3 mai 2024 |

Ecrit par le 3 mai 2024

(Vidéo) Fédé BTP84, plus de 150 visiteurs pour les Coulisses du bâtiment

La Fédé du BTP 84 a convié 150 personnes, collégiens, lycéens, élèves et personnes en recherche d’emploi -ou en reconversion -à visiter deux chantiers : ‘4M Provence route’ à la déviation de la RN7 à Orange et ‘Mémento, Pôle des patrimoines de Vaucluse’ les nouvelles archives départementales avec Spie Batignolles, quartier Agroparc à Avignon. Objectif ? Susciter des vocations par l’immersion dans les chantiers et la démonstration de métiers et techniques novatrices.

Pour mémoire, ‘Les coulisses du bâtiment’ sont une opération d’envergure nationale menée depuis 2003. Plus de 1,7 million de visiteurs ont ainsi pu visiter 5 000 sites d’habitude interdits au public. Cette année, l’opération était menée concomitamment sur 250 chantiers, atelier et Centres de formation des apprentis compris.

Memento est un chantier à la pointe de la construction
Daniel Léonard, président de la fédération du bâtiment et des travaux public du Vaucluse
«C’est lors des coulisses du bâtiment que l’on peut présenter les différents métiers et converser avec les jeunes, relate Daniel Léonard, président de la fédération du bâtiment et des travaux publics de Vaucluse. On y déroule les filières pour atteindre des métiers souvent méconnus et l’on y fait la démonstration de nos outils transformés par l’informatique ainsi que l’intelligence artificielle.»

Pourquoi les coulisses du bâtiment sont-elles si nécessaires ?
«Parce que beaucoup de nos professionnels partent à la retraite et que la transmission des savoirs doit s’exercer dès maintenant. Nos machines sont connectées, les plans sont BIM (Building information modeling/ modélisation des informations du bâtiment/ maquette numérique 3D). Nous remercions Spie Batignolles de nous avoir permis de visiter ce chantier, parce qu’il n’est pas simple d’organiser des journées comme celle-ci.»

Un avis technique a été créé pour ce chantier sur les façades
«Une double façade a été conçue spécialement pour le bâtiment, sorte de tuiles en terre cuite posées verticalement sur le bâtiment, côté archives départementales pour la conservation de la température et l’hygrométrie, relève Christophe Mathieu, chef du service opération-réhabilitation à la direction du bâtiment du Conseil départemental, représentant du maitre d’ouvrage. Des essais en laboratoire ont permis de tester ces tuiles de terre cuite notamment en cas de séisme. Les résultats se sont révélés concluants. Ces tuiles jouent le rôle de bouteille thermos permettant de conserver une certaine température grâce à de l’air qui circulera entre les deux parois. Isolation performante, sol chauffé et rafraîchissant, maîtrise de l’énergie sont les trois axes sur lesquels les professionnels ont particulièrement axé leur travail pour offrir une même température toute l’année. Une toiture végétalisée sera installée au-dessus des bureaux et une toiture photovoltaïque sur les magasins d’archives.»

Entrer dans le vif du sujet
Les scolaires, encadrés par leurs enseignants, assistent à des démonstrations techniques, visitent des chantiers habituellement interdits au public comme des hôpitaux, des maisons de retraite, des musées, lycées, stades, immeubles de bureaux tandis que les professionnels du bâtiment et des travaux publics commentent les réalisations en cours. Le plus important ? Révéler les techniques de construction, appréhender les différents métiers, aborder l’innovation des systèmes constructifs et s’informer des filières pour intégrer le BTP.

Le BTP en chiffres
La Fédération du bâtiment et des Travaux publics de Vaucluse, qui vient de fêter ses 120 ans, compte 400 entreprises adhérentes et 5 000 salariés dans tous les corps de métier. Au niveau national ce sont 1,730 millions d’actifs ; 166 milliards d’euros hors taxes ; 427 000 entreprises. Des chiffres qui représentent la moitié de l’industrie, en France, tous secteurs confondus ou deux fois les activités de la banque assurance.

Dans le détail
Le Département du Vaucluse compte environ 9 300 établissements du BTP, dont 2 300 emploient un salarié ou plus. Le secteur construction représente 12% du tissu économique du département. Au 2e trimestre 2023, plus de 14 000 salariés étaient employés par ces entreprises, soit 10% des salariés du département tous secteurs confondus. A ce volume de salariés s’ajoutent 1 120 ETP (Equivalent temps plein) en intérim.Le secteur du BTP représente 46% de la consommation énergétique et 25% des émissions de gaz à effet de serre.

La formation
Sur le plan de la formation, environ 1 200 jeunes ont été formés aux métiers de production en BTP dans le département, dont 70% en apprentissage.

Les impacts en Vaucluse
En termes d’activité et d’impact dans le département, lors des cinq dernières années, environ 3 500 logements neufs ont été construits en moyenne par an ; Les collectivités locales ont participé à l’effort de construction à hauteur de 339 M€. En clair, la commande publique intervient à hauteur de 66%, pour les Travaux Publics -47% pour les collectivités locales- et à hauteur de 25% pour le Bâtiment, y compris pour le logement social.

Jean-Claude Bouyol, chef de travaux chez Spie Batignolles a accompagné les visiteurs et commenté les visites

Ses missions
La Fédération du BTP 84 tisse des liens étroits avec les acteurs du département, accompagnant le développement du marché de la rénovation énergétique et de la construction neuve. L’interprofessionnelle intervient auprès des Pouvoirs publics dans la prise de décisions portant sur le marché des entreprises et les conditions d’exercice ; Apporte son expertise auprès des adhérents dans la défense et l’assistance de celles-ci et assure la promotion de l’image de la profession, de ses métiers et des entreprises.

Ils étaient présents
Les 150 visiteurs des deux chantiers provenaient des collèges Roumanille et LPOPH de Girard (anciennement Robert Schuman) à Avignon ; des Lycées Maria Casarès à Avignon, Alphonse Benoît de l’Isle-sur-la-Sorgue ; Lycée des métiers Domaine d’Eguilles à Vedène ; du Geiq BTP 84 (Groupement d’employeurs pour l’insertion et la qualification) ; du Centre de Formation des Apprentis d’Avignon ; l’Ecir Ecole de construction des infrastructures et réseaux de Mallemort (13) et des Pôles Emploi Avignon et Orange.

Les partenaires
de la Fédé BTP 84, à l’occasion des coulisses du bâtiment sont le Département de Vaucluse, le Centre de formation des Apprentis du Bâtiment à Avignon dénommé Florentin Mouret et l’OPBTP, organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics.

Focus sur Memento
‘Memento, pôle des patrimoines de Vaucluse’ dont la réalisation est prévue pour le deuxième semestre 2025, s’élève rue Marcel Demonque quartier Agroparc à Avignon, s’étendant sur 23 290m2, dans la rue faisant face au bâtiment Mc Cormick. Le bâtiment, dont le coût avoisinera les 31M€, a pour vocation d’accueillir les 26 kilomètres linéaires de documents conservés aux Archives départementales actuellement situées au Palais des papes depuis 1880 ainsi que les futurs documents à conserver, pour une capacité totale de 40 kilomètres.

