la route. »
Autre combat, contre l’extension des carrières qui grignotent inexorablement la terre dans un environnement de vignes, de biodiversité et de romanité. Il est vent debout avec l’ODG (Organisme de défense et de gestion de l’appellation). « Qu’on fasse passer le trafic des blocs de pierres, granulats et cailloux par péniches et non par camions au milieu de nos vignobles. Qu’on préfère le fluvial à la route. »
Pour rester positif, Claude Avril a encore d’autres projets en tête. « La vigne nous protège et malgré un foncier rare, il existe encore des pépites, des espaces à développer. Bien sûr nous avons des hôtels étoilés, mais pas assez. Je suis favorable à l’implantation de chambres d’hôtes de qualité, notamment du côté de la Tour de l’Hers, un site somptueux de 5 hectares à l’ouest du village, au bord du Rhône. Cela nous permettrait de capter les croisiéristes qui sont nombreux à nous rendre visite tout au long de l’année et pas seulement en juillet-août. C’est un site historique d’anciens fours à chaux qui ont servi à bâtir nos maisons et leurs toits en tuiles. Autre possibilité, du côté du Château Maucoil et ses 45 hectares de vignes bio. Ils sont deux associés dont un entrepreneur bourguignon qui a le projet d’un hébergement de luxe avec restaurant huppé et thermes romains. Nous avons aussi la chance d’avoir deux vélo-routes, la via Rhona et la via Venaissia. Notre tourisme doit être humain, mettre en valeur notre terroir, nos paysages, notre savoir-faire, notre histoire, notre culture et notre viticulture. »
Au croisement de la via Rhona et la via Venaissia, Châteauneuf-du-Pape entend concilier tourisme à visage humain, art de vivre, vigne et culture. Crédit : DR/Mairie de Châteauneuf-du-Pape
« Notre tourisme doit être humain. »
Le maire compte aussi sur un évènement qui vient de se dérouler en juin dernier et qui va se pérenniser dans les années qui viennent. « Avec le Centre du Droit et d’Economie du Sport d’où sortent notamment Zinedine Zidane et Nathalie Péchalat, pour organiser des rencontres sur le sport de haut niveau, les performances, la santé des athlètes, leur mental, le suivi de carrières avec de grands champions du monde du rugby, du basket, du volley, du hand et du foot qui viendraient volontiers dans un lieu prestigieux comme Châteauneuf et attireraient un public nouveau. » Du 1er au 3 août prochains, ce sera La Véraison qui avait attiré 29 000 touristes l’an dernier. « Notre village avance avec détermination. Nous continuons à rester au service de tous en maintenant un service public de qualité, en valorisant le vivre ensemble et en faisant de la proximité et de la solidarité des priorités du quotidien » conclut Claude Avril.
Près de 30 000 visiteurs sont attendus lors de la prochaine édition de la fête de La Véraison qui se tiendra du 1er au 3 août prochains. Crédit : DR/Mairie de Châteauneuf-du-Pape
Andrée Brunetti
Pays d’Orange en Provence obtient le trophée national de la communication
Dans l’un des plus anciens vignobles de l’appellation, Le Château La Nerthe (1736), l’auditoire a été conquis par cette 4ème édition. Il faut dire que le maître d’oeuvre, l’historien, écrivain et journaliste Franck Ferrand a su choisir un thème consensuel : « La Beauté du Monde ».
Dans son avant-propos, il a tenu à rendre hommage au photographe brésilien Sebastião Salgado, disparu la veille à l’âge de 81 ans et dont l’exposition- évènement « Amazonia » avait été organisée au Palais des Papes en 2022. Aussitôt, Franck Ferrand donne le ton : « Ces vignes à perte de vue me font penser à la Toscane et forcément à Léonard de Vinci qui disait toujours d’ouvrir l’oeil, de cultiver le regard pour comprendre le monde » et dans la foulée, l’historien évoque Michel-Ange « Il ne sculpte pas le bloc de marbre de Carrare, non. Il fait jaillir, advenir La Pieta ou David ».
