17 juin 2025 |

Ecrit par le 17 juin 2025

Danièle Marcovici, pourquoi les femmes changent le monde

La Villa Datris, ses jardins et sa Sorgue accueillent plus de 80 œuvres de 64 artistes de 28 nationalités différentes sur le thème ‘Engagées, engagées, engagées’. Une exposition libre et gratuite qui veut libérer les corps et la parole des femmes. Jusqu’au 2 novembre 2025. Plus de 70 000 visiteurs sont attendus.

Stéphane Baumet directeur de la Villa Datris et Danièle Marcovici présidente et propriétaire de la Villa Datris Copyright MMH

« Par certains côté la société progresse et par d’autres elle régresse, notamment dans les droits humains, des femmes et de l’environnement, constate Danièle Marcovici, Fondatrice du lieu d ‘art contemporain : la Villa Datris et présidente directrice-générale du groupe Raja leader européen de l’emballage. C’est la raison pour laquelle, le lendemain des élections législatives de 2024, nous avons décidé de cette exposition. Ce sont des femmes, des artistes, toutes talentueuses, qui s’expriment. Nous les avons choisies parce que leurs œuvres ont du sens, que ce sens nous touche et nous émeut. Parce que nous les admirons, nous souhaitons que le public rencontrent leurs œuvres. Nos expositions sont faites pour le grand public grâce à un art contemporain qui a du sens, qui est engagé et créé de l’émotion. Cette année, l’exposition est placée sous le signe du violet, la couleur des féministes américaines, qui ont plus que jamais besoin d’être aidées en ce moment, même si cette exposition est dédiée à toutes les femmes, en lien avec la Fondation Raja qui va fêter ses 20 ans. »

« Ce lieu, dès le départ, par la volonté de Danièle (Marcovici) et Tristan (Fourtine), s’est voulu engagé avec des expositions sur le recyclage, l’écologie, les animaux, la nature, a relevé Stéphane Baumet co-commissaire de l’exposition et directeur de la Fondation Villa Datris. C’est aussi un lieu ouvert et gratuit qui reçoit plus de 70 000 personnes par saison, avec de nombreux événements comme de la médiation culturelle, des ateliers, des projections, des rencontres, des débats, de nombreux concerts cette année, notamment avec des artistes originaires du Burkina Faso. »

Reproduction d’une œuvre de Miss Tic pour l’ascenseur de la Villa Datris Copyright MMH

64 femmes artistes et 80 œuvres
« L’exposition est engagée avec 64 femmes artistes, sculptrices, qui toutes, s’expriment avec beaucoup de talent sur les droits des femmes, les violences faites aux femmes, les droits humains, la liberté qu’on leur refuse dans certains pays, sur l’environnement aussi, le droit de défendre la nature… Un ensemble de sujets sociétaux sur lesquels elles s’expriment toutes brillamment. Ces artistes issues de 28 nationalités feront découvrir à nos visiteurs plus de 80 sculptures installées dans la Villa, les jardins dans ou sous les arbres. Parmi elles, des sculptures sonores, et mobiles. »

Expos 2013-2025
« Cette exposition est très différente de celle de 2013 qui avait pour vocation de changer le regard sur l’art des femmes et, surtout, de dénoncer l’invisibilité de femmes artistes dans toutes les expositions. Là encore, il s’agissait de femmes engagées dans leur liberté de créer, d’exercer leur art. C’était déjà, en 2013, une exposition pionnière. »

Oeuvre de Rym Karoui ‘Virus de la révolution’ Copyright MMH

L’orchestration de l’invisibilité des femmes
« L’orchestration de l’invisibilité de la femme est toujours vraie, dans tous les domaines de la société, que ce soit dans l’espace public, en politique, dans l’art, dans la société, dans les entreprises, absolument partout. C’est le problème des violences, du viol, des meurtres de femmes. C’est surtout celui de la domination masculine qui existe et perdure depuis très longtemps dans la société. Quand les hommes parlent, ils parlent d’autres hommes, quand ils choisissent leur femme, c’est bien souvent pour la dominer. »

Les hommes de la nouvelle génération
« Mais les temps changent, mettant au jour une nouvelle masculinité qui assume très bien son rôle d’homme aux côtés de femmes libres, indépendantes, émancipées, qui travaillent, gagnent leur vie peut être autant qu’eux si ce n’est plus, qui partagent les tâches ménagères, l’éducation des enfants. Ainsi ces hommes et les femmes fonderont la société de demain.»

