5 mai 2024 |

Ecrit par le 5 mai 2024

Les plus grandes compagnies de transport maritime

Depuis le mois de décembre, plusieurs grands transporteurs maritimes ont annoncé suspendre temporairement la traversée de leurs porte-conteneurs par le détroit stratégique de Bab-el-Mandeb, qui permet de relier la mer Rouge (et Méditerranée) à l’océan Indien, en raison d’attaques perpétrées par les rebelles Houthis, qui contrôlent actuellement une partie du Yémen en guerre civile.

Il s’agit notamment du français CMA CGM, de l’italo-suisse Mediterranean Shipping Company (MSC), du danois Maersk et de l’allemand Hapag-Lloyd. Comme le montre notre infographie basée sur les données d’Alphaliner (en date du 18 décembre 2023), ces quatre compagnies européennes font partie des cinq plus importantes du monde (avec l’armateur chinois Cosco Shipping), si l’on se base sur la capacité de transport par conteneurs et la taille des flottes de navires

Cette année, la capacité cumulée de transport de ces quatre géants européens s’élevait à 19 millions d’équivalent vingt pied (mesure basée sur le volume d’un conteneur), ce qui représente environ 67 % de la capacité totale mondiale de transport maritime. Avec une flotte combinée de près de 2 900 navires, ces quatre compagnies concentraient environ 43 % de la flotte mondiale de porte-conteneurs.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Les plus grandes compagnies de transport maritime

Me voici garée sur le parking d’une petite zone artisanale à Saint Didier. Face à moi une rangée de petits bâtiments blancs dans un cadre verdoyant. Je frappe à la porte d’un ancien garage. Toc toc métallique. J’entends des bruits de pas sur un escalier intérieur et puis l’on m’ouvre. J’entre dans un cube blanc. Mon regard épouse la pièce. J’arrive au service des expéditions. Odeur de raphia et de cartons. Des chapeaux, des sacs sont empilés par référence. Tout y est organisé et soigneusement rangé. Rien ne dépasse. Je suis chez Ibeliv.

Un escalier mène à une immense mezzanine
Sur ma droite se déploie un paysage de Madagascar exécuté par un artiste. La pièce est baignée d’une lumière traversante délivrée par des fenêtres horizontales. Au sol des tapis en raphia cousus de cuir, une porte ancienne s’est muée en table basse, un vieux téléphone en bois et bakélite attend un éternel appel. Il y a quelque chose de ‘Out of Africa’ ici.

Une ambiance cousue main
Un peu plus loin un portant fait de bois flotté –prélevé sur l’île de la Barthelasse et fabriqué par l’équipe- arbore différents chapeaux et sacs dont de drôles de poissons crochetés en raphia qui égaillent le lieu de leurs couleurs. Un salon en cuir, encore des tapis, une cabine d’essayage, un studio photo puis des bureaux. Voilà, je suis engloutie dans une ambiance blanche teintée de couleur miel, ponctuée d’antiques trouvailles.

Des collaborateurs immergés dans l’univers d’Ibeliv
Les ‘belivers’ vivent dans un showroom. Tout est dit. C’est comme se promener dans la pensée de Liva qui promeut du savoir-faire artisanal de Mada, des 1 000 femmes artisans qui travaillent pour Ibeliv, tout ici émane de la vie de Liva, à la fois ambassadeur de son île Madagascar, de la France et aussi de la professionnalisation des femmes de l’île.

Toute une équipe
Sur le plateau, des hommes et des femmes attentifs à leurs écrans, penchés sur des documents. La ruche bruisse de dialogues discrets. Ici on parle au monde entier. Pensez, 500 000 objets Ibeliv se baladent actuellement dans le monde. Et tout ce business émane de Saint-Didier, petit village situé à côté de Carpentras avec un peu moins de 2 000 âmes au compteur.

Sur la table basse
Sur la table basse le couple Sarkozy fait la une de Gala tandis que Carla Bruni arbore le ‘Laza’, un magnifique sac de plage en raphia et cuir doublé signé… Ibeliv. « Un must have qui prendra une jolie teinte miel foncé avec la patine du temps», promet Liva Ramanandraibe, le fondateur et dirigeant d’Ibeliv.

