4 juillet 2025 |

Ecrit par le 4 juillet 2025

La Mutualité Française en AG au centre des congrès du palais de papes

La Mut’– Mutualité Française PACA SSAM vient de tenir son assemblée générale au centre des congrès du palais des papes d’Avignon. Une centaine de délégués des principales mutuelles françaises, membres de la Fédération Nationale de la Mutualité Française (FNMF), étaient présents pour cet événement annuel non ouvert au public. Cette année, cette AG avait aura une signification particulière en raison du renouvellement d’un tiers des administrateurs de la Mut’, cette entreprise de l’Economie sociale et solidaire (ESS).

Plus de 40 ans de présence en Avignon
La Mut’ est un acteur de l’accès aux soins et de prévention, qui développe à Avignon des Services de soins et d’accompagnement mutualistes (SSAM), pour permettre au plus grand nombre d’en bénéficier.
« Cela fait respectivement plus de 40 et de 30 ans que nous sommes présents grâce à notre réseau Ecouter Voir (optique et audition), pour travailler à la prévention que ce soit sur les troubles auditifs ou visuels, tels que la presbyacousie et la basse vision, rappelle Lionel Le Guen, président de la Mut’. Plus de 30 ans aussi que nous accompagnons les personnes souffrant de problèmes dentaires dans notre centre de santé dentaire dédié. Au fil des années, nous avons construit une véritable relation de proximité avec nos clients et patients. Ce sont des Avignonnais de plusieurs générations qui aiment leurs racines et sont impliqués dans leur ville. La rénovation récente de notre magasin d’optique Ecouter Voir rue Viala et de notre centre d’audioprothèses Ecouter Voir rue Saint-Charles nous a permis de développer tout un concept, qui accompagne véritablement les clients dans leur démarche de prise en charge de la presbyacousie et de soins de la vue, et notamment de la basse vision. »

Lionel Le Guen, président de la Mut’. Crédit : DR/Mut’/Facebook

« Permettre à chacun d’accéder à des soins de qualité à un prix juste. »

Lionel Le Guen, président de la Mut’

Avec le soutien du Conseil départemental de Vaucluse
« Nous avons également mis en place le dispositif de la ‘Halte Musicale’, à destination des aidants et des aidés de 60 ans et plus sur l’ensemble du département de Vaucluse, rajoute le président de la Mut’. Elle a pour objectif d’offrir un moment de convivialité, tout en repérant les signes de fragilité dans la relation aidant-aidé par un court accompagnement psychosocial, afin de les orienter vers d’autres ressources présentes sur le territoire (plateforme d’aide aux aidants, conseil départemental…). Enfin, notre ‘Technicothèque’ fonctionne depuis 2017, avec le soutien du Conseil départemental de Vaucluse. Ses missions consistent à accompagner dans leur maintien au domicile les personnes en perte d’autonomie, grâce à des ergothérapeutes et des travailleurs sociaux. »
Et Lionel Le Guen de conclure : « La Mut’ repose sur des valeurs de solidarité et d’inclusion, avec un objectif clair : permettre à chacun d’accéder à des soins de qualité à un prix juste. C’est grâce à l’engagement quotidien de nos équipes que nous pouvons relever ce défi et continuer à innover pour mieux accompagner nos usagers. »

L.G.

La Mut’
Présente sur les six départements de la région Sud Provence-Alpes-Côte-d’Azur, la Mut’ propose plus de 110 services de soins et d’accompagnement mutualistes. Cette union de professionnels engagés intervient ainsi dans les domaines de l’optique, audition, dentaire, petite enfance, dépendance et handicap, Samu Social de jour, santé visuelle, EHPAD, services à la personne, aide à domicile, téléassistance et service de soins infirmiers…


La Mutualité Française en AG au centre des congrès du palais de papes

Pour la dernière plénière avant l’été, les élus de l’exécutif de Vaucluse ont eu droit à un long examen de l’état des finances de Vaucluse par le sénateur LR Jean-Baptiste Blanc. Plus de 600 pages de chiffres, camemberts, pourcentages entre recettes, dépenses, reports et maintien de l’investissement. Avec au menu : compte financier unique, budget supplémentaire, et ajustement des aides sociales comme plat de résistance.

« Les recettes restent stables avec 695M€, malgré la baisse de la DMTO (Droits de mutation à titre onéreux), la taxe versée lors des transactions immobilières et la ponction de l’Etat sur une partie de la TVA » a précisé l’élu des finances. Les frais de personnel (2 354 agents au Conseil départemental) augmentent mécaniquement de +1,4% (à 145,8M€) en raison du GVT (Glissement vieillesse technicité), de l’impact de la revalorisation du point d’indice et du SMIC. L’aide sociale fait un bond de +9,4% (à 240M€) pour prendre en charge la protection de l’enfance, de l’aide à l’autonomie des personnes âgées et des personnes handicapées.

Un hélicoptère pour pompiers de Vaucluse
Avec la canicule qui se profile, le département reste le plus gros contributeur du financement des pompiers du SDIS (Service d’incendie et de secours) +3,3% (à 37,7M€) avec notamment la location d’un hélicoptère-bombardier d’eau pendant l’été. La sécurisation de la voirie est également une priorité du département (44,3M€) pour la déviation d’Orange, le carrefour de Bonpas, l’aménagement d’un giratoire à Vedène, la déviation Pertuis-Cadenet, mais aussi l’accès à la future maison d’arrêt d’Entraigues-sur-la-Sorgue.
Les opérations concernant les collèges mobilisent 12,7M€, dont la restructuration du collège de Bédarrides (3,1M€), la réhabilitation totale de celui de Vedène (5,2M€), sans oublier 5M€ pour la mise à disposition de tablettes numériques pour les élèves.

