8 mai 2024 |

Ecrit par le 8 mai 2024

La gendarmerie de Vaucluse fait le plein de réserve

Le 500e contrat de réserviste opérationnel de Vaucluse vient d’être signé avec le groupement départemental de gendarmerie. C’est à Gardanne que la gendarme adjointe de deuxième classe Anaïs a paraphé le document lors d’une cérémonie d’accueil.
Avec les 21 autres recrues actuellement en stage de formation PMG (Préparation militaire gendarmerie), elle viendra prochainement renforcer les unités de gendarmeries vauclusiennes notamment dans leurs missions de surveillance générale et de contact avec la population.

C’est Anaïs, gendarme adjointe de 2e classe, qui a signé le 500e contrat de réserviste opérationnel de Vaucluse. ©Gendarmerie de Vaucluse

Par ailleurs, la cérémonie de sortie de la promotion 2023 du SNU 84 (Service national universel en Vaucluse) vient également de se tenir au sein de l’escadron de gendarmerie mobile d’Orange. A cette occasion, les 22 volontaires accompagnés de leurs parents, des porte-drapeaux d’associations patriotiques, de réservistes citoyens, de délégations militaires et du président de l’association régionale des cadets de la gendarmerie, se sont vus remettre leur brevet de volontaire du SNU avant de défiler devant leurs proches et de se voir confier la garde du drapeau de l’Union nationale des personnels et retraités de la gendarmerie (UNPRG).

Les 22 volontaires du SNU 84 ont défilé lors d’une cérémonie qui s’est tenue devant leurs proches notamment.
©Gendarmerie de Vaucluse

Placée sous le commandement du colonel Garence, commandant le groupement de gendarmerie départementale de Vaucluse, cet événement a été aussi le théâtre du renouvellement de la signature d’une convention entre l’association régionale des cadets de la gendarmerie et Enedis, « entreprise qui partage des valeurs communes avec la gendarmerie nationale », expliquent les gendarmes de Vaucluse.
Un partenariat dont l’objectif vise notamment à promouvoir le sens civique chez les jeunes et développer leur esprit citoyen pour favoriser leur insertion professionnelle. Pour Enedis, il s’agit également de promouvoir les valeurs de la citoyenneté auprès des jeunes âgés de 16 à 18 ans et accompagner les actions conduites par le comité départemental à destination des jeunes vauclusiens.

Le colonel Cédric Garence, commandant le groupement de gendarmerie départementale, a remis leur brevet aux volontaires du SNU. ©Gendarmerie de Vaucluse

La gendarmerie de Vaucluse fait le plein de réserve

A l’occasion de la création de trois brigades en Vaucluse, entretien avec le patron du Groupement de Gendarmerie 84, le colonel Cédric Garence.

« C’est une chance pour le territoire. Plus de gendarmes, c’est plus de sécurité pour la population », commente le colonel Cédric Garence, en poste dans le département depuis le 1er août 2022. Il est à la tête de 702 militaires d’active et de 510 réservistes, avec 23 brigades déjà implantées, l’EDSR (Escadron départemental de sécurité routière), l’ART (Antenne du renseignement territorial), la MCPF (Maison de confiance et de protection des familles) et le PSIG (Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie). Une antenne du GIGN (Groupe d’intervention de la Gendarmerie Nationale) est également basée à Orange.

500 brigades avaient été supprimées dans les années 2000, 238 ont été annoncées par le Président de la République. Dans le Vaucluse, une sera fixe, à Courthézon (qui avait été fermée…), les deux autres, dotées de six militaires chacune, une à Caromb, l’autre à La Tour d’Aigues, seront ‘mobiles’. « C’est-à-dire, au plus près des citoyens », précise le Colonel Garence. Avec 3 missions principales, accueillir et accompagner le public lors du dépôt de plaintes par exemple, faire des patrouilles au plus plus près des besoins et procéder à des interventions de 1er niveau. Elles n’auront pas en charge les enquêtes judiciaires. Bref, la proximité est le maître-mot de leur feuille de route. Elles seront itinérantes, dans les mairies ou les maisons France Service.

