18 mai 2024 |

Ecrit par le 18 mai 2024

Châteauneuf-du-Pape va faire causer

Nouvelle identité visuelle, nouveaux événements… Coup de jeune pour Châteauneuf-du-Pape avec une animation pour chaque saison à commencer par ‘Les causeries’ qui vont débuter le mois prochain.

« Nous voulons dynamiser notre village connu dans le monde entier pour ses vins, son château, son histoire et son patrimoine et nous souhaitons aussi renforcer son rayonnement local et international » explique Laure Garcia, élue de la municipalité de Châteauneuf-du-Pape en charge de la communication.
Pour attirer et satisfaire encore plus de touristes, la commune, les commerçants, les restaurateurs, les vignerons, les associations travaillent main dans la main. « C’est une force de frappe commune, une synergie qui vont nous aider à mettre encore plus en valeur nos festivités, nos animations et notre vie culturelle » ajoute-t-elle.
Pour ce faire, le logo en lettres gothiques a été modernisé, la mitre des papes stylisée, la palette de couleurs dédiée aux quatre saisons, vert, jaune, ocre, bleu, vert, grenache. L’accent sera mis sur les réseaux sociaux, le site de la commune sera revu de fond en comble. Si les panneaux d’affichage 4×3 et lumineux sont encore à l’étude, l’agence JC Decaux sait bien que d’autres solutions sont possibles comme les écrans digitaux ou les portières siglées de véhicules, moins polluants pour l’œil et l’environnement.

La qualité c’est populaire
Une autre façon de booster Châteauneuf-du-Pape, c’est d’organiser des événements populaires et de qualité. A commencer par une nouveauté : ‘Les causeries’ prévues mi-mai après une rencontre entre le maire, Claude Avril et l’écrivain et historien Franck Ferrand. L’animateur de Radio classique sera là le vendredi 13 mai pour une conférence sur ‘La Prophétie d’Avignon’. Le samedi matin, à 9h30 au Cellier du château, le sociologue Michel Maffesoli évoquera ‘Le retour au territoire, enracinement dynamique’, à 11h30, le philosophe François-Xavier Bellamy insistera sur ‘L’urgence de transmettre’. L’après-midi aux Fines Roches, les même intervenants participeront à une causerie animée par la journaliste Christine Kelly, ancienne membre du CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel) et la journée se terminera en beauté par un spectacle pyrotechnique sur l’esplanade du château pontifical avec Calixte de Nigremont comme maître de cérémonie, le hiératique ‘Monsieur Loyal de « Cheval Passion ».

BD et théâtre
‘Le bel été de Chateauneuf’ se poursuivra le 25 juin avec un festival de BD et des stars comme Serge Carrière (Achille Talon), Ptitluc (Les Pieds- Nickelés) ou Franck Margerin (Lucien). Du 18 au 22 Juillet, 7e édition de ‘Châto’Off les murs’, le festival d’Avignon décentralisé pour 5 soirées dans la cour de récréation de l’école avec bar à vins des jeunes producteurs, enfin le 6 août, pendant la Véraison, Nocturnes littéraires’ avec une quarantaine d’auteurs sélectionnés par Pierre Défendini qui font le tour des sites huppés de Provence, Cassis, Six-Fours, Saint-Tropez et évidemment, Châteauneuf-du-Pape.

Contact : chateauneufdupape.org

Présentation de la nouvelle charte graphique de la ville de Châteauneuf-du-Pape (©Sunmade)

Châteauneuf-du-Pape va faire causer

La Caisse d’épargne Cepac vient de signer une convention de mécénat avec la Collection Lambert à Avignon. Pour le musée d’art contemporain de la cité des papes il s’agit désormais de son plus important partenaire issu du monde de l’entreprise et de l’économie.

La SLE (Société locale d’épargne) de la Caisse Vaucluse de la Caisse d’épargne Cepac avait déjà initié le mouvement en 2019. La banque régionale coopérative avait ainsi déjà apporté son soutien (5 000€) à la Collection Lambert afin de financer le projet de micro-école ‘Inspire’ du musée. Un dispositif créée en collaboration avec l’Education nationale destiné aux enfants de CM1-CM2 en décrochage scolaire et ayant pour objectif de leur permettre de retrouver le goût d’apprendre via l’éveil artistique. Pour cela, la Collection Lambert a transformé un de ses deux ateliers en salle de classe pour accueillir les élèves de manière permanente.
Après ce galop d’essai, la Cepac, qui entreprend depuis toujours des actions de mécénat sur tous ses territoires et s’engage à favoriser l’accès à la culture au plus grand nombre, a donc décidé de passer à la vitesse supérieure.

En 2019, la Caisse d’épargne Cepac avait déjà soutenu, à hauteur de 5 000€, le projet de micro-école ‘inspire’ via sa Société locale d’épargne de la caisse de Vaucluse.