Sylvain Tesson prend la parole pour le marteler à son tour : « La beauté se trouve dans le regard. Il nous faut la traquer partout. Quand je suis dans le Désert de Gobi, je parle aux maigres buissons et j’y puise quand même des forces pour aller de l’avant. Nous devons réenchanter le monde qui nous entoure, extraire le suc de la vie, détecter sa beauté partout. Certains vont trouver que c’est cucu la praline, infantile, mais non, c’est ça la vie avec les fées. Quand je vais de la Galice aux Iles Shetland en Ecosse, aux Feroe entre Islande et Norvège, en longeant la côte, ces épines d’oursins de l’Atlantique, ce sont des mâchoires de rochers qui dévorent, il y a une grâce, un mystère. Comme ici, dans les collines du Comtat Venaissin, le vent et la lumière électrifient les vignes, rappellent la puissance du Mont-Ventoux, les Dentelles cabrées et crénelées de Montmirail, c’est toute notre attention qui doit être portée au monde. D’ailleurs, Novalis disait « Plus c’est poétique, plus c’est réel ».
« Plus c’est poétique, plus c’est réel ».
G.P. F. Novalis / Sylvain Tesson
L’écrivain-voyageur compare alors paysan et poète. le premier ensemence la terre et attend la germination des fruits et des fleurs, le poète donne aux mots la possibilité de faire jaillir le verbe, de prolonger la création avec le langage et de former des phrases. Tous les deux produisent, offrent au monde la vibration des mots en ribambelle et l’écho de nos paroles. Ce n’est pas comme ces i-phones hyper high-tech, ces pixels à soit-disant haute-définition numérique qui, en fait, ne définissent absolument rien du tout ».
Franck Ferrand évoque un concept cher au sémiologue Roland Barthes, la « sapientia », qui contient, en un seul mot à la fois le savoir, la sagesse et la saveur et Sylvain Tesson saute à pieds joints sur Homère., le poète grec du VIIIème siècle avant notre ère. « Il a déjà tout dit sur la vie, la mort, l’amour, la guerre. C’est comme la Grotte de Lascaux ou la Grotte Chauvet. Tout a déjà existé avant nous. Ce n’est pas une raison pour ne pas nous renouveler, contempler la lune, la mer ou la montagne, le vent ou le silence et dire notre ressenti intérieur avec nos mots à nous. Quand nous faisons l’ascension du Kilimandjaro en Tanzanie, il nous en faut du temps pour gravir les 6 000 mètres. Pas à pas, nous formulons notre pensée, elle se complexifie, elle s’enrichit au fil de l’escalade. »
Et comme nous sommes à Châteauneuf-du-Pape, il poursuit avec une métaphore sur le vin, le terroir, la maturation justement, le temps long, la fermentation, le vieillissement qui permet aux tanins de se fondre, de s’épanouir, au vin de se bonifier, de passer par magie du grain de raisin à l’élixir. Et Sylvain Tesson prévient : « La beauté ne doit pas être triste, nous écraser, nous pauvres humains qui cheminons sur terre. Cioran disait d’ailleurs avec humour : « Depuis que j’ai appris qu’il existait 14 milliards de galaxies, j’ai renoncé à faire ma toilette! » Eclats de rires et salve d’applaudissements dans le jardin du Château La Nerthe. Il ajoute, citant le poète et critique Yves Bonnefoy, que « Le paradis est épars, il reste des arpents de beauté, des débris, des bribes, des brins, des traces, des miettes, des éclats, même des tessons (!), à nous de les trouver même s’ils sont disséminés, comme les rares fleurs au milieu des hautes herbes ».
Et l’écrivain nomade se rebelle avec véhémence contre « Le gouffre de la banalité. Cet appareillage technique récent qui prétend masquer notre perception du réel par un écran virtuel, une tablette, ces terminaisons bioniques, ce doigt d’honneur digital qui fait de nous des valets de la puce algorithmique. Stop aux grands manitous, les GAFAM (Google, Apple, Facebook devenu X , Amazon et Microsoft). Surout pas d’écran entre nous et le monde. » intime-t-il au public subjugué.