Trafic de voitures et narcobanditisme

Autre fait d’actualité à l’actif de la gendarmerie de Vaucluse ces derniers jours : la neutralisation de trafiquants de voitures de luxe immatriculées comme véhicules
de société mais utilisées comme voitures de particuliers avec à la clé, la mise à jour d’une énorme fraude fiscale, « 200 000€, ce n’est pas rien », précise Cédric Garence.

Mais le cœur de la lutte contre la délinquance dans le département, c’est le trafic de stups. « C’est vraiment le socle, ajoute le patron des gendarmes. A cause de ces substances, on voit des hommes frapper leurs femmes, provoquer des accidents de la route avec des circonstances aggravantes, voler pour se payer leur dose, abuser de l’autre sous l’emprise d’addictions que ce soit la drogue ou l’alcool. Les deux sont le dénominateur commun de ces deux fléaux. »

Les infractions à la législation sur les stupéfiants ont augmenté de 21,8% en zone gendarmerie entre 2021 et 2022. « Mais la pression a été mise sur les consommateurs, explique Cédric Garence. Depuis le 1er septembre 2020, existe l’amende forfaitaire délictuelle d’un montant de 200€. La preuve qu’on ne reste pas les bras ballants, c’est que leur nombre a progressé de 43%. Cette traque s’est traduite par des saisies démultipliées : 679 kg contre 407 kg en 2021. Nous sommes davantage visibles dans les points de deals, les commerces louches ouverts la nuit qui polluent la vie des quartiers et des villages. Le narcobanditisme, ça existe , donc démanteler les cartels est notre priorité. En juin nous avons mis la main sur deux tonnes de résine de cannabis. Une cargaison en provenance du Maroc dans un poids-lourds intercepté au péage de Roquemaure, nous avons aussitôt lancé des perquisitions qui ont aussi permis de retrouver des armes de poing et de guerre. »

Les femmes et l’insécurité

« Les femmes sont en 1ère ligne parmi les victimes de la violence. Année après année, les plaintes ne cessent d’augmenter, 2829 l’an dernier et 4 féminicides », avait dénoncé la préfète de Vaucluse Violaine Démaret lors de son bilan sur la délinquance de 2022. « Les violences intra-familiales touchent tous les milieux sociaux, la moitié des viols se déroulent dans un contexte familial et grâce aux tribunaux, la répression des auteurs ne faiblit pas, ajoute le colonel Garence. Nous avons aussi l’aide d’associations sur l’ensemble du territoire de Vaucluse, deux assistantes sociales dans les brigades d’Avignon et d’Apt qui ont accompagné et orienté 900 femmes victimes qui nous ont appelés au secours l’an dernier. »

Les cambriolages

Autre phénomène qui pourrit la vie de tous : les cambriolages, « Le Vaucluse est l’un des départements les plus impactés de France, 5ème globalement et 2ème pour les résidences en 2022 pour 1 000 habitants, explique Cédric Garence. Il faudrait déjà que les vauclusiens s’auto-protègent en fermant portes et volets, ne mettent pas leurs photos de vacances en famille sur internet. Il y a de vraies organisations structurées qui quadrillent villes et campagnes. » Les atteintes aux biens (+11,9%) concernent d’abord les vols sans violence qui sont quand même passés de 13 181 à 14 802 faits en 2022 (+12,3%), auxquels il faut ajouter 4 283 vols liés aux véhicules à moteur.

La sécurité routière

La sécurité routière est aussi l’une des préoccupations majeures du colonel Garence, qui avec ses hommes et femmes, est responsable du maintien de l’ordre public dans 146 communes sur les 151 que compte le Vaucluse (82% du territoire) et de la sécurité de 66% de la population. Il y a eu 42 tués sur les routes en 2021, 37 en 2022. « A ce jour, pour 2023, on en dénombre 15, donc 12 de moins qu’il y a un an, le nombre de blessés stagne et le nombre d’accidents recule, des chiffres qui montrent quand même une amélioration, même si 15 décès, c’est toujours trop, déplore-t-il. En plus nous avons un Alpine A 110 et une Seat Cupra pour prendre en chasse les go-fast des narco-trafiquants et les bolides des délinquants sur les autoroutes. Nous avons été richement dotés en véhicules, le parc auto a été renouvelé, rénové avec des véhicules hybrides, électriques. Nous ‘verdissons’ aussi nos pratiques avec des vitres à double vitrage, des LED basse consommation au lieu de spots énergivores. » Cédric Garence en est lien avec Grand Delta Habitat pour des projets de constructions de casernes sobres, à Vedène par exemple ou pour louer des appartements neufs pour les militaires et leurs familles.