Œuvre de Yosra Mojtahedi ‘Volcanahita’ Copyright MMH

Une exposition qui dénonce
« Bien sûr, il s’agit d’une exposition qui dénonce, avec des tracts à chaque étage. Le plus important est de se questionner sur comment cela pourrait changer. Le problème c’est de savoir comment cela est arrivé, mais l’on ne peut pas le savoir puisque c’est depuis toujours comme cela. Donc le plus important est de s’atteler à faire bouger les lignes. Est-ce que la parité aidera en cela ? Elle est difficile à instaurer en politique, comme au sein des entreprises, parce que toutes les femmes ne terminent pas leurs études et si elles les terminent l’accès à la politique ou à des postes à responsabilité n’est pas facilité pour qu’elles poursuivent de belles carrières. »

Raja, une entreprise ‘un peu féministe’
« Chez Raja, dans mon entreprise –un peu féministe-, des femmes siègent à mon comité exécutif, construisant de belles carrières. Cependant les femmes ne recherchent pas la puissance, le pouvoir, la fortune…Elles recherchent l’harmonie, le partage, l’éducation, la solidarité. Et puis, nous sommes des femmes puissantes puisque nous créons la vie. »

Quand l’environnement recule, la femme recule
« Egalement lorsque l’environnement recule, ce sont les femmes qui reculent. Nous souffrons les premières de la sécheresse, de la déforestation… C’est la raison pour laquelle, avec la Fondation Raja, nous soutenons des associations dans le monde entier, qui viennent en aide aux femmes en difficulté qui nourrissent des projets comme la création de coopératives agricoles, l’éducation, la formation, et cela dans le monde entier. Nous avons créé un programme Femmes et environnement parce que nous disons, depuis 2015, que les premières victimes du changement climatique sont les femmes, beaucoup de chiffres l’ont d’ailleurs démontré.»

Oeuvre de Beya Gille Gacha ‘Sentinelle’ Copyright MMH

Le coût de la virilité
Lors de l’entretien, Danièle Marcovici a cité l’ouvrage : ‘Le coût de la virilité, ce que la France économiserait si les hommes se comportaient comme des femmes’. Auteure : Lucile Peytavin. Paru en 2021, en livre de poche. 7,70€. ‘En France, les hommes représentent 84% des auteurs d’accidents de la route mortels, 90% des personnes condamnées par la Justice, 86% des mis en cause pour meurtre… Quel est le coût de la virilité érigée en idéologie dominante ?’ Lucile Peytavin est historienne, spécialiste du travail des femmes dans l’artisanat et le commerce. Elle est membre de l’Observatoire sur l’émancipation économique des femmes de la Fondation des femmes. Le coût de la virilité est son premier essai.

Barque de Mireille Fulpius et Sylvie Bourcy ‘Jour de fête’ Copyright MMH

Danièle Marcovici, pourquoi les femmes changent le monde

La fondation Villa Datris expose le travail de 64 artistes engagées du monde entier. Mission ? Lutter contre l’invisibilisation des femmes qui persiste. Les thèmes abordés ? Le féminisme, l’éco-féminisme, la défense des droits de l’homme, la lutte contre le racisme, la liberté de disposer de son corps. Lensemble des œuvres rappelle qu’aucun combat n’a cessé et qu’il est crucial de préserver les droits acquis. Un cri des femmes pour les leurs, les hommes et le monde aussi, à voir jusqu’au 2 novembre.