La beauté, c’est à nous d’aller la chercher, de la traquer partout sur la planète. Mais à ce momen-là Sylvain Tesson pointe un autre excès de notre époque, le sur-tourisme qui attire tous les esprits grégaires qui s’entassent sur des sites remarquables et parfois les détruisent à force de piétinement. « Internet balise le monde, la population locale est excédée par cette invasion, aux Canaries comme à Venise avec ces immeubles-paquebots qui défigurent et ravagent la lagune, tous ces hots spots conseillés par les réseaux (dits) sociaux qui prétendent mettre en valeur certains sites emblématiques et qui débouchent sur des embouteillages géants. Ne les imitez pas, ne les suivez pas, prenez la tangente, échappez-vous, loin des sentiers battus ».
Franck Ferrand prend alors la parole pour évoquer les Japonais qui en regardant un tout petit arbre imaginent une forêt entière et Sylvain Tesson de prononcer le mot « synecdoque », une figure de style qui désigne une partie pour le tout. Et il presse les auditeurs à « Etre constamment aux aguets, attentifs, en alerte, à l’écoute du monde comme des autres. Ne soyez pas blasés, vous ne faites pas partie de cette race raccornie, dégoûtée de tout, indifférente au spectacle du monde, tenez votre âme en haleine! De grâce il y a des invariants partout dans la nature, un lever de soleil, une fleur, un paysage. Ne faites pas des claquettes sur les décombres, extasiez-vous sur l’asticot comme la baleine, l’infiniment petit comme l’éternité ».
Au terme de cette avalanche de mots, de ce raffinement de la pensée, les spectateurs, sur un petit nuage, ont échangé avec les invités de l’édition 2025 des « Causeries de Châteauneuf-du-Pape » et leur ont fait signer leurs dernières publications, histoire de prolonger ce moment de grâce.
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Claude Avril est en colère, exaspéré, furieux mais pas surpris concernant cette taxe américaine de 200% sur le champagne et le vin.
« Plutôt désabusé. La Commission Européenne a décidé seule, sans concertation alors qu’on ne lui a rien demandé. Elle a annoncé augmenter de 50% le Bourbon US importé chez nous et voilà ce qui arrive. Tout ça pour ça. Nous, les vignerons, nous sommes une simple variation d’ajustement alors qu’on n’y est pour rien. On fait les frais de cette véritable course à la surenchère », regrette le maire de Châteauneuf-du-Pape.
L’annonce de la Maison Blanche a provoqué un véritable séisme dans le monde vitivinicole français. « C’est d’une brutalité, d’une violence cette menace. De la folie pure, il délire », insiste Claude Avril. Quels que soient les mots utilisés par les vignerons : catastrophe, coup de massue, désastre, tsunami, couperet, déflagration… Le ciel leur tombe sur la tête. Il est vrai que les Etats-Unis sont le 1er client de la France pour le vin et le champagne. 2/3 de nos exportations vers les USA, soit 3,9Md€ rayés de la balance commerciale par un président éruptif. Pour les viticulteurs de Châteauneuf-du-Pape, cela représenterait environ 20% de leurs exportations globales.
Certes, l’économie et le commerce font partie des compétences de la Commission Européenne à Bruxelles, mais elle aurait dû se concerter, discuter avec les syndicats du monde vinicole avant de prendre une décision dont les conséquences enveniment la situation. C’est ce que certains appellent « l’effet papillon. »
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Claude Avril, le maire de Châteauneuf-du-Pape a-t-il raison de fustiger le «dry january » ? Pour lui, le défi qui consiste à ne boire aucune goutte d’alcool pendant tout le mois de janvier est « une insulte au monde viticole ». Au-delà des motifs de santé publique de cette mode venue de Grande-Bretagne, ce sont les injonctions permanentes et culpabilisantes qui énervent l’édile de cette commune du Vaucluse. Et il n’est pas le seul !
Il est interdit d’interdire pouvait-on lire sur les murs de 1968. On est loin aujourd’hui de ces aspirations libertaires. Maintenant, c’est « la mise en sécurité » qui prime. Et à tous les niveaux. « C’est infantilisant » explique le maire de Châteauneuf-du-Pape. Comme si « on sous entendait que les gens vont se bourrer au vin, boire des bouteilles toute la journée, sans être capables d’esprit de modération, c’est insupportable » confie-t-il dans une interview réalisée par nos confrères d’ICI Vaucluse.
