30 juin 2025 |

Ecrit par le 30 juin 2025

Municipales 2026 à Avignon : un Peyre pour maire ?

Il veut remplacer Helle. Pour cela Joël Peyre, conseiller municipal délégué aux finances et à la commission d’appel d’offre, au garage municipal, rapporteur du budget de la Ville d’Avignon ambitionne de rassembler les forces de gauches républicaines lors des prochaines élections municipales de mars 2026. Face à lui, un autre candidat déclaré, le socialiste David Fournier, qui, lui aussi revendique l’union des gauches locales tout en s’appuyant sur le bilan de la maire actuelle. L’ancien médecin généraliste avignonnais estime avoir l’expérience et la dynamique pour lui.

Réuni parmi ses nombreux soutiens de la société civile, Joël Peyre, l’élu délégué aux finances de la ville d’Avignon, vient de se lancer pour ces municipales 2026 dans la cité des Papes. Devant la presse, c’est donc au Grand café Barretta que l’ancien médecin généraliste avignonnais a déroulé les grandes lignes de sa campagne intitulé ‘Le printemps des Avignonnais’.
« J’irai jusqu’au bout, car c’est parti pour aller jusqu’au bout » précise-t-il quant à un éventuel choix à faire entre les divers candidats de gauche pour un seul représentant aux municipales avignonnaises. La situation est en effet particulière : de la majorité actuelle de gauche qui gouverne la ville avignonnaise, deux candidats se sont déclarés pour succéder à la maire sortante Cécile Helle. Joël Peyre et David Fournier (élu récemment à la primaire du PS), sont donc en lice.
« Nous avons tous été un peu surpris par la décision de Cécile Helle de ne pas se représenter. Certains m’ont dit il faut que tu y ailles, parce que tu es l’un des seuls à pouvoir rassembler suffisamment les gens. C’est un peu fortuit, car il se trouvait qu’on n’avait plus de candidat » contextualise Joël Peyre.

Continuer l’action de la municipalité actuelle
Engagé auprès de la maire depuis le début du premier mandat en 2014, il « compte bien continuer son action, cette tâche qu’elle lui a confiée, au-delà de 2026 ». Celui qui annonce que « beaucoup d’élus sont derrière lui, dont la moitié de la majorité », veut « dépasser les logiques de clan pour entrer dans une logique de projet en construction, puis conduire l’union de tous ceux qui veulent travailler pour Avignon ».
Le candidat entend par là un englobement de toute la gauche et une partie de la droite, mais avec des limites. Pas d’échanges avec le RN et « si LFI a des exigences qui ne sont pas acceptables, ça n’ira pas plus loin » assure le candidat qui, entre les lignes, estime que les Insoumis ne sont pas clairement aujourd’hui dans l’arc de la gauche républicaine.
« On discutera avec ceux qui le veulent, mais ils devront adhérer à une liste et son projet, et non pas à Joël Peyre » clarifie l’adjoint délégué aux finances.

« Il sait ce que la ville peut faire et aussi ce que la ville ne peut pas faire. »

Arnaud Petitboulanger

Pour apporter de la valeur ajoutée à ce projet du collectif qu’il a dénommé ‘Le printemps des Avignonnais’, le candidat veut se démarquer par son expérience dans les finances communales. Un atout de taille pour ses soutiens, comme le souligne l’actuel conseiller délégué aux événements sportifs Arnaud Petitboulanger : « Joël Peyre est le trésorier de tous les sujets de la ville. Tous ces budgets-là, il les a financés. Il le fait en conscience parce qu’il sait ce que la ville peut faire et aussi ce que la ville ne peut pas faire ». De même que Pierre Maurel, président du PRG (Parti radical de gauche) en Vaucluse, constatant qu’il a « redressé les comptes de la ville sans augmenter la fiscalité ».

Le projet du Printemps des Avignonnais
Le projet du collectif incarné par Joël Peyre rassemble des acteurs associatifs, des acteurs culturels, des acteurs sportifs et des habitants pour le coordonner et le coécrire. Pour cela, six commissions sont formées par ses membres : ‘la tranquillité, la sécurité et la mobilité’, ‘la propriété urbaine, le mobilier urbain, les travaux et les espaces verts’, ‘le développement économique’, ‘l’emploi et la solidarité’, ‘le sport, l’éducation et la santé’ ainsi que ‘la citoyenneté, les mairies annexes et les maisons communes’.

Revendiquer le bilan municipal actuel
Joël Peyre mesure la portée de ses idées. Il estime qu’il faut atteindre plusieurs ambitions. D’abord se montrer digne de l’action de la majorité actuelle pour pouvoir la prolonger et l’amplifier. Puis refaire le bilan du dernier mandat et le revendiquer avec une poursuite des efforts sur la transition écologique et la quotidienneté. Et enfin impulser une dynamique de co-construction autour de la transition sociale, avec plusieurs impératifs : la lutte contre la précarité sous toutes ses formes (énergétique, alimentaire, économique, sanitaire), la transformation écologique et la transformation citoyenne avec plus d’implication des avignonnais dans le budget participatif. «  Il s’agit de faire vivre la ville, c’est un vaste programme qui n’est pas encore totalement défini, puisque les Avignonnais en seront les co-auteurs » assure la tête de liste.

« Il ne faut pas qu’il y ait plusieurs candidats. »

Joël Peyre

Relever les défis de la propreté et de la mobilitéLes groupes sont en cours de développement et l’objectif est d’organiser une réunion mensuelle pour œuvrer sur les commissions définies par le collectif. « Il n’y a pas de domaine dans lequel on a vraiment péché, suggère Joël Peyre à propos du mandat actuel. Mais il y en a beaucoup dans lesquels il y a encore des choses à faire, par exemple, la propreté urbaine n’est pas parfaite, le soutien du quotidien des routes n’est pas idéal, les moyens et l’investissement pourraient être améliorés. »
Il s’attarde sur les enjeux comme la mobilité qui est « un problème important aussi dans les aménagements urbains, dans l’aménagement structuré de la ville, sur lequel on n’a pas eu la main » précise-t-il à propos de cette compétence qui relève notamment de l’agglomération du Grand Avignon.
« Moi je considère que le maire d’Avignon ne peut pas être président de la communauté d’agglomération, parce que cela demande trop d’efforts » affirme le candidat qui estime cependant que c’est un élu avignonnais qui doit être à la tête de l’intercommunalité, sans pour autant cumuler avec un poste de maire d’Avignon. « Cela demande un véritable temps plein », argumente-t-il.