Cette exposition militante, n’y va pas par quatre chemins « L’égalité entre les femmes et les hommes dans le monde est loin d’être acquise, et demeure un combat de chaque instant, également en Europe et en France », rappelle Danièle Marcovici, militante féministe depuis les années 1970 et la patronne du groupe international Raja, leader européen de l’emballage.

Oeuvre de Cajsa Von Zeipel. Gay milk 2022 Copyright MMH

«Longtemps ignorées et privées de reconnaissance, les femmes artistes ont été dominées par des sociétés patriarcales et éclipsées de l’histoire de l’art, relate Danièle Marcovici, présidente-directrice-générale du groupe Raja, fondatrice et présidente de la Fondation éponyme et aussi de la Fondation Villa Datris. Il faudra attendre les mouvements sociaux et les luttes féministes des années 1960 pour qu’elles gagnent en visibilité en tant qu’artistes mais aussi en tant que femmes. Cet héritage a profondément marqué les artistes d’alors et celles des générations suivantes, ouvrant la voie à une meilleure considération de leurs revendications et de leur art. ‘Engagées’ veut éveiller les consciences et rappeler que ces combats restent à mener.»

Une expo militante
L’exposition ‘Engagées, engagées, engagées’ 2025 fait écho à celle organisée en 2013 intitulée ‘Sculptrices’ conçue par Danièle Marcovici et son compagnon Tristan Fourtine, architecte, « pour redonner de la visibilité à 70 artistes, à leur travail. Depuis notre engagement n’a pas failli, alors même qu’en 2006 nous avons créé la Fondation Raja-Danièle Marcovici qui soutient des associations en faveur de l’émancipation, de l’autonomisation des femmes en France et dans le monde. Les expositions de la Villa Datris –contraction de Danièle et Tristan- met à l’honneur les forces féminines dans la dynamique d’un art creuset d’émotions. »

Oeuvre de Zanele Muholi, Muholi IV Copyright MMH

Pourquoi n’y-a-t-il pas eu de grands artistes femmes ?
«C’est la question que pose Linda Nochlin en 1971 dans un essai éponyme. Laurence d’Ist, historienne de l’art explique que : depuis la renaissance, les femmes n’accèdent pas aux réseaux de reconnaissance officielle. Sous l’ancien régime, l’Académie royale leur refuse l’étude de l’anatomie d’après le nu. En réponse, les Académies concurrentes s’ouvrent à Paris leur permettant de concourir au prix de Rome, d’exposer au salon et d’entrer dans les collections d’Etat. Au 19e siècle les femmes artistes se démarquent du maître d’atelier chez qui elles se forment. »

Au lendemain de la seconde guerre mondiale
« Au lendemain de la seconde guerre mondiale, les femmes des années 1960-1970 prennent conscience, comme un électrochoc, de leur féminité. Le féminisme éclot aux Etats-Unis et en Europe sur un lit de frustrations et de peurs particulièrement lorsqu’il s’agit de remettre en cause les distinctions de genre sur lequel est basé notre système culturel. L’art textile, très présent dans cette exposition, incarne une libération profonde, voire existentielle, des artistes engagées, militantes, mariées, enragées et activistes. Il en découle un décloisonnement des mediums et des sources. »

Œuvre de Billie Zangewa, Soldier of love Copyright MMH

Quand la muse, le modèle passent de l’autre côté
« La femme n’est plus seulement modèle, muse, sujet des arts mais se réapproprie son corps, sa peau, sa sensualité, sa sexualité, notamment lors de happening en alliant image, performance elle participe à l’activisme visuel et social de l’art contre la violence. Les questions politiques et éthiques des années 1990 ouvre le champ aux artistes afro-américaines, indiennes, africaines du nord au sud, s’intéressante  à l’héritage colonialiste. Elles rouvrent le dossier de l’histoire et de l’héritage colonialiste, se réappropriant leur visibilité. Désormais les femmes s’engagent dans l’écoféminisme, ma protection des écosystèmes, dénoncent la maltraitance à l’égard du vivant tout en célébrant so étonnante résilience.»