Tout commence avec Ibeliv
Ibeliv. Je crois. Je crois en quoi ? « En moi ! » Fou rire de Liva Ramanandraibe. Il est malgache, adore son île d’où il a dû s’arracher pour poursuivre ses études et devenir expert-comptable ainsi que l’a souhaité Tiana, sa maman. Qui est-elle, que fait-elle ? Elle est à Mada où elle dirige la fabrique de chapeaux, de sacs et autres objets artisanaux que Liva Ramanandraibe a lui-même dessinés. Là-bas Ibeliv a fait construire de beaux bâtiments, 1 800 m2 d’ateliers et de bureaux où œuvrent 1 000 femmes artisans qui peuvent ainsi subvenir aux besoins de leur famille et d’elles-mêmes. Si l’île est pauvre «elle est riche, entre autres, de son raphia et d’un savoir-faire millénaire, » sourit Liva.

I beliv I can fly
‘Mada’ c’est toute la vie de Liva qui a quitté son île chérie pour la France ‘qui m’a accueilli et à qui je dois beaucoup’. Oui mais… Diplôme d’expert-comptable en main et déjà en poste dans un cabinet d’expertise comptable, Liva Ramanandraibe ne s’habitue pas au ronron du quotidien entre quatre murs. Le soir, lorsqu’il rentre, il se trouve parfois nez à nez avec des monticules d’objets en raphia rapportés par Tiana, sa maman, lorsqu’elle fait ses incursions sur le vieux continent. Odeur de raphia et d’épices c’est Madagascar qui se rappelle aux bons souvenirs de Liva dont la gorge se serre de tout ce qu’il ne vit pas ni ici, ni là-bas. ‘Mon studio embaumait l’artisanat de Mada quand maman surgissait avec ses nombreux cadeaux miroirs de tout ce qui se faisait de plus beau sur l’île.»

Les marchés
Alors naît l’idée pour Liva d’en faire la promotion sur les marchés de Provence, la seule planche de salut qu’il ait trouvé pour ne pas regagner le bureau. Pourquoi faudrait-il perdre sa vie à la gagner ? Lever à 4 h du mat, chargements, kilomètres, courir après le placier, décharger, se re-garer. Revenir à son emplacement mais que d’autres ont squatté entre-temps, l’air de rien. D’autres encore vous somment de ficher le camp car ils ne veulent pas de vous à cet emplacement pour d’obscures raisons. Il y a ce monde caché dans les marchés où l’on est bien placé qu’à l’ancienneté. Un théâtre de forces qui se jaugent, aux stratégies souterraines pour gagner l’allée la plus fréquentée, le meilleur chemin pour être visible. Les jours ‘sans’ aussi avec la pluie, le vent, le froid, d’écrasantes chaleurs… On ne sait jamais de quoi sera faite la journée ni si l’on gagnera ou pas sa pitance du jour.

Qu’importe !
«Madagascar n’est pas riche. Au contraire. Je savais vivre de rien. Et quand on n’a rien on ne risque plus grand-chose, alors je faisais mon petit bonhomme de chemin sans me mettre la pression, sans douter de moi, mais avec la ferme intention de mener ma vie là où elle devait s’inscrire. » Ça veut dire quoi ? « 10 ans de marché pour commencer puis suffisamment de bouteille, de trésorerie pour fonder  Ibeliv, une e-shop remplie des modèles que je dessine et fais réaliser là-bas depuis nos propres ateliers. »

Liva Ramanandraibe

L’interview
Ibeliv fête ses 10 ans cette année
«Etre chef d’entreprise ? C’est surtout un désir de Liberté, ne pas s’ennuyer, sortir du cadre, voyager et aider Madagascar. Quand je suis parti de Madagascar à 16 ans, mon projet était de réussir. C’est un arrachement de partir de son pays, de quitter sa famille. Étudier c’était réussir, donc je me suis dirigé vers un bac tertiaire, gestion des entreprises, puis expert-comptable. Je crois que j’ai toujours eu envie de gérer une entreprise. Ma maman ? Elle a un tempérament d’entrepreneur d’ailleurs dans sa carrière elle fut directrice des ressources humaines (DRH) pour une importante structure. La base de ce que je suis ? Je la dois à l’éducation, à ma maman.»