Le Service départemental d’archéologie,
les réserves des musées départementaux, les Archives du Grand Avignon et le Centre de Conservation et d’Études de l’Etat, mutualiseront cet espace.

L’équipement,
composé de 5 bâtiments, dont la construction se révèle plutôt complexe, tourné vers les publics, constituera un lieu de mémoire, de préservation du passé, et se projette vers l’avenir via ses salles de lecture, d’exposition et de conférence d’une jauge de 150 places.

Pour l’anecdote,
la première pierre posée sur le chantier de Memento (Souviens-toi en latin) -issue du chantier de construction du Palais vieux- a été taillée il y a plus de 700 ans. Les 23 290m2 nécessaires au projet conduit par l’ancien Président du département, Maurice Chabert, ont été acquis auprès de Citadis, concessionnaire de la Zac Agropoarc et propriétaire des parcelles.

Au chapitre des finances
Le Département de Vaucluse finance Memento -études et travaux- à hauteur de 16M€, avec une participation de l’État (Drac + DSID de plus de 7M€) pour la partie Centre de Conservation et d’Études, de la Région SUD Provence-Alpes-Côte d’Azur (à près de 7M€) et du Grand Avignon (à presque 823 000€) à hauteur de presque 15M€.

Daniel Léonard, président de la fédération du Bâtiment et des travaux publics du Vaucluse et Christelle Jablonski-Castanier vice présidente de la commission des collèges au Conseil Départemental

Le concept architectural de Memento
est établi à partir d’une épine dorsale : les galeries intérieures qui, à chaque niveau, du Nord au Sud, desservent l’ensemble des blocs fonctionnels et les magasins de conservation.
Les façades
arboreront des bardages de terre cuite et tuiles bombées, des moucharabieh en baguettes verticales de terre cuite, des profils aluminium couleur gris, des brises soleil aluminium perforés, des structure béton gris, un mur rideau vitrage clair, un socle béton gris, et des brises soleil en terre cuite en forme d’aile d’avion.
Les toitures
seront majoritairement horizontales avec une partie végétalisée, les autres parties en métal, en gravillon et en caillebotis acier galvanisé. Les parois vitrées seront composées de menuiseries en aluminium ou double vitrage à isolation renforcée ; Des vitrages spécifiques à contrôle solaire renforcé composent le mur rideau sur la façade principale du hall d’entrée et les lanterneaux en toiture de la zone centrale. 500m2 de panneau photovoltaïques seront installées en toiture.
Le cabinet d’architecture
C’est l’agence lyonnaise Gautier+Conquet – AUP qui a été choisie par le jury. Elle a déjà conçu le parc d’activité ‘Technicité’ à Avignon. La maîtrise d’ouvrage a été déléguée à la société publique locale Territoire de Vaucluse.

Les entreprises qui y travaillent
Société des carrières vauclusiennes – Vedène Mediane – Aix-en-Provence SAB Etanchéité – Avignon SMAC – Issy-les-Moulineaux SASSMAB – Les Taillades Alpes Provence Menuiseries – Aiglun SAS Métallerie Perrut – Les Taillades Menuiserie de bâtiment Roux Frères – Champagne Isolbat – Marseille DG Peinture – Vedène SAS 2SRI – Le Beausset SPVC/2C – Carpentras SAMODEF – FORSTER – Nanterre ORONA Méditerranée – Aix-en-Provence SPIE Industrie et Tertiaire – Sorgues GIORGI – Cavaillon CEGELEC Défense et Naval Sud-Est – Toulon Provence Languedoc Environnement – Avignon Pépinière Environnement Commercialisation – Avignon.


(Vidéo) Fédé BTP84, plus de 150 visiteurs pour les Coulisses du bâtiment

Comment j’ai écrit mon histoire de chef d’entreprise ? Ca n’était pas prévu à l’origine !  J’ai eu la chance de faire toute ma carrière dans le bâtiment. Au départ ? J’ai fait un stage de fin de DUT (Diplôme universitaire de technologie) chez Lafarge plâtre à Carpentras alors que j’avais 19 ans.

Un maître de stage attentif
«C’est alors que mon maître de stage, qui était content du travail fourni, m’a proposé de financer mes études si je réussissais le concours d’entrée à l’école d’ingénieur, relate Frédéric Saintagne, patron de groupement d’Artisans. Moi ? Je n’étais pas parti pour ça, car je voulais arrêter mes études après le DUT. Mais cette conversation avec mon maître de stage a tout changé. Cela m’ouvrait de nouveaux horizons et j’ai donc passé le concours d’entrée, que j’ai réussi alors que je ne l’avais pas très bien préparé.»

Ce qui m’a motivé ?
«Que l’on porte de l’attention à ma personne. Mon maître de stage s’était intéressé à ma personne et je crois que je voulais l’en remercier. Je me suis dépêché de réviser, de préparer le concours d’entrée ce qui n’est pas gagné lorsque l’on vient d’un DUT sans faire de prépa, mais finalement j’ai été pris. Une fois le concours d’entrée obtenu, j’ai étudié durant mes trois ans en alternance. C’est le groupe Lafarge qui m’a payé mes études me permettant d’accéder au diplôme d’ingénieur des arts et métiers. J’y ai ensuite travaillé durant 10 ans.»

Copyright Gordon Israël

Une année charnière
«En 2014, j’ai décidé de faire construire ma maison avec Groupement d’artisans. C’était à une période charnière car je devais partir à l’étranger, or, je suis très sensible à mon environnement familial et à ma terre et il se trouve que, dans le même temps, l’ancien patron de Groupement d’artisans venait de fêter ses 64 ans et me proposait de racheter ses parts. Là encore ça n’était pas prévu. Ça m’est tombé dessus. C’était de l’ordre de l’alignement des planètes. J’étais à un carrefour de ma vie professionnelle et l’on me propose de reprendre une entreprise.»

J’ai accepté le challenge
«Sans doute parce que j’aimais beaucoup l’approche client de cette société, sa notion de personnalisation car toutes les constructions sont à 100% personnalisables, maisons en briques, en agglo, j’aimais cette proposition diversifiée. J’ai repris cette structure avec des idées d’organisation propres au groupe duquel j’étais issus ce qui nous a permis de, littéralement, exploser les compteurs passant de 30 maisons par an à 130 et de 3 personnes salariées à 26. dans le même temps, nous sommes passés à la construction de bâtiments collectifs, ce qui est l’origine de mon métier.»

Notre atout ? La diversification de nos métiers
«Nous sommes en difficulté depuis la première crise Covid de 2019. Notre atout ? La diversification de nos métiers : villas, hangars, bâtiments. Avoir une multitude de cordes à son arc permet de moins subir un coup de ‘mou’ sur un segment du métier. C’est d’ailleurs ce qui m’avait plu dans le groupement d’artisans : que l’entreprise ne soit pas mono tache. Notre cœur de métier ? Proposer des solutions à nos clients. Et si l’on veut continuer à exister, développer la diversification de nos métiers pour toujours s’adapter, notamment dans la réhabilitation, le changement de destination des lieux… Ce qui nous fera gagner ? Proposer un large choix de solutions à nos clients.»