« Les investissements ne faiblissent pas. »

Jean-Baptiste Blanc, rapporteur du budget

Autres subventions pour la construction du Pôle de recherche et de conservation du patrimoine, Memento (20,7M€) qui abritera notamment les Archives départementales qui viennent de quitter le Palais des Papes et vont bientôt emménager à Agroparc. Autres investissements pour la nouvelle Maison départementale des personnes handicapées, la restructuration du pôle social d’Avignon (1,7M€), mais aussi la reconstruction de l’EHPAD de Cavaillon-Lauris (350 000€).
« Malgré la crise sanitaire des années 2020-21, la guerre en Ukraine et au Moyen-Orient, les incertitudes de la situation internationale, la flambée des prix de l’énergie, le Vaucluse gère au plus près des intérêts des Vauclusiens » martèle, comme chaque année, Jean-Baptiste Blanc qui rappelle que les investissements ne faiblissent pas. Ils se poursuivent et même ils augmentent de 131,6M€ à 135,9M€ pour développer l’économie du département et créer des richesses. »

Le Vaucluse, 5e roue du carrosse ?
Pour sa part, Anthony Zilio, le maire de Bollène a tout de même évoqué « La précarité d’une partie de la population face aux factures de gaz, d’électricité, d’eau, à la fiscalité, au surendettement, aux risques d’expulsion ».
De son côté, Hervé de Lépineau, le député RN a regretté que « Le Vaucluse soit la cinquième roue du carrosse. Le cinquième département sur les six que compte la Région Sud malgré ses atouts, carrefour est-ouest du pourtour méditerranéen et nord-sud avec la Vallée du Rhône, TGV, aéroport. » Il a demandé à la présidente Dominique Santoni de faire jouer ses bonnes relations avec le président Muselier « pour qu’il soutienne davantage le Vaucluse, qu’on se sente davantage considéré face aux politiques nationales dévastatrices ». Elle lui a répondu qu’elle continue à investir dans le département, d’être aux côtés de la population avec des subventions sociales conséquentes et a insisté « Non, le Vaucluse n’est pas la cinquième roue du carrosse de Provence-Alpes-Côte d’Azur ». Quant à l’élue PS Sophie Rigault elle a regretté que « L’Etat fasse constamment les poches des vauclusiens ».
Les dépenses réelles du département s’affichent à un peu plus de 769M€. « La dette par habitant est maîtrisée » a conclu Jean-Baptiste Blanc.


La Mutualité Française en AG au centre des congrès du palais de papes

Avec deux étapes, l’une arrivant au Ventoux, l’autre partant le lendemain de Bollène, le Vaucluse fait son grand retour dans la grande boucle. Présentation de l’événement par Christian Prudhomme, le directeur de l’épreuve.

Pour la 11e fois de son histoire (voir encadré ci-dessous), le Tour arrivera au Mont-Ventoux le mardi 22 juillet et pour la première fois, il repartira de Bollène le lendemain mercredi. « L’épopée, l’histoire d’amour entre le Tour de France et le Géant de Provence a débuté, il y a pile 74 ans, jour pour jour, le 22 juillet 1951 avec la victoire de Lucien Lazaridès via Malaucène et le versant Nord » précise Christian Prudhomme, le directeur de l’épreuve sportive classée dans le Top 3 mondial avec 190 pays qui relaient cet évènement. Cette 16e étape de 171,5Km verra la caravane quitter Montpellier après 10h, arriver dans le Gard vers 11h, passer devant la Réglisserie, puis par Bourdic, Uzès et Roquemaure. Les coureurs franchiront le Rhône pour arriver en Vaucluse vers 13h par Orange puis Châteauneuf-du-Pape, Courthézon, Aubignan, Bédoin, Le Chalet Reynayd, Le Col des Tempêtes (1829 mètres d’altitude), dernière mise en jambes avant les 1910 m du Ventoux.

« Un hommage aux sportifs, aux paysages, au patrimoine »

Christian Prudhomme, directeur du tour de France

Christian Prudhomme, directeur du tour de France, avec les élus de Vaucluse.

19e ascension depuis 1951
Avec l’édition 2025 du Tour de France, ce sera la 19e fois (en comptant la double ascension de 2021) que les coureurs partiront à l’assaut du Ventoux et la 11e fois qu’il sera un site d’arrivée. Jusqu’à ce jour, le Ventoux a donc été gravi à 18 reprises par Malaucène au nord (en 1951 et 1972), par Sault à l’est (en 1974 et 2021), par Bédoin au sud (en 1952, 1955, 1958, 1965, 1967, 1970, 1987, 1994, 2000, 2002, 2009, 2013, 2016 et 2021).

« C’est un hommage aux sportifs, aux paysages, au patrimoine » ajoute le directeur du Tour. Une expo sur ‘Les Géants’ avec des photos en noir et blanc retrace cette aventure au sommet du Ventoux. En 1952, c’est Robic qui l’a emporté, en 55 Louison Bobet, en 58 Charly Gaul et en 1965 le populaire ‘Poupou’. En 1976, drame avec le britannique Tom Simpson qui n’a survécu ni à la canicule ni au dopage. Suivront ensuite comme vainqueurs Merckx (1970), Thèvenet (1972). Au XXe siècle, Pantani (2000), Virenque (2002), Contador (2009). On se souvient aussi en 2016 de Christopher Froome qui parcourt à pied les derniers mètres, son vélo ayant été accidenté. Enfin en 2021, double dose d’ascension de Ventoux, remportée par Wout Van Aert qui sera là dans un peu plus d’un mois sur les routes de Vaucluse avec les autres champions, évidemment Pogacar, Vingegaard, Evenepoel, Roglič, mais aussi les français Martinez, Gaudu, Vauquelin, Démare et le petit-fils de Raymond Poulidor, Mathieu Van der Pöel même s’il est de nationalité néerlandaise par son papa.