Joël Peyre compte sur l’influence des partis politiques qui, « incontournables et indispensables, par leur pluralité grandissent un peu la démocratie ». Cependant, il évoque un « charisme écorné ».
« Vu la capacité des partis à rassembler en ce moment, il faut aussi qu’ils fassent preuve d’humilité devant les citoyens qui s’élèvent. Il faut donc s’unir avec eux, se retrouver avec eux ». C’est pourquoi il compte sur une gauche unie autour d’une même figure pour une meilleure cohérence de proposition politique auprès de la population avignonnaise. « Il ne faut pas qu’il y ait plusieurs candidats » exhorte Joël Peyre.

« La force tranquille. »

Thierry Vallejos

« Je pense qu’il donne l’image d’une personne solide, stable, la force tranquille » annonce Thierry Vallejos, conseiller municipal délégué à l’implication citoyenne et à la démocratie implicative. Une idée reprise par un soutien de la salle qui ajoute que « cela rassure, donne confiance ». De son côté, le conseiller délégué aux musées, bibliothèques et culture provençale Bernard Autheman, considère que Joël Peyre est « un homme capable de réunir les Avignonnais, de réunir l’équipe municipale, de l’élargir. Un homme en qui les Avignonnais vont pouvoir se reconnaître autour d’un soutien, d’un projet solidaire et avoir confiance ». Quant à Philippe Pascal de la GDS (Gauche démocratique et sociale), ancien ‘insoumis’ et candidat malheureux de l’Union de la gauche aux législatives de 2024, en tant qu’inspecteur à l’Urssaf il a pu apprécier « son intégrité et sa compétence ». Philippe Pascal, ayant reçu un grand soutien aux législatives de la part de la majorité municipale, a décidé de suivre Joël Peyre qui n’est pas de son parti « mais qui a les mêmes sensibilités sociales, économiques, humaines, dont il est le garant ».

« C’est la dynamique impulsée par le candidat qui fera la différence. »

Joël Peyre

Face à la question des deux candidatures issues de la majorité municipale sortante, la tête de liste du projet ‘Le printemps des Avignonnais’ a une approche pragmatique : « c’est la dynamique qui va départager le candidat, une dynamique qu’il pourra impulser autour de lui et qui fera la différence ». Cécile Helle, maire d’Avignon, ne disait pas autre chose dans nos colonnes tout récemment estimant « qu’il faudra une personne et une équipe capables de porter un projet ».
Ajoutant que son concurrent David Fournier « a toute sa place dans une majorité municipale, il est le premier des socialistes, mais il n’est pas à la tête d’une liste. Ce n’est pas la même chose, à partir de là, il faut discuter » insiste-t-il face aux interrogations répétées des journalistes sur cette forme de désunion de fin de mandat.
« Je pense également qu’une liste devrait être incarnée par une tête de liste. Celle-ci fait beaucoup dans la qualité de la liste qu’elle présente. David et moi ne sommes pas identiques. Cela ne sera pas la même liste et cela ne sera pas le même mode d’action. »
La décision finale, sur le choix de la tête de liste parmi David Fournier et Joël Peyre devrait donc être prise à l’automne, « au mieux dans l’été », car « si on joue à qui perd-gagne, on va perdre » assure, Joël Peyre.

Amy Rouméjon Cros & L.G.


Municipales 2026 à Avignon : un Peyre pour maire ?

En étant désigné par la section PS d’Avignon, David Fournier, déjà adjoint au maire de l’équipe actuelle, sera le chef de file des socialistes pour les prochaines élections municipales qui se dérouleront en mars 2026. Son objectif : rassembler les forces de la gauche démocratique afin de succéder à Cécile Helle qui a récemment fait part de sa volonté de ne pas se représenter.

« Le premier des devoirs que j’avais, c’était d’unir notre parti », explique David Fournier lors de l’officialisation de sa désignation (89% sur 65,12% des inscrits) par la section du PS (Parti socialiste) d’Avignon comme chef de file aux prochaines municipales.
« C’est chose faite : le PS est désormais rassemblé », poursuit celui qui est aussi adjoint au maire délégué à l’administration générale, au personnel, aux systèmes d’information et à la gestion de crise de l’équipe municipale actuelle.

Le fair-play de Zinèbe Haddaoui
Une union notamment rendue possible par le fair-play de Zinèbe Haddaoui, également adjointe à Avignon, l’autre candidate encore en lice lors de cette désignation au sein du parti suite au désistement d’un 3e candidat, Fabrice Tocabens, lui-aussi adjoint à la mairie.
« J’ai déjà assisté à des campagnes internes où cela ne s’est pas toujours bien passé, confesse David Fournier du haut de ses 40 ans de militantisme à son adversaire d’un soir. Ici, il n’y a eu aucun affrontement car tu t’es inscrite dans une démarche s’appuyant sur de vraies valeurs. Tu as voulu peser de toutes tes forces pour tes convictions de gauche. Tu y as fortement réussi. Je ne te décevrai pas. »
Une attitude que confirme Maryline Croyet, co-secrétaire de la section PS d’Avignon, qui insiste sur la contribution de Zinèbe Haddaoui à « la qualité des débats » ainsi que « son soutien immédiat à David malgré la déception du résultat ».
« Il faut remercier Zineb, complète Lucien Stanzione, sénateur socialiste de Vaucluse venu assister à cette présentation du candidat avignonnais. « Elle a su créer une émulation interne avant d’appeler à l’union derrière David afin que la section d’Avignon soit entièrement rassemblée derrière lui. »

Rassembler la gauche républicaine
« Maintenant, en tant que premier des socialistes, j’ai le devoir de rassembler toute la gauche, annonce David Fournier, élu municipal depuis 2008 dont 6 ans dans l’opposition. J’appelle donc au rassemblement d’une gauche républicaine, sociale, écologique et progressiste. »
Pour cela, le PS avignonnais a déjà commencé à dialoguer avec ses potentiels alliés : le Parti communiste (PC), Génération.s, les Verts…
« Si nous avons désigné nos représentants, il reste cependant à ces formations à désigner les leurs, rappelle David Fournier. Donc, si des discussions ont bien été amorcées, elles ne sont pas officielles car nous devons respecter les processus de désignation de nos partenaires. C’est seulement à ce moment-là que nous pourrons travailler ensemble sur le programme. »

David Fournier, adjoint au maire d’Avignon.