Le parcours de l’exposition
«Le parcours de l’exposition se développe autour de 10 thématiques symbolisées par les tracts mis à disposition. Outil de contestation directe, populaire et accessible, il accompagne les mouvements sociaux et sociétaux des suffragettes du 20e siècle aux mouvements féministes des années 1960-1970, il dénonce l’oppression patriarcale, revendique les droits, brise les tabous. Modeste en apparence, il reste le précieux témoignage des combats menés dans la rue comme dans les esprits.»

Oeuvre de Katia Bourdarel Emzara, revisite du mythe de l’arche de Noé Copyright MMH

Commissariat d’exposition
Danièle Marcovici et Stéphane Baumet. Assistance au commissariat et scénographie Laure Dezeuze, studio Bloomer.

Les infos pratiques
Exposition ‘Engagées, engagées, engagées’ Villa Datris. Jusqu’au 2 novembre 2025. 7, avenue des Quatre otages à l’Isle-sur-la-Sorgue ; 04 90 95 23 70. Entrée gratuite.

Odile de Frayssinet devant l’une de ses barques, avec ses affiches brodées pour la liberté de la femme, notamment en Orient. Copyright MMH

Horaires d’ouverture
Mai-Juin, du mercredi au samedi : 11h-13h / 14h-18h. Dimanche ouvert en continu. Juillet-Août : Tous les jours sauf le mardi : 10h-13h / 14h-19h. Dimanche ouvert en continu.

Septembre – octobre
Du mercredi au samedi : 11h-13h / 14h-18h. Ouvert en continu Dimanche et jours fériés.

Baignoire et douche, Œuvre de Joana Vasconcelos Revisite de l’espace domestique à la manière d’Alice au pays des merveilles

Visites guidées
Entrée libre, réservation conseillée.

Mai – Juin – Septembre – Octobre
Samedis à 16h et dimanches à 11h.

Juillet – Août
Vendredis, samedis à 16h et dimanches à 11h.

Œuvre de Mâkhi Xenakis, les folles d’enfer de la Salpétirère Copyright MMH

Visites de groupe
Visites de groupes uniquement sur rendez-vous :
mediation@fondationvilladatris.com

Visites Scolaires
Réservation indispensable, entrée libre. Contact : Fanny Vouland. Réservation

Activités
La Villa Datris propose des activités tout au long de la durée de l’exposition :
Consulter l’agenda.

Accessibilité
3 niveaux d’exposition de la Villa sont accessibles aux personnes à mobilité réduite.
Seuls les animaux aidants sont autorisés dans la Villa et les jardins. Les valises, les landaus et les chiens ne sont pas admis.


Danièle Marcovici, pourquoi les femmes changent le monde

La Fondation Datris (contraction des prénoms des deux fondateurs Danièle Marcovici et Tristan Fourtine) lieu d’art contemporain et gratuit propose l’exposition ‘Faire corps’ jusqu’au 3 novembre. Depuis son ouverture en 2011, la Villa Datris a exposé les œuvres de plus de 900 artistes établis ou émergents, français ou étrangers et reçu ½ million de visiteurs.

La Villa Datris avec l’œuvre de Richard Di Rosa, ‘Grand abstrait’ Copyright MMH

Cette fois-ci Danièle Marcovici, cheffe d’entreprise dirigeante de Raja, mécène et féministe et Stéphane Baumet, directeur de la Fondation Villa Datris proposent ‘Faire corps’. Et pour donner une vision de ces corps dans tous les états, 66 artistes ont répondu à l’appel et non des moindres, soit directement, soit par voie de collectionneurs privés au gré d’un parcours rythmé de 86 œuvres.

Evidemment l’on est subjugué
par ‘les nanas’ de Niki de Saint Phalle, ‘le Mukuru’ de Terrence Musekiwa, ‘la Vénus au mur’ d’Elsa Sahal, le petit bonhomme en bois –sans titre-  de Joël Shapiro, la ‘Justine second mouvement’ de Daniel Firman, ‘le cercle de vie’ de Prune Nourry, ‘le baiser’ de Marc Nucera… Il y a tant d’œuvres devant lesquelles s’arrêter, regarder, se nourrir.