Remettre en question le processus
«J’ai remis en question le processus lorsque je me suis retrouvé enfermé dans un bureau.J’étais fraîchement diplômé. J’ai dû remettre en cause les projections professionnelles idylliques de nos enseignants. On est jeunes, on idéalise, on veut changer le monde, confiant en ses compétences et savoirs. On baigne dans un monde préservé où l’on ne vous raconte pas ce qu’est la vie active. Les enseignants sont loin du monde de l’entreprise parce qu’ils n’y ont pas exercé. Ils n’ont pas connu le manque de filets, ni le rendez-vous avec le banquier pour débloquer un financement. De la théorie à la pratique tout est différent. Lorsque j’ai intégré un cabinet d’expertise comptable, que j’ai compris que je n’aurais que 5 semaines de vacances par an et pour seule récompense peut-être un bon salaire… Tout ça pour quoi ? Pour servir le capital ? J’ai mis les voiles et je les mets encore. J’y suis resté moins d’un an.»

Petit tour d’horizon du showroom Ibeliv

C’était déjà sous mes yeux
«Ce que je voulais faire était déjà sous mes yeux.Dans mon studio à Avignon tous les objets artisanaux que ma maman rapportait pour faire des cadeaux. Aujourd’hui on pourrait parler d’évidence mais à l’époque j’étais juste en survie. J’avais claqué la porte de l’entreprise et je n’avais plus rien. C’était la peur, la liberté sans emploi du temps. On doit forger sa propre réalité. J’ai attaqué les marchés. D’abord les marchés aux puces en vendant mes vêtements et mes disques. Je fréquentais un tout autre univers et j’ai dû m’adapter. Je me rappelle le bruit des tréteaux et des camions qui se vident. Le forain qui arrive, le café du matin, les rouages du métier. Je suis un grand spécialiste de la Provence secrète… Si je ne m’y suis pas senti à ma place, j’y ai acquis pendant 10 ans, une expérience commerciale précieuse. La base de toute aventure entrepreneuriale. L’école de commerce à la source, et sur le terrain (rires). Aujourd’hui cela fait partie de ma richesse. Cette quête de liberté m’a poussé tous les jours à refaire ma vie, à la redessiner et à trouver ce qui serait équilibrant. Ce qui est équilibrant ? C’est de ne pas se sentir contraint. Construire autour de soi un écosystème bienveillant.»

Je suis un créatif
«J’ai eu des idées, des mises en place, j’ai fait des choix économiques qui ont permis de développer une structure saine dans tous les aspects, comme de faire profiter le plus grand nombre. Je me suis mis au service de Madagascar. Ibeliv ? C’est six personnes au siège social à Saint-Didier, 8 commerciaux multimarques qui nous permettent de rayonner dans le monde entier : France, Italie, Grèce, Allemagne, Autriche, Suisse, Japon, États-Unis, bientôt de nouveaux bureaux et même un centre de production. Où ? Juste à côté d’ici…»

Pour les grands je suis un petit
On parle chiffre ? «Non parce que pour les grands je suis un petit et pour les petits je suis grand.» On parle croissance régulière de Ibeliv, de croissance à 2 chiffres ? «Oui… Je ne veux pas me situer parce qu’il y a encore plein de projets. Mes ambitions sont de grandir et de faire progresser mon pays. Mon pari gagnant ? Le service clients, la réactivité, l’accompagnement de la commande… La marque s’inscrit dans le classique chic et tendance, dans l’objet durable qui prend une belle patine avec le temps et ne se démode pas. Nous vendons des accessoires Premium et souhaitons aborder très prochainement le luxe. Cela passera auparavant par comment l’aborder : Est-ce un prix, une qualité, une expérience, une exclusivité ? Difficile de définir le luxe.»