Bien que le mois sans alcool ne soit pas impulsé par les pouvoirs publics ou une quelconque officine de santé, cette pratique « ferait » chaque année de plus en plus d’adeptes. ¼ des français se disent prêts à relever le défi selon un récent sondage mené par l’IFOP. Mais les résolutions de début d’année on sait ce que cela vaut…
Le défenseurs de la filière viticole enfoncent le clou en disant qu’il n’est pas nécessaire d’inviter les français à modérer leur consommation de vin puisqu’ils l’ont fait d’eux-mêmes et cela depuis de nombreuses années : -70% en 60 ans et –20% pour ces 10 dernières années. Dans un contexte extrêmement difficile pour le secteur viticole et en particulier dans les Côtes-du-Rhône il n’était peut-être pas nécessaire d’en rajouter une couche.
Claude Avril a raison, il faut faire confiance aux gens et j’ajouterai que ce n’est pas le « dry january » qui rappellera à la raison les vrais alcooliques. S’il s’agit de se priver en janvier pour se lâcher en février quel est le bénéficie, à part s’être donné bonne conscience ? Ca me fait penser à ces personnes qui font des jeûnes de plusieurs jours pour se détoxifier et se rééquilibrer. Le reste de l’année ils se lâchent sans modération sur la charcut et le fromage…
Moi j’en ai marre qu’on me dise ce qui est bien ou pas pour moi et ce que je dois faire. Au risque d’apparaitre comme un vieux grincheux je soutiens sans réserve la prise de position du maire de Châteauneuf-du-Pape. Voilà c’est ma résolution pour 2025. Et je la tiendrai… celle-là. Bonne année à toutes et à tous.
Interview de Claude Avril, maire de Châteauneuf-du-Pape, réalisée par Loric Etcheverry pour la Chaîne des maire de France (cmftv.fr), dédiée aux élus et à la ruralité et créée par Laurent Brochet, dirigeant du groupe Cannes Lérins Médias et Thierry Robin, président chez SAS RPF EVENEMENTS et directeur Associé et développement chez Ap Média.
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Les représentations ont lieu à 21h 30, mais auparavant, tous les soirs, dès 19h, le public est invité pour l’apéro au Bar à vins des Jeunes vignerons du village, Bar à Sirops de la distillerie A. Blachère et à une petite restauration servie sur planches, charcuteries, fromages, tapenade, anchoïade et melon.
Une semaine conviviale, familiale, bon enfant avec vue sur les vignes de Châteauneuf-du-Pape, le Rhône et même à l’horizon, dans le lointain, le Palais des Papes. Tarifs : 5€ enfants de plus de 11 ans – 10€ adultes – gratuit mercredi.
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Des milliers de passionnés de bandes dessinées sont attendus dimanche 15 juin sur la Rue de la République, au coeur du village à partir de 10h. Piétonnisée, la rue principale sera entièrement dévolue aux dessinateurs, illustrateurs, scénaristes et aux amateurs de Michel Vaillant, Tony Corso, Alix… Ils pourront aller d’un stand à l’autre abrité d’un parasol, parler aux créateurs, acheter leur dernière création, faire dédicacer leur album.
Certains , les plus populaires, auront une file d’attente devant leur pile d’ouvrages, comme Achdé l’an dernier, qui revient dimanche, l’auteur de Lucky Luke, Kid Lucky et CRS = Détresse. JIM qui a fait l’affiche 2024, sera là aussi, auteur d’Une nuit à Rome, Le Chant du Cygne, Zoé Carrington.
Considérée comme un art à part entière, (le 9ème), comme avant elle, le cinéma, la photographie, l’architecture ou la sculpture, la BD occupe une place à part dans la création et fait l’objet d’un marché international où elle peut s’arracher à prix d’or par les passionnés. Raphaël Vannelle, le gérant de la Distillerie A. Blachère à Châteauneuf-du-Pape fait partie de ces accros. « Tour petit, j’ai reçu pour mon anniversaire à 6 ans un 1er album, c’était Spirou. Tintin, Asterix ont suivi. Depuis j’ai le virus et je suis capable d’aller au bout du monde pour dénicher une rareté d’Hugo Pratt ou d’Hergé pour parfaire ma collection de 3 000 oeuvres ». En 2023, Raphaël Vannelle, pour les 60 ans du « Pac à l’eau », le fameux pac citron avait demandé au grapheur C 215, alias Christian Guémy de créer des étiquettes collectors en série limitée.