La recherche de foncier
«C’est le problème majeur de notre métier et pas seulement en Vaucluse mais en région Provence-Alpes-Côte d’Azur qui est celle qui affiche le plus cher prix au m2 en France, même face à la région parisienne ! Comment en sommes-nous arrivés là ? Tout a commencé avec le dispositif Zan –Zéro artificialisation nette-. C’est une façon de dire que l’on ne peut plus construire sur du terrain agricole, ce que je trouve très bien. Cela induit aussi de travailler sur les dents creuses, c’est-à-dire des espaces vides au cœur du tissu urbain.»

La solution
«Nous aimerions que la préfecture, les communautés d’agglo, de communes, les élus travaillent mieux avec notre fédération, reprend Frédéric de Saintagne -également président départemental du Vaucluse, pôle habitat de la fédération française du bâtiment, et administrateur au sein de la Fédération du BTP84 – car les gens ont besoin de se loger et les terrains épars déjà enclavés dans le tissu urbain peuvent et doivent être optimisés.»

Situation de crise
«La pénurie de foncier, la hausse des prix des terrains et des matériaux sont en train de faire ‘sauter’ la classe des primo accédants. D’ailleurs les primo-accédants sont désormais des cadres moyens, ce qui veut dire que le jeune qui veut construire ne le peut plus, et le cadre moyen se retrouve primo accédant, et là, nous créons une tension sociale. D’autant plus qu’il n’y a plus de logements sociaux qui, au départ, existaient pour aider les gens à se lancer dans la vie, à travailler, puis à aller vers l’accession, ou encore aider les gens en difficulté. Sauf qu’aujourd’hui, le volet des gens en difficulté inclut les jeunes et les travailleurs actifs. Lorsque l’on travaille, on ne devrait pas être en difficulté or, aujourd’hui c’est le cas ! Un couple avec un enfant et un salaire correct chacun se retrouve en difficulté parce qu’il ne peut plus aller vers l’accession. Le problème est devenu profond.»

Les coulisses du bâtiment Copyright Mireille Hurlin

Le zéro artificialisation nette
Le zéro artificialisation nette aura-t-il ‘dumpé’ l’immobilier ? «C’est toujours une question d’offre et de demande. Si la demande est plus forte que l’offre alors les prix grimpent. On le voit bien avec le coût de l’énergie. La demande est exponentielle et la rentrée d’énergie est moindre. Ce qui est rare est cher, le prix de l’énergie progresse.»

Les maisons positives et passives
Travaillez-vous sur les maisons positives ou passives ? «Il s’agit d’un montage spécifique, c’est donc une niche, par contre, nous constructeurs, avec l’Etat via la règlementation environnementale 2020, nous travaillons sur l’amélioration du logement, de nos prestations, sur l’exposition des maisons, le confort d’été et d’hiver, en proposant des solutions techno-économiques aux clients. Nous travaillons, par exemple, avec les briques, ou de l’agglo rectifié, avec un coefficient thermique supérieur, en construisant de petites caquettes –avancée en béton sur le haut du bâtiment pour protéger la construction du soleil-, l’isolation intérieure au plafond et au mur, le doublage… Le but ? Bonifier la carcasse de la maison puis travailler sur la consommation des équipements : ballon thermodynamique et systèmes de chauffage repérés pour leurs très bons rendements afin de limiter la consommation d’énergie, tout en maintenant la qualité de la prestation.»

Quelles mutations de l’acte de bâtir voyez-vous poindre  ?
«Notre métier, qui était à l’origine de bâtir, est en train d’évoluer pour devenir un métier de recherche de financements pour accéder au terrain puis construire. C’est une mutation importante. Derrière, nous devons travailler sur la performance technique de nos bâtiments à faibles émissivités, consommation, tout en conservant un aspect économique attractif pour permettre aux gens de se loger. Nous sommes donc face à des mutations techniques et administratives. Nous devons aller plus loin et proposer une solution globale : trouver du terrain, aller chercher du financement, dialoguer avec des partenaires bancaires et, enfin, construire. Le hiatus ? Nous, constructeurs, remarquons que la construction neuve n’est plus la priorité de l’Etat, ni des élus.»

La formation
«Je suis très sensible à l’ouverture de nos métiers, comme leur présentation lors des Coulisses du bâtiment, aux collégiens, lycéens, chômeurs, personnes en formation parce qu’un jour, un maître de stage a porté attention à qui j’étais et ce que je faisais. D’autant plus que les métiers du bâtiment, depuis de nombreuses années, sont dévalués alors que nos métiers regorgent de choix et d’options. On peut aller du CAP au diplôme d’ingénieur -et j’en suis un bon exemple-. L’ascenseur social fonctionne dans le BTP ce qui n’est pas le cas ailleurs. Ce sont aussi des métiers très accompagnés par les dernières technologies et l’Intelligence artificielle. Des métiers à forte valeur ajoutée et surtout à forteSvaleur humaine. Ce qui propulsera l’homme de base en haut de l’échelle ? Aimer et savoir travailler en équipe, les uns avec les autres, collaborateurs et clients.»

Frédéric de saintagne, patron de groupement d’artisans, Copyright Mireille Hurlin

(Vidéo) Fédé BTP84, plus de 150 visiteurs pour les Coulisses du bâtiment

Chaque année la Fédération du Bâtiment et des Travaux Publics de Vaucluse propose à de jeunes collégiens et lycéens ainsi qu’à des personnes en recherche d’emploi de visiter deux chantiers à l’occasion de la manifestation nationale des Coulisses du bâtiment initiée en 2003. Objectif ? Susciter des vocations et valoriser les formations du BTP.

Les Coulisses du BTP à Orange sur un chantier du Groupement d’artisans
©Gordon Israel Artemisandco.fr

Le problème ?
Tous les métiers sont en pénurie de main d’œuvre. En cause ? L’image du BTP et le peu d’appétence de l’Education nationale et de divers organismes à orienter leurs jeunes vers la filière. La solution ? Dire à quel point l’activité a progressé tant en ingénierie qu’en technologie proposant des métiers totalement transformés, comme révolutionnés. Prochaine étape ? En informer le grand public via les Coulisses du bâtiment. Daniel Léonard, tout nouvellement élu président de la Fédé BTP 84, était aux manettes pour cette édition 2022, proposant la visite de deux chantiers à Bollène et Orange à plus de 400 élèves et adultes venus se renseigner sur les métiers du BTP.

Ce qui s’est dit en substance ?
Il y a pénurie de main d’œuvre dans tous les métiers du gros œuvre au second œuvre et il semblerait que très peu de collégiens et lycéens n’aient abordé l’activité du bâtiment sur des propositions d’orientation de l’Education nationale. Un manque compensé désormais par des travailleurs étrangers. Un exemple ? L’un des plombiers chauffagistes de Frédéric Saintagne, patron de ‘Groupement d’artisans’ situé à Piolenc, qui recherchait un apprenti dans sa spécialité, a réalisé qu’il y a 15 ans, les classes de cette spécialité accueillaient entre 20 et 25 élèves, alors qu’ aujourd’hui une seule classe qui n’en comportait que 7 a failli fermer et se doit d’exister parce qu’un 8e élève s’y est présenté in extrémis. En clair ? Trouver des apprentis est devenu une rareté !