Notre positionnement ? Pensé pour durer
«Il sera de tirer le produit vers le haut et de faire reconnaître une qualité de travail. Nous sommes une maison de savoir-faire et de qualité, pas de mode car la mode a quelque chose d’éphémère. Nous nous voulons des produits qui durent dans le temps, qui soient résistants. Nous sommes aux antipodes de l’obsolescence programmée, de ce qui pourrait être démodé. Aujourd’hui ? Nous proposons une trentaine de références : chapeaux, sacs, pochettes. On ne veut pas noyer le client avec les références, on veut faire des classiques pertinents. Un ‘tube’ auquel tout le monde adhère.»

Un système breveté
Le problème du chapeau, c’est le tour de tête comment être sûr qu’il soit bien ajusté à la tête du client ? « J’ai créé un système breveté, une lanière en cuir qui permet cet ajustement sur 4 à 5 centimètres ce qui permet de ne pas avoir de retour ni pour les magasins –qui n’aura pas à gérer des tailles du stock grâce à la taille unique – ni pour l’e-shop. Ce système n’existait pas auparavant.»

Un tour de taille de tête ajustable breveté Ibeliv

Mada ? J’en reviens
«Je reviens de Madagascar et je me sens tout petit face à l’impact d’Ibeliv là-bas, qui fait vivre les familles de plus de 1 000 femmes artisans, crochetant nos modèles. Je me rends compte, à chaque réunion, à quel point le cercle s’agrandit. Nous comptons avec l’expérience des personnes qui travaillent pour nous dès le début et qui savent qu’il s’agit d’un emploi permanent. Nous intervenons aussi pour la scolarisation des enfants avec ‘Ibeliv Garden’ qui fait écho à ma propre enfance afin que, pour faire des études, les jeunes n’aient pas à être déracinés. Je ne voulais pas partir, mais il n’y avait pas les infrastructures pour me donner les armes. Il n’y a pas les mêmes accès à la connaissance. Pas de médiathèque, pas de connexion internet… Je voudrais pouvoir amener cette ouverture d’esprit aux enfants pour qu’ils n’aient plus à partir. Les gens partent parce que c’est leur seule option. Peut-être mes petits-enfants verront-ils ce qui est initié maintenant. Quoi qu’il en soit la France m’a adopté et j’ai mes propres repères, mais je serai toujours entre les deux pays.»

Le vrai leitmotiv d’Ibeliv ?
«Travailler dans la loyauté avec les magasins, en offrant des accessoires de très grande qualité, à la date donnée. Les 600 magasins multimarques –dont 100 en France- représentent la partie la plus importante de notre activité.»

Les mouvements du monde
«Nous vivons un basculement des ordres. Avant nos priorités étaient le capital, le confort, or, nous sommes en train d’atteindre les limites de ce système. Le basculement ira vers le retour à la nature, aux sources, aux vraies valeurs, à la biodiversité. Madagascar accueille 90% d’une flore qui n’existe nulle part ailleurs. L’île souffre de déforestation, d’une trop forte exploitation de ses ressources, du braconnage…Il faudra assainir la situation. Cela passera par éduquer, réglementer, prendre conscience… Car celui auquel on pense en dernier, dans son propre pays, reste le malgache.»

Je suis une vache pourpre
«Je suis une vache pourpre –se concentrer sur une niche que l’on peut dominer- car tous ceux qui montent là-bas des ateliers de confection vont chercher des marchés de fabricants auprès des marques internationales alors que nous nous sommes la marque et travaillons pour le relèvement de Madagascar.»