« Le Vaucluse est le lieu des grands rendez-vous sportifs. »

Dominique Santoni, présidente du Conseil départemental

A propos de ce Tour 2025, la présidente du Conseil départemental, Dominique Santoni, l’a martelé avec vigueur : « Décidément, le Vaucluse est le lieu des grands rendez-vous sportifs. En 2024, passage de la Flamme Olympique et deux champions de Sarrians vainqueurs de la Coupe du Monde de BMX. Et en 2025, deux étapes XXL de La Grande Boucle chez nous. Le Tour de France c’est une vitrine planétaire, le monde entier nous regarde, envie nos paysages, notre environnement, notre patrimoine. Le Conseil Départemental gère 2 000km d’itinéraires balisés, nous avons 160km de véloroutes. Mais le Tour incite aussi Madame et Monsieur Tout le monde à faire du vélo, même s’ils ne sont pas champions. A chacun son rythme. C’est une locomotive qui nous pousse à nous dépasser. »

Une première pour Bollène
Le maire de Bollène, Anthony Zilio, de son côté se félicite que pour la première fois depuis qu’existe le Tour (1903), sa ville de 15 000 habitants soit au départ de la 17e étape, avec 160,5 km jusqu’à Valence en passant par Suze-la-Rousse, Grignan et Dieulefit.

Christian Prudhomme précise « Comme le disait l’ancien champion auvergnat Raphaël Geminiani, mort à 99 ans l’été dernier, le Ventoux, ce n’est pas un col comme les autres. Il est d’une force, d’une beauté, d’une puissance folle. On le voit de loin. Certains coureurs, même en ont peur, ils se demandent s’ils vont arriver à l’atteindre. »
Il a aussi tenu à rendre également hommage aux gendarmes et aux pompiers qui sécurisent le parcours, surveillent le public pour qu’il ne mette pas en danger les coureurs en plein effort, sous un soleil de plomb, parfois avec de fortes rafales de mistral. « J’ai des sueurs froides quand je me remémore l’édition de 2009 : 9 véhicules sont arrivés en sens inverse des coureurs au Col des Abeilles, heureusement les pompiers les ont stoppés net, grâce à eux on a évité le pire ».

Enfin certains ont demandé à Christian Prudhomme si bientôt le Tour de France féminin pourrait lui aussi passer en Vaucluse. Il a promis d’en parler à son homologue chez les dames, Marion Rousse. Il est vrai qu’avec Dominique Santoni, une femme à la tête de l’exécutif vauclusien, une autre, Christelle Jablonski-Castanier à la vice-présidence mais aussi une française Pauline Ferrand-Prévot, à la fois championne du monde sur route et championne olympique de cross-country l’an dernier, le message devrait arriver rapidement aux oreilles de la directrice du Tour féminin…

Andrée.Brunetti

Crédit : DR/CD 84

La Mutualité Française en AG au centre des congrès du palais de papes

Premier giratoire ouvert à la circulation, sur la RD 975, route de Camaret-sur-Aigues

La construction de la déviation d’Orange, dont la maîtrise d’ouvrage est assurée par le Département de Vaucluse, avance. Conçue pour améliorer les conditions de transit pour les usagers de la RD 907 (ex-RN 7) et la desserte de l’agglomération, tout en délestant le centre-ville, notamment des nombreux camions qui la traversent, elle vient de livrer à la circulation, le nouveau carrefour giratoire situé sur la RD 975, Route de Camaret-sur-Aigues.

Pour mémoire, les travaux ont débuté au cours du second semestre 2022 et s’échelonneront jusqu’en 2027. L’opération globale s’élève à 50 M€ dont 5 M€ au titre d’anciens financements et 45 M€ issus du Contrat de Plan État / Région 2015-2020 et pour lequel le Département de Vaucluse participe à hauteur de 42%. Le partenariat financier sur cette opération associe l’État, la Région SUD, la Communauté de Communes du Pays d’Orange en Provence, la Ville d’Orange et le Département de Vaucluse.

Copyright Conseil départemental 84 communication

1re mise en service
La mise en service du carrefour giratoire va permettre de reporter le trafic actuel de la RD 975 plus au Nord et ainsi rendre possible la réalisation d’un ouvrage hydraulique -de juin à octobre- sur le cours d’eau la Mayre de Cagnan.

Dans le détail
Le nouveau carrefour giratoire à trois branches -Sud, Est, Ouest- est situé à l’extrémité Nord de la déviation d’Orange. Il relie cette future voie à la RD 975, Route de Camaret-sur-Aigues. D’un rayon extérieur de 33,5 mètres et d’une circonférence de 210 mètres, il a fallu quatre mois pour l’aménager. C’est le groupement des entreprises 4M Provence Route, Colas France SRMV, SRV Bas Montel, Braja et Agilis qui en a été chargé par le Département.

Pas totalement fini
La couche de roulement définitive de la route sera mise en œuvre fin juillet pour permettre à Enedis de déplacer, d’ici-là, deux de ses supports mais l’ouverture aux usagers est effective depuis le 26 mai sur un revêtement temporaire composé de grave bitume.

Plan de la déviation d’Orange Copyright Conseil départemental 84 communication

Le point sur le chantier de la déviation
Le projet se découpe en deux sections : La section 1, longue de 1,2 km, entre le carrefour giratoire du Coudoulet (RD 907) et le carrefour giratoire des Crémades. Les travaux de terrassement et d’assainissement pluvial de la nouvelle route à 2×2 voies viennent de démarrer pour une durée prévisionnelle de 14 mois. Ils comprennent également la construction d’un ouvrage hydraulique sur le cours d’eau de la Meyne.

Le franchissement de la route de Jonquières
L’ouvrage de franchissement de la route de Jonquières et de ses rampes d’accès est en cours de construction depuis décembre 2024 et s’achèvera en septembre. La mise en service prévisionnelle de la section 1 est prévue courant 2027. La section 2, d’une longueur de 1,9 km, entre le carrefour giratoire des Crémades et le carrefour giratoire de la RD 975 (route de Camaret-sur-Aigues). La construction de l’ouvrage de franchissement de la voie ferrée est terminée.