A l’écoute des métiers du bâtiment
C’est ainsi qu’au chapitre des métiers du bâtiment, les visiteurs étaient accueillis sur le chantier du ‘Clos d’Antonin’ où un petit lotissement de 6 maisons, route de Châteauneuf à Orange, est en cours de construction par l’entreprise ‘Groupement d’artisans’. C’est sur le terrain alloti d’un particulier qui jouxte la zone militaire surveillée, que les six nouvelles familles ont décidé de bâtir leur avenir. La visite était commentée par Frédéric Saintagne à la tête de l’entreprise ‘Groupement d’artisans’ et également président départemental du pôle Habitat de la Fédération française du bâtiment, accompagné de deux de ses conducteurs de travaux.

Au chapitre des Travaux publics
Au chapitre des travaux publics c’est sur le chantier de l’aménagement de la Zac (zone d’activité concertée) Pan Euro parc, route de Lapalud à Bollène que ces mêmes visiteurs se sont rendus. Les visites étaient commentées par l’entreprise Braja Vesigne en présence également de l’Ecir, Ecole de la construction, des infrastructures et réseaux –établissement d’enseignement professionnel et de formation continue- située à Mallemort-en-Provence.

Découverte
L’objet de ces Coulisses du bâtiment ? Vous l’aurez compris, faire découvrir aux jeunes et au grand public ce qui se cache derrière les palissades des chantiers pour y révéler les techniques de pointe de la construction, les nouveaux métiers, les formations initiales et tout au long de la vie pour susciter des vocations et attirer des professionnels en reconversion. Chaque site proposait un circuit d’environ 45 minutes de visite présentant les différents métiers à l’œuvre, des informations sur l’ouvrage en construction, les perspectives de carrières et les adresses utiles pour intégrer les divers métiers.

Les Coulisses du BTP à Bollène
©Gordon Israel Artemisandco.fr

Qui y était ?
Le Pôle emploi de Bollène, les collèges Robert Schuman et Joseph Roumanille d’Avignon ; Le collège Jean-Giono d’Orange et Diderot de Sorgues ainsi que le pôle emploi d’Orange.

Les chiffres, le BTP en Vaucluse
Le département de Vaucluse compte 9 300 établissements du BTP dont 2 300 emploient un salarié et plus. Le secteur de la construction représente 12% du tissu économique du département. Au 1er trimestre 2022, 12 800 salariés y sont employés ce qui représente 10% des salariés du Vaucluse et 1 120 équivalent temps plein en intérim. Quant à la formation ? 1 200 jeunes sont formés aux métiers de production du BTP dont 70% en apprentissage. La Fédération du bâtiment et des Travaux publics compte 370 adhérents.

Activité et impact en Vaucluse
3 500 logements sont construits en moyenne en Vaucluse, par an, ces 5 dernières années. Les travaux BTP commandés par les collectivités locales s’élèvent à 339M€. Quant au poids de la commande publique pour les travaux publics elle est de 66% et de 47% pour les collectivités locales. Pour le Bâtiment, le poids de la commande publique est de 25%, logements sociaux compris.

Quel poids au niveau national ?
Au niveau national, le BTP pèse plus de 125 milliards HT de travaux ; 1,5 million d’actifs dont plus de 1,155 million de salariés ; plus de 386 000 artisans et plus de 410 000 entreprises. Ces chiffres équivalent à la moitié de l’industrie ou à deux fois les activités banque et assurance. L’an dernier 100 000 élèves ont participé aux Coulisses du BTP sur l’hexagone.

Au niveau énergétique
Le secteur du BTP représente 46% de la consommation énergétique et 25% des émissions de gaz à effet de serre.

Frédéric Saintagne, président départemental du pôle Habitat de la Fédération française du bâtiment et patron de Groupement d’artisans
et Daniel Léonard président de la Fédé du BTP 84 et de Midi-Travaux
©Gordon Israel Artemisandco.f

Ils ont dit

Daniel Léonard président de la Fédé BTP 84
«Nous sommes tous là pour faire découvrir nos métiers qui sont tout à fait méconnus du grand public, des organismes de formation et de l’Education nationale, a déploré Daniel Léonard. Ici, à Orange, pour le bâtiment, à l’occasion de la construction de maisons individuelles du gros œuvre au second œuvre en allant jusqu’à la finition des maisons. Pour le chantier de Bollène, il sera question de la partie Travaux publics avec le terrassement, les infrastructures et les réseaux. Si nous avons réussi à intéresser 10% des visiteurs, nous aurons réalisé notre objectif. Maintenant il nous faut travailler notre image, Les appellations de type ‘CFA, Centre de Formation des apprentis’ sont moins prestigieuses que la dénomination d’Ecole d’ingénieurs, d’architectes… C’est la raison pour laquelle le CFA de Mallemort est devenu l’Ecir : l’Ecole de la construction, des infrastructures et réseaux. Nous voulons faire découvrir nos métiers à l’Education nationale, aux centres d’information et d’orientation, ainsi qu’aux parents. Nous recevons des élèves de 4e et de 3e ce qui est parfait car ils se trouvent au carrefour d’une première orientation de leur parcours scolaire et à l’orée d’une formation plus technique s’ils le désirent. Nous souffrons de pénurie de main d’œuvre dans tous les métiers, dans le bâtiment à toutes les échelles et dans les Travaux publics plus particulièrement dans l’encadrement de chef de chantier à l’ingénieur en passant par conducteur de travaux. Nous avons beaucoup de conducteurs d’engins mais pas assez de canalisateurs, de constructeurs de route, de poseurs de bordure. C’est dommage parce que l’on gagne bien sa vie dans le BTP, qui est de plus une activité où l’ascenseur social existe? favorisant la promotion professionnelle et l’épanouissement de soi.»

Frédéric de Saintagne, patron de ‘Groupement d’artisans’
«Nous sommes là pour sensibiliser les visiteurs à l’acte de construire avec tous les corps d’état du terrassement, aux fondations, en passant par la maçonnerie avec le gros œuvre, la charpente et la couverture puis le second œuvre, expose Frédéric Saintagne. Le plus important ? Echanger avec les élèves potentiellement intéressés et expliquer quels types de métiers il y a derrière ces productions. Très souvent on ne pense qu’au produit fini : la maison livrée. Pourtant, derrière, il y a de l’ingénierie, de la technicité, des métiers de l’artisanat, une multitude de professions qui permettent d’aboutir à la réalisation de ces maisons. Peut-être qu’à travers cette sensibilisation, deux, trois jeunes souhaiteront rejoindre nos rangs parce qu’on leur aura parlé de l’évolution de nos métiers, de la recherche et du développement, des techniques et des formations qui sont à l’œuvre. Des personnes de tous les niveaux peuvent bien y gagner leur vie et s’y épanouir. La promotion n’y est pas que professionnelle et valorisée en numéraire mais aussi en termes de partage de valeurs humaines. Si le système éducatif change son approche par rapport à nos métiers, alors plus de portes s’ouvriront aux enfants en demande d’un enseignement plus pratique, plus technique. Désormais les jeunes peuvent bénéficier d’un enseignement évolutif du CAP au diplôme d’ingénieur hors ou dans le cadre d’un cursus en alternance et cela fait toute la différence.»