Quid de LFI ?
Dans ces pourparlers préliminaires des forces de gauche, on constate un grand absent : LFI.
« La France insoumise a fait un communiqué de presse indiquant qu’ils voulaient une rupture avec le bilan de la majorité municipale, constate David Fournier qui souhaite s’inscrire dans la continuité de l’action de l’équipe sortante dont il fait partie. Est-ce que cette rupture, c’est une rupture avec la remunicipalisation des cantines scolaires ? Est-ce que c’est une rupture avec la gratuité des musées qui permet l’accès à la culture pour tous ? Est-ce que c’est une rupture avec la gratuité des garderies scolaires ? Est-ce que c’est une rupture avec les rénovations de classes ou celle de la bibliothèque Renaud-Barrault ? Du moment où on dit qu’il y a une rupture avec un bilan qui a été porté par Génération.s, le Parti socialiste, par le Parti communiste, cela me paraît compliqué. Ils se sont mis en dehors tout seul. »
On l’aura donc compris, pour les socialistes avignonnais les LFI ne s’inscrivent pas à ce jour dans l’arc de la gauche républicaine. Et ce d’autant plus que LFI ambitionne de présenter systématiquement des candidats dans toutes les villes de plus de 9 000 habitants. La victoire du controversé Raphaël Arnault, dans la circonscription d’Avignon lors des dernières élections législatives ne devrait certainement pas inciter le parti de Jean-Luc Mélenchon à passer pour l’instant son tour dans la cité des papes.

« Je suis convaincu de la centralité du PS dans cette élection. »

« Toutefois, rien n’exclut de dialoguer ultérieurement même si cette formation politique a parfois pour habitude de se compter aujourd’hui pour mieux penser à autre chose après-demain, précise Lucien Stanzione. Donc, s’il y a moyen de discuter et de trouver un éventuel accord, pourquoi pas ? Mais cela ne sera pas n’importe quoi, ni n’importe comment. »
Le message est clair : si accord il y a, cela sera aux conditions du PS et de ses alliés et non l’inverse.
« Je suis convaincu de la centralité du PS dans cette élection, martèle David Fournier. Aujourd’hui quand on observe la composition de la liste majoritaire au conseil municipal, on constate la position centrale du Parti socialiste, avec une majorité qui va des communistes jusqu’au centre. C’est cela qui forme un bloc majoritaire aujourd’hui dans la ville. Et pour gagner ces élections, je suis convaincu que seule notre position de centralité et ce bloc seront déterminants. »

Avignon au centre du jeu ?
« Nous avons une obligation et un devoir de réussite. Pas uniquement pour les forces de gauche, mais pour les avignonnais », poursuit David Fournier qui rappelle que le principal adversaire c’est le RN (Rassemblement national) : «  Il y a un vrai risque sur Avignon. Il suffit d’avoir des divisions entre nous pour qu’ils arrivent aux responsabilités. Si Avignon tombait ainsi aux mains du Rassemblement national, c’est tout le département puis la région qui seraient en danger ensuite. »
« De cette élection va dépendre beaucoup de choses, insiste pour sa part Lucien Stanzione, car il ne faut pas oublier que derrière, nous avons les régionales, les cantonales, les présidentielles puis les sénatoriales. Avignon, ville-centre et ville-préfecture est essentielle pour l’avenir du Vaucluse. »
« J’avais un objectif en organisant ce vote, explique Maryline Croyet, co-secrétaire de la section PS d’Avignon. C’était que nous sortions plus fort de ce vote. Cela passait par des débats sereins et respectueux. Aujourd’hui, place au travail. Avignon ne mérite pas une guerre d’égo. La ville mérite un rassemblement d’une gauche républicaine. »

Les velléités de Joël Peyre, le silence de Cécile Helle
Dans cette optique, la candidature du PRG (Parti radical de gauche) Jöel Peyre, lui aussi élu à Avignon en charge des finances, vient néanmoins brouiller les pistes de cette union.
« Je suis en relation quotidienne avec Joël Peyre, assure David Fournier qui est aussi vice-président du Crédit municipal d’Avignon. Nos bureaux se touchent depuis 2014. Nous sommes dans un échange permanent. C’est un ami et cela a toujours été un allié du Parti socialiste. Cela le restera. »
Le silence de Cécile Helle, la maire actuelle, pose également question pour certains. « C’est normal qu’elle n’ait pas pris position. Elle souhaite conserver l’unité de sa majorité et je la comprends. Il reste encore un an de mandat. Nous avons donc aussi cette obligation de le terminer correctement », reconnaît David Fournier qui entend assumer le bilan de cette dernière « qui a transformé Avignon ».

« Ce bilan, nous le défendrons et nous en sommes fiers. »

« Ce bilan, nous le défendrons et nous en sommes fiers. Il y a des choses qu’on a très bien réussies et d’autres moins. Cependant, je rappelle que ce mandat a été un peu particulier. Les crises se sont succédées. Nous n’avions jamais connu cela : crise économique, sanitaire, énergétique, inflationniste, institutionnelle… Nous n’avons jamais construit un budget qui ne soit pas issu d’une crise. Dans le même temps, depuis 2014, Avignon a vu ses dotations baissées de 71M€. Malgré cela, nous avons été sacrément protecteurs vis-à-vis des Avignonnais. Nous avons réduit la dette en passant de 9,5 années d’endettement à un peu plus de 7 aujourd’hui. Le tout en maintenant les niveaux d’investissements et sans augmenter les impôts. Dans ces circonstances, nous avons eu une gestion que j’estime exceptionnelle. »