Actuellement
Les travaux concernent actuellement les terrassements et l’assainissement pluvial de la nouvelle route bidirectionnelle à 2 voies ; La construction de l’ouvrage de rétablissement du chemin de Nogaret et dont la mise en service est programmée fin septembre ; L’aménagement de deux nouveaux carrefours giratoires : Le carrefour giratoire des Crémades : travaux de terrassement en cours, la mise en service complète de l’anneau du carrefour est prévue début juillet ; Le carrefour giratoire de la RD 975 (route de Camaret-sur-Aigues) est donc ouvert aux usagers en ce mois de mai. La mise en service prévisionnelle de cette section est prévue au cours du 1er semestre 2026.


La Mutualité Française en AG au centre des congrès du palais de papes

Le Conseil départemental de Vaucluse se dote d’une nouvelle identité visuelle. Pour cela, les services du Département ont réalisé un maximum de choses en interne afin de minimiser les coûts de changement de l’ancien logo qui datait de 2001.

Cela faisait quasiment près d’un quart de siècle que le Département de Vaucluse affichait la même identité graphique. Autant dire une éternité, tout particulièrement pour une collectivité. L’ancien logo, avec un ‘V’ jaune et bleu datait de 2001. L’institution vauclusienne s’appelait alors encore ‘Conseil Général’. Elle était présidée par le socialiste Claude Haut qui venait de succéder au RPR Jacques Bérard. A cette époque, on venait d’inaugurer la gare TGV d’Avignon en présence de Jacques Chirac et la LEO était à peu près aussi peu avancée qu’aujourd’hui. Le futur ‘tricheur’ Lance Amstrong remportait sa 3e victoire au Tour de France, les Etats-Unis étaient foudroyées par les attaques du 11 septembre et c’était l’année de sortie du premier film de la série Harry Potter…

« Le Vaucluse change. »

Dominique Santoni, présidente du Conseil départemental de Vaucluse

« La précédente identité visuelle, et le logo qui en découlent, ont naturellement vieilli et ne reflètent plus le dynamisme d’une collectivité qui se modernise et d’un territoire qui se transforme », explique le service communication du Conseil départemental de Vaucluse. Moins indulgente, Dominique Santoni, sa présidente, compare, au mieux, l’ancien logo à une fontaine, au pire, à une ‘mouette’.
« Pourquoi une nouvelle identité, explique-t-elle. Parce que je crois que le Vaucluse change. Qu’il se modernise et qu’il avance. C’est un ’V’ de Vaucluse qui dit autre chose que l’envol. Il évoque la vitalité mais aussi notre vision, nos valeurs… Cette nouvelle identité visuelle illustre véritablement ce que l’on est aujourd’hui. Elle nous rend plus lisibles et plus impactant. »

En haut, le nouveau logo. En bas, l’ancien logo datant de 2001.

Un investissement pour l’attractivité du territoire
« Au fil du temps, l’ancienne identité visuelle avait fait l’objet de très nombreuses déclinaisons ou interprétations qui n’assuraient plus la cohérence indispensable en matière de communication, complètent les services du Département. La nouvelle identité visuelle va également permettre d’harmoniser l’ensemble des supports. Elle assurera une lisibilité maximale de l’action du Département et donnera une nouvelle image du Vaucluse. »
« C’est un projet qui a été impulsé par les services du Département », confirme Dominique Santoni pour qui cette initiative constitue également « un investissement pour l’attractivité du Vaucluse ».

Maîtriser les coûts de l’opération
Cependant, à l’heure où les collectivités locales surveillent au plus près leur niveau de dépense, le Département de Vaucluse s’est engagé dans ce renouvellement avec la ferme volonté d’en maîtriser les coûts. Ainsi, un maximum de choses a été réalisé en interne.
Par exemple, l’habillage des véhicules est réalisé par les agents du Conseil départemental. Le Département s’acquittera donc seulement de la fabrication des adhésifs, ce qui divise le coût de l’opération par 5. Dans le même temps, les ‘goodies’ (objets promotionnels) ont été écoulés afin d’éviter tout gaspillages liés à la mise en place de la nouvelle charte graphique.
« L’un des impératifs étant de minimiser le coût, la mise en place de la nouvelle identité visuelle sera appliquée selon plusieurs principes simples : ne pas gaspiller, dématérialiser et réaliser en interne tout ce qui peut l’être », insiste la communication du Département.

La nouvelle identité visuelle du Département s’appuie sur une palette de 2 couleurs principales complétée par 5 couleurs complémentaires.

Changement d’identité visuelle : mode d’emplois
Basée sur un vert évoquant les massifs forestiers du département et un ocre rappelant les Ocres de Vaucluse, la nouvelle identité sera déclinée sur tous les supports de communication de la collectivité. Véhicules, papiers en-tête, façade des sites du département, site internet et outils numériques ou bien encore le magazine du Département qui sort ces jours-ci à l’occasion de l’été 2025.
Pour changer la signalétique de ses quelque 130 bâtiments (collèges, EDES, agences et centres routiers, services…) le Département fait le choix de conserver au maximum les supports existants (panneaux dibond, totems), sur lesquels seront appliqués de nouveaux films adhésifs haute résistance. Les seuls supports à remplacer sont ceux qui sont aujourd’hui endommagés.

Par ailleurs, le Vaucluse compte 68 panneaux routiers marquant l’entrée ou la sortie de son territoire et respectant une norme nationale. Au lieu de tous les remplacer, le Département a choisi de procéder à la pose, sur la zone personnalisable, d’un adhésif réfléchissant.
Même volonté d’économie concernant les vêtements de travail des agents : aucune commande exceptionnelle n’a été passée, le nouveau logo s’appliquant uniquement aux renouvellements programmés.
Enfin, le Conseil départemental de Vaucluse profite de ce changement d’identité visuelle pour approfondir sa politique de dématérialisation. Des trames portant le nouveau logo ont été intégrées aux logiciels de gestion des courriers, aujourd’hui numériques à quasiment 100%, ce qui réduit de manière drastique la commande de papier à en-tête.