Frédéric Saintagne dirigeant de Groupement d’artisans, Daniel Léonard président de la Fédé BTP 84, Patrice Laget et Nicolas Bouzet, conducteurs de travaux pour Groupement d’artisans
Copyright Mireille Hurlin

Daniel Léonard, Président de la Fédé BTP 84
Chaque site des Coulisses du bâtiment aura accueilli entre 400 et 500 élèves aujourd’hui s’est félicité Daniel Léonard, président de la Fédération du bâtiment et des Travaux publics de Vaucluse. Le président nouvellement élu a présenté sa feuille de route. Ses premières missions seront, comme le prévoit l’Interprofession, d’intervenir auprès des pouvoirs publics dans la prise de décision ayant une incidence sur les marchés des entreprises et les conditions d’exercice de la profession ; d’apporter son expertise et d’accompagner les adhérents dans la défense et l’assistance aux entreprises et d’assurer la promotion de l’image de la profession, de ses métiers et de ses entreprises. L’autre grand dossier sera de développer le nombre d’adhérents, à ce propos, Daniel Léonard a déjà sa petite idée «Il est difficile aux heures de pointe d’accéder à l’intramuros et encore plus de pouvoir s’y garer, ainsi, en étant sur Agroparc, nos bureaux et l’organisation de réunions seront facilités par cette nouvelle localisation ce qui ‘mécaniquement’ devrait permettre à de nouveaux adhérents de rallier l’interprofessionnelle.»

Midi-Travaux
Daniel Léonard est le président de Midi-Travaux, située aux Vignères à Cavaillon et spécialisée dans les travaux publics, en terrassement (construction d’écoles et de plateformes), de voiries réseaux divers (réfection de rues et construction de logements collectifs), de travaux agricoles (Débroussaillage, faucardage et fauchage), et également de travaux d’énergies ( Eclairage Public – Réseaux Secs). L’entreprise a été créée en 1946 sous l’appellation SNC Léonard Père et fils et prend le nom de Midi-Travaux en 1986. En 2021, elle réalisait un chiffre d’affaires de 13M€, accomplissant plus de 370 chantiers dans l’année et accueille 87 collaborateurs. En parallèle, l’entreprise a créé en 1994 Gravisud, une société d’exploitation de carrières. Son activité s’étend en Vaucluse, dans les Bouches-du-Rhône, dans le Var, dans les Alpes-de-Haute-Provence et dans les Hautes-Alpes.

La Fédé déménage et quitte l’intramuros d’Avignon
La Fédération du BTP 84 va quitter son siège historique 3, rue petite Fusterie à Avignon qui vient d’être vendu à un particulier et s’installera, en début d’année, à Agroparc, chemin de Fontanille, en attendant d’intégrer le très beau bâtiment qu’elle compte bien construire, toujours à Agroparc, pour illustrer le talent de tous les métiers que l’interprofessionnelle accueille, promeut et défend.

Comprendre les métiers du bâtiment et des travaux publics
Copyright Mireille Hurlin

(Vidéo) Fédé BTP84, plus de 150 visiteurs pour les Coulisses du bâtiment

C’est à l’école de la construction des infrastructures, des réseaux et des nouvelles technologies –Ecir– à Mallemort en Provence qu’avaient lieu les Coulisses du BTP en matinée pour se poursuivre à Cavaillon, sur le chantier de l’aménagement de la Zac des Hauts banquets sur 45 hectares, initié par Luberon Monts de Vaucluse et dédié à la naturalité. Objectif ? Faire connaitre les métiers du bâtiment et des travaux publics pour assurer la relève. « Nous devons constituer une armée capable répondre au défi d’un pays bien équipé » a relevé Christian Pons, le président de la Fédé BTP 84. 127 jeunes collégiens, lycéens, accompagnants et personnes en réinsertion ont répondu à l’invitation.

Chaque année la Fédération du Bâtiment et des travaux publics de Vaucluse organise ‘les coulisses du BTP’ des portes ouvertes sur des chantiers, ateliers et Centres de formation pour séduire les jeunes à partir de 16 ans ainsi que des hommes et femmes en reconversion ou insertion. Une façon de découvrir concrètement des formations du CAP au diplôme d’ingénieur et surtout des métiers porteurs. Durant cette journée les professionnels de ces métiers très peu connus du grand public ont partagé leur expérience, révélé des techniques de construction, les perspectives de carrières, les adresses utiles et peut-être suscité de futures vocations. Des jeunes des collèges Joseph Roumanille et Anselme Mathieu d’Avignon, du lycée du Domaine d’Eguilles de Vedène et la Mission locale jeunes du Grand Avignon avaient répondu présents.

Cyril Borvo, directeur de l’ECIR apprentissage 
Les jeunes et enseignants ont été accueillis par Cyril Borvo, directeur de l’Ecir apprentissage et de son équipe. Les collégiens ont découvert des ateliers, simulateurs de conduite et assisté à la démonstration d’engins de chantier.

«L’ECIR –Ecole de la construction des infrastructures et réseaux– accompagne les jeunes du CAP au diplôme d’ingénieur. Actuellement 370 apprentis sont accueillis à l’école de la Construction, des Infrastructures et des Réseaux en CAP, Bac pro, BTS, licence, et diplôme d’ingénieur avec un taux de réussite de 92% en 2021, toutes strates confondues. Nous accueillons une majorité de garçons et trop peu de filles, c’est la raison pour laquelle nous développons notre visibilité sur les réseaux sociaux, notamment en réalisant chaque mois un portrait de jeune-fille dans son environnement professionnel où elle explique son métier, les enjeux, et s’étend sur l’accessibilité des métiers qui ne sont pas réservés qu’aux garçons. Les jeunes-filles se dirigent plutôt vers des postes d’encadrement en BTS, licence et école d’ingénieur. Nous voyons aussi arriver, même si c’est de l’ordre de l’épiphénomène, une ou deux jeunes-filles sur les CAP conducteurs d’engins, constructeurs de route qui poursuivent ensuite leurs études en Bac pro.»   