Les maires socialistes : les bâtisseurs d’Avignon
Et le néo-candidat au poste de premier magistrat de la cité des papes de rappeler que les grands maires bâtisseurs d’Avignon ont presque toujours été des socialistes : « Je pense à Paul Rouvier à qui nous devons la création du festival d’Avignon avec Jean Vilar en 1947. Je peux aussi citer Henri Duffaut qui, durant ces 5 mandats, a construit l’Avignon d’après-guerre dans un contexte difficile avec l’accueil des rapatriés notamment. C’était un visionnaire ayant permis la construction de l’hôpital que nous connaissons toujours ainsi que de la plupart des grands équipements de la ville. Il y a aussi eu Guy Ravier, disparu en octobre 2023, qui nous a apporté l’Université d’Avignon situé à Sainte-Marthe et ainsi que la gare TGV dans la zone de Courtine. Je n’oublie pas le député-maire Louis Gros qui fera partie des 80 parlementaires qui se sont élevé à l’Assemblée Nationale contre les pleins pouvoirs demandés par Pétain. Pour cela, il a risqué sa vie. »

« Je pense à la CCI de Vaucluse avec qui nous travaillons main dans la main. »

Une ouverture vers le monde économique ?
Si David Fournier entend revendiquer l’héritage des mandats de Cécile Helle, côté réajustement il souhaite aussi rappeler son intérêt pour le monde économique.
« Nous sommes très attachés à la vitalité du monde économique, déclare celui qui ne serait pas hostile à ouvrir sa liste à la société civile pour peu que les valeurs de gauche soient partagées. D’ailleurs, si on a fait beaucoup plus d’investissements, c’est que nous avons voulu être un acteur de la vie économique locale. Nous sommes très attentifs aux activités touristiques ou culturelles dont les retombées sont incroyables pour cette ville. Mais il y a aussi de nombreux autres secteurs d’activité à développer. Nous avons ‘quelques’ idées novatrices pour attirer des entreprises sur Avignon. Il y a aussi des institutions économiques très importantes avec lesquelles la maire et la Ville ont tissé des liens importants. Je pense à la CCI de Vaucluse notamment avec qui nous travaillons main dans la main. Avec eux, seule la notion d’intérêt général prime. Et grâce à cela nous sommes capables de vrais succès comme la requalification de la gare centre. C’est l’exemple parfait de compétences mêlées, de coordination et de travail en commun. Sans cela, il n’y a pas de réussite. »

Laurent Garcia

Portrait : « Il aime les gens »
Lors de la présentation de David Fournier, Maryline Croyet, co-secrétaire de la section PS d’Avignon, a dressé le portrait de celui qu’elle connaît depuis 30 ans. « C’est un pur Avignonnais. Il est né ici, y a fait ses études et y travaille. Il a les deux pieds enracinés à Avignon. »
Jeune militant du MJS (Mouvement des jeunes socialistes), il s’est engagé en politique dès 14 ans. « Quand on connaît son père et sa mère, cela ne pouvait pas être autrement. Il était né pour faire de la politique et du syndicalisme. » Si son père a le syndicalisme chevillé au corps, c’est surtout sa mère qui va marquer le paysage politique locale. En 1998, Michèle Fournier-Armand sera la première femme à devenir conseillère générale (fonction aujourd’hui renommée conseillère départementale) de Vaucluse. Sa mère deviendra ensuite députée de Vaucluse de la première circonscription de Vaucluse en 2012. Elle échouera cependant à prendre la ville d’Avignon en 2008.
Entre victoires et défaites au fil du temps, Maryline Croyet a appris à connaître celui qui partage la fonction de secrétaire avec elle : « Aujourd’hui, personne ne peut remettre en question son expérience, ses compétences, ses capacités de pouvoir gérer cette ville. David c’est quelqu’un qui est très à l’écoute, qui sait entendre. Il est très attaché à la justice sociale. Il est toujours attentif à ce que peuvent nous dire les gens, à ce qu’ils peuvent ressentir. C’est quelqu’un de très fédérateur. Il sait repérer les qualités des personnes. Je crois que c’est très important quand on veut gérer une équipe, susciter une dynamique, aller chercher le meilleur dans chacun d’entre nous. Il aime les gens. C’est fondamental quand on veut être maire et que l’on veut porter une vision et un projet ».


Municipales 2026 à Avignon : un Peyre pour maire ?

Alors que les élections législatives se dérouleront les dimanches 30 juin et 7 juillet prochains, c’est entre la gauche et le RN que devrait se jouer la 1re circonscription de Vaucluse. Le choix par les appareils nationaux d’un candidat ‘parachuté’ pour mener la liste du nouveau Front populaire semble cependant loin de faire l’unanimité au sein des différents courants de gauches locaux qui craignent, qu’après l’erreur de casting de 2022, ce choix très controversé ne débouche, cette fois-ci, sur un ‘accident industriel’ en offrant le grand chelem au parti de Marine Le Pen dans toutes les circonscriptions du département.

« Nous avons souhaité que notre candidat à ces prochaines législatives connaisse le territoire et ses attentes. C’était un impératif », insiste Lucien Stanzione, sénateur socialiste de Vaucluse, afin d’évoquer le profil des postulants à la députation dans la 1re circonscription du département lors des élections des 30 juin et 7 juillet prochains.
Rappelons qu’auparavant, l’annonce du parachutage d’un candidat LFI (La France insoumise) lyonnais pour briguer ce siège de député pour Avignon, Le Pontet et Morières-lès-Avignon avait fait l’effet d’un véritable électrochoc au sein de la gauche avignonnaise.

Gauche de rupture
Il faut dire qu’avec Raphaël Arnault, ce choix imposé par les états-majors parisiens suscite de vives réactions. Co-fondateur en 2018 à Lyon de l’organisation antifasciste La Jeune garde, dont il a été aussi pendant longtemps le porte-parole, le militant d’extrême gauche de 29 ans, prône « une gauche de rupture ». Un activisme qui lui aura notamment valu d’être agressé en 2021 à la gare de Lyon à Paris par plusieurs militants des ‘Zouaves Paris’, groupuscule d’ultradroite dissout en 2022.
Pour ses détracteurs, le parcours de Raphaël Arnault suscite surtout des inquiétudes. De quoi d’ailleurs s’attirer les foudres des médias du groupe de Vincent Bolloré. Fiché S pour des faits de violences selon Europe 1 notamment, cet assistant d’éducation aurait eu aussi maille à partir avec la militante ‘féministe identitaire’ Alice Cordier, qui a déposé une main courante contre ce dernier pour avoir proféré de menaces de mort à son encontre. Jamais condamné, Raphaël Arnault a aussi été entendu tout récemment par la police nationale pour apologie du terrorisme suite aux attaques du Hamas en Israël le 7 octobre dernier. Une convocation « contre ceux qui défendent ardemment les droits des palestiniens » dénoncée par la Jeune garde.