Dimanche pour cette fête de la BD, populaire et familiale, on pourra voir et parler avec Chrys Millien (L’aviateur, Alix, Gil Saint-André), Patricia Jambers et son mari Jean-Charles Kraehn (Barbe-Bleue, Tramp), Jacques Terpant (Le royaume de Borée, Le capitaine perdu, Un roi sans divertissemnt), Olivier Berlion (Tony Corso, Pacotille), Isabelle et François Bonnet (Michel Vaillant, Légendes, USS Constitution, Les pirates de Barataria), se procurer leurs albums les faire dédicacer. Peut-être leur auteur en plus de leur dédicace, vous fera-t-il un petit dessin en prime, rien que pour vous?
Le journaliste de « Radio classique » a ainsi entamé le débat : « Au Vème siècle avant notre ère, à Athènes, va naître ce qu’on appelle le pouvoir du peuple, du grec « démos » / peuple et « kratos » pouvoir. C’était une association de citoyens, une forme d’aristocratie qui représentait des milliers de familles, contrairement à la monarchie où un homme gouverne seul. C’est ensuite le grand penseur bordelais Montesquieu qui a parlé de séparation des pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire dans « De l’Esprit des lois » en 1748). Puis c’est Abraham Lincoln, le 16ème président des Etats-Unis qui en 1863 parlera d’un gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple. Formulation qui sera d’ailleurs reprise in extenso en 1958 par Michel Debré dans l’article 2 de la Constitution de la Vème République« . Franck Ferrand poursuit : « Est-ce encore si vrai? La démocratie est-elle toujours un projet de société, un mode de citoyenneté? L’état de droit est il garanti? Sommes-nous égaux devant la loi? Sous nos yeux, nous avons vu, lors du Covid une certaine forme de délitement ».
“La Démocratie, c’est le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple“
Abraham Lincoln
Eugénie Bastié attaque : « La démocratie souffre d’une ambiguité, d’une illusion selon laquelle nous irions vers davantage de droits. C’est une grande erreur. Depuis la chute du Mur de Berlin (1989), la démocratie ne s’est pas répandue dans le monde entier. On voit bien que la Chine s’est modernisée mais elle reste ultra-totalitaire. A la séparation des pouvoirs, en France, nous devons ajouter un autre pilier de la démocratie, la laïcité. Bien sûr on n’a plus de Saint-Barthélémy, en délibérant on trouve des solutions politiques mais s’il n’y a pas de nation, il n’y a pas de démocratie, c’est le cas de l’Union européenne où ces piliers ont tendance à dériver ». Franck Ferrand ajoute : « Dans le classement des démocraties, c’est la Norvège qui arrive en tête avec 9,8/10 suivie de la Nouvelle-Zélande et de l’Islande, dans les 10 premiers figurent d’ailleurs 6 monarchies. La Fr ance se classe en 23ème position. En queue de peloton, on trouve la Libye, le Laos, le Tchad, la Syrie, la Corée du Nord, la Birmanie et l’Afghanistan avec 0,26 /10 ». « On se demande d’où provient ce calcul à la décimale près » ricane Eugénie Bastié, la journaliste du Figaro. Rires dans l’assistance.
“A la séparation des pouvoirs, en France, nous devons ajouter un autre pilier de la démocratie, la laïcité.“
Eugénie Bastié
C’est alors qu’intervient Franz-Olivier Giesbert : « Je suis le plus vieux des trois, donc j’ai plus de recul que vous. En quoi la démocratie aujourd’hui serait-elle plus menacée qu’avant? Vous confondez l’état de la France avec la démocratie. En 1968, je jetais des pierres contre les gauchistes. C’était du totalitarisme. On ne pouvait pas discuter avec les maoÏstes. L’historien et philosophe britannique Arnold Toynbee (1889-1975) a présenté l’histoire comme comme l’essor et la chute des civilisations plutôt que comme l’histoire d’Etats-Nations. Il identifie les civilisations sur des critères culturels plutôt que nationaux. La civilisation occidentale est traitée comme un tout depuis les Romains, avec des cycles. Avant la France comptait dans le concert des nations. On était le centre du monde on avait Sartre, Camus, le cinéma rayonnait, maintenant, on n’est plus rien ».