Présentation du laboratoire dévolu aux étudiants en licence et diplôme d’ingénieur

Les élèves qui viennent nous voir ?
«Ils le font le plus souvent parce qu’ils veulent quitter le système éducatif traditionnel et sont à la recherche d’une solution de formation de courte durée qui les mène vers un emploi durable, explique le directeur de l’établissement d’apprentissage. Le fait d’être confrontés, pendant leur période d’apprentissage aux réalités du monde professionnel, d’avoir un petit pouvoir d’achat à gérer -via leur salaire d’apprenti- leur ouvre les yeux sur le monde du travail. Cela les enjoint également à continuer à progresser. Ils me disent : Je voulais arrêter mais je continuerai bien sur un bac pro, pensez-vous que j’en aie les capacités ? La force de l’apprentissage ? C’est de créer un chemin vers la poursuite des études. C’est ainsi que 40% des élèves s’inscrivent dans cette poursuite. »

Tous les métiers des travaux publics
« Ici nous dispensons les enseignements uniquement sur les métiers des travaux publics détaille Cyril Borvo ; CAP conducteur d’engins, ce qui est l’ancrage historique de l’école, constructeur de routes : pour apprendre à poser des bordures, créer des trottoirs, des voiries en milieu urbain ou sur des grands axes routiers, des CAP constructeur en canalisations : eau, gaz, électricité, fibre optique en souterrain ou aérien. Ensuite nous proposons des diplômes d’encadrement comme chef d’équipes avec un bac pro ;  un BTS pour être chef de chantier,  licence ou ingénieur pour devenir conducteur de travaux. Le CAP se développe sur deux ans, le bac Pro également –car les jeunes arrivent directement en 1re puisqu’ils sont détenteurs du CAP, le BTS s’enseigne en deux ans, la licence sur une année, le diplôme d’ingénieur 3 années après bac+2. Ainsi l’école forme du CAP au Bac +5. »

Historique
Le CFA –Centre de formation des apprentis- a été créé en 1999 et les nouveaux locaux de l’école en 2016. «Nous sommes une association dirigée par son Conseil d’administration composé d’entrepreneurs de la Fédération Nationale des Travaux publics avec des représentants de la CCI d’Arles, de Marseille et la Mairie de Mallemort. « Nous sommes en prise directe avec notre profession afin d’orienter notre portefeuille des formations vers les métiers et compétences en tension, dont les entrepreneurs ont besoin. La profession manque de main d’œuvre notamment à l’échelle des techniciens opérationnels et des conducteurs de travaux, également, nous manquons cruellement de mécaniciens d’engins de travaux publics.»

Présentation des engins de chantiers sur les espaces dédiés à leur maniement par les étudiants

La formation
«La formation est essentielle à nos métiers car nous travaillons sur le court terme et les entreprises ont besoin de main d’œuvre qualifiée», assure Christian Pons, président de la fédé BTP 84. « Les gens ont aussi besoin de connaître nos métiers précise Daniel Léonard président de la banche Travaux publics. L’image qu’ont les gens du TP n’est pas exacte, j’en veux pour preuve les établissements dernier cri –comme l’Ecir à Mallemort- qui les reçoivent, tout comme nos entreprises à partir de 16 ans. Le challenge ? Leur faire découvrir l’étendue de nos métiers. Pour cela il nous faut entrer en contact et faire découvrir nos métiers aux personnes spécialisées en orientation scolaire. Les jeunes qui s’inscrivent pour un CAP pourront tout à fait continuer leurs études pour accéder au Bac pro, au BTS, à la Licence puis au diplôme d’ingénieur sachant que toutes ces études sont accessibles en alternance. Les jeunes sont également heureux d’être rémunérés.»

Compétences et savoir-être professionnels
«L’apprentissage intervient sur le savoir être professionnel, remarque Lionel Nègre, adjoint à la jeunesse et à l’insertion professionnelle de la mairie de Cavaillon, proviseur de l’Éducation nationale –anciennement au collège Paul Gauthier à Cavaillon et désormais pour les centres pénitentiaires Paca-Corse. Plus tôt les jeunes s’insèrent dans l’entreprise, plus tôt ils en acquièrent les codes. Je fais un aparté également pour vous dire que l’Éducation nationale est très présente dans les établissements pénitentiaires avec 220 professeurs-intervenants pour l’Académie d’Aix-Marseille, Nice et Corse.  Les mineurs et majeurs en détention peuvent présenter des CAP et Bac Pro en formation à distance. Les diplômes sont passés en prison. Un écart de la vie peut faire qu’on en rattrape certains, qu’ils se réinsèrent, qu’ils raccrochent l’école. Nous estimons que notre travail d’accompagnement permet la réinsertion de 25% des personnes candidates à l’obtention d’un diplôme. Nous proposons, chaque année, des formations combinées avec la Région Sud également présente dans toutes les prisons du territoire.»

Agir vite
«Intégrer un enfant dans nos métiers se fait à partir de 16 ans, passés 18, 20 ans c’est trop tard, détaille Daniel Léonard vice président de la Fédé BTP, d’où l’importance du travail d’orientation en fin de collège avec les CIO (Conseiller en centre d’orientation et d’information). » «Nous avons invité les conseillers d’orientation à nos journées portes ouvertes mais ils n’ont pas répondu à notre demande, regrette Cyril Borvo. Ces invitations n’ont pas généré de mouvements ni de dynamique. Ce qui fonctionne ? L’entrée en contact directe avec les établissements et les équipes enseignantes.»

Exercices de terrassement

Un niveau de technicité en augmentation
«Il nous reste du chemin à parcourir pour ré-intéresser les jeunes, explique Christian Pons, c’est la raison pour laquelle nos fédérations ont initié des campagnes publicitaires nationales. Nous aurons besoin de recruter des centaines de milliers de personnes avec un niveau de technicité augmenté, notamment avec le renouvellement de générations puisque les papy-boomers partent maintenant à la retraite (nés entre 1946 et 1964 pour des départs à la retraite entre 2006 et 2025) et représentent, dans l’entreprise, un pourcentage élevé.»

L’évolution des métiers
«Les métiers du BTP participent à l’ascenseur social ce qui n’est pas le cas ailleurs, remarque Emmanuel Méli secrétaire-général de la Fédération du bâtiment et des travaux publics de Vaucluse, comme de partir de zéro et de pouvoir accéder au diplôme d’ingénieur, l’Ecir en est une belle vitrine en terme de technologies car, désormais les engins se conduisent avec un GPS, aidés de drones ou de tablettes numériques. Cette génération millénale est déjà très exercée à ces outils de haut niveau. Ces fortes valeurs ajoutées s’exercent dans l’encadrement tout comme dans l’exécution. Les femmes rentrent dans nos métiers que ce soit dans la partie bureaux d’étude conception, l’encadrement ou la conduite d’engins.» « Si la technicité est récurrente et importante le travail d’équipe reste souverain, ponctue Christian Pons, car il s’agit d’apprendre un métier et donc de mieux percevoir le travail des autres ce qui ouvre d’autres possibilités et incite à évoluer dans le métier. C’est tout le défi de participer à un chantier où l’on joue en équipe.»