Raphaël Arnault, co-fondateur à Lyon du mouvement anti-fasciste la Jeune garde,  et sa suppléante Mathilde Millat, militante du NPA sur Lyon également.

Candidat ‘antifa’ contre candidate ‘antifada’
Du pain béni pour Catherine Jaouen, députée RN sortante qui n’en demandait pas tant alors que son parti venait déjà de virer en tête sur Avignon lors des dernières européennes avec 28,67%, suivi par LFI (22,10%) et Raphaël Glucksmann (10,97%). La suppléante de Joris Hébrard – ce dernier ayant été élu à l’Assemblée en 2022 avant de lui céder sa place l’an dernier pour retrouver son fauteuil de maire du Pontet – voyait là l’occasion de jouer la carte de la modération en communiquant, sitôt l’investiture nationale de Raphaël Arnault connue, sur le fait que « la violence politique n’a pas sa place en Avignon. »
Une ‘victimisation’ qui permettait dans la foulée à l’élue vauclusienne de lancer un appel au rassemblement de « tous les partis de l’arc républicain et démocrate afin de dénoncer cette candidature et à se mobiliser pour faire barrage à l’extrémisme politique des LFI. »
La recette semble fonctionner à merveille. ‘L’épouvantail’ Raphaël Arnault mobilisant à 200% les sympathisants RN et finissant de convaincre une partie des électeurs de la droite républicaine locale de rejoindre le camp des pro-Bardella. Pire encore, l’effet repoussoir est tel que même certains militants de gauche excédés se déclaraient anonymement prêt à franchir le Rubicon du vote en faveur du parti de Marine Le Pen. Et les proches de la députée RN de jouer la carte d’une proximité pagnolesque par opposition à ce parachutage au parfum des Gones : « C’est peut-être le candidat antifa, mais nous c’est la candidate antifada. »

Réaction d’urgence
Ces retours du terrain de l’électorat vauclusiens seront tels qu’il ne faudra pas plus de 48 heures pour que les élus de gauche locaux prennent conscience des risques que fait peser cette candidature sur les résultats de la 1re circonscription de Vaucluse.
« L’électorat de gauche ne se reconnaît pas dans cette candidature aussi clivante prônant la violence dans la lutte contre l’extrême-droite, explique Cécile Helle, maire d’Avignon. Ce parachutage, c’est irrespectueux ! Il était donc inenvisageable que j’apporte mon soutien à une candidature qui est à l’inverse des valeurs que je défends. »
Même constat pour le sénateur Stanzione pour qui ce candidat « développe des idées qui ne correspondent pas à la vision et les attentes de notre territoire ».
Au final, dans sa très grande majorité, la gauche local a donc décidé de ne pas se soumettre aux insoumis tout en annonçant dans la foulée son soutien à une candidature alternative.

La candidature Philippe Pascal
C’est donc Philippe Pascal, un ancien LFI aujourd’hui militant au sein de la Gauche démocratique et sociale (GDS), qui partira à la conquête de cette 1re circonscription. Suppléé par Annie Rosenblatt, élue au conseil municipal d’Avignon sous l’étiquette Les écologistes-EELV, c’est ensemble qu’ils porteront les couleurs du ‘Front populaire de Vaucluse’.
Si elle est considérée comme dissidente par LFI, cette démarche est toutefois soutenue au niveau départemental par le parti socialiste, les Ecologistes, GDS, Génération.s et Place publique dont les logos apparaissent sur les tracts officiels de ce Front Populaire ‘made in Vaucluse’. Le PCF 84 ainsi que le PRG 84 ont aussi depuis annoncé leur ralliement.

« D’inspecteur voyou, je suis passé à Robins des bois de l’Urssaf. »

Philippe Pascal

Face au profil antifa de Raphaël Arnault, Philippe Pascal présente un parcours qui a également tout pour séduire les ‘purs’ du peuple de gauche. Âgé de 67 ans, ce natif de la Croix des Oiseaux, habitant aujourd’hui aux Rotondes, est un ancien inspecteur de l’Urssaf. A ce titre, c’est lui qui, missionné en 2010 par le Codaf (Comité opérationnel départemental anti-fraude), contrôlera le restaurant les Agassins au Pontet. Une affaire qui débouchera ensuite sur une très longue procédure qui l’opposera à François Mariani, propriétaire des lieux et alors aussi président de la CCI de Vaucluse. « J’ai gagné 3 procès contre lui et d’inspecteur voyou je suis passé à Robins des bois de l’Urssaf. »

Engagement humanitaire de longue date à Gaza
Militant au MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples) dès 1974, ce diplômé des sapeurs-pompiers est aussi un infatigable humanitaire. Présent au Niger, il a également fait partie de la première mission mondiale qui est entrée dans Gaza en 2009, au lendemain du cesser le feu suite à l’opération militaire israélienne ‘Plomb Durci’. Président de l’association ‘Un pont pour la paix’ il retournera à Gaza « en passant par des tunnels » en 2011 puis en 2013. En février dernier, il tentera à nouveau vainement d’apporter son aide mais le passage vers Gaza sera finalement jugé trop dangereux. Il restera alors bloqué côté égyptien, à Port-Saïd, où il travaillera avec le Croissant Rouge ainsi que dans plusieurs hôpitaux du secteur.

« Côte à côte comme un symbole : un militant pro-palestinien et une militante juive contre l’extrême-droite. »

De son côté, sa suppléante rappelle aussi son engagement : « Dès que le RN dérape, je suis toujours en face que ce soit au conseil municipal ou au Grand Avignon où je suis aussi conseillère communautaire. »
« Je suis en phase avec les idées que défend Philippe Pascal, poursuit Annie Rosenblatt. J’apporte une touche écologiste en étant mobilisée sur des sujets comme la Zac d’Entraigues, l’aéroport, la LEO… mais surtout, nous sommes aux côtés des gens pour entendre leurs souffrances et leurs espoirs. »
« C’est important que nous nous trouvions côte à côte, insiste Philippe Pascal. Comme un symbole : un militant pro-palestinien et une militante juive contre l’extrême-droite. »
« Cette candidature, c’est une gauche de combat contre les inégalités », martèle Cécile Helle.