Et, devant ce parcours intérieur de la Villa
et dans ses jardins enchantés, l’on découvre mille formes et matières suggérant ou montrant le corps, effectivement, dans tous ses états d’où seule la maladie a été honnie. ‘On n’avait pas envie d’être tristes, mais plutôt audacieux, interrogeant, joyeux et plein d’humour’ sourit Danièle Marcovici. Alors on s’installe dans les bureaux, alors que le lieu foisonne de curieux venus découvrir, en avant-première, le parcours d’art contemporain. Danièle Marcovici, contez-nous ce qui se passe en ces lieux magiques.

Danièle Marcovici Copyright MMH

L’Interview
«‘Faire corps’, j’ai choisi ce thème parce que le corps nous concerne tous, entame Danièle Marcovici, c’est aussi l’occasion de le montrer dans tous ses états. Le corps idéal, amoureux, en mouvements… Il s’agissait également de proposer à nos visiteurs autre chose que la représentation académique du corps via des statues et comment celui-ci s’incarne en de multiples formes, notamment dans l’art contemporain, selon le message que laissent poindre les artistes au travers de leurs émotions et sentiments. Chaque sculpture se reliant à un sens différent. En même temps, l’œuvre ‘se fait’ à la cohérence de notre regard.»

«Ces œuvres, je les ai choisies
en pensant à ce qu’elles expriment, à la démarche de l’artiste, à ma sensibilité. Faire corps c’est aussi rassembler, être ensemble, les uns avec les autres, c’est ce dont, actuellement, la société a besoin. C’est aussi un message politique.»

«Le corps est aussi morcelé,
comme lorsque l’on est à l’Ouest, comme fragmenté. Nos corps et nos pensées divergent ils quelque fois ?  Se disperse-t-on ? Il y a le corps après l’effort que je trouve très émouvant aussi, le corps alangui sur la plage et aussi beaucoup d’humour notamment avec une Niki de Saint-Phalle (1930-2002) amoureuse.»

«Le corps c’est la vie, l’amour et la mort.
C’est l’amour avec Laurent Perbos, avec des Vénus, avec Botero, un corps très rond, hors des canons de beauté, très beau, la maternité… Ce sont les différents états de nos corps. C’est la volonté d’être éclectiques, de façon à ce que le grand public fasse la découverte de l’expression artistique contemporaine. Un grand public qui connait sans doute la statuaire ou la Vénus de Milo mais qui sera, là, confronté à des artistes internationaux de l’art contemporain qui ont 100 façons d’exprimer les émotions, sensations, perceptions du corps. Une façon également pour le public d’exercer de multiples regards sur ces œuvres.»

Mukuru (Elder) de Terrence Musekiwa Copyright MMH

«Nous ?
Nous avons commencé par être surpris avant d’essayer de surprendre le public, en choisissant des œuvres qui n’étaient pas forcément évidentes, qui bousculent, aux multiples interprétations. Chacun réagit à sa manière à mille lieux des diktats. Nous avons eu notre regard, maintenant c’est à chaque visiteur d’exercer le sien. Je pense que nous recueillerons des réactions très différentes parce que le regard et la pensée ne sont pas dirigés dans une seule direction.»

«C’est une exposition très éclectique
sur le corps dans tous ses états. C’est sans doute l’une des meilleures manières, dans le cadre de notre approche pédagogique de montrer le corps et les corps, et de susciter la curiosité et de la découverte, tout comme l’an passé où 70 000 visiteurs sont venus découvrir l’exposition Mouvement et lumière #2

«En choisissant le corps,
exposition à laquelle j’avais pensé deux ans auparavant, nous proposons une exposition qui ne montre pas le corps comme on le voit habituellement, comme un reflet de l’esprit et de la pensée. Quand la pensée est trouble, fragile ou forte, le corps l’est aussi… C’est se dire, peut-être, que ce qui est à l’intérieur et aussi à l’extérieur. Mais ce que l’on voit n’est pas forcément ce que l’on ressent… Ce qui se passe ici, se passe aussi à l’intérieur du corps.»