Faire évoluer l’image du BTP
«J’ai déjà vu des enfants trainer littéralement leurs parents lors des journées portes-ouvertes, se souvient Cyril Borvo, souvent des passionnés de conduite d’engins parce que c’est la partie visible de nos métiers. Lorsque l’on commence à discuter, l’ont sent qu’ils se sont déjà renseignés et qu’ amorcer un dialogue technique est possible. Notre travail ? Détailler les métiers, dérouler les perspectives d’études car ils sont nombreux à poursuivre leur cursus, ce qu’ils n’espéraient peut-être pas au premier abord. Il nous faut aussi expliquer aux jeunes-femmes que ces métiers leur sont accessibles. A la fin des portes ouvertes les parents sont souvent convaincus parce qu’ils ont découvert leur enfant et nos métiers très différemment de ce qu’ils imaginaient. Ils disent : On ne savait pas que c’était cela un CFA ni les travaux publics. » «Également il était important de nommer l’établissement Ecole -Ecole de la construction des infrastructures et réseaux- pour lui donner ses lettres de noblesse et se faire ainsi repérer par les parents, les enseignants et les conseillers d’orientation,» constate Daniel Léonard.
«Il est important d’être ancré localement avec une capacité d’hébergement, observe Olivier Prat, responsable des formations à l’Ecir qui accueille des enfants du Vaucluse comme des Bouches-du-Rhône, car nous avons un internat très développé. De plus en plus d’élèves des Alpes-Maritimes et du Var viennent aussi chez nous. Il est important de dire aux jeunes qu’ils participent à des chantiers locaux parfois exceptionnels et travailleront pour d’importantes entreprises. »

Accueil des collégiens et lycéens à l’ECIR de Mallemort en Provence par l’équipe de la Fédé du BTP 84

Les grands ouvrages d’art
«Et puis il y a le fait de participer à l’histoire avec ces magnifiques ouvrages d’art comme le viaduc de Millau qui est le pont le plus haut du monde, » intervient Christian Pons. La conception du pont a été pensée par l’ingénieur Michel Virlojo, l’architecte Norman Foster, dont les recherches scientifiques se sont étendues sur 10 ans pour une construction menée par Eiffage. Le viaduc de Millau est un tracé routier à 4 voies posé sur une structure métallique. Il est soutenu par des supports installés dans le sol et par des câbles fixés sur de hauts pylônes : On parle d’une structure suspendue ou haubanée. Le pont se développe sur 2,5km et atteint une largeur de 32m.La structure du pont forme un arc d’environ 20m et propose 7 plateformes d’observation. Eiffage a garanti le pont sur 120 ans. Il traverse la vallée de  la Tarna à 270m au-dessus du sol. Il y a aussi le tunnel sous la manche –tunnel ferroviaire majoritairement sous-marin reliant Folkestone en Angleterre à Peuplingues au nord de la France- grâce à deux tunneliers qui se sont rejoints. « Il y a de l’intelligence, une construction mécanique qui a permis de réalisations hors normes, » admire Christian Pons. Il nous faut une armée si nous voulons équiper le pays correctement avec les défis qui s’ouvrent à nous. Le plus important ? C’est de permettre aux jeunes de se révéler à eux-mêmes, d’exercer leur talent et d’aimer leur travail.»

Le BTP Vaucluse en chiffres
Le département de Vaucluse compte 2 300 entreprises employant un salarié ou plus. Le secteur de la construction représente 12% du tissu économique de Vaucluse. 1 200 jeunes sont formés aux métiers de la production en BTP. Le poids de la commande publique est de 66% pour les travaux publics –dont 47% provient des collectivités locales- et de 25% pour le bâtiment.

De gauche à droite Cyril Borvo directeur de l’ECIR apprentissage ; Emmanuel Méli secrétaire général de la Fédé BTP 84, Daniel Léonard vice-président de la Fédé du BTP et président de la branche TP ; Christian Pons président de la Fédé BTP 84 ; Lionel Nègre adjoint au maire de Cavaillon et Olivier Prat responsable des formations à l’ECIR.

(Vidéo) Fédé BTP84, plus de 150 visiteurs pour les Coulisses du bâtiment

La Fédération du bâtiment et des travaux publics, ouvriers, architectes ont accueilli avec enthousiasme et égard les élèves des collèges et lycée professionnels vauclusiens. Mission ? Expliquer leurs métiers et susciter des vocations. Où ? A la Cour des Doms –ancienne prison Sainte-Anne- où s’affaire plus d’une soixantaine de professionnels, tout corps de métiers confondus.

Les coulisses 2.0

La visioconférence proposait la construction d’un centre culturel de 8 000m2 et la découverte de nouvelles technologies avec le centre de formation des apprentis de Rouen via Youtube et LinkedIn. Au chapitre du présentiel c’est la Cour des Doms, rue Banasterie dans l’intramuros d’Avignon, qui offrait le plus bel exemple de l’intelligence de l’homme à l’ouvrage. On y découvrait la transformation radicale de l’ancienne prison Sainte-Anne en un lieu de vie ouvert. Éleves et professeurs ont découvert l’ouvrage lors de visites commentées, la présentation des métiers, les techniques constructives…

Chaque visite était commentée

Ils y étaient

Cette édition des Coulisses du bâtiment a reçu plus de 200 élèves, collégiens, lycéens, jeunes adultes et accompagnants. Il y avait les élèves du collège Voltaire de Sorgues, Anne-Frank de Morières-lès-Avignon, le collège et lycée Lucie Aubrac de Bollène, Le lycée professionnel d’Eguilles de Vedène, le lycée professionnel Robert Schuman d’Avignon, et de la Mission locale pour l’insertion professionnelle de jeunes entre 16 et 25 ans.

Christian Pons, président de la Fédération du BTP 84

Christian Pons

«Nous organisons cette opération pour faire découvrir aux jeunes les métiers du bâtiment et des travaux publics, rappelle Christian Pons, président de la Fédération BTP 84 et directeur du développement des métiers de spécialité chez Vinci construction France Girard et Travaux du midi. C’est un secteur où l’on peut faire carrière car on s’y forme tout au long de la vie. On y travaille en équipe et l’on s’y forge de solides amitiés. Dans l’avenir ? On aura besoin de techniciens. Aujourd’hui ? Nous sommes dans un monde qui change et qui est de plus en plus sensible à l’environnement. La tendance ? La réhabilitation de bâtiments, les transformant en lieux de plus en plus économes en énergie. Les métiers du BTP se modernisent, se numérisent, les processus de construction seront profondément modifiés à l’image des usines de fabrication qui développent l’innovation. Nos besoins ? Monter en compétences.»

Frédéric Breysse, architecte, Cabinet Huit et demi

Frédéric Breysse

«Architectes, entrepreneurs, maîtres d’ouvrages, ingénieurs, paysagistes, clients, nous participons tous à l’amélioration du cadre de vie des habitants de la ville d’Avignon, souligne Frédéric Breysse, architecte du cabinet Huit et demi en charge de la transformation de la prison Sainte-Anne. Nos métiers gravitent autour de l’aménagement du territoire. La prison Sainte-Anne ? C’est trouver une réponse à un changement de destination pour répondre à une augmentation de la démographie tout en travaillant en économie de ressources et d’énergie. Le processus ? La transformation de la ville sur elle-même plutôt qu’une prolifération vers des espaces qui doivent, dorénavant, rester naturels. »

De l’ombre à la lumière

La Cour des Doms ce seront 68 logements réalisés sur 4 460m2 de surface habitable, 73 places de stationnement creusées sous le bâtiment sur 2 100m2 de surface en souterrain. Si les travaux ont pris un peu de retard du fait de la Covid-19, le programme devrait être livré 1er semestre 2022. Ce qui ne sera pas le cas, hélas de l’ancienne prison des femmes, au sud du bâtiment, où devraient s’épanouir une crèche de 30 berceaux, un hôtel familial d’environ 45 chambres, 7 emplacements commerciaux et services de proximité, 1 friche artistique, un cabinet médical, un espace co-working, un espace restauration. En cause ? Le retrait de l’entreprise Marseillaise LC2I (Compagnie immobilière d’investissement) du contrat signé avec la Ville, propriétaire de cette partie du bâtiment et désormais en recherche d’un ou de plusieurs investisseurs pour faire avancer au plus vite la partie ERP (Établissement recevant du public). Selon Frédéric Breysse, l’architecte de Huit et demi, qui mène le chantier de la Cour des Doms pour le groupe François 1er, opérateur de restauration immobilière, le début des travaux de cette partie devrait être concomitant à la livraison des appartements au 1er semestre 2022.