20 000€ pour commencer
« Nous sommes honorés de renouer les liens avec la Collection Lambert que nous avions soutenue auparavant, pour l’une de ses actions pédagogiques, rappelle Joël Chassard, président du directoire de la Cepac. Les musées, festivals et lieux culturels sont autant de leviers qui contribuent au développement et à l’attractivité de nos territoires. C’est pourquoi, nous sommes fiers de nous associer à ce lieu emblématique de l’art contemporain en Avignon. Ce mécénat s’inscrit dans notre démarche philanthropique axée, notamment, autour de la culture. »
En effet, la culture semble être dans l’ADN de la Cepac puisqu’elle soutient de nombreux événements et lieux culturels, aussi bien en métropole qu’en Outre-Mer, comme le Cepac Silo et le Mucem à Marseille ou les Téat à la Réunion. Elle participe également au déploiement de grands festivals, notamment à travers ses partenariats avec Les Suds à Arles, le festival de la BD à Bastia, le ‘All day in’ aux Antilles, ou encore le festival ‘Marseille Jazz des cinq continents’, qu’elle soutient depuis sa création il y a plus de 20 ans.
« Nous avons la volonté de soutenir les lieux et les événements emblématiques du territoire », poursuit Aline Moreau, directrice communication et RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) de la Cepac, 2e caisse de France, et intervenant dans les départements des Bouches-du-Rhône, Vaucluse, Alpes-de-Haute-Provence, Hautes-Alpes, la Corse mais aussi la Réunion, Mayotte, la Guadeloupe, Saint-Barthélemy, Saint-Martin, la Martinique, la Guyane et Saint-Pierre-et- Miquelon.
Le montant de cette opération de mécénat s’élève à 20 000€ pour une durée de 1 an renouvelable. Il s’ajoute à la dizaine de projets soutenus, chaque année dans le département, par la SLE de la caisse de Vaucluse avec des montants compris entre 3 000 et 15 000€.

Les représentants de la Cepac et ceux de la Collection Lambert.

Rapprochement avec le monde des entreprises
« Ce partenariat marque une étape importante depuis la création de la Collection il y a 22 ans, précise Alain Lombard, directeur de la Collection Lambert. Il marque notre volonté de se rapprocher du monde économique. Nous sommes donc heureux de renforcer nos liens avec le monde de l’entreprise, particulièrement avec la Caisse d’épargne Cepac avec qui nous partageons de nombreuses valeurs comme la RSE, l’accès à la culture, le soutien au territoire… »
Si les 20 000€ apportés par la Caisse d’épargne constituent 1% du budget de la Collection, ils représentent désormais 20% du montant total provenant du mécénat avec des entreprises. « Ce n’est pas neutre pour nous », insiste Alain Lombard puisqu’il s’agit désormais du principal contributeur en terme de mécénat d’entreprise.
Mais surtout, « que la Cepac, aussi incontournable qu’elle l’est dans l’économie de notre territoire, ait choisi de soutenir la Collection Lambert au titre de sa démarche philanthropique, atteste selon moi de la place centrale qu’occupe notre musée au cœur de l’environnement artistique et culturel de notre région » conclut le directeur de cette Collection exceptionnelle. Collection de près de 560 œuvres majeures de la seconde moitié du XXe siècle et du début du XXIe siècle constituée par Yvon Lambert, que le célèbre marchand d’art et collectionneur a donné dans le cadre de la plus importante donation faite à l’Etat français depuis 1906. Aujourd’hui, grâce aux nombreux dépôts qui s’ajoutent, la Collection Lambert dispose d’environ 2 000 œuvres à présenter sur les 4 000 m2 de l’hôtel de Caumont.


Châteauneuf-du-Pape va faire causer

Alors que la 94e cérémonie des Oscars doit se tenir ce lundi, retour sur la présence grandissante des géants du streaming dans les palmarès de l’événement cinématographique.

Après une cérémonie des Oscars 2021 qui a vu Netflix remporter 7 prix sur 35 nominations et devenir le studio le plus récompensé devant Disney, le géant du streaming vidéo est de nouveau bien placé pour réaliser un carton cette année. Avec 27 nominations reçues, les productions cinématographiques de Netflix dominent la sélection des Oscars 2022, devant Walt Disney (23 nominations en incluant toutes les filiales) et Warner Bros. (16).

Comme le montre notre infographie, Netflix s’est lancé à la conquête d’Hollywood depuis déjà quelques années. Après avoir décroché sa toute première nomination en 2014, la société n’a cessé d’accroître sa présence à la célèbre cérémonie de récompenses, dépassant pour la première fois les nominations de Disney en 2020. Autre concurrent majeur sur le marché du streaming, Amazon a récolté 4 nominations aux Oscars cette année, après avoir enregistré un record de 12 en 2021.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Châteauneuf-du-Pape va faire causer

Depuis la première édition des Rencontres du Sud en 2011, Avignon se transforme pendant une semaine au mois de mars en carrefour du cinéma et capitale du 7e art. Réservée aux professionnels, elle s’est ouverte ensuite aux étudiants s’orientant vers les métiers du cinéma, puis partiellement au public, notamment avec le ciné pitchoun pour les enfants. Après une mémorable 9e édition en 2019 cette manifestation cinématographique idéalement placée après le Festival de Berlin en février et le festival de Cannes en mai, avait dû être annulée pour cause sanitaire en 2020 et 2021.