“En quoi la démocratie aujourd’hui serait-elle plus menacée qu’avant? Vous confondez l’état de la France avec la démocratie.“
Franz-Olivier Giesbert
Eugénie Bastié intervient ; « Sous de Gaulle, on avait une radio et un TV d’Etat, aux ordres, l’ORTF. C’est Alain Peyrefitte, son ministre et porte-parole qui téléphonait aux rédacteurs-en-chef pour leur dicter le contenu des journaux, tu parles de pluralisme du service public! La démocratie, c’est un combat perpétuel en Occident. Il faut se battre pour la conserver. Comme l’écrivait Montesquieu, seul le pouvoir arrête le pouvoir. L’esprit de la Vème république, c’est le national, le régalien mais maintenant Emmanuel Macron s’occupe de tout, seul dans son bunker, il décide de tout, il en abuse. Avant, on prenait le temps de la réflexion, de l’écrit, c’était l’éloge de la lenteur. Maintenant, on tweete, on ne lit plus, on est noyé dans un flux d’infos, d’images, l’immédiateté et l’instantané priment. Sur les chaînes d’infos, une polémique chasse l’autre à la vitesse grand V. Chacun raconte sa vie sur les réseaux sociaux, inonde le monde de ses selfies égoïstes, individualistes qui n’intéressent personne. »
“Comme l’écrivait Montesquieu, seul le pouvoir arrête le pouvoir.“
Eugénie Bastié
« Le milieu médiatique se laisse submerger par l’émotion » regrette Franck Ferrand. « La sphère médiatique a envahi la sphère citoyenne. Vous y ajoutez la culture wok et vous avez un débat biaisé. Le problème c’est que ce ne sont plus des institutions élues par le peuple qui prennent les décisions, c’est ça qui menace le plus la démocratie. La place du peuple est plus que réduite. »
« Le milieu médiatique se laisse submerger par l’émotion »
Franck Ferrand
FOG évoque les Etats-Unis (où il est né en 1949) et s’étonne qu’on retrouve encore les deux octogénaires, Biden et Trump, candidats à la présidence en novembre prochain. « II n’y a plus de jeunes qui veulent se présenter aujourd’hui. La loi sur le non-cumul des mandats a tout fracassé. Tout se décide à Paris, à fond le jacobinisme. On n’a plus de Georges Frèche à Montpellier, d’Alain Juppé à Bordeaux, de Gérard Collomb à Lyon. Eux, ils exerçaient un vrai pouvoir, ils étaient respectés, on a tué ces ‘barons’. Macron fait appel à des cabinets privés, il nomme ministres des ectoplasmes qui ne lui font surtout pas d’ombre. A Bruxelles ce sont des bureaucrates qui décident pour nous ».
Intervention d’Eugénie Bastié : « C’est quoi la souveraineté? Quand les droits individuels écrasent la majorité? ! Quand la république des juges empêche certaines décisions d’être prises? Quand le peuple ne décide de rien? Quand les flux migratoires ne sont pas maîtrisés? Quand le droit de quelques personnes passe avant l’intérêt général? Si tout cela n’est pas réglé par la démocratie, ça risque de basculer vers un excès d’autoritarisme. Quand Laurent Fabius, le président du Conseil Constitutionnel prévient : ‘Si Marine Le Pen demande un referendum sur l’immigration, c’est non, nous l’empêcherons » . Supprimons le Conseil Constitutionnel, stop! C’est lui qui ouvre la voie à un régime autoritaire. Maîtrisons nos frontières, sinon on va dans le mur ».