La Cour des Doms en cours de construction et rénovation

Le coût des matériaux à la hausse

«La pénurie des matériaux est liée à leur coût, précise Christian Pons, ainsi les Etats-Unis rachètent nos bois parce qu’ils opposent un embargo au Canada. La Chine, quant à elle, a repris la main sur les métaux et aciers. Nous ne sommes pas en rupture de matériaux, cependant les délais s’allongent et les prix montent. Cela touche les fenêtres, les menuiseries, les isolants phoniques et thermiques, l’acier, les fournitures électriques et électroniques, le bois, les plaques de placo. Ces événements désorganisent les chantiers particulièrement celui-ci qui accueille tous les corps d’Etat. J’espère que les filières seront réapprovisionnées et donc réorganisées au premier semestre 2022, cependant je crains que la stabilité des prix ne se fasse à la hausse, entre 10 et 50% selon les matériaux. Qui absorbera les coûts ? Les maîtres d’ouvrages publics sont plutôt bienveillants mais les maîtres d’ouvrages privés souvent ne le peuvent pas. L’enjeu ? Ne pas mettre en difficultés les entreprises du BTP pour qu’elles puissent finir leurs chantiers.»

Retard de chantier

«Le retard du chantier est dû aux confinements successifs, à l’allongement des délais pour l’approvisionnement en matériaux explique Sébastien Sève, chef de service travaux chez Girard. Un exemple ? Le délai pour obtenir un escalier en bois est passé de 4 à 12 semaines. En cause également ?  De nombreux jours de Mistral, ce qui ne nous a pas permis de travailler avec la grue et nous amène à utiliser celle-ci jusqu’à la fin de l’année. Ainsi la livraison de la résidence de la Cour de Doms prévue fin septembre 2021 sera livrée 1er semestre 2022. L’équilibre économique de cette opération  a été conçu il y a deux ans, intervient Frédéric Breysse, l’architecte de Huit et demi, puisque lorsque l’on pose la 1re pierre plus de 50% des logements ont déjà été vendus.» « Pour le moment ce sont les entreprises du BTP qui assument tous ces frais supplémentaires, résume Christian Pons. Le PGE (Prêt garanti de l’Etat) a consolidé les trésoreries. Ce qui pourrait nous fortifier ? Que la commande publique reprenne. Celle-ci est actuellement à -10% par rapport à l’activité de l’année 2019. Le problème ? Les projets sont longs à sortir, il y a trop de complications administratives. Ce pour quoi je me bats ? Pour la réduction du temps de l’obtention des permis de construire qui est passé de 6 mois à 1 an. J’aimerais que les Pouvoirs publics traitent dans les meilleurs délais les recours qu’ils soient abusifs ou non.»

Les besoins du BTP

«L’activité se maintient et même progresse même si les chantiers peinent à démarrer. Nous manquons de charpentiers-couvreurs, de plombiers-chauffagistes, d’électriciens. Plus les emplois sont techniques plus nous avons du mal à recruter. La formation est à réorganiser. Le problème ? Remplacer les professionnels experts qui vont partir à la retraite. L’enjeu ? La transmission du savoir en faisant se rencontrer apprentis, jeunes techniciens et professionnels aguerris. Un exemple ? Le déploiement de la fibre où l’on forme en catastrophe des jeunes venus de Paris au lieu de former ceux qui résident ici. Nous n’avons pas les compétences sur place. Nous manquons également de formateurs en énergie renouvelable alors que nous sommes en plein dans le sujet.»

Le BTP recrute, propose la formation tout au long de la vie et promeut l’ascenseur social

La prison Sainte-Anne

La construction du bâtiment a débuté en 1862. C’était au départ et en partie un édifice religieux qui fut ensuite transformé pour accueillir, en 1681, une ‘Maison des fous’ qui sera à son tour transformée pour devenir, en 1729, ‘La maison des insensés’ auquel s’est adjoint un lieu de mise à l’écart et d’enfermement pour les condamnés à mort. Alors que les ‘aliénés’ quittent ce premier établissement pour gagner Montdevergues à Montfavet en août1862, le bâtiment devient une prison départementale et accueille les premiers prisonniers en 1871. En 2003 ses résidents sont conduits à la nouvelle prison du Pontet. Date à partir de laquelle l’édifice sera laissé à l’abandon.

L’intégration du nouveau lieu de vie dans son environnement

Outre la réhabilitation de l’ancienne Prison Sainte-Anne, le projet est de redynamiser l’ensemble du quartier de la Banasterie via des espaces partagés, des modes piétons et vélo permettant d’accéder à la Manutention depuis la poterne Banasterie. La Ville avait indiqué, en début de projet, investir 1M€ dans le projet de requalification des espaces extérieurs, notamment en aménageant un petit jardin et des arbres en cépée (arbres à plusieurs troncs) afin d’introduire des ilots de fraîcheur à l’arrière de la chapelle des Pénitents noirs, perle baroque du XVIIIe siècle.

En savoir plus

La prison a été rachetée à la Ville par le Groupe François 1er pour 2,65M€ et la partie du quartier Sud de la prison des femmes rétrocédée par l’acheteur à la Ville pour le franc symbolique. Le montant des travaux déclaré en 2019 était de 18,6M€ HT. Aux manettes : La Ville d’Avignon pour la partie ERP (Etablissement recevant du public) La Compagnie immobilière d’investissement (L’entreprise Marseillaise qui s’est désistée), l’entreprise Girard et les agences d’architecture Huit et demi et Fabre/Speller.

Le badigeon des façades

Le BTP en Vaucluse

Le BTP en Vaucluse ce sont 9 300 établissements employant 13 200 salariés, soit 10% des salariés tous secteurs confondus du territoire auxquels s’ajoutent 1 120 emplois à taux plein en intérim et au 1er trimestre 2021. Près de 1 200 jeunes ont été formés aux métiers de production en BTP dont 70% en apprentissage lors de l’année 2019.

L’activité sur le département

Lors des cinq dernières années 3 500 logements neufs ont été construits en Vaucluse. Les collectivités locales sont intervenues à hauteur de 339M€ en 2020. La commande publique y a pris part à hauteur de 66% tandis que les collectivités locales sont entrées en scène à 47% et à hauteur de 25% dans le bâtiment, y compris pour le logement social.

Le Bâtiment et les travaux publics en France

Le bâtiment et les travaux publics en France réalisent plus de 125 milliards € hors taxe de travaux ; plus de 1,541 million de salariés et artisans, 410 000 entreprises. C’est la moitié du poids de l’industrie française, c’est-à-dire 2 fois l’activité de la banque et des assurances.

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