Plus de 300 professionnels
Cette année les Rencontres se sont déroulées essentiellement au centre-ville, au Vox et à Utopia, ainsi qu’au Capitole Studios Le Pontet. Elles ont attiré du 14 au 19 mars plus de 300 professionnels heureux d’une liberté retrouvée, de voir le cinéma reprendre des couleurs, et impatients d’échanger et découvrir les nouveaux films en avant-première. Dix-sept films de qualité leur ont été proposés. Une programmation internationale avec des films français, espagnol, croate, argentin, japonais, coréen. Et cinq équipes venues présenter chacune leur film. Parmi ces personnalités du cinéma présentes : Cédric Klapisch réalisateur de ‘En Corps’ avec Santiago Amigorena coscénariste, Jean-Pierre Améris pour ‘Les folies fermières’, Thierry Demaisière et Alban, Turlai pour ‘Allons enfants’, Gustave Kerven réalisateur de ‘En même temps’ et la réalisatrice espagnole Clara Roquet pour son premier long-métrage ‘Libertad’.
Fait notable cette année, l’hommage à la famille Bizot à la tête du cinéma le Vox place de l’Horloge  en plein cœur de la cité des papes depuis 1922. Un cinéma indépendant cher aux avignonnais qui fête ses 100 ans (voir ci-dessous).

Trophée des lycéens
Cette année pas de Victoires, cérémonie prestigieuse de clôture où était dévoilé le palmarès du festival des montreurs d’images. Mais un prix décerné par les étudiants a été attribué à ‘Murina’ premier long métrage de la croate Antoneta Alamat Kusijanovic. Le trophée du prix des lycéens, des élèves de terminale du lycée Robert Schuman, a été décerné au même film.  Au final le bilan est très satisfaisant pour un festival qui a permis de célébrer le 7ème art autour d’oeuvres magnifiques et d’un savoureux mélange de films d’auteur ou commerciaux.

Jean-Dominique Réga

Les 100 ans du cinéma Vox et l’hommage à la famille Bizot

Jeudi 17 mars dans la grande salle du Vox nombreux étaient les professionnels et les avignonnais venus rendre hommage à la famille Bizot et fêter les 100 ans du Vox. Un cinéma qui en 1922 était exploité par Joseph Bizot (1881-1967) grand-père de Jean-Paul Bizot et arrière grand-père d’Emmanuel. Ce dernier en a pris la gérance en 1994 après avoir rejoint ses parents Jean-Paul et Léonie en 1989.
« Des exploitants emblématiques » pour René Kraus président des Rencontres du Sud et directeur général du multiplex Capitole Studios au Pontet. « Cet art qu’est le cinéma s’est renouvelé, a changé, évolué, et la famille Bizot est toujours à la tête du Vox. Nous tenions particulièrement à  la célébrer» a-t-il ajouté avant de laisser la parole à Cécile Helle qui a fait part de son émotion et sa satisfaction en tant que maire d’Avignon, de voir un cinéma indépendant du centre ville en capacité de se maintenir.
« Grâce à l’implication et l’engagement exceptionnel d’une famille unie. Le Vox était dans votre cœur quand vous l’avez repris. Vous avez fait des travaux ambitieux pour passer à deux salles, le moderniser et créer un restaurant place de l’Horloge. Vous avez su vous adapter, développer une activité autour du théâtre en juillet et effectuer des changements tout en gardant l’âme du lieu où tous les avignonnais ont des souvenirs ». Elle a souligné également l’ouverture d’esprit de la famille. « Un cinéma doit vibrer de la vie locale et vous avez su ouvrir vos salles à tous, lors des campagnes électorales par exemple ».
Puis Cécile Helle a remis à Jean-Paul et Léonie à la tête du cinéma en 1976 et aujourd’hui encore figures du Vox, l’ordre national du Mérite au grade de chevalier. Une décoration qui a pour vocation de récompenser les mérites distingués et d’encourager les forces vives du pays. « La relève est là, vous pouvez être fiers » a conclu le maire en épinglant les décorations en présence du fils d’Emmanuel, Baptiste 12 ans symbolisant une 5ème génération qui pourrait bien continuer l’aventure… Au cours de cette soirée, après un petit film d’Emmanuel rendant un bel hommage à ses parents, Léonie et Jean-Paul ont également reçu le Mérite cinématographique au grade de commandeur.

Cédric Klapisch à gauche et Santiago Amigorena.

Jeudi 18 mars le réalisateur Cédric Klapisch a présenté en avant-première ‘En Corps’. Il était accompagné de Santiago Amigorena avec qui il a co-écrit le scénario.
Ce film qui réunit Marion Barbeau dans le rôle principal, Hofesh Shechter, Denis Podalydès, Muriel Robin, Pio Marmaï, François Civil, Souheila Yacoub, raconte l’histoire d’Elise, 26 ans, grande danseuse classique qui se blesse pendant un spectacle puis apprend qu’elle ne pourra plus danser. Dès lors sa vie va être bouleversée. Entre Paris et Rémignac en Bretagne, au gré des rencontres et des expériences, des déceptions et des espoirs, elle va se rapprocher d’une compagnie de danse contemporaine et retrouver un nouvel élan et une nouvelle façon de vivre.

Après son documentaire consacré à Aurélie Dupont en 2010 Cédric Klapisch se replonge dans un univers qu’il connaît. Il a d’ailleurs monté pendant le confinement ‘Dire merci’ un petit film collectif des danseurs de l’opéra qui se sont filmés chez eux avec leur smartphone. Le film de 4’40 devenu viral a fait le tour du monde. « J’aime la danse depuis longtemps et c’est la raison pour laquelle on m’avait proposé de réaliser ’L’espace d’un instant’. Je suis spectateur de ça. J’ai beaucoup filmé à l’opéra de Paris. Rien que de les voir s’échauffer le matin c’est un spectacle »

« Ce film est une fiction autour de la danse. A Aurélie Dupont on avait dit aussi qu’elle ne pourrait plus danser… Mais comme le dit François Civil dans le film, le corps est mystérieux. Je savais que Marion Barbeau avait les compétences danse classique et contemporaine. Elle s’est imposée dans le casting. J’ai l’impression que j’ai réussi à raconter une histoire » explique Cédric Klapisch qui réalise là un film émouvant qui a été plébiscité. Un bel hommage à la danse et à la joie de vivre.