La Mutualité Française en AG au centre des congrès du palais de papes

 « En janvier, nous avons voté notre budget 2025, un budget contraint mais responsable, a expliqué en préambule Dominique Santoni, présidente du Conseil départemental de Vaucluse lors de la séance plénière qui vient de se tenir à Avignon dans l’hémicycle vauclusien. Nous avons voté 13M€ d’économies imposées par l’Etat. Dans le même temps, nos recettes de DMTO (Droits de mutation à titre onéreux) ont fondu passant de 167M€ en 2022 à 106M€ l’an dernier, une perte de ressources de 61M€ en 2 ans (soit un retour aux chiffres avant Covid). Face à des départements exsangues, l’Etat a imaginé un mécanisme ‘temporaire’ pour permettre aux collectivités locales de retrouver un peu d’oxygène : relever le taux de ces DMTO de +0,5 point (de 4,5% à 5%), sauf pour les primo-accédants » (voir la délibération ici). Ce qui représente quand même 5M€ par an pour les collectivités locales. 

© Département de Vaucluse / Présentation budget primitif 2024

Economiser 39M€ d’ici 2028

La présidente d’ajouter « Je ne vous cache pas que je trouve la façon de faire de l’Etat cavalière et inélégante. Comme femme de droite et par conviction, je suis contre les hausses d’impôts et de taxes. Mais en tant que présidente, il est de ma responsabilité de vous proposer cette solution. D’ici la fin du mandat en 2028, nous devrons économiser 39M€ et le Vaucluse a besoin de ces 12,5M€ pour pérenniser l’aide aux communes, accélérer les travaux du collège Roumanille et faire réaliser des études pour sécuriser le site de Fontaine-de-Vaucluse qui menace de s’effondrer. Mais au-delà de ces projets, il y a aussi l’ASE (Aide sociale à l’enfance), ses besoins sont croissants, le nombre d’enfants (1 940 recensés), de plus en plus grand et il en va là aussi de notre responsabilité.

Augmentation des ‘frais de notaire’ mais maintien des subventions culturelles

Néanmoins, je maintiendrai les subventions allouées à la culture ». Soit 1,82M€ au titre du volet 1 et 256 385€ au titre du volet 2. C’est à dire par exemple, parmi les 70 structures concernées, 620 000€ pour l’Orchestre National Avignon Provence, 57 500€ pour le Théâtre du Chêne Noir, 39 500€ pour Le Chien qui Fume, 140 000€ pour l’Opéra Grand Avignon, 627 400€ pour le Festival d’Avignon, 35 000€ pour les Musicales du Luberon, 30 000€ pour le Culture Lub de Cucuron et 10 000€ pour le Tremplin Jazz d’Avignon.



Pour le RN, le député de Carpentras Hervé de Lépineau dénonce « des prélèvements faits aux dépens d’un département qui souffre déjà, qui sera encore plus pauvre. C’est une solution ‘bâtarde’, vous allez faire les poches des Vauclusiens, trop c’est trop, on votera contre ». De l’autre côté de l’échiquier politique Jean-François Lovisolo précise « Le consentement à l’impôt a des limites. Même si vous mettez en avant de bonnes raisons, nous avons le couteau sous la gorge ».
Finalement la délibération sera adoptée malgré le vote contre des 6 conseillers départementaux RN et du binôme Lanthelme-Zilio.

Manifestation de la CGT

Pendant la séance, une manifestation avait lieu sous les fenêtres du Conseil Départemental à l’appel du syndicat la CGT des personnels de Vaucluse. « Le travail s’intensifie, nos conditions de travail se dégradent, les effectifs sont insuffisants, on a de plus en plus recours à des personnels précaires, à de la sous-traitance. On constate une forme de harcèlement, une absence de dialogue social, un manque de reconnaissance et les agents sont victimes de risques psycho-sociaux » explique un des manifestants.
A propos de ce rassemblement de la CGT, la présidente précise : « Le dialogue existe bel et bien au sein du département avec la DRH (Direction des relations humaines) qui gère au cas par cas. Une quarantaine de grévistes sur 2 362 agents, ce n’est pas la majorité du personnel. Et je vous rappelle que nous avons voté 1,7M€ pour les oubliés du Ségur de la Santé au lendemain du Covid à l’attention de tous les personnels de la catégorie C en lien avec les vauclusiens impactés par la crise sanitaire, ce qui est quand même une forme de reconnaissance de leur travail ».

Un appel à une manifestation inter-syndicale et unitaire a été lancé pour le 3 avril à Avignon ©Andrée Brunetti / L’Echo du Mardi

La Mutualité Française en AG au centre des congrès du palais de papes

Couronné du Grand prix du jury, de celui des abonnés de Canal+ ainsi que celui de la région Auvergne-Rhône-Alpes, la comédie de Johann Dionnet a été notamment soutenue par le Conseil départemental de Vaucluse.

Avignon’, le long métrage réalisé par Johann Dionnet et produit par Nolita vient de remporter le Grand Prix du jury de l’édition 2025 du festival de comédie de l’Alpe d’Huez. Ce film réunissant notamment Baptiste Lecaplain, Elisa Erka et Alison Wheeler raconte l’histoire de Stéphane et de sa troupe débarquent au Festival d’Avignon pour jouer ‘Ma sœur s’incruste’, une pièce de boulevard.
Il y croise Fanny, une comédienne montante qui joue dans un classique de Victor Hugo, et tombe sous son charme. Sur un malentendu, elle l’imagine être l’interprète de Rodrigue, le rôle principal du prestigieux ‘Cid’ de Corneille. Pour la séduire, Stéphane s’enfonce dans un mensonge qu’il va devoir faire durer le temps du festival…mais qui va très vite le dépasser.
Egalement prix coup de cœur des Alpes de la région Auvergne-Rhône-Alpes et prix des abonnés Canal+ du meilleur film, ‘Avignon’, dont le scénario a été écrit par Johann Dionnet et Benoit Graffin, sortira en salle en mai 2025.