Notre projet ? Le renouveau de Madagascar
« Ibeliv travaille pour le relèvement de Madagascar, pour l’émancipation, la liberté des femmes par le travail. Lorsque je fais des recrutements c’est ce que je dis aux femmes que je recrute : prendre le temps d’exécuter un travail de grande qualité, miroir de leur savoir-faire, de leur culture qui rayonnera dans le monde entier par la commercialisation de produits raffinés, inscrits dans le temps, tout cela en contrepied de la mode. Et puis Ibeliv Garden s’adresse à leurs enfants. L’accueil de 100 enfants, de 5 classes, la création d’un centre d’épanouissement, de terrains de sport, de jardins potagers, de cantine…


Les plus grandes compagnies de transport maritime

En réaction à la visite à Taïwan de la présidente de la Chambre américaine des représentants Nancy Pelosi, Pékin a déployé une série de sanctions commerciales contre son voisin la semaine dernière. S’il est peu probable qu’une interdiction d’importation de certains fruits et poissons taïwanais devienne une source de tensions internationales, l’arrêt des exportations chinoises de sable vers l’île, ressource essentielle à la fabrication de semi-conducteurs, pourrait avoir des répercutions majeures dans le monde.

Comme le montrent les statistiques de la base de données Comtrade de l’ONU, les États-Unis sont le premier partenaire commercial de Taïwan, avec des échanges totaux chiffrés à plus de 105 milliards de dollars en 2021. Dans le détail, les importations américaines en provenance de l’île pèsent 62 % du total. La majorité concerne le secteur informatique et électronique, des entreprises comme Apple, Qualcomm et NVIDIA s’appuyant principalement sur les semi-conducteurs fabriqués par les fonderies taïwanaises.

Mais les États-Unis ne sont pas les seuls à dépendre du commerce avec Taïwan. Des pays comme le Japon et l’Allemagne sont aussi particulièrement dépendants de l’île pour faire tourner leur industrie. Les exportations taïwanaises représentent ainsi 34 % des 86 milliards de dollars d’échanges avec le Japon et 40 % des 21 milliards de dollars d’échanges avec la première économie européenne.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Les plus grandes compagnies de transport maritime

Quels sont les atouts de la France à l’export ? Même si l’Hexagone a enregistré son pire déficit commercial en 2021, ce n’est pas le cas de certains secteurs particulièrement dynamiques. En dehors des services, les chiffres récemment publiés par les douanes permettent d’avoir un aperçu des domaines industriels dans lesquels la France excelle à l’international.

Comme le montre notre graphique, l’aéronautique est le secteur qui rapporte le plus à l’économie tricolore, avec 19,7 milliards d’euros d’excédents commerciaux en 2021. En deuxième position, on retrouve la catégorie « chimie, parfums et cosmétiques », qui affiche un solde positif de 15,2 milliards d’euros. Autres spécialités françaises, les produits agricoles et agroalimentaires ont dégagé un excédent de 8,1 milliards. Le secteur est porté par les vins et spiritueux, dont les exportations ont battu tous les records en 2021, avec 15,5 milliards de chiffre d’affaires enregistrés (+11 % par rapport à 2019) et un excédent commercial de 14,2 milliards d’euros.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Les plus grandes compagnies de transport maritime

Alors que les États-Unis et l’Union européenne travaillent sur une stratégie de sécurité énergétique visant à trouver des alternatives pour l’approvisionnement de l’Europe au cas où la Russie fermerait le robinet du gaz, le Qatar a déclaré qu’il ne pourra pas à lui seul compenser les dizaines de milliards de mètres cubes qui viendraient à manquer. Si, dans le pire des scénarios, l’escalade des tensions en Ukraine débouche sur un conflit et que la Russie cesse d’exporter vers l’Europe, le continent est exposé à une crise énergétique en raison de sa dépendance vis-à-vis du gaz russe. Le pays fournit en effet plus de 45 % du gaz naturel utilisé dans l’Union européenne.

Les données de l’Agence de coopération des régulateurs de l’énergie montrent quels pays sont les plus menacés en cas d’arrêt des flux russes. Parmi les principales économies européennes, l’Allemagne importe environ la moitié de son gaz de Russie, tandis que la France ne s’approvisionnait qu’à hauteur de 24 %, selon les dernières données disponibles. C’est la Norvège qui est le premier fournisseur de l’Hexagone, avec 35 % des volumes de gaz. L’Italie est également parmi les pays les plus exposés à une crise énergétique, avec une dépendance de 46 % vis-à-vis du gaz russe.