La réalisatrice espagnole Clara Roquet.

Clara Roquet, réalisatrice espagnole de 33 ans, était présente aux Rencontres du Sud pour présenter ‘Libertad’ son premier long-métrage. Scénariste de renom en Espagne et en Amérique du Sud, elle a commencé sa carrière en 2014 en co-écrivant le multi-primé ’10 000 KM’ aux côtés du réalisateur Carlos Marques-Marcet. Récompensée avec les courts métrages ‘El Adios’ (2015)  et ‘Good Girl’ en 2018, elle a réalisé également deux épisodes de ‘Tijuana’ série produite pour Netflix.

‘Libertad’ raconte l’histoire d’une amitié entre deux adolescentes, Nora, qui fait partie d’une famille bourgeoise, et Libertad, jeune colombienne fille de domestique. Le temps d’un été apparemment idyllique…
Bien plus qu’un passage à l’âge adulte le film pointe certaines réalités comme le manque d’intégration, la maltraitance que subissent les domestiques, les conventions familiales basées sur le mensonge, la différence entre les classes sociales…

« Il peut y voir une conséquence même inconsciente du colonialisme » explique Clara. « Ces personnes d’Amérique du Sud qui viennent en Europe pour travailler, préfèrent venir en Espagne pour la langue. Il y a dans mon pays une supériorité sous-jacente par rapport à ces gens là qui arrivent dans une famille où on leur demande de faire un peu tout, et deviennent un peu esclaves ». C’est aussi une histoire sur l’identité et la famille. « Dans l’adolescence on commence à construire sa propre identité. Nora se bat contre son monde en perdition et Libertad contre une société de classe dans laquelle la liberté et la dignité ne semblent être accessible qu’à ceux qui en ont les moyens » conclue Clara Roquet qui aime le cinéma expérimental, celui qui n’impose pas de conclusion et implique le spectateur dans une expérience émotionnelle.

Gustave Kerven.

‘En même temps’ le dernier long-métrage de Gustave Kerven et Benoit Delépine sort en salle le 6 avril quatre jours avant le premier tour de l’élection présidentielle. Cette comédie qui réunit notamment Vincent Macaigne, Jonathan Cohen, India Hair, Yolande Moreau, aborde avec humour la politique, l’écologie, le féminisme et le patriarcat.
Dans le film, un élu de droite tente de convaincre un maire de gauche, écologiste, de s’associer à lui afin de transformer une forêt en parc de loisirs. Alors que les deux hommes sont sur le point de conclure leur marché, un gang de féministes arrive à les coller l’un à l’autre. Un acte de rébellion contre le système politique et patriarcal qui a pour conséquence d’unir les deux hommes contre leur gré.

Gustave Kerven qui garde de bons souvenirs de la Cité des papes lorsqu’il était étudiant, était présent aux Rencontres du Sud pour présenter aux professionnels son nouveau long-métrage coréalisé avec son compère Benoit Delépine. « Les deux personnages sont des politiciens différents. L’écologiste croit en ce qu’il dit mais prêche dans le désert, et doit affronter toutes les exaspérations individuelles. Celui de droite surfe pour aller dans le sens de ses électeurs. C’est un opportuniste qui profite de son statut, mais que les gens ne prennent plus au sérieux » analyse le réalisateur. « Leur travail rassemble un maximum d’emmerdes. Tout le monde se met à râler pour tout. Chacun n’y voit que son propre intérêt. Les pétitions sur internet, les groupes, les réseaux sociaux, etc…  Cela devient impossible. On peut rayer les politiques mais c’est de plus en plus difficile à faire ». Un film avec de l’humour et du fond.

Jean-Pierre Améris.

Jean-Pierre Améris, réalisateur, est venu à Avignon présenter son dernier film : « Les folies fermières » dont la sortie nationale est prévue le 11 mai 2022. Une comédie avec Alban Ivanov, Sabrina Ouazani, Michèle Bernier, Moussa Maaskri, Bérengère Krief. Inspirée d’une véritable histoire, celle de David Caumette éleveur dans le Tarn. Pour sauver de la faillite son exploitation agricole, et contre l’avis de ses proches qui sont sceptiques, il va monter un cabaret à la ferme. Le spectacle sera sur scène et dans l’assiette, avec les bons produits du coin !

C’est en regardant un reportage aux actualités régionales de France 3 que le réalisateur a entendu parler de ces faits. Il fait un parallèle avec sa propre histoire « Faire un film est une entreprise un peu folle ! ».  Il se rend sur place et au contact des fermiers et d’un monde qu’il ne connaît pas vraiment, en apprend beaucoup. Séduit par la détermination, l’authenticité et le caractère positif du personnage qui répond au désespoir par la fantaisie, il décide d’en faire un film, humain et joyeux qu’il tourne dans le Cantal où il allait dans son enfance avec ses parents.
« Il fallait être juste sur le monde paysan, ne pas cacher leurs difficultés. Faire se rencontrer deux mondes pour permettre de surmonter les à priori des fermiers sur les artistes et de ces derniers sur les paysans. J’ai présenté le film au salon de l’agriculture à Paris. Les paysans s’y retrouvent. Ils vont organiser des débats. Le cinéma réunit », dit en souriant Jean-Pierre Améris avant de conclure : « Ce film est un éloge du collectif et de la fantaisie contre le désespoir ».
Une comédie joyeuse avec de beaux moments d’émotions.