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Une équipe déterminée

« J’ai la chance d’avoir avec moi des militaires enthousiastes, explique-t-il. Ils foncent, ils sont totalement engagés dans leur mission sans rechigner. En plus, ils bénéficient depuis le 1er juillet d’un protocole de revalorisation indiciaire de leur solde et d’une accélération des parcours de carrières, ajouté aux primes de risques, ça fait du bien d’être considéré. » D’autant que des risques, ils en prennent. Le 7 mai sur l’autoroute A7, deux d’entre eux ont été attaqués au couteau par un homme qui a voulu prendre le volant d’un autocar à la hauteur de Mornas, il a tenté de les tuer, ils ont dû faire feu. Et en juin, à Carpentras, ils ont interpellé chez lui un gros consommateur de fichiers pédo-pornographiques, un gendarme a été touché à la tête et au ventre, le binôme a riposté pour se défendre.

Les Jeux Olympique 2024

Dans 9 mois, du 26 juillet au 11 août 2024, la France accueillera les Jeux Olympiques et Paralympiques. Ce qui donne des sueurs froides à certains, mais pas forcément à Cédric Garence. « Certes, il n’y aura pas de gendarmes en vacances pendant cette période, les festivals seront avancés pour ne pas être concomitants, déclare-t-il. Tout n’est pas réglé, nous continuons à avoir des réunions avec la hiérarchie et les ministères. Le seul problème concret à gérer à ce jour, c’est résoudre la garde des enfants. D’ici là on aura trouvé des solutions. Mais c’est une fois par siècle, c’est un événement mondial, un honneur d’accueillir toutes ces délégations et tous ces champions. En plus nous avons des réservistes, en un an, leur nombre est passé de 450 à 510 volontaires, prêts à donner de leur temps.. Ils sont des capteurs de la société, des relais avec les civils, ils font remonter les informations sur ce qui se passe. »

Les forces de l’ordre, une vocation

Cédric Garence est né dans le Var où son papa était boulanger à Flayosc. Il avait entamé des études de droit à Aix-en-Provence pour devenir notaire. Mais l’intervention d’un colonel, le n°2 de la Gendarmerie des Bouches-du-Rhône, dans l’amphi, a changé sa vie. « Un officier de gendarmerie ne se sclérosera jamais », avait-il dit. Message reçu 5/5 par le jeune Cédric qui voue sa vie aux autres, avec sa femme qui est également gendarme. Et qui se réjouit de pouvoir recruter. « Il y a 300 métiers dans la gendarmerie, cavaliers de la Garde Républicaine ou des patrouilles dans le Luberon, brigades des maîtres-chien, armuriers, motocyclistes, mécaniciens, techniciens en identification criminelle, plongeurs, spécialistes en cybersécurité comme en protection environnementale… », énumère-t-il.

Le sens du devoir, la défense et la protection des populations et du territoire connaissent un regain auprès des jeunes, notamment depuis les attentats de 2015. Une tendance qui ne risque pas de faiblir.


La gendarmerie de Vaucluse fait le plein de réserve

Ce varois né à Draguignan il y a 43 ans, a succédé le 1er août au Colonel Jean-Christophe Le Neindre et il a pris officiellement son commandement hier sur le site de l’Arbousière à Châteauneuf-de-Gadagne en présence notamment de la préfète de Vaucluse, Violaine Démaret et du général de corps d’Armée de la région Provence Alpes Côte d’Azur et de la zone de Sécurité Sud, Arnaud Browaëys. Ce Saint-Cyrien a rendu hommage au Colonel Garence et retracé sa carrière qui a débuté en 2003 à Bron, s’est poursuivie à Orange comme Commandant en second en 2007, participera à des opérations extérieurs à Sarajevo, enchaînera sur Toulouse-Le Mirail en 2011, puis comme sous-préfet des Landes en 2020 et se retrouvera auprès du 1er Ministre, à Matignon avant de revenir dans le Vaucluse cet été.