Le réalisateur Johann Dionnet avec ses trois prix reçus lors de l’édition 2025 du festival de comédie de l’Alpe d’Huez. Crédit : Nolita/DR/Facebook

Le cinéma : 7,28M€ de retombées économiques en 2023 en Vaucluse
L’ensemble de ces prix rappellent l’importance du cinéma pour le Vaucluse qui a notamment enregistré en 2023 environ 7,28M€ de retombées économiques dans le département grâce au travail de la Commission du film Luberon-Vaucluse.

Tout récemment, c’est le Conseil départemental de Vaucluse qui a attribué ses premières aides pour des tournages et des productions réalisées dans le département. Ces soutiens, d’un montant total de 200 000€, s’inscrivent dans son fonds de soutien au cinéma et à l’image animée qui vise à développer la filière sur son territoire. Parmi les bénéficiaires justement, le film Avignon, dont le tournage a presque intégralement eu lieu dans la cité papes, qui s’est vu octroyé une aide de 20 000€.


La Mutualité Française en AG au centre des congrès du palais de papes

Lors du dernier Conseil municipal, Ville d’Avignon a dénoncé le bail emphytéotique qui liait l’exploitation du Parc des expositions à Avignon Tourisme, rompant la promesse qui s’étendait jusqu’en 2041. L’utilisation du lieu pourrait cesser le 31 décembre 2024.

Dans le détail
Le parc des expositions, géré par Avignon Tourisme, émanation (Société Publique Locale) de la Ville d’Avignon, accueille chaque année une trentaine de manifestations et événements. Le hic ? « Le caractère structurellement déficitaire de la gestion de cet équipement.» Pour faire clair ? Le modèle économique du lieu n’est pas au rendez-vous et son exploitation coûte.

Dommage,
car l’ambition est de faire du lieu, idéalement situé, un phare qui en plus d’être beau et utile, pourrait rapporter. Car la Ville est propriétaire de l’ensemble du parc à hauteur de 54 821m2 jouxtant deux zones respectivement de plus de 68 000m2 et 65 000m2, appartenant à la Région Sud et relevant en partie du domaine public aéroportuaire, dévolus à l’exploitation de hangars pour le parc des expos ainsi qu’à des parkings.

L’ambition ?
Plus que la réhabilitation et l’exploitation du parc des expos, il s’agit là d’appréhender une vision renouvelée et ambitieuse de cet espace de plus de 18 hectares idéalement situé «Une entrée de ville, un marqueur de l’agglomération d’Avignon (…/…), un élément essentiel du pôle technologique d’Agroparc qui concourt à l’attractivité économique du territoire.» est-il précisé dans le descriptif du point N°10 à l’ordre du jour de la séance du 18 juillet 2024.

Protocole de coopération
La Région Sud, la Caisse des dépôts, le Conseil départemental, Le Grand Avignon, la CCI de Vaucluse et la Ville –dont Citadis et Avignon Tourisme- font alliance pour ce projet où chacun évoque : une optimisation du foncier, le maintien de la vocation économique du site. La Ville précise prévoir la gestion intermédiaire du site, ainsi que la préservation des usages actuels permettant une exploitation à minima de l’équipement.

A l’étude ?
Les scénarii de modèles économiques et juridiques ; un schéma de développement économique et urbain à l’échelle de la ville et de l’agglo ; L’optimisation du foncier ; L’évolution du site ; Faisabilité et équilibre financier ; Les pistes de réversibilité, transformations, modalités de gestion, développement du foncier pour la partie non bâtie et attenante ; le diagnostic économique, les cibles des usages…

La date
La Ville d’Avignon souhaite la liquidation de la SCI (Société civile immobilière) du parc des expositions et la résiliation du Bail emphytéotique administratif (BEA) et de la convention d’exploitation non détachable une prise d’effet pour la résiliation anticipée au 31 décembre 2024.

Voir ci-dessous les votes et les débats de la délibération n°10 lors du conseil municipal du jeudi 18 juillet 2024


La Mutualité Française en AG au centre des congrès du palais de papes

Avignon université vient d’inaugurer une nouvelle chaire universitaire. Il s’agit de GeEAUde, une structure unique en France dédiée aux eaux souterraines. Avec le changement climatique, mieux connaître ces ressources constituant la quasi-totalité de nos réserves d’eau douce devient un enjeu indispensable. Encore plus en Vaucluse où cet approvisionnement provient presque exclusivement des eaux souterraines. Objectif : se doter d’outils permettant notamment aux décideurs politiques de mieux gérer cette ressource vitale.

Avec GeEAUde, l’université d’Avignon dispose donc désormais d’une 4e chaire partenariale après celles consacrées à l’IA (étudier l’humain au travers des technologies du langage), la Chimie verte & durable du végétal (labellisée Unesco) et les Gif (Géodata immobilier foncier).
Consacrée aux eaux souterraines, ce nouvel outil unique en France regroupant le monde universitaire et des partenaires socio-économique intervient sur la « Dynamique des ressources en eau souterraine et interactions avec les écosystèmes associés ».
En clair, « il s’agit de savoir ce qu’il y a sous nos pieds », résume Carole De Souza, directrice de l’Institut Agrosciences, environnement et santé d’Avignon université à Agroparc.