Thierry Demaizière à droite et Alban Teurlai.

Après les documentaires sur Benjamin Millepied à l’opéra de Paris, sur Rocco Siffredi, puis en 2019 ‘Lourdes’ à la rencontre de pèlerins, Thierry Demaizière et Alban Teurlai sont venus présenter leur film ‘Allons enfants’ dont la sortie nationale est prévue le 13 avril 2022.

C’est l’histoire d’une expérience unique en France. Au coeur de la capitale, le lycée Turgot tente un pari fou : intégrer des élèves de quartiers populaires et briser la spirale de l’échec scolaire par la danse Hip Hop. Dans cet établissement scolaire, l’accueil des élèves est basé sur la bienveillance, l’accompagnement à la scolarité et l’exigence de résultats. C’est dans une ambiance de travail cadrée que les élèves évoluent pour acquérir des  connaissances qui doivent leur permettre de poursuivre leurs études et de s’insérer dans la vie professionnelle avec les compétences pour s’épanouir et se construire comme futurs citoyens.

« Nous sommes des portraitistes, ce qui nous amène à découvrir des mondes différents » expliquent les deux réalisateurs pour qui les danseurs de l’opéra sont des professionnels, des athlètes qui passent par la souffrance pour arriver à l’excellence. « Là, les jeunes passionnés de hip-hop font ça avant tout pour kiffer ». Le tournage s’est déroulé sur une année. « Notre intention est de faire du cinéma qui nous intéresse et parle aussi aux autres. Nous prenons le réel et nous racontons ». C’est un film aussi sur le métier d’enseignant avec des professeurs qui croient aux écoles de la République. « Ils ont pour mission de récupérer des jeunes en échec scolaire en allant chercher leur culture pour essayer de les accrocher à l’école. Je les admire » s’enthousiasme Thierry. « Sur toute la bande il n’y en a qu’un qui n’a pas eu le bac et une autre qui n’a pas poursuivi sa scolarité. La plupart continuent leurs études et la danse ». « Les barrières tombent quand des élèves de milieux sociaux différents se retrouvent dans une cour de récréation » ajoute Alban. Un duo de réalisateurs pour qui le titre du film était une évidence. « Ils ont chanté la Marseillaise ». Tout un symbole.

Dossier réalisé par Jean-Dominique Rega


Châteauneuf-du-Pape va faire causer

Le pôle culturel Francine Foussa, situé à Mazan, était jusqu’alors composé d’une bibliothèque municipale et d’un centre associatif. Aujourd’hui, l’établissement pousse ses murs pour accueillir un espace numérique et un musée entièrement digital.

La commune de Mazan, qui possédait déjà une bibliothèque de près de 450m2 et un coin pour la vie associative au sein de l’espace Francine Foussa, héberge désormais le digital. Un nouvel espace numérique et un musée Micro-Folie, qui viennent d’être inaugurés, s’y installent dans le but de dynamiser la commune, mais aussi de permettre l’accessibilité numérique à un plus grand nombre de personnes.

Situé au carrefour du collège André Malraux et de l’hôtel de ville et de l’Ecole Saint-Dominique, l’espace est gratuit et ouvert à tous. Six ordinateurs sont mis à disposition ainsi qu’une imprimante. Un conseiller est également présent pour aider les personnes moins familières avec le digital. Il peut aider entre autres à apprendre à utiliser des outils de communication ou encore à chercher un emploi ou une formation.

Un musée numérique pour faciliter l’accès à la culture

Le musée Micro-Folie est un dispositif mis en place par le Ministère de la culture et de la communication et coordonné par l’Etablissement public du Parc de la Grande Halle de La Villette pour rendre la culture accessible à tous. Plusieurs ont été implantés à travers la France, et c’est à Mazan qu’est venu s’installé le premier Micro-Folie du Vaucluse. Il présente plus de 2000 œuvres d’art appartenant à 80 grandes institutions nationales.

En plus de l’écran géant qui diffuse les différentes œuvres, vingt tablettes sont mises à disposition du public qui peut découvrir l’histoire des œuvres ou encore jouer à des jeux. Les visites peuvent être soit libres, soit encadrées par un guide avec des ateliers et des rencontres.

Ces deux aménagements numériques, dont le coût s’est élevé à plus 100 000€, ont été financés par la commune de Mazan, par l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) et par le Ministère de la cohésion des territoires.

Horaires d’ouverture de l’Espace numérique : le lundi de 14h à 18h et le mardi, mercredi et vendredi de 9h à 12h et de 14h à 18h.

Horaires d’ouverture du musée Micro-Folie pour les visites libres : le lundi, mardi, mercredi et vendredi de 14h à 18h.

Plus d’informations et réservation au 06 08 47 28 96.

V.A.