700 gendarmes d’actives et 448 réservistes
« C’est un très beau groupement, convoité, riche de 700 personnels d’active et de 448 réservistes, les gendarmes sont présents dans 146 des 151 communes de Vaucluse, c’est à dire 93% de la population, explique le général Arnaud Browaëys. C’est une responsabilité et une reconnaissance, un nouveau défi pour toi Cédric, de maintenir la sécurité et l’ordre public, lutter contre les trafics de stupéfiants, les violences intra-familiales, prévenir le crime. Tu auras l’autorité mais aussi l’accessibilité et la proximité nécessaires. Tu dois être visible, à hauteur d’homme, immergé dans le tissu local avec ta femme Aurélie et ta famille. Je connais ta disponibilité et ton professionnalisme. A toi d’obtenir le meilleur de chacun. »

Le colonel Cédric Garence, nouveau patron des gendarmes de Vaucluse.

Les 7 objectifs de la préfète
Violaine Démaret, la préfète nommée en août, comme lui, insistera sur l’implantation locale de la gendarmerie sur 82% de la superficie de Vaucluse. « Vous êtes là pour protéger 371 000 citoyens, leur assurer une vie tranquille, en toute sécurité. Certes notre département ressemble à une carte postale de rêve, mais au-delà des apparences, existent une réalité plus cruelle, des disparités entre les très pauvres et les très riches. J’ai donc 7 priorités en tête, d’abord la lutte contre les stupéfiants et les narco-trafiquants, ensuite la lutte contre les violences intra-familiales, nous avons eu 2 féminicides cet été. Troisième priorité : le trafic d’armes, 4e : la sécurité routière et nous disposons de l’EDSR (Escadron départemental de sécurité routière), 5e : la cyber-criminalité, 6e : la sécurité environnementale et climatique avec des gendarmes qui se sont déployés pendant la canicule dans les massifs forestiers, à pied ou à cheval, enfin, dernière priorité, être visibles sur le terrain, au plus près des vauclusiens. Evidemment j’ajusterai ce cap en fonction de l’actualité, de la réalité. Soyez fiers de vous, heureux en famille et en plein épanouissement » conclura-t-elle.

Alexandre Vasseur (à gauche), de l’ERI (Equipe d’intervention rapide) et Jean-Pierre Ayassa, commandant de l’EDSR (Escadron départemental de la sécurité routière) à Orange devant l’Alpine des gendarmes de Vaucluse. Un véhicule d’interception de 252 cv pouvant atteindre 260 km/h.

Simple de cœur, esprit droit et âme honnête
Le nouveau patron du Groupement de Gendarmerie de Vaucluse a pris la parole en dernier, d’abord pour féliciter 4 gendarmes qui ont reçu, en amont de la cérémonie, des décorations pour leurs actes de courage et de dévouement. Il fera plusieurs allusions littéraires pendant son discours. D’abord au ‘Désert des Tartares’ de Dino Buzzati : « Je sais que je ne serai pas comme le lieutenant Drogo, à attendre au Fort Bastiani un ennemi qui ne viendra que sur son lit de mort. Je ne manquerai pas la bataille qui a motivé mon engagement en 2003, d’autant que l’adversaire est déjà là. Mais comme lui, je serai animé par la même indéfectible détermination, par le même inaltérable sens du devoir et par une envie de combattre sur laquelle le temps n’aura pas de prise. »

Il terminera en citant un texte de 1852 sous la plume du Général Joachim Ambert qui définissait ainsi le gendarme : « Il n’est rien pour vous et vous êtes tout pour lui. Vous ignorez même son existence mais les méchants tremblent et les faibles vivent en paix parce qu’il est là, toujours debout. Quel est donc cet homme ? Quelle passion l’anime ? Quel intérêt le guide ? Quelle religion le soutient ? Cet homme est simple de cœur, il a l’esprit droit, l’âme honnête. Etranger aux passions, il ne connaît que son devoir, son intérêt est de bien servir, sa religion est l’honneur. »
Et il conclura : « Je peux témoigner que les gendarmes de Vaucluse sont de cette trempe ».

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