Règlement de compte chez les LFI ?
Avec un tel ADN ayant toutes les chances de fédérer les électeurs de gauche, on peut légitimement s’interroger sur les raisons qui ont empêché ce binôme d’obtenir l’investiture nationale du Front populaire.
« Quand j’étais chez LFI, j’ai eu des discussions musclées avec Manuel Bompard (ndlr : coordinateur national des Insoumis). Depuis, il ne me porte pas dans son cœur », avance Philippe Pascal pour expliquer ce court-circuitage. Il poursuit : « nous avions le soutien de nombreuses familles politiques de la gauche vauclusiennes, nous avions le soutien des élus locaux de gauche, nous avions le soutien de François Ruffin ou bien encore de Raphaël Glucksmann, mais ‘monsieur’ Bompard a choisi la candidature de la dissidence. Ce parachutage a été décidé pour que je ne sois pas élu. »

« Il y avait donc nécessité d’agir rapidement car nous prenions le risque de perdre alors que nous avons la légitimité du fruit de notre travail que nous réalisons à Avignon depuis 10 ans, justifie la maire de la cité des papes. Si nous ne l’avions pas fait, on nous l’aurait reproché. »
Seul hic, en arrivant en tête des partis de gauche à Avignon aux élections européennes, la direction nationale de LFI estime que c’est à elle seule de décider qui doit être partir sur Avignon. Quitte à investir Raphaël Arnault qui n’avait pas hésité à se lancer face à la Nupes dans la 2e circonscription du Rhône aux législatives de 2022 (6,81% au 1er tour). Une circonscription aujourd’hui conservée par les écologistes. C’est donc en Vaucluse que le jeune antifa lyonnais, qui a été auditionné à l’Assemblée nationale sous le nom de Raphaël Archenault dans le cadre d’un débat sur la lutte contre le terrorisme d’extrême droite, sera candidat avec sa suppléante Mathilde Millat, une militante du NPA de 26 ans travaillant dans le milieu associatif sur Lyon.

« Il y a déjà eu un candidat LFI. Il a échoué. »

Cécile Helle, maire d’Avignon

« Il y a déjà eu un candidat LFI. Il a échoué, rappelle Cécile Helle. Pourtant, quand on voit le profil de cette circonscription, nous devrions déjà avoir un député de gauche depuis 2022. »
La maire d’Avignon fait ainsi clairement référence aux précédentes législatives où le choix du candidat Insoumis Farid Faryssy (sous la bannière Nupes), un proche de Manuel Bompard, n’avait pas permis de mobiliser pleinement dans cette circonscription pourtant constituée d’un solide socle d’électeurs de gauche. Certains reprochant à l’avocat avignonnais d’être une ‘erreur de casting’ en ayant permis l’élection d’un député RN à 656 voix près.
Ne voulant pas renouveler cette erreur et ainsi éviter cette fois-ci ‘un accident industriel’ en permettant au RN de réaliser un potentiel grand chelem dans les 5 circonscriptions de Vaucluse, la quasi-totalité de la gauche vauclusienne semble déterminée à mener ce combat jusqu’à son terme.
« J’ai besoin d’avoir un député de gauche, persiste la maire d’Avignon. Un député de combat qui puisse accompagner, défendre et comprendre ce territoire. Et je sais de quoi je parle puisque j’ai été députée de cette circonscription. »

« On gagnera avec ou sans lui. »

Philippe Pascal, candidat du Front populaire Vaucluse

Place à une campagne éclair
« Nous irons jusqu’au bout, prévient dans la foulée Cécile Helle. On fera campagne, on se mobilisera. Toutes les voix vont compter. Le seul barrage au RN c’est Philippe Pascal et Annie Rosenblatt et cela dès le 30 juin. »
« Nous avons déjà fait barrage au RN. On sait faire et on a l’expérience des campagnes », assure David Fournier, adjoint au maire d’Avignon qui promet une mobilisation sans faille sur le terrain durant les quelques jours que durera cette courte campagne électorale.
« Soit on laissait faire et on avait la certitude d’aller à l’échec, soit on se donnait une chance de gagner alors que l’on en avait aucune », résume Eric Deshayes, adjoint au maire d’Avignon (membre exécutif de Génération.s) et directeur de campagne de Philippe Pascal et Annie Rosenblatt.
« On gagnera avec ou sans lui », prévient Philippe Pascal qui espère cependant encore que Raphaël Arnault jettera l’éponge d’ici l’élection. Une demande partagée par Fabien Roussel, secrétaire national du parti communiste français, qui aussi réclamé ce retrait.
« Il y a la lutte contre le RN, mais il y a surtout la lutte pour les Français », rappelle le sénateur Lucien Stanzione qui a peut-être compris que l’enjeu était davantage d’élire un député pour le Vaucluse que pour Rafah…


Municipales 2026 à Avignon : un Peyre pour maire ?

David Fournier à la présidence. Jean-Dominique Faedda en tant que secrétaire-adjoint. Le Crédit municipal d’Avignon est particulièrement bien représenté au sein de son instance nationale.

David Fournier, vice-président du Crédit municipal d’Avignon, vient d’être réélu à l’unanimité à la présidence de la Conférence permanente des Caisses de Crédit Municipal.
Egalement adjoint délégué à l’administration générale, au personnel, aux systèmes d’information et à la gestion de crise à la mairie d’Avignon, l’élu a été désigné pour un nouveau mandat de 3 ans. Il aura pour mission de poursuivre la défense des intérêts communs de ces établissements publics locaux réunis au sein de cette association regroupant près d’une vingtaine de Crédit municipaux* disposant d’une petite cinquantaine d’antennes réparties sur l’ensemble du territoire national.
Par ailleurs, Jean-Dominique Faedda, directeur général du Crédit Municipal d’Avignon a été, lui aussi, réélu au poste de secrétaire-adjoint.

Avignon doyen des Crédits municipaux en France
La Caisse de Crédit Municipal d’Avignon est l’héritier direct du Mont de Piété d’Avignon qui a commencé son activité de prêts sur gages le 17 avril 1610. C’est l’établissement le plus ancien en France.
Le prêt sur gage est aujourd’hui un service public règlementé permettant des prêts en urgence contre le dépôt en garantie d’un objet de valeur.
Le Crédit municipal d’Avignon, qui dispose aussi d’antennes à Arles, Carpentras et Valence,  propose également des comptes à vue aux personnes physiques et aux associations, des livrets et placements ainsi que des prêts personnels jusqu’à 75 000 € et des microcrédits.