Le Royaume-Uni est dans une position différente, puisqu’il tire la moitié de son approvisionnement en gaz de sources nationales et importe principalement de Norvège et du Qatar. L’Espagne ne figure pas non plus sur la liste des principaux clients de la Russie, les principaux partenaires commerciaux du pays étant l’Algérie et les États-Unis. Certains petits pays européens dépendent exclusivement du gaz russe, à savoir la Macédoine du Nord, la Bosnie-Herzégovine et la Moldavie. La dépendance est également supérieure à 90 % de l’approvisionnement en gaz en Finlande et en Lettonie, et à 89 % en Serbie.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Les plus grandes compagnies de transport maritime

En réaction à la crise en Ukraine, les puissances occidentales se sont déclarées prêtes à imposer des sanctions économiques massives à la Russie en cas d’escalade militaire. La proximité géographique allant de pair avec les liens économiques, ces sanctions pourraient coûter cher à l’Europe qui s’expose beaucoup plus que les États-Unis dans ce dossier. En effet, malgré l’imposition de sanctions européennes suite à l’annexion de la Crimée en 2014, la Russie demeure le cinquième partenaire économique de l’Union européenne (devant la Turquie et le Japon).

Mais bien que l’on parle souvent de la dépendance de l’Europe à l’égard de la Russie, notamment pour son gaz, l’inverse existe également. Vladimir Poutine a aussi beaucoup à perdre sur le plan économique en cas d’escalade du conflit. Comme le détaille notre graphique, l’Union européenne est de loin le premier partenaire commercial de Moscou. Les 27 pays européens ont représenté 38 % des exportations et 34 % des importations de la Russie sur la période 2019-2020, contre respectivement 23 % et 14 % pour la Chine, son deuxième partenaire.

Outre les pertes financières qu’engendrerait un arrêt des échanges avec l’UE, dont elle est le premier fournisseur d’hydrocarbures, la Russie dépend aussi de l’Europe pour importer certains produits stratégiques. C’est le cas par exemple des biens d’équipements industriels, principalement importés d’Allemagne ou d’Italie, et essentiels à la productivité de l’économie russe. « L’Union européenne est le premier fournisseur de la Russie » et ces produits représentent le « premier poste d’importation de la Russie », explique sur Europe 1 l’économiste Julien Vercueil. D’autres catégories, comme la chimie et la pharmacie, sont aussi des domaines dans lesquels la Russie est particulièrement dépendante de l’UE.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Les plus grandes compagnies de transport maritime

En 2000, la Chine n’était la première source d’importations que de quelques pays africains : le Soudan, la Gambie, le Bénin et Djibouti. À cette époque, la France occupait encore une position privilégiée sur le continent, en particulier dans les pays francophones et au Maghreb. Mais comme le met en avant notre infographie, vingt ans plus tard, la superpuissance asiatique s’est imposée comme le premier fournisseur de marchandises pour plus de 30 nations africaines. Dans le même temps, face à la concurrence chinoise, les parts de marché à l’exportation de la France sur le continent n’ont cessé de diminuer (passant de 11 % en moyenne en 2000 à moins de 6 % en 2017).

Les liens entre la Chine et l’Afrique se sont intensifiés de manière considérable au cours des deux dernières décennies. Comme le décrit Julia Faria, experte en recherche pour l’Angola, le Kenya et la Tanzanie chez Statista : « La valeur des exportations chinoises vers les pays africains a bondi de 5 milliards de dollars (en 2000) à plus de 110 milliards de nos jours. La jeune population d’Afrique, encouragée par développement du marché de la consommation sur le continent, a stimulé l’exportation des marchandises chinoises. »

Mais il ne s’agit pas que d’une voie à sens unique : « Les exportations africaines vers la Chine ont également augmenté, mais à un rythme plus lent. En 2019, la valeur totale des exportations vers la Chine a atteint près de 80 milliards de dollars. La demande chinoise croissante en matières premières a trouvé un fournisseur solide en Afrique, avec des exportations évaluées à environ 17,5 milliards de dollars en 2019. »

Bien au-delà d’une simple relation commerciale, la Chine est également depuis plusieurs années le premier investisseur étranger en Afrique. Le géant asiatique a été à l’origine de 25 % des financements d’infrastructures sur le continent en 2018, dans le cadre notamment de son projet des « nouvelles routes de la soie« .