« L’eau souterraine, c’est un trésor invisible. »

Konstantinos Chalikakis, porteur de la chaire GeEAUde

L’enjeu est de taille puisque les eaux souterraines représentent près de 99% des réserves d’eau douce liquide de la planète. Actuellement, elles fournissent 25% de toute l’eau douce utilisée par les êtres humains en moyenne dans le monde. En France, elles représentent 53% de l’utilisation totale en eau potable, agriculture et industrie. Et en Vaucluse, les eaux souterraines constituent 96% des sources d’approvisionnement dans le département en matière d’eau potable.

En Vaucluse, 96% des ressources utilisées pour la consommation, l’industrie et l’agriculture proviennent des eaux souterraines.©DR

Un enjeu vital pour notre avenir
« L’eau souterraine, c’est un trésor invisible, explique Konstantinos Chalikakis, enseignant chercheur au sein d’Avignon université et porteur de la chaire GeEAUde. Mais parce qu’on ne la voit pas, on pense parfois qu’elle n’existe pas. Cette méconnaissance, c’est la raison principale pour laquelle cette ressource est souvent mal gérée. »
Présentant l’avantage d’être mieux protégées que les eaux de surface comme les rivières et les lacs, elles constituent pourtant une ressource stratégique pour l’alimentation en eau potable et le maintien des écosystèmes.
« Toutefois, les eaux souterraines, ainsi que les bénéfices directs et indirects qu’elles procurent, passent trop souvent inaperçus ou sont ignorés. Ces ressources naturelles, essentielles pour l’homme et les écosystèmes, restent mal comprises, sous-évaluées, et surexploitées. Cette situation critique s’accentue en contexte méditerranéen », insiste Konstantinos Chalikakis.

Le porteur de la chaire GeEAUde Konstantinos Chalikakis dit ‘Kostas’, également enseignant chercheur au sein d’Avignon université, directeur adjoint de l’UMR-EMMAH (Unité mixte de recherche-Environnement méditerranéen et modélisation des agrohydrosystèmes), directeur du laboratoire d’hydrogéologie et responsable équipe hydro.©DR

Les objectifs de cette chaire universitaire unique en France
L’objectif de la nouvelle chaire est « de développer, tester et promouvoir des outils et des approches globales pour caractériser et modéliser les ressources en eau souterraine, ainsi que proposer des stratégies de gestion durable adaptées au contexte méditerranéen dans le cadre des changements globaux. »
Pour cela, outre Avignon université, GeEAUde s’appuie sur deux autres membres fondateurs de premier plan : le département Aqua de l’Inrae (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement), organisme de recherche leader mondial dans son domaine, et l’IFP Energies nouvelles, autre acteur mondial majeur dans la recherche de l’énergie et de l’environnement.
Le but étant favoriser la transmission des connaissances et le partage de la collecte des données en fédérant chercheurs, décideurs, politiques, gestionnaires industriels et utilisateurs de l’eau afin de développer des outils d’aide à la décision ainsi que de gestion durable et équitable des ressources en eau souterraine.

De nombreux partenaires locaux
Conscient de l’importance de la démarche, plusieurs acteurs locaux ont, eux aussi, fait le choix de rejoindre GeEAUde comme le Conseil départementale de Vaucluse, la Communauté d’agglomération du Grand Avignon, le syndicat des eaux Rhône-Ventoux, lele Syndicat mixte du bassin des Sorgues ainsi que les groupes nationaux Suez et Veolia.

Les membres partenaires et associés de GeEAUde.©DR

« Le Département de Vaucluse est particulièrement sensibilisé aux problématiques de l’eau, rappelle Christian Mounier, président de la commission agriculture, eau et alimentation. Nous avons d’ailleurs initié fin 2022 des Etats généraux de l’eau afin de mener une réflexion concrète sur la préservation de la ressource et la sécurisation de l’approvisionnement en eau du Vaucluse. C’est donc une évidence que nous figurions dans cette nouvelle chaire. »
« Le Grand Avignon est directement intéressé par la problématique de l’eau, complète pour sa part Jérôme Gelly, directeur général des services techniques de l’agglomération. Avec nos 173 000 abonnés approvisionnés par 10 millions de m3, la Gemapi (Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations), l’irrigation, l’assainissement… l’agglomération est totalement concernée par ces thématiques. »
Même constat auprès des syndicats ayant rejoint GeEAUde : « Nous desservons 180 000 personnes dans 37 communes, indique Julia Brechet, directrice de Rhône-Ventoux. Nous prélevons 13,5 millions de m3 dont plus de 12 millions de m3 proviennent d’eaux souterraines. Nous sommes donc sensibles à cette problématique puisque nous nous sommes déjà engagés dans cette démarche dès 2016 en recrutant un hydrogéologue. »
« On s’intéresse beaucoup aux réseaux des Sorgues en surface, explique Laurent Rhodet, directeur du Syndicat mixte du bassin des sorgues, mais on doit mieux comprendre ce qui se passe en dessous comme à la fontaine de Vaucluse dont le volume baisse de plus en plus. »

A la découverte des hydrosystèmes méditerranéens et vauclusiens
Dans un premier temps, GeEAUde va se concentrer plus spécifiquement sur 3 types d’hydrosystèmes souterrains caractéristiques du pourtour et des îles méditerranéennes. Il s’agit des aquifères karstiques, des aquifères alluvionnaires et des aquifères sédimentaires profonds. Trois types de système que l’on retrouve dans le Vaucluse.

La Fontaine de Vaucluse représente l’unique exutoire d’un hydrosystème particulièrement complexe.©DR

Les aquifères karstiques sont formés principalement au sein de roches carbonatées. Ces hydrosystèmes souterrains présentent plusieurs particularités. Ils ont une importante capacité de stockage d’eau et les écoulements souterrains sont dominés par deux tendances : une dynamique d’écoulement lente et une rapide. La Fontaine de Vaucluse est un exemple d’aquifères karstiques ne présentant qu’un unique exutoire.