“Si tout cela n’est pas réglé par la démocratie, ça risque de basculer vers un excès d’autoritarisme.“
Eugénie Bastié
Franz-Olivier Giesbert lui emboîte le pas : « Le peuple est dépossédé de son pouvoir par des juges, des technocrates, des instances non élues. Le regroupement familial est souvent, et à tort, attribué à VGE ou à Chirac, mais ce n’est ni l’un ni l’autre. C’est le Conseil d’Etat qui l’a instauré pour faire venir plus de main d’oeuvre en France, c’est lui qui a pris le pouvoir. Pour retrouver une vraie démocratie, il faut remettre le politique au coeur du village. Des hommes et des femmes forts, compétents, volontaires, énergiques. Pas effacés, pleutres, pas des zombies comme les ministres macroniens que personne ne connaît à part deux ou trois sur quarante. La crise de l’immigration, le laisser-faire sont la preuve de ce manque de volonté des politiques aujourd’hui. La Cour Européenne de Justice aussi a pris le pouvoir. Dans le TGV je vois des voyageurs sans papiers, sans bagages, sans billet en 1ère classe qui ne sont jamais contrôlés, jamais verbalisés.
« Le peuple est dépossédé de son pouvoir par des juges, des technocrates, des instances non élues.“
Franz-Olivier Giesbert
Eugénie Bastié renchérit. « Au Danemark, la gauche au pouvoir s’est demandée où allaient ses impôts. S’ils devaient financer un modèle social, un socle commun aux citoyens ou un Etat-Providence généreux. Mais ils ne pouvaient pas tout faire, ils ont donc tracé une frontière entre les citoyens et les non-citoyens, une barrière entre vie privée et vie publique. En France, Emmanuel Macron s’occupe de ce qui ne le regarde pas. Il nous dit comment éduquer les enfants, faire des économies d’électricité en baissant la température des radiateurs, partager les taches ménagères. Alors qu’il est incapable de fixer un cap, de réguler le régalien, la sécurité des biens et des personnes, il est très intrusif dans nos maisons. Qu’il arrête d’emmerder les Français quotidiennement, comme disait Georges Pompidou, qu’il fasse régner l’ordre et la sécurité ».
« Ceux qui ont été élus au pouvoir ne l’ont plus.“
Franck Ferrand
Franck Ferrand précise : « Ceux qui ont été élus au pouvoir ne l’ont plus. Toujours plus de normes sont décidées ailleurs, les juges les empêchent de prendre leurs responsabilités. Les gens au pouvoir se sont laissé enfermer, comme Gulliver, ils sont empêtrés. De même, sous le Covid, nous nous sommes tous, docilement, laissé enfermer chez nous ». Cinglante, Eugénie Bastié résume « Macron est fort avec les faibles et faible avec les forts. Par ailleurs le peuple français est schyzo, il a une responsabilité dans la dilution de la démocratie. A la fois il demande plus d’intérêt général et il s’en remet à l’Etat pour tout, du berceau à la tombe pour le logement, la fin de vie, c’est le culte du droit individuel ». Au tour de FOG d’intervenir : « Depuis 1981, le politique suit le peuple or c’est le peuple qui doit suivre celui qu’il a élu avec un programme, une trajectoire. Maintenant l’élu ne pense qu’à sa ré-élection. »
“Le peuple français est schyzo, il a une responsabilité dans la dilution de la démocratie.“
Eugénie Bastié
Evidemment, entre trois journalistes il a été question des media. « Normalement, les journalistes devraient constituer le 4ème pouvoir, un contre-pouvoir, mais certains ont une telle complicité avec les politiques que cela confine à l’impuissance. Ils n’ont à se justifier devant personne, ils sont rarement virés pour incompétence. En plus sur les réseaux sociaux, chacun est un media, sans vérification des informations, sans source sûre. C’est le royaume des fake news. Quant à Tiktok, il va bouffer le cerveau des jeunes ».
« Il faut régénérer la classe politique pour qu’elle reprenne la main.“
Franz-Olivier Giesbert
Tour à tour, les trois intervenants ont conclu au terme d’un débat riche et passionnant. « Il faut régénérer la classe politique pour qu’elle reprenne la main » a dit FOG. « Tiktok, c’est l’opium du peuple, ajoute Franck Ferrand. Avant on se parlait autour d’un café, au bistrot, même si on ne se connaissait pas, on s’écoutait, on échangeait même si on n’était pas d’accord. Maintenant chacun est seul, devant son écran pendant des heures, ça ne fait pas société ». Quant à Eugénie Bastié elle a dégainé sa dernières balle : « Avant les membres du Conseil Constitutionnel étaient de vrais sages, ils incarnaient le bon sens, l’équilibre démocratique. Maintenant ce sont des professeurs de morale. Il faut supprimer cette institution. Ce qu’une loi a fait en la créant, une autre loi peut le défaire ».