L.G.

*Nantes, Toulon, Nîmes, Bordeaux, Boulogne-sur-Mer, Caen, Lyon, Lille, Marseille, Nice, Toulouse, Nancy, Paris, Reims, Roubaix, Rouen, Strasbourg et Avignon.


Municipales 2026 à Avignon : un Peyre pour maire ?

Même si Joël Guin présidait la séance, évidemment, c’est sa fonction, c’est le vice-président aux finances, Xavier Belleville qui a fait un « solo » puisque sur 69 délibérations à l’ordre du jour, une soixantaine étaient de son ressort.

A commencer par le Contrat avec la Région Sud « Nos territoires d’abord 2023 – 2027 » qui promet « une politique plus ambitieuse pour porter les objectifs du Plan Climat – Gardons une COP d’avance » chère au Président Renaud Muselier ainsi que le « Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Egalité Territoriale » (STRADDET). Sur un montant global de 130M€, plus de 20M€ seront dévolus à la gestion des déchets 850 000€, 2,5M€ pour les énergies renouvelables, notamment des panneaux photovoltaïques sur la commune de Vedène (250 000€), plus de 10M€ pour la mobilité, dont 8M€ pour la phase 2 du Tramway, 2, 125M€ pour les infrastructures cyclables, 2, 784M€ pour la maîtrise d’énergie des bâtiments publics (915 000 pour la rénovation du siège Grand Avignon incluant Créativa, pour la construction d’un pôle multi-activités à Caumont (225 000€) et 1,2M€ pour la réhabilitation de 3 résidences de logements sociaux de Grand Delta Habitat. Sont également prévus : 3, 454M€ pour requalifier les zones d’activités économiques, du MIN d’Avignon, des espaces publics du coeur d’Avignon et 877 000€ pour rénover le Jardin du Rocher des Doms.

Pour les 7 communes gardoises du Grand Avignon (Les Angles, Pujaut, Rochefort-du-Grand, Roquemaure, Sauveterre, Saze et Villeneuve-les-Avignon), c’est la Région Occitanie qui met la main à la poche avec son « Pacte vert » et son « Pacte pour le Gard » (2022-2028). Il s’agit de financer des études préliminaires et la réalisation de 2 pôles d’échanges multimodaux, à Roquemaure et Villeneuve-les-Avignon pour 54 364€.

Le Grand Avignon touche aussi des aides du FEDER (Fonds européen de développement régional – Europe) à travers la Région Sud, « pour aider les quartiers urbains dégradés » (150 000€ à raison de 25 000€ par an entre 2022 et 2027), et à travers la Région Occitanie, là aussi « pour promouvoir le rééquilibrage territorial en réduisant les disparités ».

Délibération n° 9, le compte de gestion de l’exercice 2022, avec une longue intervention-explication de Xavier Belleville. « C’est la partie la plus fastidieuse de ce Conseil Communautaire, je vais essayer de la rendre intéressante. D’abord le compte est bon, la gestion est saine malgré le contexte – crise sanitaire, inflation, explosion du coût de l’énergie, augmenta tion des taux, conflit en Ukraine – nous avons tenu le choc, les grands équilibres financiers ont été maintenus ».

Suit un power-point sur ce compte administratif avec d’abord les recettes : 366M€, en augmentation de + 4,1% alors qu’en 2019-2021 (COVID), elle n’était que de 1,1%. Côté dépenses : 343M€. Ce qui contribue à un désendettement de 23M€ avec un auto-financement brut qui se maintient à plus de 39M€.

Les élus communautaires lors de la séance plénière du lundi 26 juin 2023.

Au-delà des chiffres, ces investissements permettent d’équiper les 16 communes du Grand Avignon et de réussir la transition écologique. Exemples de projets majeurs structurants (à hauteur 13M€), avec la construction des parkings-relais de St-Chamand et Agroparc (5M€), la baisse des tarifs du réseau de transports en commun Orizo (700 000€), l’achat de nouveaux bus et de Baladines électriques (5M€), le réaménagement de la Gare multimodale d’Avignon, la création de pistes cyclables aux Angles, au Pontet, à Morières, Avignon, Pujaut et Villeneuve. A propos de transports en commun, une fois de plus, Jean-Pierre Cervantes a enfourché son cheval de bataille, son credo de la gratuité. Notamment pour les scolaires. « Ce n’est pas parce que nous avons de la trésorerie que nous pouvons jouer aux vases communicants et passer d’une ligne budgétaire à l’autre, ce n’est pas si simple » a répondu le vice-président en charge des finances.

Autres aménagements prévus, une unité de méthanisation à la station d’épuration de Courtine (8,2M€), la modernisation des déchetteries d’Avignon et de Velleron, l’extension de consignes de tri pour valoriser l’ensemble des emballages en plastique et papier. Sont prévues également des installations d’aires de compostage collectif dans chaque commune du Grand Avignon (4,6M€), l’extension des réseaux d’eau, d’assanissement et du pluvial (6,9M€) et la restauration des berges du Mourgon à Caumont et de la roubine de Cassagne au Pontet.

La liste s’allonge avec la réalisation de l’aire d’accueil de grand passage pour les gens du voyage à Avignon sud. « Entre le TGV, l’autoroute et l’aéroport, on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’une aire d’accueil de qualité. Elle ne répond pas vraiment aux critères de sécurité, d’environnement et d’humanisme » regrette Mouloud Rezouali. L’élu en charge des finances acquiesce : « C’est mieux que rien mais ne ne peut pas s’en satisfaire, nous devons faire évoluer la situation ». Xavier Belleville continue avec l’extension de la pépinière d’entreprises Créativa (600 000€), l’adoption du PAT (Programme alimentaire territorial) pour 2,5M€ et enfin les subventions pour la culture (1,8M€).