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Les plus grandes compagnies de transport maritime

Comme le révèlent les données de l’OMC, les 27 États membres de l’UE sont (de loin) les pays qui ont conclu le plus d’accords commerciaux dans le monde. Si l’accord de libre-échange européen est comptabilisé comme un seul accord pour l’ensemble des pays membres, chaque accord conclu par l’UE avec d’autres partenaires – comme la Turquie, le Mexique ou l’Ukraine – est comptabilisé pour chacun des pays membres.

L’Union européenne compte à l’heure actuelle 45 accords commerciaux avec des pays ou d’autres zones de libre-échange, auxquels il faut ajouter son propre accord interne, ce qui porte le nombre total à 46. Les pays de l’UE ont, par exemple, des accords avec l’AELE (Association européenne de libre-échange, composée de l’Islande, du Liechtenstein, de la Norvège et de la Suisse) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (comprenant, entre autres, la Namibie, l’Afrique du Sud, la Tanzanie et le Botswana). Le nombre d’accords commerciaux en Europe est également alimenté par les micro-États européens (par exemple : Andorre, Saint-Marin), qui signent eux aussi leurs propres accords avec l’UE.

Après le Brexit, le Royaume-Uni dispose encore de 35 accords commerciaux à son actif, soit le chiffre le plus élevé après les pays de l’UE. Viennent ensuite l’Islande et la Suisse avec 32 accords, la Norvège avec 31, puis le Liechtenstein et le Chili avec 30 accords. Quant aux États-Unis, ils ne font actuellement partie que de 14 partenariats commerciaux, dont douze sont des accords bilatéraux principalement conclus avec des pays d’Amérique latine et du Moyen-Orient. Pour rappel, l’UE et les États-Unis ne sont toujours pas liés par un accord commercial, les négociations sur le traité de libre-échange transatlantique étant gelées depuis 2016. Comme le montre notre carte, les pays sans accords commerciaux, au nombre de quatre, se trouvent tous en Afrique, où la densité de ce type de traités est actuellement la plus faible au monde. Comme le montre notre carte, seul le Moyen-Orient présente un nombre aussi peu élevé de partenariats de libre-échange.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Les plus grandes compagnies de transport maritime

Après des décennies de croissance, le commerce international a rencontré plusieurs obstacles ces dernières années. Après un ralentissement du volume des échanges en 2019, dû en grande partie à la résurgence du protectionnisme économique dans certaines pays et aux tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine, la pandémie de Covid-19 a provoqué une baisse de 8 % du commerce de marchandises en 2020, tandis que les échanges de services se sont contractés de 21 %.

Si l’OMC table sur un rebond des échanges internationaux cette année avec le redémarrage de l’économie, il semblerait néanmoins que le commerce mondial ait déjà atteint son pic. Selon les données de la Banque mondiale, le poids des échanges internationaux dans l’économie mondiale (soit le volume des échanges exprimé en pourcentage du PIB) est globalement en stagnation depuis maintenant plus de dix ans. Après un ralentissement engendré par la crise financière mondiale en 2009, le commerce international n’a jamais retrouvé les taux de croissance qu’il connaissait entre 1990 et le début des années 2000.

Ayant rappelé à de nombreux acteurs économiques la vulnérabilité des chaînes d’approvisionnement mondialisées, la crise sanitaire planétaire que nous venons de vivre pourrait amener les entreprises à adopter une approche davantage relocalisée de la production et des flux logistiques.

De Tristan Gaudiaut pour Statista

https://www.echodumardi.com/tag/commerce-international/   1/1