Pays d’Orange en Provence obtient le trophée national de la communication
Ambiance cool, ce samedi au coeur du village, où étaient installés les 8 auteurs invités pour cette 3ème édition de « Châteauneuf en bulles ». C’est Raphaël Vannelle, le gérant de la Distillerie A. Blachère qui a eu l’idée de ces rencontres.
« Je voulais créer un évènement populaire et pérenne au coeur du village ». Il est vrai que Raphaël est lui-même fou de BD depuis tout petit, « J’ai reçu en cadeau mon 1er album de Spirou à 6ans. Nous sommes 4 frères et nos parents nous ont initié à la bande dessinée. Avec, pour chaque anniversaire, chaque Noël, un nouvel album, pour l’un c’était « Tintin », pour les autres « Lucky Luke » et « Asterix ». C’est ainsi qu’ont débuté ma passion et ma collection ».
Raphaël Vanelle, créateur de “Châteauneuf-du-Pape en bulles“ avec Franck Margerin, le créateur de “Lucien“.
« A l’époque, c’étaient des super héros », explique Raphaël Vannelle, « Des « comics » américains. Puis ce sont surtout des dessinateurs belges et français qui se sont imposés et j’ai acheté leurs albums, évolué avec eux, enrichi ma collection. Aujourd’hui j’en ai environ 3 000 oeuvres dans ma bibliothèque. Il faut savoir et que c’est devenu un vrai marché dans le monde. Ce n’est pas un art mineur, c’est un art à part entière. Comme j’adore Hugo Pratt, je suis allé en Italie pour acheter une de ses planches originale de « Corto Maltese ». Je suis capable de filer jusqu’aux Etats-Unis, en Espagne pour dénicher l’objet rare. Hergé est côté 500 000€ minimum. En BD, les prix partent de 5 000€ pour atteindre des sommets, comme en peinture. Un ‘Batman’ de Frank Miller, par exemple, a été adjugé 3,2M€ à New-York ».
Achdé, alias Hervé Darmenton, l’auteur de Lucky Luke depuis 2001.
Raphaël Vannelle, l’organisteur de » Chateauneuf en bulles » travaille avec la mairie, le Château La Gardine et quelques vignerons pour mettre sur pied cette opération, il la finance grâce à l’entreprise qu’il dirige avec sa femme, la Distillerie A. Blachère. « Nous contactons les auteurs, les invitons, payons les billets de train, les hôtels. Pour eux, c’est un vrai travail de venir ici, passer des heures dans leurs stands, ils font souvent des dessins pour leurs fans ». Dédicaces, échanges, selfies, tout se passe à la bonne franquette, même si certains dessinateurs comme Franck Margeron ou Achdé provoquent des files d’attentes sous le soleil, ce samedi de juin.
Serge Scotto, s’inspirant de l’œuvre de Marcel Pagnol.
« On remarque qu’il y a peu de femmes dans ce milieu, certes, on a eu Claire Bretecher (Les frustrés, Agrippine, Cellulite publiés pendant des années par le Nouvel Obs), mais depuis, pas grand chose » regrette Raphaël Vannelle. « On a quand même réussi à faire venir Patricia Jambers qui est coloriste des albums de son mari, Jean-Charles Kraehn ». Etaient également présents Régis Loisel (Peter Pan, La quête de l’oiseau du temps), Olivier Berlion (Agata, Le cadet des Soupetards), Serge Scotto (Merlusse, Jean de Florette, Le château de ma mère d’après Marcel Pagnol), Serge Fino (Les ailes du Phaéton, L’or des marées). Au fil de la journée, des centaines et centaines de lecteurs sont venus à leur rencontre et sont repartis heureux, avec leur album dédicacé dans les mains et parfois, un petit dessin de l’auteur en prime.