L’Hydrosystème de Fontaine de Vaucluse représente un bassin d’alimentation de 1 162 km2 affichant le plus fort débit moyen interannuel de France et l’un des premiers d’Europe. ©DR

Pour leur part, les aquifères alluvionnaires sont des formations géologiques constituées de sédiments (graviers, sables, limons et argiles) qui se sont accumulés au fil du temps dans les lits de rivières et les plaines inondables comme la plaine d’Avignon ou celle de la Crau. Ces aquifères sont souvent situés à faible profondeur sous la surface du sol, et leur eau est généralement plus accessible que celle des aquifères profonds. Ils sont donc largement utilisés pour l’approvisionnement en eau potable, l’irrigation, l’industrie et la production d’énergie. Ces aquifères alluvionnaires peuvent se recharger rapidement en période de pluie et leur niveau d’eau peut varier considérablement en fonction des conditions climatiques locales.

Depuis le Rhône, il faut 49 jours pour recharger les champs captant de la Barthelasse. Il faut compter 10 000 ans pour l’aquifère sédimentaire profond du Miocène de Carpentras… ©DR

Enfin, les aquifères sédimentaires profonds, comme celui du Miocène de Carpentras, sont des formations géologiques souterraines constituées de couches de sédiments et de roches perméables situées à des profondeurs importantes, souvent plusieurs centaines de mètres sous la surface du sol (ex. aquifère du Miocène de Carpentras). L’eau contenue dans ces aquifères est généralement plus ancienne et ils sont généralement très long à se recharger. Les aquifères sédimentaires profonds représentent des systèmes très fragiles souvent utilisés pour l’approvisionnement en eau potable, l’industrie et la production d’énergie, car ils peuvent contenir des quantités importantes d’eau.

Ainsi en Vaucluse, un hydrosystème aquifère alluvionnaire comme celui d’Avignon pourra mettre 49 jours à se reconstituer, de l’eau du Rhône vers les champs captant de la Barthelasse, contre 10 000 ans pour l’aquifère sédimentaire profond du Miocène de Carpentras. Vu le temps que cela peut prendre, on voit alors mieux l’intérêt de saisir comment ces systèmes fonctionnent. Tout le travail de la chaire va donc consister à comprendre les différentes interactions entre hydrosystèmes souterrains et écosystèmes associés, les processus de remplissage, la vulnérabilité aux risques (contamination par une pollution et surexploitation notamment) ainsi que la pérennisation et l’exploitation durable.

« Il est essentiel d’agir collectivement et de manière coordonnée. »

« GeEAUde va nous permettre de mettre en place des bases de données ainsi que de développer des outils pour étudier les évolutions des ressources en eau souterraine et modéliser le comportement des aquifères », complète Konstantinos Chalikakis.
« L’intérêt est de décloisonner les informations et de renforcer notre capacité à échanger », insiste Alexandre Duzan, directeur général adjoint Sondalp-Hydroforage chez Suez qui rappelle l’urgence à agir « quand on sait que le débit du Rhône a baissé de 15% depuis les années 1970 ».
Même prise de conscience pour Eric Lahaye, directeur régional chez Veolia : « Lors de la tempête Alex en 2020, nous avons constaté des niveaux de moins 5 à moins 7 mètres sur des ressources que l’on croyait presque inépuisables. »

« Pour faire face à cette situation critique qui s’accentue en contexte Méditerranéen, il est donc essentiel d’agir collectivement et de manière coordonnée », poursuit Konstantinos Chalikakis.
Et ce d’autant plus que cet ‘or bleu’ a aussi une valeur économique importante car il est utilisé pour une grande variété d’activités, notamment l’agriculture, l’industrie, la production d’énergie et l’approvisionnement en eau potable. S’il devient plus rare, cela peut entraîner des conflits entre les différents utilisateurs de l’eau.

‘L’or bleu’ constitue un trésor quasi-invisible situé principalement sous le sol de Vaucluse. ©DR

Au final, GeEAUde ambitionne de développer et partager les outils permettant une gestion durable de ces ressources souterraines. « Une nappe, c’est une copropriété qui appartient à tout le monde, confirme Alexandre Duzan. Il y a donc un vrai enjeu de gouvernance. » C’est certainement pour cela que la Ville d’Avignon, la Région Sud ou encore la Maison régionale de l’eau ont d’ores et déjà annoncé leur volonté de rejoindre cette chaire qui représentera un investissement pour l’Université mobilisant 1,5M€ sur 5 ans.

« Des conséquences directes sur la sécurité alimentaire et la stabilité politique. »

L’urgence est là puisque le rapport du Programme des Nations Unies pour l’environnement (UNEP) alerte depuis de 2021 sur les conséquences directes sur la sécurité alimentaire et la stabilité politique d’une mauvaise gestion voir d’un épuisement de ces ressources souterraines. Le rapport souligne également la nécessité de renforcer la gouvernance et la gestion, en s’appuyant sur des pratiques durables et équitables pour répondre aux besoins des populations locales.

« Il est actuellement reconnu que les ressources en eau souterraine en Méditerranée sont soumises à de nombreuses pressions telles que la surexploitation, la contamination et la modification des précipitations, expliquent les équipes de GeEAUde. En effet, le changement climatique engendre des modifications des régimes hydrologiques comme la répartition annuelle des pluies et de leur intensité, ou l’augmentation de l’évaporation. De manière indirecte, en contribuant à la montée du niveau marin, ces changements globaux génèrent des interactions de plus en plus fortes entre eaux douces souterraines et eaux marines. »

 
Les membres fondateurs de GeEAUde (de gauche à droite) : Georges Linarès, président d’Avignon université Konstantinos Chalikakis, porteur de la chaire, André Chanzy, directeur de recherche INRAE et directeur de l’UMR EMMAH, ainsi qu’André Fourno, ingénieur R&D de l’IFPEN.

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