Châteauneuf-du-Pape va faire causer

Après une mémorable 9e édition en mars 2019 les Rencontres du Sud avaient été annulées pour cause sanitaire en 2020 et 2021. Avec cette manifestation cinématographique professionnelle ouverte partiellement au public, Avignon redevient capitale du 7e art du mardi 15 au samedi 19 mars 2022. Près de 300 professionnels sont attendus pour échanger et découvrir 17 films dont une partie  en avant-première, et cinq équipes de films. Rencontre avec René Kraus, président de l’événement et directeur général du multiplex Capitole Studios au Pontet.

Quel impact a eu la crise sanitaire sur le cinéma ?
« Avec ce que nous avons subi et dont nous souffrons encore, le cinéma a été en sérieuse difficulté. Nous avons été à l’arrêt il y a deux ans. Nous avons repris par périodes mais avec des difficultés liées au passe sanitaire, au passe vaccinal, au décalage des films, au développement des plateformes, à la suppression de la confiserie qui fait partie du rêve que nous vendons, et représente 15 à 20 % de notre chiffre d’affaire. Heureusement pour se maintenir nous avons eu des aides de l’État, aussi bien du ministère de l’Économie que du centre national du cinéma. »

Le cinéma reprend des couleurs ?
« Spider-Man sorti en décembre 2021 a incroyablement bien marché. Puis début janvier avec toutes les contraintes réglementaires  les entrées ont encore plongé de 40 à 50 %. Le 16 février la vente de la confiserie a été autorisée, depuis le 28 février il n’y a plus la contrainte des masques et à partir du 14 mars plus l’obligation de contrôler le passe vaccinal. Les gens seront plus sereins et à l’aise. Même si de nouvelles habitudes ont été prises, notamment par les seniors, j’ai bon espoir de voir le cinéma remonter rapidement la pente grâce à cette liberté retrouvée et aux films qui vont sortir. »

« Nous sommes les premiers en Europe. »

La France a une population attachée au cinéma ?
« Tout à fait ! En 2019 une année extraordinaire nous avons fait plus de 200 millions d’entrées ce qui en faisait le 3e marché au monde. Nous sommes derrière les Etats-Unis et la Chine mais les premiers en Europe. Cela est dû à notre production interne française mais aussi à ce parc de salles qui est le plus gros. Le cinéma donne du rêve et le public aime toujours vivre cette expérience dans les salles. »

Le territoire local est bien pourvu ?
« Sur Avignon nous avons une belle diversité entre le Pathé Cap Sud, le Capitole Studios, Utopia qui est plutôt un cinéma d’art et essai, le Vox cinéma du centre-ville. Vraiment il y a une belle présentation et c’est très éclectique au niveau de la programmation. Les exploitants sont bien en place pour reprendre la situation en main avec le public qui je pense et je l’espère va continuer à nous suivre. »

Comment sont nées les Rencontres du Sud ?
« Il y a 12 ans, les rencontres cinématographiques régionales existaient à Gérardmer dans les Vosges, en Bretagne, dans le Nord, mais rien dans le Sud. Nous avons été quelques-uns dans une petite équipe, à penser que c’était une bonne idée de lancer l’équivalent à Avignon. Des rencontres spécifiques à la profession, rassemblant exploitants, distributeurs, etc, autour de films présentés en avant-première avec la venue d’acteurs, d’équipes de films. Dans un moment sans autre manifestation du genre, situé idéalement entre les festivals de Cannes et celui de Berlin. »

Quel est le chemin parcouru par cette manifestation ?
« Les deux années précédentes elle a dû être annulée. En nombre d’éditions nous arrivons à la 10e. Au fil des années avec des films commerciaux et des films d’auteurs, les Rencontres ont pris de l’ampleur. Nous avons eu plus de 150 équipes de films. Nous avons aussi mis en avant des personnes qui sont moins dans la lumière mais cruciales pour le métier. La manifestation s’est ouverte aux étudiants, aux petits avec le ciné-pitchouns, au public. Notre esprit a évolué pour faire participer l’ensemble du territoire mais en même temps cela reste des rencontres professionnelles. »

« L’occasion de célébrer les 100 ans du Vox. »

Et cette année ?
« C’est une édition différente, un peu édulcorée parce qu’on reprend. Elle ne se passera pas au Capitole centre repris par Frédéric et Mélanie Biessy de la Scala à Paris. Ils vont en faire la Scala Provence à Avignon après une très grosse restauration des salles pour le théâtre mais aussi le cinéma puisqu’ils nous recevront en 2023. Les Rencontres du Sud se dérouleront essentiellement au centre-ville au Vox et Utopia. Au Capitole Studios Le Pontet aussi. Le Vox cela nous est apparu comme une évidence puisque cette année c’est les 100 ans du cinéma qui a été créé par la famille Bizot. »

Des exploitants emblématiques ?
« Tout à fait ! Jean-Paul et Léonie Bizot sont toujours présents auprès de leur fils Emmanuel et de sa compagne Sherazed. C’est Joseph Bizot le grand-père de Jean-Paul et arrière-grand-père d’Emmanuel qui s’est lancé dans le cinéma en 1922. Voilà qui nous rappelle que cet art qu’est le cinéma s’est renouvelé, a changé, évolué avec le son, la projection, le numérique, le 3D. L’évolution s’est faite et les Bizot sont toujours à la tête du Vox. là. Nous tenons particulièrement à célébrer cette famille en 2022. »