Il a été question de l’opéra du Grand Avignon rénové pour une mise aux normes de l’accueil des personnes à mobilité réduite, du système électrique et de l’éclairage, de la climatisation, des loges, des fauteuils (puisque le public a grandi depuis 1847, date de son inauguration). « A mes yeux, c’est un service public de la culture » a dit Xavier Belleville, « D’où notre investissement important pour ce chantier qui a duré 4 ans et qui a coûté 26M€. Mais certains s’interrogent sur la programmation, heureusement, les recettes remontent, nous devons absolument retrouver un équilibre financier, nous sommes vigilants ». D’aucuns ont regretté qu’il attire trop peu d’habitants du Grand Avignon et beaucoup de spectateurs extérieurs au Vaucluse ». Réponse de l’élu « Je ne vais quand même pas demander un passeport à l’entrée ».

Avant de passer au vote, David Fournier a regretté le désengagement de l’Etat « Les dotations baissent alors que l’inflation explose, il faudrait qu’il y ait une péréquation entre les communes pauvres et les communes riches, que tous les habitants aient droit aux même services, aux mêmes aides ». « Hélas, on ne peut pas tout attendra de l’Etat » a conclu Xavier Belleville. La délibération a été votée à l’unanimité des 73 conseillers. Prochain session plénière : le 25 septembre.

Andrée Brunetti


Municipales 2026 à Avignon : un Peyre pour maire ?

Lors du dernier Conseil communautaire du Grand Avignon, Joël Guin, président du Grand Avignon, a voulu apporter un éclairage quant aux dates de travaux qui se feront sur les deux ponts d’Avignon : le pont de l’Europe et le Pont Daladier.

Joël Guin, président du Grand Avignon a souligné que les travaux n’auraient pas lieu sur les deux ponts en même temps précisant que les travaux du Chron’hop (Ndlr : du pont de l’Europe au rond-point des Angles jusqu’au Leclerc) auront lieu de 2022 à 2025 et les travaux du Tram de 2023 à 2026 (Ndlr : sur le pont Daladier et les allées de l’Oulle). «J’ai demandé à ce que les Chron’hop ainsi que les parkings relais soient mis en service avant les travaux du tram», insiste le président de l’agglomération.

(© Grand Avignon)

Jean-Pierre Cervantès, conseiller municipal et communautaire EELV s’est alarmé expliquant : «Ce que vous me dites monsieur le président m’inquiète un peu. Vous dites que les Chron’hop doivent être mis en service avant les travaux du tram, mais cela pose problème car si l’on doit fermer le pont Daladier alors que le pont de l’Europe présente déjà des voies dévolues aux Chron’hop, c’est donc qu’il aura moins voies pour les voitures. Peut-être serait-il judicieux de faire les travaux nécessaires sur le Pont Daladier avant la mise en place des Chron’hop sur le pont de l’Europe afin de minimiser les problèmes de circulation.»

Ce à quoi Joël Guin a répondu : «Il ne faut pas se leurrer, il y aura des perturbations mais nous travaillons pour que ce soit le moins pénalisant possible.»

Jean-pierre Cervantès (© Grand Avignon)

Pascale Bories, maire LR de Villeneuve-lès-Avignon, conseillère communautaire, conseillère départementale du Gard et présidente du SCoT (Schéma de Cohérence Territoriale) du bassin de vie d’Avignon, est intervenue sur les autorisations de programmes dont celui des transports en commun : «La précédente annexe de ces autorisations de programme a mis en évidence un risque de chantier simultané sur le Pont Daladier, le Pont de l’Europe, les voies, le tram, le Chron’hop et le parking relais des Angles. La mobilité sur les grands axes communautaires doit se réfléchir collectivement et dans l’intérêt de l’ensemble de nos populations.»

« Les maires gardois avaient écrit au Grand Avignon pour rappeler, suite à la présentation du projet,  les possibles travaux simultanés réalisés par la commune d’Avignon sur les voies le long du Rhône, cela pouvant induire un embouteillage supplémentaire, poursuit le maire de la cité cardinalice. Il faut absolument procéder par phases, permettre aux communes extérieures de pouvoir disposer de transports en communs efficaces et optimum qui permettront, en effet, de réduire le nombre de véhicules sur les ponts, lors des chantiers. Le parking relais de “Grand Angles“ devra être effectif, réalisé et en service préalablement à la réalisation des travaux du tram pour que le pont de l’Europe ne soit pas bloqué par les travaux du Pont Daladier. Je m’abstiendrai, M. Le Président sur cette délibération (n°20) afin que nous clarifions, peut-être par un comité de pilotage ensemble, la planification de ces chantiers de manière à ce que nous puissions le valider préalablement au vote.»

Pascale Bories (© Grand Avignon)

David Fournier, adjoint au maire PS à Avignon, conseiller communautaire a expliqué « avoir préféré entendre cela lors du mandat précédent lorsque nous alertions sur les difficultés que pourraient vivre les Avignonnais, lors de la programmation des travaux de la 1re ligne de tram. J’aurais souhaité que le prédécesseur de Mme Borie (Ndlr : Jean-Marc Roubaud, ancien maire de Villeneuve-lès-Avignon et président du Grand Avignon) agisse de même pour l’ensemble de la population avec une vision sur l’ensemble du territoire et pas seulement Gard-Vaucluse car nous ne sommes pas en compétition les uns avec les autres. Ce qui compte ? L’intérêt général. Ce que nous souhaitons ? Que sur toutes les voies d’aménagement, les travaux d’accompagnement autour du tram ne soient pas délaissés.»

David Fournier (© Grand Avignon)

Anne-Sophie Rigaud, conseillère municipale RN de la cité des papes, conseillère communautaire, conseillère régionale « Je rejoins Madame Bories sur les futurs travaux du Pont Daladier car même si nous sommes sur deux départements différents et deux régions bien distinctes nous partageons un même territoire et il est fort à craindre que les futurs travaux sur les Allées de l’Oulle fassent naître et même croître les embouteillages.  Est-il prévu une enquête de circulation à l’échelle de l’agglo ? »

Anne-Sophie Rigaud (© Grand Avignon)

La délibération
La Délibération n°20 portait sur ‘Finances, programme annuel d’investissement du grand Avignon, autorisations de programme et des crédits de paiement’. Au final, sur les 72 votants, 53 ont voté pour et 19 se sont abstenus (notamment tous les élus gardois sauf un).
MH, DP, LG

Voir les discussions et les votes sur la délibération n°20 du Conseil communautaire du Grand Avignon du 12 mars 2022

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