«C’est une façon de montrer que le corps est vivant.
On est à la fois tous différents, c’est la raison pour laquelle nous avons montré toutes sortes de corps. Chacun peut s’identifier à son propre corps et pas forcément au corps de l’autre. C’est aussi garder, conserver sa propre identité, son corps intact par rapport au regard de l’autre. Je parlerai là de conserver l’intégrité de son corps, c’est tellement important pour les femmes.»

‘Hélène’ de Hans of Beeck Copyright MMH

Le mot de la fin ?
«Faire corps est un sujet d’actualité, intemporel et universel. Il est le symbole des états d’âme du monde et le reflet de nos sociétés. Faire corps, c’est évoquer les femmes et les hommes dans leur diversité. Mettre en avant des combats tels que le féminisme, promouvoir l’acceptation de la pluralité humaine ou militer pour l’écologie, notamment lorsque le corps fait symbiose avec la nature. Faire corps est une exposition pleine de sens, d’humour et d’émotions au gré d’une représentation humaine dans ce qu’elle a de plus actuel, divers et audacieux,» conclut Danièle Marcovici.

Les artistes exposés
Magdalena Abakanowicz, Julien Allegre, Ghada Amer, Elodie Antoine, Jean-Marie Appriou, Stephan Balkenhol, Alexandra Bircken, Fernando Botero, Louise Bourgeois, Nick Cave, César, Awena Cozannet, Elizabeth Creseveur, Johan Creten, Sepand Danesh, Chloé Delarue, Dewar & Gicquel, Richard di Rosa, Henri-François Dumont, Daniel Firman, Sylvie Fleury, Meschac Gaba, Corado Gardone, Antony Gormley, Thomas Houseago, Taro Izumi, Michael Johansson, Kun Kang, Abdul Rahman Katanani, Wang Keping, Zsofia Keresztes, Guillaume Leblon, Ana Mendieta, Annette Messager, Terrence Musekiwa, Prune Nourry, Marc Nucera, Hans Op de Beeck, Tony Oursler, Rallou Panagiotou, Štefan Papčo, Giuseppe Penone, Laurent Perbos, Javier Pérez, Michelangelo Pistoletto, Jaume Plensa, Marilou Poncin, Philippe Ramette, Recycle Group, Antoine Renard, Rotraut, Elsa Sahal, Niki de Saint Phalle, Marta Santos, George Segal, Joël Shapiro, Kiki Smith, Gabriel Sobin, Pascale Marthine Tayou, Gavin Turk, Xavier Veilhan, Jeanne Vicérial, Gabrielle Wambaugh, Anne Wenzel, Kehinde Wiley, Mâkhi Xenakis.

Le Baiser de Marc Nucera Copyright MMH

Les infos pratiques
Fondation Villa Datris. 7, avenue des 4 otages. 84 800 L’Isle-sur-la-Sorgue. Horaires d’ouverture : Juin, du mercredi au samedi : 11h-13h / 14h-18h. Dimanche ouvert en continu. Juillet – Août, tous les jours sauf le mardi : 10h-13h / 14h-19h.Dimanche ouvert en continu. Septembre-Octobre, du mercredi au samedi : 11h-13h / 14h-18h. Ouvert en continu Dimanche et jours fériés. Visites guidées, entrée libre, réservation conseillée. Mai, juin, septembre et octobre, samedis à 16h et dimanches à 11h. Juillet-Août vendredis, samedis à 16h et dimanches à 11h. 04 90 95 23 70. info@fondationVillaDatris.com Le lieu propose de nombreuses visites guidées, de groupes, nocturnes, scolaires, des événements jeune public et des ateliers créatifs ici.

La beauté et le geste de Laurent Perbos Copyright MMH

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