Quelles sont les particularités cette année ?
« Il n’y aura pas les Victoires, cérémonie prestigieuse de clôture où était dévoilé le palmarès du festival des montreurs d’images. Il y aura seulement un prix remis par les étudiants. Mais nous avons une programmation de qualité avec 17 films qui seront dévoilés et 5 équipes de films présentes. Même s’il y a eu peu de manifestations, les exploitants ont fait beaucoup de visios. Se retrouver là, discuter des films et voir comment on va les défendre c’est quand même notre ADN. »

La programmation est éclectique ?
« Internationale avec des films espagnol, argentin, japonais, coréen notamment du réalisateur  Ryusuke Hamaguchi qui a fait ‘Drive my car’. Il présentera son 3e film. Nous recevrons entre autres Delépine et Kerven réalisateurs de ‘En même temps’, Cédric Klapisch pour ‘En corps’, Thierry Demaizière et Alban Teurlai avec leur documentaire ‘Allons enfants’, Jean-Pierre Améris qui sera là pour ‘Folies Fermières’. Nous ferons pour les enfants le Ciné Pitchoun au Capitole Studios le samedi matin 15 mars. »

Êtes-vous soutenus ?
« Par nos partenaires institutionnels,  Région, Département, Grand Avignon, Mairies d’Avignon et du Pontet, oui bien sûr. Ils nous ont suivi pendant ces années covid et nous voulons également leur montrer que nous sommes toujours présents. Que nous aimerions dès l’année prochaine élargir à plus de public. Notre volonté c’est de devenir un festival beaucoup plus important avec plus de films et des thématiques très précises. »

Après le succès en 2020 de ‘ La belle époque’» dont vous étiez co-producteur, vous investissez-vous encore dans la production ?
« Je n’ai pas chômé ces deux dernières années. En 2022 je suis également co-producteur indépendant avec François Fontès, de ‘Mascarade’ prochain film de Nicolas Bedos, avec Pierre Niney, François Cluzet, Isabelle Adjani, Charles Berling, Emmanuelle Devos et Marine Vacth qui est l’héroïne principale. On espère le film au festival de Cannes mais il sortira peut-être plus tard. C’est une histoire qui se passe sur la Côte-d’Azur dans la jet-set. Une histoire très subtile. Je n’en dévoile pas plus, mais comme dit Bedos ‘ la vie c’est une gifle et une caresse’ »…

« Arles mérite un nouveau cinéma de 8 ou 9 salles pour des films commerciaux, d’auteurs, d’art et essai. »

Un autre projet ?
« Je me suis lancé dans un autre film, ‘Quand tu seras grand’ d’Eric Métayer et Andréa Bescond qui avaient fait le film ‘Les chatouilles’, sur le thème de la pédophilie et qui en 2019 étaient au festival d’Avignon avec une création sur le thème de l’euthanasie. Là c’est un film avec Vincent Macaigne, Marie Gélin, Eric Métayer sur la vie en maison de retraite, les relations entre les uns et les autres, les difficultés qui existent… Quand Eric m’a parlé de son projet je lui ai dit que je pouvais dire comment cela se passe car avant d’être dans le cinéma j’ai été directeur d’un Ehpad à Salon-de-Provence. Je ne sais pas quand le film va sortir, je pense plutôt en octobre. »

Avez-vous des ambitions sur Arles avec la construction d’un multiplexe ?
Nous en discutons depuis un certain temps avec Jean-Paul Capitano et Robillard les exploitants locaux. On développerait 8 ou 9 salles pour des films commerciaux, d’auteurs, d’art et essai. On discute avec la mairie pour trouver le meilleur endroit. Parce que la ville le mérite. Arles bouge. La ville a une véritable dimension culturelle. Il y a Acte Sud, le festival de la photographie, la Luma et le Parc des ateliers de Maya Hoffmann, le musée Arles antique, etc. Il y a la possibilité de développer un multiplexe classique avec une programmation bicéphale mais aussi de créer un festival. »
Retrouvez le programme complet des Rencontres du Sud 2022

Propos recueillis par Jean-Dominique Réga

Bio express
Après la faculté de droit, René Kraus n’a pas spécialement en tête de tenter la magistrature ou de devenir avocat. Son père biologiste l’oriente sur l’ouverture d’une maison de retraite. « J’ai fait une école de management, l’Institut Bocuse à lyon, et pendant 14 ans je me suis occupé d’un Ehpad de 90 lits à Salon-de-Provence. Après la vente, avec Raoul Aubert un ami de mon grand-père qui tenait un cinéma, nous avons ouvert en avril 2009 le Capitole Studios au Pontet où je suis entouré aujourd’hui de collaborateurs passionnés comme moi. »


Châteauneuf-du-Pape va faire causer

La Fabrica propose de participer à la journée du 1er Mars 2022 de 14h30 à 20h où il sera question de ‘L’Europe de la culture, l’Europe des cultures’ ; Quel impact sur les politiques culturelles des territoires ?’. Une après-midi de réflexion organisée par le Comité Européen des Régions en partenariat avec le Mouvement Européen Vaucluse et environs et le Festival d’ Avignon.

Le programme
14h30 Ouverture par Olivier PY Directeur du Festival d ‘Avignon ; 15h30 Table ronde ‘Echangeons nos cultures’ ; 16h30 Table ronde ‘Quelles politiques culturelles dans les territoires européens’ ; de 18h à 19h30 Restitution  des travaux des tables rondes et échanges 20h ; Clôture. Le programme dans le détail ici.

En savoir plus
En 2021, l’Union Européenne (UE) a lancé la ‘Conférence sur l’avenir de l’Europe’ afin de permettre aux citoyens de débattre et de construire l’Europe de demain. La culture, secteur impacté et fragilisé par la pandémie mondiale figure parmi les thèmes abordés. C’est dans ce cadre démocratique et participatif que la Fabrica accueille l’événement.

Les infos pratiques Inscription : mouvementeuropeenf84@gmail.com Il sera également possible de suivre la conférence via Zoom. La Fabrica 11, rue Paul Achard à Avignon.
MH


Châteauneuf-du-Pape va faire causer

Accompagné du sénateur Jean-Baptiste Blanc et de l’inimitable acteur Jean Reno, le collectif Prouvènço a porté haut les couleurs de l’héritage provençal dans la capitale.

Le cadre était symbolique. Dans le froid parisien de décembre, la conférence de presse s’est déroulée dans une chaleur réconfortante, celle du café des Editeurs. Ce dernier est voisin de l’ancien café Voltaire, lieu de rendez-vous des grands noms de la littérature dont Frédéric Mistral. L’écrivain tenait, lors de ses venues dans la capitale, des réunions avec la section parisienne du Félibrige, école littéraire qu’il fonda pour le maintien de la langue provençale et la renaissance d’une littérature méridionale. A l’heure des crèches et autres déambulations provençales de Noël, Jean-Pierre Richard, président du collectif Prouvènço et conseiller régional, Michel Bonnus (sénateur du Var) ou le sénateur de Vaucluse Jean-Baptiste Blanc, se sont fait porte-voix des us et coutumes de la Provence.

Un des éléments non anecdotiques justifiant la croisade des élus, une carte des langues régionales sur laquelle l’Occitan englobe tout le sud, faisant fi de la langue provençale. Une action de communication menée de concert pour que l’héritage de la langue de Mistral ne meure jamais. Jean Reno, adjoint au maire des Baux-de-Provence qui a élu domicile dans les Alpilles a tenu à faire escale à Paris. L’acteur imprégné de son village entendait bien rappeler la puissance des traditions provençales qui forment l’art de vivre de toute une région. Espérons que les travaux locaux soient rapidement appuyés par une volonté nationale de représentation des diversités qui nourrissent l’histoire de la France.


Châteauneuf-du-Pape va faire causer

Après un été 2020 ‘confiné’, 2021 a été l’année de la renaissance… Avec la diva Cecilia Bartoli, le violon pop-rock vivaldien de Nemanja Radulesco, le retour de Roberto Alagna dans Samson et la rencontre flamboyante Béjart-Queen.

Et pour 2022, Jean-Louis Grinda, le directeur artistique veut encore « diversifier le programme, élargir le public ». La saison débutera en juin avec Musiques en Fête, en direct sur France 3, le prime le plus regardé de l’année. Mais les Chorégies entreront dans le vif du sujet le 7 juillet avec le chef Myung-Whun Chung et les 100 musiciens du Philharmonique de Radio France qui accompagneront le pianiste Nicolas Angelich (programme pas encore connu). Le lendemain un inédit ‘Elisir d’amore’ de Donizetti qui n’a jamais été donné devant le mur d’Auguste…et dont tout le monde connaît le tube ‘Une furtiva lagrima’ : avec le ténor René Barbera, la chanteuse américaine Pretty Yende détectée par Placido Domingo et le baryton Erwin Schrott.

Beethoven pour le 14 juillet
Le 14 juillet, la ‘Missa solemnis’ de Beethoven, « L’Everest de la musique sacrée » interprétée par 7 chœurs, des dizaines de musiciens, les sopranos Patricia Petibon et Marie-Nicole Lemieux, le ténor Cyrille Dubois et la basse Nicolas Courjal dirigés par John Nelson. Le 18 juillet, ‘Giselle’, le plus grand ballet romantique français écrit par Adolphe Adam, mis en scène par le chorégraphe Kader Benlarbi, ancien danseur étoile de l’Opéra de Paris.

La Scala de Milan puis Chaplin
Un temps fort, annulé l’an dernier, mais les Chorégies attirent les plus grands, la preuve. ‘La Scala’ de Milan dirigée par son chef iconique Riccardo Chailly sera à Orange le 20 juillet pour un concert des ouvertures et chœurs les plus connus de Verdi, Nabucco, Aida, La force du destin, Traviata, Rigoletto… Bref, un régal ! Le 30, ciné-concert Spécial Chaplin, après ‘Le kid’ l’an dernier, ‘Les lumières de la ville’ l’été prochain.
En août, ‘La symphonie du nouveau monde’ d’Anton Dvorak le 5 et le lendemain, le second opéra de l’édition 2022 : ‘La Gioconda’ d’Amilcare Ponchielli mise en scène par le directeur artistique des Chorégies, Jean-Louis Grinda.
Les Chorégies qui ont failli disparaître en 2018, à l’aube de leurs 150 ans, ont été sauvées par la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur qui a d’ailleurs multiplié par 3 sa subvention (750 000€ au lieu de 250 000€) pour compenser la limite de jauge en 2021. De son côté, l’Etat a abondé de 350 000€ sa dotation. En tout, leur budget global est passé en 6 ans de 51 à 65M€, un festival qui s’autofinance à plus de 85%, ce qui est rarissime.

Réservations à partir du 10 décembre : 04 90 34 24 24 ou billetterie@choregies.com

www.choregies.fr

https://www.echodumardi.com/tag/culture/page/9/   1/1